Choyer les jeunes (mais pas que) - Pharmacien Manager n° 168 du 31/05/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 168 du 31/05/2017
 

DOSSIER

Auteur(s) : Fabienne Colin

Placée face à une école, la pharmacie Saint-Vincent chouchoute les enfants dès leur plus jeune âge. La prise en charge peut même débuter lors de la grossesse.

Comme dans le ventre de sa mère, l’enfant a sa place au milieu de la Pharmacie Saint-Vincent. Près de 2 m2 au sol sont réservés à la marmaille, qui a pris l’habitude de filer directement dans la cabane pleine de jouets. Pendant que les gosses s’amusent, les parents peuvent écouter les conseils de l’équipe en toute tranquillité. La titulaire Anne-Cécile Cormerais, également mère de deux bambins, tient à choyer les plus petits – et leurs mamans – dans une commune où vivent de nombreux jeunes couples.

MAMANS informées

Dès que l’équipe repère une grossesse (« dès la prescription de l’acide folique »), elle propose un suivi gratuit. La titulaire reçoit dans la salle de confidentialité et répond aux questions des parents. Bien avant d’avoir besoin de biberons, elle explique qu’une version 60 ml serait inutile puisque le bébé débute en général ses tétées par 90 ml.

Ces conversations ayant lieu bien en amont, la pharmacienne déconseille aux futures mamans d’investir illico dans toute la panoplie maternité. à ce stade, elle se positionne dans une optique d’information avant tout. « Mais du coup, les mamans reçues en rendez-vous reviennent souvent acheter ici les produits qui ont tendance à échapper à l’officine : les biberons, les goupillons, tous les accessoires… », indique la titulaire. Après la naissance, face au rayon bébé, passé de cinq à huit descentes depuis 2013, l’équipe peut présenter l’éventail des produits, proposer du lait conventionnel ou bio (Gallia, Picot, Novalac et Physiolac)… Résultat : les fameuses poudres blanches pèsent 20 000 € des achats (en sell-in). La pharmacie référence aussi des petits pots Blédina et des couches Pampers, dans une démarche de dépannage. Le suivi des mamans se fait aussi après l’accouchement. Plutôt que de louer un pèse-bébé à une mère qui va vite paniquer si le nouveau né maigrit, on lui propose de venir vérifier le poids du petit à l’officine. Bingo : aujourd’hui le rayon bébé représente 30 % du chiffre d’affaires de la parapharmacie !

PETITS éduqués

L’officine a aussi imaginé des façons d’éduquer les enfants. Elle propose des « goûters asthme ». Ils sont programmés le mercredi après-midi pendant 30 minutes, par groupe de cinq enfants. La titulaire leur fait dessiner une crise d’asthme et on leur explique la maladie. « L’objectif est triple :

qu’ils parviennent à détecter une crise, qu’ils sachent réagir et com prennent l’importance de leur traitement », résume Anne-Cécile Cormerais. Les mômes écoutent, rient et repartent avec quelques goodies (un goûter, un livre…) Ils en parlent à l’école, située juste en face. C’est ainsi que la pharmacienne est intervenue (toujours sur l’asthme) dans deux classes en janvier et recommencera en juin. Après ce test dans l’établissement public, des pourparlers sont en cours pour sensibiliser les écoliers de la future école privée. établissement qui va prochainement emménager sur le terrain situé entre le bourg et la pharmacie et qui sera entouré d’un nouveau lotissement.

AVENIR assuré

Même avant cette promesse d’un nouveau flux de population, la fréquentation du point de vente a déjà sérieusement augmenté depuis son transfert en 2013, dans un quartier pourtant excentré. Elle est passée de 140 à plus de 200 clients/jour. Les plus âgés ne sont pas oubliés pour autant. La titulaire organise tous les deux mois une Journée de découverte du MAD sur un type d’offre : « Matériel », « Détente », « Salon » ou encore « Sortie ». L’occasion de faire tester un siège releveur à plus de 500 € pièce (ici, on en vend un par mois) ou un scooter électrique. L’avenir, qui s’annonce sous le signe de la prise en charge sera pluridisciplinaire. De fait, Anne-Cécile Cormerais a initié une réflexion pour mieux accompagner les patients. L’organisation de type maison de santé, en cours de constitution, se penchera sur trois sujets en particulier : la lombalgie, la BPCO et la prise en charge… post-partum.

Audit marketing EN PARTENARIAT AVEC POCKET RESULT

L’EXPERT Fabienne Prigent DIRECTRICE MARKETING DE POCKET RESULT

→ Bravo ! La Pharmacie Saint-Vincent bénéficie d’une bonne réputation et réussit à attirer des clients grâce à des services d’accompagnement très bien pensés. Sa titulaire a également su fidéliser sa clientèle grâce à une équipe motivée et spécialisée, très à l’écoute de ses clients.

→ La qualité des conseils est la première raison de venue (32 %

des interviewés, grâce notamment aux ateliers découverte, et à la tablette dotée de l’ application ludique MyPharma, qui va jusqu’à la prise de rendez-vous.

ŒIL DE L’EXPERT

64 % des interviewés déclarent vouloir davantage de conseils de santé et de dépistage des maladies.

→ Communiquer sur les services. Alors que la pharmacie organise de nombreux rendez-vous santé et des tests de mesure, les clients en veulent plus ! Certainement ne sont-ils pas au courant de tous les services proposés. Pourquoi ne pas élaborer des affiches en vitrine ou derrière le comptoir ?

BAROMÈTRE

Méthodologie Un sondage a été mené dans la Pharmacie Saint-Vincent du 7 au 22 mars 2017. 159 personnes ont été interviewées avec l’aide d’un questionnaire digital sur tablette.

RÉSULTATS

61 % Taux de recommandation

C’est bien sans aucun détracteur. Ce score monte à 80 % auprès des plus de 50 ans.

99,4 % Taux d’intention de retour

Bravo ! on ne peut pas faire mieux !

80 % Taux de fidélisation

Attention aux 30-39 ans qui sont un peu moins fidèles.

ŒIL DE L’EXPERT

L’officine bénéficie d’une atmosphère agréable.

→ Bravo pour les shop in shop visibles dès l’extérieur.

Les vitrines tout en transparence laisse voir les corners MAD et herboristerie. Et incitent à entrer.

→ Attention au merchandising. Les produits exposés ne correspondent pas toujours à la signalétique, tels les laits infantiles exposés sous la bannière Orthopédie…

Prévoyez-vous de fermer votre officine le 30 mai prochain en signe de protestation ?


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