Nouvel accord pour une augmentation en point… illés - Le Moniteur des Pharmacies n° 3422 du 18/06/2022 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3422 du 18/06/2022
 
SALAIRES

TEMPS FORTS

FOCUS

Auteur(s) : François Pouzaud*, Yves Rivoal**

Après la revalorisation du point officinal de 3 % le 16 mars 2022, un accord a été conclu pour une nouvelle augmentation des salaires, le 7 juin. La date d’application n’est toutefois pas fixée et, pendant ce temps-là, l’inflation est galopante…

Une hausse de 3 %. C’est le nouvel effort sur les salaires conclu entre les représentants des syndicats patronaux, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), et ceux des syndicats représentatifs des salariés que sont l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), Force ouvrière (FO) et la Confédération française démocratique du travail (CFDT), lors de la séance de négociation de la commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) de la pharmacie d’officine du 7 juin. La Confédération générale du travail (CGT) et la Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) n’ont pas ratifié l’accord.

« La séance de négociation du 7 juin a été difficile et même marquée par une suspension de séance avant que la FSPF accepte finalement de rejoindre l’USPO dans un mandat de signature à hdiv de 3 %. A condition de limiter la date d’application à celle de publication au Journal officiel de l’arrêté d’extension de l’accord », confie Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de FO pharmacie d’officine. Ce qui peut prendre plusieurs semaines…

+ 12 000 € de salaires et de charges

« C’est un gros effort qui vient d’être consenti par nos entreprises officinales qui ont conscience de la baisse de pouvoir d’achat de nos salariés, mais nos honoraires de dispensation, nos marges et les prix des médicaments remboursables ne suivent pas l’inflation », fait remarquer Philippe Denry, vice-président de la FSPF. Et d’annoncer « que les officines ne pourront pas, dans le condiv actuel, supporter des revalorisations des salaires minima conventionnels tous les trois mois. » Selon la FSPF, une augmentation de 3 % des salaires pour une pharmacie moyenne employant quatre à cinq salariés représente un coût supplémentaire de salaires avec charges de 6 000 € en moyenne sur 12 mois. Avec ces deux augmentations de 3 % sur 2022, ce sera donc une majoration de frais de personnel de 12 000 €, soit environ 400 millions d’euros pour le réseau officinal. Au train où vont les choses, le « trésor de guerre » lié à la crise du Covid-19 », emmagasiné sur la trésorerie, sera vite dilapidé.

Les bas revenus rattrapés par le Smic

Du côté des salariés, c’est « une satisfaction en demi-teinte », selon les mots d’Olivier Clarhaut. « Cette nouvelle hausse, qui intervient après les 3 % déjà entrés en application le 16 mars dernier, va permettre de maintenir le pouvoir d’achat des salariés des officines, l’augmentation de l’inflation ayant été de 5,2 % sur les 12 derniers mois à fin mai ». Mais « en attendant la publication de l’extension de l’accord, les salariés continueront de voir leur pouvoir d’achat s’éroder. Il est également dommage que la négociation n’ait eu pour objectif que de tenter de rattraper l’évolution de l’indice des prix à la consommation, et pas d’inscrire la profession dans une politique salariale dynamique, susceptible d’améliorer l’attractivité des métiers de l’officine. »

Pour les syndicats de salariés, ce nouvel accord risque même de se révéler rapidement insuffisant. « Si à l’été ou à l’automne, le Smic est à nouveau augmenté, nous nous retrouverons avec les premiers coefficients qui risquent d’être rattrapés par la patrouille », lance le secrétaire fédéral de FO. Même discours pour Stevan Jovanovic, secrétaire fédéral chargé de la branche santé libérale de la CFDT santé sociaux. « Si le Smic venait à être augmenté au 1er juillet, tous les salariés aux coefficients compris entre 100 et 230 se retrouveraient payés au Smic en attendant l’extension de l’accord, une condition imposée par la FSPF, l’USPO ayant de son côté annoncé qu’elle allait recommander à ses adhérents d’entériner cette nouvelle augmentation à compter du 1er juillet. Et si l’inflation continue d’augmenter, les salariés des officines verront alors à nouveau leur pouvoir d’achat diminuer. »

C’est d’ailleurs pour cette raison que les syndicats ont intégré à l’accord une nouvelle clause de revoyure à l’automne pour faire un point sur l’évolution de l’inflation.

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !