Tous connectés

Xavier Schneider n’imagine pas l’officine de demain sans connexion avec les autres professionnels de santé. Déjà, à tour de rôle, les ajdoints se rendent deux jours par semaine à l’Ehpad communal (84 lits) pour préparer les piluliers sur place. La pharmacie fait aussi partie du réseau local REDOM s’adressant aux personnes atteintes d’obésité, de diabète ou de maladies cardio-vasculaires. Et peut ainsi mettre à profit son expertise en ETP. « Nous repérons les personnes qui utilisent mal leurs traitements, et, après un bilan pédagogique, nous établissons un parcours de cinq rendez-vous sur une année », décrit Xavier Schneider. Ce parcours comprend, en fonction des besoins, des consultations, mais aussi des ateliers de groupe avec soignants et patients. Pour réaliser ces entretiens d’inclusion au programme REDOM, la pharmacie, à l’étroit aujourd’hui dans ses murs, dispose d’un local en location 50 mètres plus loin. C’est aussi dans cet espace que les audioprothésistes de la société Amplifon accueillent, depuis mars dernier, les clients souffrant d’hypoacousie, dépistés par l’équipe. La pharmacie perçoit 10 % sur les ventes d’aides auditives.

TERRAIN d’expérimentations

Regard résolument tourné vers l’avenir, le titulaire a sauté le pas du numérique depuis déjà une dizaine d’années ! Signes de cet esprit « nouvelles technologies », les quelques vitrines digitales, et l’écran tactile, en forme d’Ipad géant, qui trône dans le point de vente près de l’espace de semi-confidentialité. Il s’agit d’un prototype mis au point en 2010 par la société alsacienne Lynxmedia, avec l’aide de Xavier Schneider. « L’idée était d’en faire un rayon virtuel ou un support d’informations lors des entretiens avec les patients. » Aujourd’hui, il sert à présenter l’équipe (et même le robot, baptisé Nestor) et les différents services. Surtout, cet écran a donné naissance à la borne Pharmélia du groupement IFMO. Le principe ? Le client s’identifie par RFID avec sa carte de fidélité et a ainsi accès à une multitude de propositions : abonnement à des newsletters thématiques, rendezvous avec un membre de l’équipe, inscription aux animations, informations sur les médicaments, réponses à des quiz santé pour gagner des goodies… Cette borne, installée dans le fond de l’officine, reste encore sous-utilisée. Il n’empêche, Xavier Schneider est persuadé que « le numérique est un agent facilitateur du métier de pharmacien, en termes de suivi des patients. » En toute logique, il référence des objets connectés (iHealth et Bewell Connect) dont les ventes s’établissent à 4 à 5 par mois. C’est un début. La Pharmacie Cantonale participe aussi au programme Pharmaclinic. Elle dispose ainsi de dispositifs médicaux connectés (tensiomètre, glucomètre, balance…) qui permettent de prendre des mesures transmises en temps réel à une plateforme médicale. à ce jour, dix patients sont inclus dans ce suivi.

FACEBOOK interne

Côté collaborateurs, le numérique est ici entré totalement dans les moeurs. Chacun dispose de sa messagerie pro interne. Mais ce n’est pas tout. Dans le cadre de la démarche qualité (label Qualipharm en cours d’obtention) mais aussi dans l’optique d’apporter le même niveau d’information à tout le monde, les ordinateurs de la pharmacie sont équipés du logiciel Intra’know. Soit un Facebook professionnel avec un fil d’actualités annonçant les animations, les changements de planning, les formations… Un système équivalent aux « like » permet de voir qui a lu telle ou telle info. Tout dysfonctionnement dans la pratique quotidienne y est répertorié et chacun émet une proposition d’amélioration. Celle qui sera jugée la meilleure deviendra “la” solution. Intra’know fait aussi office de base documentaire en regroupant les fiches qualité, les nouveautés produits… « L’idée est de prendre l’habitude d’aller chercher l’info, plutôt que d’attendre qu’elle vienne à vous », expose Xavier Schneider. Ou comment connecter son équipe de manière moderne et proactive.