Pourquoi les prix ne baissent-ils pas ? - Le Moniteur des Pharmacies n° 3458 du 25/03/2023 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
LE MONITEUR DES PHARMACIES n° 3458 du 25/03/2023
 
INSTALLATION

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TRANSACTIONS

Auteur(s) :
Par François Pouzaud

Malgré un contexte économique incertain marqué par la hausse des taux et de l’inflation, la confiance des acquéreurs dans l’installation est à peine ébranlée. Toutefois, le marché réagit de deux façons opposées à cette conjoncture : par une tension sur les prix des officines et une réduction du nombre des cessions en 2022.

 

« Même s’il faut rester prudent, notamment en matière de conditions de reprise d’une officine, la confiance que manifestent les jeunes pharmaciens dans l’avenir de la profession, la considération qui leur est accordée par les pouvoirs publics et le développement des nouvelles missions et modes de rémunération sont autant d’aspects positifs qui laissent à penser que la pharmacie d’officine saura répondre aux défis de demain », analyse Maxime Camilleri, expert-comptable du cabinet Audéfi.

 

Certes, l’activité liée au Covid-19 a participé à rendre l’exercice du métier plus diversifié, plus dense et donc plus attractif auprès des jeunes diplômés. « Beaucoup d’entre eux envisagent les nouvelles missions comme de nouvelles opportunités qui leur permettront demain de développer leur entreprise », explique-t-il. Leur intérêt pour l’installation est toujours aussi vif. « Les dispositifs favorisant les reprises d’entreprises, en particulier la possibilité d’amortir les fonds de commerce, et les exonérations en zones de revitalisation rurale y participent grandement lorsqu’il est possible d’en bénéficier », ajoute l’expert-comptable d’Audecia.

 

Sur le premier semestre 2022, le marché des transactions a été légèrement moins actif (- 7 %). Une petite baisse de régime qui s’explique par un effet de correction du marché en raison de report de cessions de 2020 en 2021. « Ce mouvement de baisse du nombre des transactions, en particulier au niveau des cessions de fonds, s’est amplifié sur le second semestre 2022 et sur le début de l’année 2023 », livre Jérôme Capon, directeur du réseau d’Interfimo. Pour autant, le moindre dynamisme du marché n’oriente pas les prix à la baisse. « La tendance à la hausse des prix se confirme pour les affaires de plus de 2 millions en raison de leur rareté sur le marché, mais il est encore trop tôt pour dire que l’opportunité offerte par la loi de finances 2022 d’amortir le fonds de commerce est responsable de l’effet haussier actuel, précise-t-il. Cette option fiscale ne figure pas forcément dans les dossiers de financement que nous voyons, celle-ci sera éventuellement levée par l’acquéreur à l’issue de son premier exercice. »

 

Quant à la tension sur les taux d’intérêt, aujourd’hui plus proches des 4 % que des 3 %, elle est, pour l’instant, sans effet à la baisse sur les prix de cession constatés depuis le début de l’année.  

Accélération des cessions de titres

 

Les acquéreurs ont systématiquement choisi la forme sociétaire pour effectuer leur acquisition. La holding est souvent constituée dans la foulée et devient pour cette génération le véhicule patrimonial et fiscal privilégié. La tendance à la baisse des cessions de fonds au profit des cessions de titres se poursuit. « Les premières se font de plus en plus rares, constate Carole Glez, experte-comptable du cabinet Cohésio. L’origine des cessions de titres est assez également répartie entre, d’une part, le retrait d’un des associés avec une nouvelle association ou un rachat par l’associé restant et, d’autre part, la cession totale des titres à de nouveaux pharmaciens ou la cession partielle. En effet, face aux difficultés de recrutement de nouveaux adjoints, certains pharmaciens ont passé le cap de l’association pour se soulager d’une charge mentale bien souvent – et encore actuellement – trop lourde à assumer seuls. »

 

De plus en plus de primo-accédants profitent des dispositifs de majoration de l’apport personnel. « Ils ont pu bénéficier du fonds InterPharmaciens. Leur apport personnel représentait 4 % de la valeur du fonds avant le financement obtenu avec la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) », constate-t-elle. Dans ces conditions, on ne voit pas comment un pharmacien aspirant à devenir titulaire ne pourrait pas s’installer. D’où des prix qui ne baissent pas.

 
 
 

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