Olivier Saguez PRÉSIDENT DE L’AGENCE DE DESIGN SAGUEZ & PARTNERS & Guillaume Gozé DIRECTEUR ASSOCIÉ DE LA STRATÉGIE - Pharmacien Manager n° 154 du 25/02/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 154 du 25/02/2016
 
ENTRETIEN AVEC

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Auteur(s) : Pascale Caussat

Pharmacien Manager. Dans votre étude « Quels nouveaux visages de la vi (ll) e demain ? », vous montrez le passage d’une économie de consommation et de possession à une économie d’usage et de partage. Pouvez-vous détailler ?

Olivier Saguez. Traditionnellement, la ville était construite sur la distinction sociale et la fonctionnalité. Il y avait d’un côté les bureaux, les logements, les transports, les loisirs… Aujourd’hui, on assiste à une attente forte de relation et d’expérience, et les espaces deviennent multifonctions. On le voit dans les pique-niques improvisés sur les berges de la Seine, la gare d’Atocha à Madrid qui accueille un jardin, un ancien parking à Melbourne devenu une aire de jeux… Les politiques publiques sont souvent en retard sur les citoyens, et les opérateurs privés ayant plus d’argent, ce sont eux qui innovent, comme les centres commerciaux qui exposent de l’art contemporain.

P.M. Comment accompagnez-vous ces nouveaux comportements ?

O.S. Dans notre travail sur les bureaux, nous avons aménagé la tour Majunga à la Défense, qui comporte des ouvertures sur l’extérieur, le siège de BPI France, avec des espaces de brainstorming informels, ou celui d’Yves Rocher où la cafétéria est un lieu d’échange. La gare d’Aix-en-Provence comporte des zones de travail ou de repos au soleil, pour optimiser le temps d’attente.

P.M. Quel rôle peuvent jouer les pharmacies dans cette ville de demain ?

Guillaume Gozé. Les pharmacies ne doivent pas devenir un sanctuaire isolé, hors du temps. La Poste a déjà engagé son changement, les commerces de proximité se sont réinventés, même les agences bancaires font leur révolution. La pharmacie est à la traîne. Elle doit s’ouvrir, devenir un lieu d’échanges, autour de deux espaces distincts : la partie conseil où le docteur en pharmacie reprend ses droits et la partie proximité où l’on trouvera des services autour du mieux vivre. On peut imaginer du diagnostic, des espaces beauté (la peau, le capillaire…), forme, voire développement personnel et éducation.

P.M. Les pharmaciens ont-ils à craindre l’« ubérisation » de leur activité ?

G.G. Oui, si par « ubérisation » on entend l’arrivée de nouveaux acteurs qui apportent de meilleurs services pour un prix plus bas… Le mouvement a démarré avec E.Leclerc sur la parapharmacie. Pour l’instant la pharmacie résiste mais, comme pour les taxis, les consommateurs se rangeront vite du côté de ceux qui sont inventifs, leur font gagner de l’argent et les considèrent. Pour nous, la solution tient dans une double action : revalorisation du métier de docteur en pharmacie et apport de solutions innovantes. La force des pharmaciens, c’est l’expertise et le conseil. Il faut donc revaloriser le titre de docteur en pharmacie par plus de transparence, de conseils, de valeur ajoutée.

Le pharmacien nouvelle génération devra également trouver sa place avant et après la maladie, c’est-à-dire devenir un conseiller du mieux-vivre.

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