Partir vers un groupement, oui… mais pas sans une réflexion stratégique autour du métier de pharmacien …

« Mais qui a dit que le métier de pharmacien était un long fleuve tranquille ? D’un monopole reconnu et établi, le monde des pharmacies connaît aujourd’hui un bouleversement structurel sans précédent. Qu’en pensez vous ? »

« C’était inéluctable… le monde de la pharmacie connaît de profonds changements sous la pression de l’Europe, des décisions nationales, de l’environnement économique et des attaques de la grande distribution contre le monopole officinal.

Le modèle d’organisation tel que nous le connaissions depuis des générations disparaît progressivement. Le pharmacien aujourd’hui a le choix entre quatre grands modèles : soit le discount, mais on voit aujourd’hui les conséquences pour les pharmaciens, soit rester sur une posture indécise, mais malheureusement qui tend à fragiliser le pharmacien dans son exercice et plus encore dans sa transmission d’officine, soit évoluer vers deux autres modèles qui peuvent se mutualiser : celui du développement de services et celui de la spécialisation médicinale. Et ce sont à mon sens, ces deux derniers axes qui sont créateurs de valeurs pour le pharmacien. »

« Mais faut-il que le pharmacien reste seul ou au contraire y a t’il nécessité vitale de se regrouper ? »

« Les finances et le capital des pharmaciens sont mis à rude épreuve. Privilégier les systèmes de coopération professionnelle, de mutualisation d’expertises peuvent être un axe pour consolider son officine. Soyons clair : il y a quelques années, la position défensive contre l’essor de la parapharmacie a accentué la posture médicale du pharmacien. Mais cela ne suffit plus. L’évolution du système de rémunération des pharmaciens, le coût de la vie et les pressions sociales des clients ont engendré d’autres exigences. Mais tomber dans le low cost est une hérésie. C’est en revanche en défendant des démarches de qualité, la mixité des compétences, les services de proximité médicale que la pharmacie perdurera et en s’appuyant sur des réseaux de franchise ou coopératifs. »

« Arrive t’on alors dans un modèle uniformisé où toutes les officines seront sur les mêmes standards ? »

« Quelle erreur !!! Quand Fahrenberger établit un diagnostic préalable à tout nouveau concept d’agencement, ce n’est pas pour se faire plaisir mais parce que la réalité d’une pharmacie s’inscrit dans son environnement. Il est impératif de connaître les particularités géographiques, la typologie de sa patientèle pour savoir quels sont les produits et services à développer. Le conseil personnalisé reste la clé de voûte de la qualité du pharmacien. Et pour se concentrer sur son expertise professionnelle, le pharmacien doit pouvoir s’appuyer sur des spécialistes qui l’accompagneront vers une plus grande qualité de prise en charge du patient, vers une meilleure observance thérapeutique en lien avec le médecin prescripteur. Ce sont de nouveaux espaces qui sont en train d’émerger et qui nécessitent des interlocuteurs fiables et expérimentés comme l’est par exemple la société « Wath Health », société de consulting auprès de groupements et de l’industrie pharmaceutique, pour faire émerger et accompagner l’innovation, permettant d’inventer la pharmacie de demain. »