Brigitte Bouzige « Je n’aime pas perdre »

Vice-présidente de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) depuis 2011, vice-présidente de la Fédération française des maisons et des pôles de santé, ex-présidente de Giphar de 2008 à 2011, Brigitte Bouzige a su tracer sa route dans un environnement quasiment exclusivement composé d’hommes. Cette ancienne championne de France de volley-ball porte un regard assez marqué sur le management au masculin et féminin. « Les hommes ont en général plus de mal à trancher que les femmes. Ils ont également un ego qui les incite à vouloir dominer, à privilégier le “moi je”, alors que les femmes sont plus dans l’écoute et dans l’échange. Elles sont aussi multitâches alors que les hommes ont plus de mal à gérer plusieurs activités de front. »

Pour toutes ces raisons, Brigitte Bouzige a tendance à penser que les choses fonctionneraient mieux si les femmes étaient plus présentes dans les instances dirigeantes. « Il y aurait plus de concertation, des prises de décision plus rapides… Mais il faudrait pour cela qu’elles acceptent de prendre un peu de distance avec le rôle de mère au foyer, une décision qui n’est jamais facile à prendre. » Brigitte Bouzige a toujours éprouvé ce besoin de donner, de partager, d’apporter sa pierre à l’édifice… « Je crois que j’avais déjà ça en moi lorsque j’étais enfant, et que j’ai développé cette appétence pendant ma carrière sportive. Mais c’est vrai que j’ai attendu que mes enfants soient élevés pour m’engager au service de ma profession. » Un engagement qu’elle a construit grâce à sa force de caractère. « Comme tous les sportifs de haut niveau, je n’aime pas perdre. Mais en même temps, je suis capable de faire abstraction des gens autour de moi qui pourraient devenir des empêcheurs de tourner en rond. Et lorsqu’un obstacle survient, j’essaye de faire la part des choses. Si le jeu n’en vaut pas la chandelle, j’évite l’obstacle et je continue mon chemin. Mais lorsque j’estime qu’il faut aller au combat, j’y vais, et je me montre en général intraitable. »

Lorsqu’on l’interroge sur son mode de management, Brigitte Bouzige se considère plus comme un leader que comme un chef de bande ou un donneur d’ordre. « Ce que j’aime, c’est convaincre et fédérer les gens autour de moi pour faire avancer les choses. »