Retrouvez tous vos contenus sur mobile avec l'application du Moniteur des pharmacies.
Téléchargez gratuitement l'application !
Professionnels de santé, accédez à plus de contenu, réagissez aux actus et bénéficiez de tous les avantages en vous connectant à votre espace personnel.
Si vous n'avez pas de compte,
vous pouvez en créer un gratuitement !
Aidants et dépendance
Compléments nutritionnels oraux
Auteur(s) : Carole De Landtsheer
Le marché des compléments nutritionnels oraux est marqué par les nouvelles règles de délivrance mises en application en 2019. Vieillissement de la population oblige, il laisse entrevoir des années de croissance, et offre des opportunités à saisir pour les officines.
C’est mathématique. En 2070, le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans devrait croître de 5,7 millions, selon une prévision de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) de 2021. Ce vieillissement inéluctable de la population offre structurellement des perspectives de développement à la catégorie des compléments nutritionnels oraux (CNO). « La croissance de cette sphère de produits est liée à la démographie. Et nous sommes seulement au début d’un cycle lié au vieillissement de la population », estime Nicolas Grélaud, directeur des opérations de la société OpenHealth Company, qui collecte des données de santé. Actuellement, près de 2 millions de personnes souffrent de dénutrition, dont 400 000 sont âgées et vivent à leur domicile, d’après le collectif de lutte contre la dénutrition. Cette population est loin d’être systématiquement prise en charge.
Ce marché d’avenir, monopolisé par les géants de l’agroalimentaire, est sensiblement impacté par les nouvelles modalités de délivrance des CNO. Depuis 2019, leur première délivrance est limitée à dix jours. Quand la croissance du marché en pharmacie atteignait 5 % ou 6 % il y a encore quelques années (source : fabricants), elle s’établit à 3,2 % en cumul mobile annuel à fin août 2022, pour un chiffre d’affaires (CA) estimé à 369 millions d’euros (source : OpenHealth Company). Outre un encadrement des dépenses publiques, ces dispositions visent à évaluer l’observance de patients, pas toujours prompts à poursuivre leur traitement. « Conformément aux directives du Comité économique des produits de santé, l’objectif est d’améliorer la prise en charge des patients et de créer une dynamique dans la prise de ces produits », résume Céline Mullet, directrice de la business unit nutrition orale et entérale au sein de la société Fresenius Kabi France. Le ralentissement relatif du secteur est contredit par une poussée récente. Depuis le printemps 2022, il repart à la hausse et affiche une croissance de 7,1 % en cumul annuel fixe à fin août 2022 (source : OpenHealth Company). « C’est un marché qui bouge. On en entend beaucoup plus parler depuis quelques années, avec des lancements de produits et l’arrivée d’applications mobiles destinées à l’accompagnement et au suivi des patients dénutris », observe Nicolas Grélaud.
Parallèlement, « ce secteur est aujourd’hui entraîné par les produits avec les plus fortes concentrations en calories et en protéines », détaille Céline Mullet. Si le poids des différentes catégories (boissons : 165 millions d’euros de CA annuel ; desserts lactés : 70 millions d’euros de CA annuel ; alternatives sucrées, etc.) reste stable, la diversité des produits devient un impératif. Alliant plaisir gustatif et apports nutritionnels, elle vient servir cet objectif de régularité de prise.
A l’issue des premiers dix jours, le pharmacien adapte si nécessaire le CNO dans les limites des apports prévus par la prescription. Il devient bel et bien un acteur indispensable de la réussite de cette supplémentation, accompagné par les fabricants, qui ont renforcé leurs dispositifs de formation. Avec le développement du maintien au domicile, « le pharmacien tiendra un rôle clé dans cet écosystème et dans le parcours de soins du patient », souligne Céline Bugnot, directrice commerciale et marketing de Nutrisens France. Ce rôle serait même à affiner : « Les seniors se rendent très régulièrement à l’officine et leurs besoins de santé sont quotidiens. En réduisant les durées de traitement, on les incite à revenir au point de vente. C’est l’occasion de répondre à leurs demandes dans le domaine de l’incontinence, de la mémoire, de la vitalité ou de l’immunité », fait remarquer Nicolas Grélaud.
Prévoyez-vous de fermer votre officine le 30 mai prochain en signe de protestation ?
1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.
Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !