Les nouveaux animaux de compagnie - Le Moniteur des Pharmacies n° 3403 du 05/02/2022 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3403 du 05/02/2022
 

Cahier Formation

CONSEIL

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LES RONGEURS

« Mon hamster fait peu de crottes en ce moment »

Les rongeurs sont de petits mammifères qui possèdent une paire d’incisives sur chacune de leurs mâchoires, inférieure et supérieure, mais sont dépourvus de canines.

PATHOLOGIES COMMUNES

La pododermatite

La pododermatite désigne une lésion des faces plantaires des pattes dont le principal risque est la surinfection bactérienne et l’atteinte osseuse (ostéomyélite). Les rats âgés et les rongeurs sédentaires ou en surpoids y sont particulièrement sujets, ainsi que les cochons d’Inde en cas de carence en vitamine C.

Prévention

Le surpoids étant un facteur de risque, le rongeur doit être sorti quotidiennement et la cage choisie suffisamment spacieuse de manière qu’il puisse faire de l’exercice physique. L’alimentation doit permettre un contrôle du poids. Il convient de ne pas grillager le fond de la cage et de le recouvrir d’une litière absorbante afin de limiter l’humidité. Il faut changer la litière régulièrement.

Traitement

Une consultation vétérinaire s’impose pour une prise en charge rapide. Une solution locale antiseptique avec cicatrisant de type Cothivet doit être administrée dès l’apparition des lésions. En cas d’ulcères, la prescription d’antibiotique par voie locale ou per os est nécessaire, voire parfois une intervention chirurgicale.

Les dermatoses dues à des parasites

• Les dermatoses peuvent être dues à des parasites externes, comme la teigne et la gale. Certains sont transmissibles à l’homme. La gale transmise d’un rongeur à un homme ne peut pas l’être à un autre être humain (impasse parasitaire). Pour limiter le risque de transmission, le propriétaire doit appliquer le traitement à l’aide de gants, se laver voire se désinfecter les mains avant et après avoir manipulé l’animal.

• Le dépistage des maladies parasitaires par le vétérinaire lors de l’acquisition de l’animal est un bon moyen de prévenir ces risques.

Les puces

La puce du chat (Ctenocephalides felis) peut parasiter le cobaye, le hamster, la souris et le rat. La puce du chien (Ctenocephalides canis) ne parasite que le cobaye. D’autres espèces ne sont rencontrées que chez les rongeurs. Certaines espèces de puces peuvent être transmises à l’homme. Les principales complications sont l’anémie et la dermatite par allergie aux piqûres de puces (Dapp).

Prévention

Une application régulière d’antiparasitaires externes est recommandée à un rythme déterminé par le vétérinaire en fonction de l’espèce, de la présence ou non de congénères et du mode de vie des rongeurs. En général, il s’agit de ceux indiqués pour le chien et le chat, utilisés hors autorisation de mise sur le marché (AMM), dont la posologie est à adapter précisément au poids du rongeur.

Traitement

En cas de symptômes ou de mise en évidence de puces, il faut appliquer un antiparasitaire externe et le renouveler 15 jours plus tard, traiter les autres animaux, l’environnement et la Dapp, avec un antibiotique, lors de surinfection.

La teigne

La teigne est une affection cutanée due à un champignon microscopique, essentiellement Trichophyton mentagrophytes. Principalement rencontrée chez les jeunes rongeurs, les femelles gestantes et les immunodéprimés, elle se manifeste par des lésions prurigineuses, érythémateuses, squameuses ou croûteuses associées à des dépilations. C’est une zoonose.

Traitement

Le traitement, qui repose sur la prescription d’antifongique par voie orale (griséofulvine, kétoconazole), locale (éconazole, énilconazole, miconazole) ou les deux, est long et fastidieux.

La gale

La gale est une affection cutanée due à la présence d’un acarien : le plus souvent Trixacarus caviae (gale trixacarique) chez le cobaye et Notoedres muris (gale notoédrique) chez le rat et le hamster. La gale se manifeste par l’apparition de galeries très prurigineuses associées à une altération de l’état général. C’est une zoonose.

Traitement

Un traitement peut être mis en place directement par le vétérinaire, les principaux antiparasitaires utilisés chez les rongeurs étant l’amitraz, l’ivermectine, la moxidectine ou la sélamectine, administrés en spot on ou par voie sous-cutanée.

Les conjonctivites infectieuses

Les conjonctivites sont fréquentes chez les rongeurs. Elles peuvent être d’origine infectieuse, généralement bactérienne et alors fréquemment associées à une infection respiratoire, plus rarement virale. Les conjonctivites sont aussi parfois d’origine irritative, notamment dues aux poussières de litières ou aux vapeurs ammoniacales d’une litière mal entretenue.

Traitement

• Le traitement instauré dépend de la cause. Un collyre antibiotique peut être prescrit.

• Pour administrer un collyre, maintenir le rongeur dans une serviette en ne laissant que sa tête sortie, écarter les paupières, instiller le produit, refermer l’œil. Bien se laver les mains avant et après.

La stase digestive

Les rongeurs ayant un tube digestif particulièrement long, ils sont sujets aux problèmes de stase digestive qui se traduit par un ralentissement, voire un arrêt du transit.

Prévention

• Une alimentation saine et équilibrée, notamment riche en fibres et en eau, participe à un bon transit chez les rongeurs. Il faut également leur permettre un exercice physique régulier, leur procurer un environnement calme et bien les brosser en période de mue pour éviter qu’ils n’avalent leurs poils.

• Chez les cobayes, un apport optimal de vitamine C est indispensable.

Traitement

• Une consultation en urgence chez le vétérinaire s’impose en cas d’absence de fèces ou de modification de leur aspect. Une hospitalisation peut être nécessaire.

• L’urgence est de rétablir le transit digestif. Lorsque l’animal continue à se nourrir, une alimentation purgative peut suffire : fruits, légumes verts frais, jus de fruit (tomate, ananas) et foin à disposition. Si la constipation persiste, différents traitements peuvent être prescrits : huile de paraffine, lactulose, lavement (Microlax bébé), etc. Une hydratation correcte est indispensable au rétablissement d’un transit digestif normal.

Les infections bactériennes respiratoires

Les rongeurs y sont très sensibles en raison de leur anatomie (cavités nasales étroites, petite cage thoracique, etc.). Les infections bactériennes à Bordetella, Pasteurella, Streptococcus, etc., sont favorisées par un défaut d’hygiène, le stress et une pathologie dentaire.

Traitement

Une hospitalisation est souvent nécessaire. La prise en charge repose sur une antibiothérapie qui peut être associée à des séances d’aérosol.

PATHOLOGIES SPÉCIFIQUES

Chez le cobaye Le scorbut

Le cobaye est le seul rongeur à ne pas pouvoir synthétiser la vitamine C. Une carence peut avoir de nombreuses conséquences : douleurs articulaires, augmentation du risque de malocclusion dentaire, de stase digestive, d’infections bactériennes, de pododermatite, etc.

Prévention

L’apport exogène de vitamine C doit être de 15 à 20 mg/kg/jour et est augmenté à 60 mg/kg/jour en cas de convalescence, de gestation ou de lactation. La vitamine C peut être apportée sous forme liquide à stocker à l’abri de la lumière, de fruits et de légumes (orange, chou frisé, salade, par exemple) ou de granulés qui doivent être consommés dans les 90 jours suivant l’ouverture du sachet.

Traitement

Il consiste en une supplémentation en vitamine C du triple de la dose habituellement recommandée, jusqu’à amélioration des signes cliniques.

La malocclusion dentaire

La malocclusion dentaire est surtout fréquente chez le cobaye. Elle désigne une pousse anormale des dents qui se traduit par un défaut d’alignement de la dentition à l’origine d’une gêne à la mastication et d’une mauvaise usure des dents. Les incisives deviennent alors anormalement longues, le rongeur maigrit.

Prévention

L’alimentation joue un rôle essentiel. Ainsi, le cobaye doit manger du foin à volonté (90 % de la ration alimentaire) et des aliments riches en fibres. Il faut également veiller à ce qu’il ne soit pas carencé en vitamine C, ce qui augmente le risque de malocclusion dentaire. Une visite régulière chez le vétérinaire permet de limiter le risque.

Traitement

La prise en charge consiste en un limage des dents, sous anesthésie générale, et un traitement de l’état global de l’animal et des signes associés : antibiotiques en cas de surinfection, antalgiques en cas de douleurs, etc.

Chez le hamster Affections des abajoues

Lieu de stockage des aliments, les abajoues peuvent être sujettes à des affections, notamment en présence d’aliments inadaptés, par exemple coupants.

