Négociations syndicales : désaccords avec le point levé - Le Moniteur des Pharmacies n° 3450 du 28/01/2023 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3450 du 28/01/2023
 
SALAIRES

TEMPS FORTS

FOCUS

Auteur(s) : Yves Rivoal*, François Pouzaud**

A l’issue de la deuxième réunion de négociations salariales pour 2023 du 16 janvier, les chambres patronales ont proposé une augmentation de la valeur du point de 1,8 %, soit l’équivalent de la revalorisation du Smic au 1er janvier de cette année. Ce qui a provoqué l’indignation générale des centrales syndicales de salariés.

Pour Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral pharmacies d’officine de Force ouvrière (FO), le compte n’y est pas. « Les deux accords entrés en application les 16 mars et 31 août 2022 prévoyaient une augmentation du point de 3 % chacun. Mais compte tenu de leur application tardive, l’augmentation réelle n’a été que de 3,38 % sur l’année 2022. Or l’indice des prix à la consommation était de 5,9 % à fin décembre sur les 12 derniers mois. Nous accusons donc un retard de 2,52 % sur l’année 2022. Dans ce condiv, il est indécent de voir les représentants des employeurs proposer une hausse de 1,8 % pour 2023. »

Même constat du côté de la Confédération générale du travail (CGT) pharmacie d’officine à l’issue de la deuxième réunion de négociations salariales pour 2023 du 16 janvier. « Ces 1,8 % ne sont pas à la hdiv des besoins et des attentes des salariés des officines puisque nous sommes largement en dessous de ce qu’il aurait fallu faire pour compenser l’inflation », explique Eric Sellini, son secrétaire fédéral. La Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) ne signera pas, elle, pour des questions de principe. « Nous avons toujours dit que tant que le premier coefficient de la grille pour les pharmaciens adjoints n’atteindrait pas au minimum le plafond de la Sécurité sociale, nous ne signerions aucun accord », rappelle Roger Halegouet, représentant de la branche pharmacie d’officine à la CFE-CGC chimie. Pour la CFE-CGC, les 1,8 % ne permettront pas non plus de mettre un terme à la vague de turnover qu’elle observe en ce moment dans les officines.

Des salariés en rangs serrés

Après s’être accordé un délai de réflexion, la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) ont annoncé qu’elles n’allaient pas signer non plus l’accord proposé par les chambres patronales. « A la CFDT, nous avons réclamé une augmentation du point qui placerait le coefficient à 10 % au-dessus du Smic, avec le maintien des écarts pour les suivants afin d’éviter d’avoir à courir tous les trois mois derrière chaque augmentation du Smic, confie Stevan Jovanovic, secrétaire fédéral en charge de la branche santé libérale de la CFDT santé sociaux. Nous revendiquons la suppression de l’échelle de raccordement pour que tous les salariés bénéficient pleinement des augmentations de salaires. » La CGT a, elle, soumis une grille qui démarre à 2 000 € brut pour le coefficient 100 et finit à 10 000 € pour le dernier coefficient de la grille afin « d’apporter également une réponse à la perte d’attractivité constatée des métiers de l’officine ».

Des patrons qui ciblent la grille

« En accordant une augmentation supérieure à l’inflation, on prend un risque financier pour les petites officines de proximité », se justifie Daniel Burlet, responsable des relations sociales à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Pour Philippe Denry, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) chargé du volet social, les travaux doivent porter prioritairement sur « une refonte structurelle de la grille des salaires et des classifications qui ne correspond plus à la réalité du terrain, notamment pour les salaires bas au démarrage ». « La réflexion doit se concentrer sur la grille de raccordement (coefficients 100 à 230) qui est systématiquement rattrapée par l’inflation », propose Daniel Burlet. Un travail qui pourrait prendre quatre à six mois s’il est démarré rapidement.

Côté salariés, on veut éviter une nouvelle année blanche. « Si cela devait être le cas en 2023, cela nous ferait entrer à nouveau dans un cercle vicieux où le retard pris ne se rattrape jamais », rappelle Joël Grebil, secrétaire général d’Unsa chimie pharmacie. D’où l’intention de demander rapidement l’ouverture d’une commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) extraordinaire afin de relancer les négociations.

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