Améliorer, enfin, la sortie hospitalière - Le Moniteur des Pharmacies n° 3438 du 05/11/2022 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3438 du 05/11/2022
 

Aidants et dépendance

Parcours de soins

Auteur(s) : Magali Clausener

Depuis de nombreuses années, la sortie hospitalière des personnes âgées est un sujet à problème pour les pharmaciens. L’obligation pour les établissements de santé d’envoyer l’ordonnance de sortie à l’officine et les actions des CPTS devraient améliorer le parcours de soins de cette patientèle.

Recevoir l’ordonnance de sortie d’hôpital avant que le patient ne retourne à son domicile et passe à la pharmacie : tel est le vœu de la profession. Il n’est pas nouveau ! Et d’autant plus nécessaire pour les personnes âgées qui doivent se rendre dans leur pharmacie dès leur sortie d’hôpital, après un séjour plus ou moins long mais toujours éprouvant, ou envoyer un de leurs proches pas toujours au fait des traitements.

Depuis des années, les pharmaciens se sont emparés du sujet, en particulier au sein des unions régionales des professionnels de santé (URPS). Des expérimentations ont même eu lieu. Par exemple, fin 2014, l’URPS Rhône-Alpes avait lancé le projet Zéro échange de papier en Rhône-Alpes (Zepra). L’objectif ? Inciter les établissements de santé à adresser à la pharmacie de ville, via une messagerie sécurisée, l’ordonnance hospitalière avant la sortie du patient. Un projet qui a eu finalement peu de résultats concrets.

Des relations se développent néanmoins localement entre des pharmaciens hospitaliers et d’officine. Ainsi, depuis 2018, le groupe hospitalier Paris Saint-Joseph réalise, pour certaines sorties hospitalières, une ordonnance exhaustive et fait parvenir à la pharmacie du patient un courrier expliquant pourquoi un traitement est arrêté et un autre instauré.

Cette démarche, encore trop peu mise en œuvre, devrait cependant devenir la règle. En effet, un arrêté du 26 avril 2022, paru au Journal officiel du 30 avril 2022, fixe la liste des documents que les établissements doivent intégrer dans le dossier médical partagé (DMP) des patients et envoyer aux professionnels de santé de ville et aux patients. « La prescription de produits de santé (hors prescription soumise à entente préalable ou produite dans le cadre d’un séjour hospitalier) » doit ainsi être versée au DMP et adressée par messagerie sécurisée aux autres professionnels de santé et au patient. Cet envoi sera obligatoire à compter du 31 décembre 2022. « Cette obligation n’est pas assortie de pénalités, mais elle est positive et devrait faire évoluer la situation », commente Olivier Rozaire, président de l’URPS pharmaciens Auvergne-Rhône Alpes.

Ce pharmacien titulaire qui exerce à Saint-Bonnet-le-Château (Loire) mise aussi sur les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). « Je fais partie d’une CPTS qui va passer une convention avec un hôpital. Cela nous permettra d’avancer ensemble sur le sujet des sorties hospitalières. C’est plus motivant », remarque Olivier Rozaire.

Un interlocuteur unique

Jean-Philippe Bregère, pharmacien à Soyaux (Charente) et trésorier de la Fédération des CPTS, estime également que les CPTS ont un rôle à jouer en la matière. D’autant que la thématique intéresse particulièrement ces structures. Ainsi, en octobre 2018, lors de la journée nationale des CPTS, 91 % des 121 CPTS qui s’étaient créées, planchaient déjà sur la relation ville-hôpital. « Chaque professionnel de santé travaille en silo et peut avoir des relations privilégiées avec un interlocuteur à l’hôpital. La CPTS permet d’échanger avec un seul interlocuteur à l’hôpital et de travailler avec lui sur la rédaction d’un protocole de sortie hospitalière, partagé ensuite par l’ensemble des professionnels de santé de la CPTS. Et ce qui est encore mieux, c’est de créer une inter-CPTS. L’hôpital bénéficie ainsi d’un unique interlocuteur au lieu d’en avoir 10 selon le nombre de CPTS sur le territoire », explique Jean-Philippe Bregère. Le protocole de sortie hospitalière peut évidemment concerner la conciliation médicamenteuse avec la pharmacie de ville du patient, l’envoi de la prescription en amont de la sortie, mais aussi d’autres problématiques. « Dans une CPTS, nous avons travaillé sur le parcours de soins des personnes âgées opérées pour une prothèse de hanche ou de genou. Le chirurgien programme maintenant ses opérations en fonction des disponibilités des kinésithérapeutes du territoire qui pourront assurer la rééducation du patient après l’hôpital. Cette planification des interventions fonctionne. Cela rassure le patient qui n’aura pas à trouver en urgence un kiné et cela permet à ce dernier de planifier des séances », détaille le pharmacien. Un exemple qui montre que l’anticipation de la sortie hospitalière est bel et bien possible.

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