Investir dans l’art - Pharmacien Manager n° 134 du 23/01/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 134 du 23/01/2014
 

Patrimoine

Auteur(s) : Jean-François Poulain

La chute des taux d’intérêt fait baisser les rendements de l’assurance vie et du livret A. L’immobilier flanche et la Bourse inspire méfiance. Et si vous misiez sur les œuvres d’art ?

Pénétrer dans l’antre de Thierry Ehrmann s’apparente à une sorte d’initiation. En quelques années, il a transformé un relais de diligence lyonnais en un happening permanent, gothique et entrelacé de formules mathématiques complexes empruntées au père des « fractales », Benoît Mandelbrot. Derrière cette façade, Thierry Ehrmann développe sa société (cotée au SBF120), Artprice, leader mondial des bases de données mondiale sur l’art. « Selon nos calculs, explique-t-il, une œuvre de 15 000 à 50 000 euros se valorise de 5 à 7 % par an à terme, mais de 8 à 10 % par an entre 50 000 et 100 000 euros. Et, au-delà de 100 000 euros, pour des œuvres à la traçabilité parfaite avec de bons certificats, l’appréciation atteint 14 % par an. Ces progressions sont des moyennes annualisées sur une période d’une dizaine d’années. » De plus, l’art permet de diversifier son patrimoine. Pour Olivier Mariée, directeur de l’activité épargne d’Axa France, « tout le monde constate qu’il sera de plus en plus difficile de conserver tel quel son fonds en euros ». Or, l’art n’obéit pas forcément aux lois des marchés financiers et aux coups de barre de leurs grands argentiers. Depuis 2002, son indice est globalement orienté à la hausse. C’est certes un micromarché – en 2011, il s’est échangé 20 milliards d’euros d’œuvres, autant que quatre journées de Bourse du CAC 40 ! –, mais un marché à taille humaine. Malgré les records, comme la vente du Cri de Edvard Munch pour 91 millions d’euros, les prix restent modestes. En art contemporain, 60 % des lots valent moins de 4 000 euros. Autre avantage non négligeable : l’achat d’œuvre d’art n’est pas soumis à l’impôt sur la fortune. Reste que les plus-values se voient bien sûr soumises au paiement de taxes et d’impôts.

En pratique

Qu’acheter ? Réponse de Delphine Brochard, conseillère en investissement dans l’art et fondatrice de Fin’Art Consulting, « l’investisseur prudent choisira plutôt la peinture ancienne, moins volatile et spéculative que d’autres. L’audacieux s’orientera vers l’art moderne, un des secteurs les plus prospères. Enfin, avec un profil plus spéculatif, l’amateur d’art pourrait miser sur des artistes dont la cote se construit : l’art contemporain peut aussi devenir un joli terrain de jeu ».

Le marché contemporain est le plus facile d’accès, mais aussi le plus spéculatif. Heureusement, il existe de nombreux sites (comme Artprice, Auction.fr, Sotheby’s, Christie’s, Arcurial, PBA…) qui permettent de se faire une idée des cotations, des ventes et des perspectives des artistes. Là encore, il est possible de mettre la main sur de grandes signatures, comme celles de Jeff Koons, Takashi Murakami, Keith Haring, Maurizio Cattelan, Damien Hirst, Anish Kapoor ou encore Michel Basquiat, sans se ruiner.

Marché

Ils ont la cote

Nous avons retenu trois artistes représentent à eux seuls plus de 250 millions d’euros de ventes annuelles, mais dont on peut encore trouver des œuvres à moins de 4 000 euros.

Jean-Michel Basquiat : Ce New-Yorkais, d’origine haïtienne est devenu un must de toute grande collection. Ses grandes sérigraphies entoilées peuvent se vendre des centaines de milliers de dollars. Mais pour 4 000 €, on peut acheter une pochette sérigraphiée d’un disque vinyle (environ 250 €), des polaroïds de l’artiste (3 200 €) et des affiches dédicacées (2 500 et 4 000 €).

Jeff Koons : Cette icône du pop art crée beaucoup d’objets et d’estampes et environ la moitié d’entre eux s’échangent pour moins de 4 000 euros. Un de ses fameux Balloon Dogs en céramique rouge ou bleu (2 300 exemplaires) se vendra entre 1 600 et 4 000 €. Ses Puppies, petits vases en porcelaine (3 000 exemplaires), sont un peu plus cotés et s’échangent pour environ 8 000 € si on s’en tient aux dernières enchères attribuées.

Christopher Wool : C’est l’étoile montante de la décennie : son indice de prix à pris 1 300 % depuis 2003. Ses toiles sont inaccessibles, mais 20 % d’entre elles passent à moins de 6 500 euros. Exemple avec une aquatinte sur bristol partie pour 1 700 € à New York.

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