De l’énergie au profit du e-pharmacien

Camille Freisz déménage. Cette pharmacienne à la peau dorée, au sourire rivé au milieu d’un visage éclairé par deux billes vertes grandes ouvertes sur le monde, n’a pas fini de faire parler d’elle. Et de sa solution e-santé. C’est un rayon de soleil, une vague de fraîcheur, un remède à la mélancolie. La cofondatrice de Valwin, société éditrice de solutions e-santé, est convaincue que « l’avenir passe par un ensemble de professionnels de santé coordonnés autour du patient ». Avec pour piliers, le pharmacien d’officine et l’infirmière. « Il faut que ça change ». Tel un mantra, cette phrase ponctue toutes les idées de cette jeune femme à la fois fougueuse et les pieds sur terre. « Imaginez, la seule fois que j’ai entendu parler d’e-santé pendant mes études (terminées en 2012 !) c’était pour entendre “N’allez par sur Internet, c’est interdit” ». La geek n’en revient toujours pas. À la fac, elle enchaîne les missions en officines rurales, parisiennes… histoire de comprendre la réalité du terrain. Elle fait sa thèse sur la « coordination des professionnels de santé autour du patient » et fera son externat en cancéro. « Je réalise alors que ce n’est pas le professionnel de santé qui permet de lutter contre la maladie, mais l’être humain derrière ». Ni une ni deux, elle met en place un « carnet de coordination » listant les effets secondaires ressentis et les coordonnées de tous les professionnels de santé dans l’entourage du patient. À l’époque, cet outil est une simple feuille de papier que l’on glisse dans le porte ordonnance. À l’ancienne ! Une autre mission décisive inspire Camille. Pendant son cursus, son ouverture d’esprit est remarquée par Vidal. L’éditeur la recrute comme chef de projet en logiciels de santé. Son étude du marché lui fait réaliser que les outils informatiques à disposition des pharmaciens sont « obsolètes, pas interopérables entre eux, non sexy, peu évolutifs… »

« Il faut que ça change ». Camille Freisz veut aider les pharmaciens à prendre le virage numérique et finit par se lancer, avec deux Centraliens. Le trio crée Valwin, « les valeurs qui gagnent ». Première étape : prendre le temps de la R&D pour faire oublier la technique aux futurs utilisateurs de leurs solutions. Le but : proposer aux pharmaciens « non pas un site, mais un PRM (Patient Relationship Management) hyperflexible, très ergonomique, interopérable, répondant aux impératifs réglementaires du e-commerce et de la santé ». Il s’agit de proposer un site très intuitif où le vocabulaire a été travaillé pour être compréhensible par « Madame Michu ». Ici pas de rubrique click & collect mais un onglet « Réserver vos produits ».

CONNEXIONS Facebook.

Résultat de ce long travail de maturation, 650 pharmacies devraient être dotées d’un site signé Valwin cette rentrée-ci. Mais ce n’est pas tout ! Dans une démarche collaborative, Camille Freisz vient de lancer Pharmaconnect, un groupe Facebook réservé aux idées positives et constructives de la profession. Elle compte bien censurer les grincheux. Et cette danseuse de street jazz entend garder un rythme soutenu pour mettre enfin en place un système, qui via le site du pharmacien, permettra une réelle coordination des professionnels de santé autour du patient. Pour cela, elle espère bien lever un million d’euros d’ici à la fin de l’année.