3 façons d’utiliser une tablette

Chez Madeleine Charrier, titulaire à Vincennes (Val-de-Marne), on parle franco. Si un patient souhaite connaître la nature des excipients d’un générique, la pharmacienne dégaine sa tablette et recherche devant lui la composition du médicament. Un moyen de vérifier et de rassurer rapidement apprécié dans un quartier où la clientèle est particulièrement éduquée.

Une aide au conseil

La tablette valorise le discours du professionnel de santé et aide à faire passer les messages. Madeleine Charrier y recourt aussi pour faire comprendre le mode d’action d’un médicament. Elle a téléchargé des applications qu’elle utilise avec le client, au comptoir. De son côté, François Robin, cotitulaire à la Pharmacie Boutot à Brive-la-Gaillarde (19) emploie une tablette pour mener ses entretiens pharmaceutiques sur les AVK. « C’est pratique : je peux montrer des photos d’aliments au patient et lui demander lequel est interdit. La personne participe. De plus, pour chaque point abordé, je mentionne si la problématique est “acquise”, “partiellement acquise” ou “non acquise”, explique le pharmacien, équipé du logiciel Observia. Les divs sont rédigés suffisamment gros : le patient peut facilement tout lire. Et si je n’ai pas un détail en tête, je peux afficher des compléments d’information. »

Un support à l’achat

Chez d’autres, la tablette sert à la fois de support informatif et commercial. La Pharmacie d’Orgeval, à Reims (51), vient d’adopter le concept européen du groupement Pharmactiv, caractérisé par deux pôles : l’un consacré à la douleur, l’autre à la dermocosmétique. Ces deux espaces bénéficient de tablettes en libre-service. « Pour l’instant, c’est à nous d’orienter les clients mais il nous faut aussi nous adapter à cet outil de travail. Aujourd’hui, nous ne sommes pas assez nombreux pour nous consacrer davantage aux tablettes », observe la titulaire, Valérie Adéchokan, consciente du temps nécessaire pour changer les habitudes. Les nouveaux concepts des groupements intègrent souvent des tablettes d’information sur les produits dans la surface de vente. Chez PHR (Ma Pharmacie Référence), elles sont posées sur un « Web bar » à disposition, chez Forum Santé, sur une table au pôle d’accueil.

Un suivi des comptes

Facile à consulter de son canapé ou d’une place de bus, la tablette ouvre aussi de nouvelles perspectives dans le pilotage de l’officine. Ainsi, Paul-édouard Lambolez, titulaire de la Pharmacie du Saut le Cerf, à épinal (88), confie se lever et se coucher en jetant un œil à son écran. Depuis plusieurs mois, il y consulte les services d’Offisanté comme le stock de sa pharmacie. « C’est simple, je n’ai pas besoin d’accéder à un ordinateur. Je peux vérifier les stocks et les risques de rupture en déjeunant, sur mon canapé… cela me prend quinze minutes maximum par jour. Je ne vois pas encore l’impact sur le bilan de l’officine mais je pense que ce sera visible au bout d’un an », estime le jeune homme, qui surveillait déjà beaucoup ses indicateurs avant de se doter de cette solution via son groupement, Univers Pharmacie. Aujourd’hui, le suivi devient encore plus fin.