Prévention

Une alimentation adaptée est indispensable.

Traitement

Une consultation permet au vétérinaire de vider les abajoues. Une antibiothérapie et des anti-inflammatoires sont parfois nécessaires.

La démodécie

La démodécie est relativement fréquente chez le hamster, surtout chez l’animal âgé ou en déficit immunitaire. Elle est due à une infection par des acariens, Demodex aurati et Demodex criceti. Elle se manifeste par des dépilations érythémateuses et séborrhéiques, généralement faiblement prurigineuses.

Prévention

L’administration d’antiparasitaires externes doit être régulière.

Traitement

Le vétérinaire peut administrer un antiparasitaire externe sous forme injectable ou de spot on. L’environnement doit également être traité.

L’iléite proliférative

Egalement appelée « wet tail » ou « queue mouillée », elle désigne une diarrhée profuse due à des bactéries du genre Lawsonia. Elle survient principalement chez les hamsters âgés de 3 à 10 semaines et peut être létale. Certains facteurs augmentent le risque de survenue : une mauvaise alimentation, un stress, une température et une humidité élevée, etc.

Prévention

Vérifier les conditions d’entretien de la cage et consulter rapidement en cas de diarrhées.

Traitement

Une hospitalisation est parfois nécessaire pour instaurer le traitement : réhydratation, réalimentation et antibiothérapie.

Chez le rat et la souris

Les abcès sont des surinfections de plaies qui touchent principalement la face et parfois le prépuce.

Traitement

Il est généralement chirurgical, l’intervention étant suivie d’une antibiothérapie.

LES LAPINS

« Puis-je donner l’antiparasitaire de mon chat à mon lapin ? »

Les lapins de compagnie sont les mammifères les plus présents dans les foyers français après les chats et les chiens. Bien qu’un lapin ait besoin de ronger pour user ses dents, il n’est pas classé dans l’ordre des rongeurs mais dans celui des lagomorphes, comme le lièvre. S’ils souffrent globalement des mêmes pathologies que les rongeurs (malocclusion dentaire, maladies respiratoires et digestives, etc.), ils présentent toutefois certains éléments spécifiques.

PUCES

• Les puces rencontrées chez le lapin sont les mêmes que celle du chien et du chat ; les lapins en récoltent facilement quand ils cohabitent avec ces animaux.

• Un traitement s’impose, car les puces pondent tous les jours des dizaines d’œufs qui tombent sur le sol et risquent de contaminer l’habitation. Tous les occupants, propriétaires inclus, sont alors exposés aux piqûres.

Le traitement

• Les poudres et les sprays insecticides sont à éviter. Très volatils, ils sont à l’origine de troubles respiratoires et leur efficacité limitée ne permet pas d’éliminer les puces de manière définitive. Leur usage est réservé au traitement de l’environnement, en l’absence de l’animal.

• Les formes en spot on sont plus indiquées, en adaptant le dosage au poids du lapin. Au moins trois médicaments peuvent être utilisés : Advantage (imidaclopride), qui possède une autorisation de mise sur le marché pour le lapin, et sur ordonnance Advocate (imidaclopride et moxidectine) et Stronghold (sélamectine). Les deux derniers sont également actifs contre les acariens et les nématodes digestifs. L’intervalle entre deux traitements préventifs est plus court chez un lapin que chez un chien ou un chat, car il élimine plus rapidement le principe actif.

• Attention, chez le lapin, les antiparasitaires externes sont très fréquemment incriminés dans des événements indésirables consécutivement à la prise de médicaments. Dans la très grande majorité des cas, ils sont liés à une intoxication à la suite de l’utilisation du fipronil (exemples : Fiprocat, Fiprodog, Fiprokil, Frontline, Fyperix) pourtant contre-indiqué chez le lapin.

VACCINS

• La vaccination contre la myxomatose est conseillée. Tous les lapins peuvent être menacés par cette maladie mortelle, transmise par des congénères porteurs du virus mais aussi par les insectes (puces, moustiques, mouches).

• Il est par ailleurs conseillé de vacciner les lapins contre la maladie virale hémorragique qui se transmet par les insectes et qui peut être responsable de la « mort subite » du lapin, 24 à 36 heures après l’infection.

• Les vaccinations sont le seul moyen de protéger un lapin contre ces deux maladies. Elles peuvent être réalisées dès l’âge de 5 semaines, en 1 seule injection. Les rappels sont à effectuer tous les 6 mois ou tous les ans.

Le vaccin contre la rage est parfois exigé aussi pour les lapins lorsqu’ils sont emmenés à l’étranger.

LES TORTUES TERRESTRES

« Faut-il vermifuger ma tortue d’Hermann ? »

La tortue d’Hermann est la seule tortue terrestre française, mais il existe plus de 300 espèces de tortues. Les tortues terrestres détenues par des particuliers sont en général originaires du bassin méditerranéen et appartiennent au genre Testudo. La longévité de ces animaux peut dépasser 50 ans, pourtant 4 sur 5 meurent avant 1 an, faute de soins appropriés.

CARACTÉRISTIQUES

• Les tortues sont des reptiles et leur température interne varie en fonction du milieu. Leur température moyenne préférée est comprise entre + 25 et + 28 °C. Entre + 10 et + 15 °C, la tortue vit au ralenti et, en dessous de + 10 °C, elle entre en hibernation, soit en général de fin octobre à fin mars dans les régions tempérées.

• Hors période d’hibernation, une température insuffisante provoque le ralentissement du métabolisme et peut entraîner des troubles digestifs graves.

Habitat

• Une tortue doit pouvoir s’exposer au soleil au moins 6 heures par jour pour synthétiser la vitamine D indispensable à l’absorption intestinale du calcium, donc à la santé de la carapace. L’enclos doit être installé dans l’endroit le plus ensoleillé du jardin et une partie sera désherbée pour que la terre sombre renvoie la chaleur du soleil. La tortue a aussi besoin d’endroits ombragés pour s’abriter.

• L’aménagement d’une zone composée de terre et de sable lui permet de gratter.

• En été, une tortue apprécie de pouvoir se baigner, cependant la hdiv d’eau du bassin doit être inférieure à celle de l’animal pour empêcher la noyade.

• En hiver, la tortue peut hiberner dans un abri extérieur (bien isolé et protégé du risque d’inondation). Dans une région froide, mieux vaut cependant la transférer dans un lieu sombre, bien aéré, dont la température pourra être maintenue entre + 4 et + 10 °C : abri de jardin, garage, cave, etc. Placer la tortue dans une grande caisse remplie de terre et de sable, puis la recouvrir de foin, de paille et de feuilles mortes.

Reproduction

• Chez les tortues, la puberté dépend plus de la taille que de l’âge, cependant la maturité sexuelle est en général atteinte vers 5 à 7 ans.

• Les tortues sont ovipares. En Europe, la ponte a lieu entre avril et août, quelques semaines après l’accouplement. La femelle peut pondre 1 à 3 fois par saison de reproduction.

• Les œufs sont déposés dans un trou creusé par la femelle, dans un endroit très ensoleillé. La durée d’incubation dépend des conditions climatiques. En France, c’est surtout dans les régions méditerranéennes que l’on observe des naissances naturelles : elles ont en général lieu en septembre, environ 90 jours après la ponte. En incubateur, l’incubation dure de 56 à 66 jours.

Alimentation

Les tortues de nos jardins sont herbivores mais la salade ne leur suffit pas !

Un régime varié

• Un régime diversifié est indispensable à la santé de la tortue.

• 90 % de légumes : des végétaux riches en calcium sont fournis dans l’enclos : pissenlit, trèfle, cresson, plantain, foin de luzerne, etc. Les légumes suivants peuvent aussi être distribués : roquette, cresson, endives, épinards, blettes, fanes de carotte, feuilles de navet, de betterave ou de chou, persil, céleri en branche, etc.

• 10 % de fruits : abricots, pommes, poires, pruneaux, prunes, cerises, kiwis, figues, melons, oranges épluchées, etc.

• Une tortue doit absorber environ 2 fois plus de calcium que de phosphore dans son alimentation. A cause de leur déséquilibre phosphocalcique, limiter à 1 fois par semaine la distribution de poireaux, de germes de soja, de tomates, de carottes râpées, de courges, de courgettes et de concombres.

• Aliments à éviter : avocat, rhubarbe, aubergine, ainsi que les aliments pour chiens et chats, la viande, le poisson, le pain, les pâtes, le riz et les produits laitiers.

• Lui donner à manger sur le sol, dans des zones ombragées, à plusieurs endroits pour stimuler la recherche de nourriture. Retirer tous les jours les aliments non consommés et les remplacer par des frais.

Un rythme d’alimentation saisonnier

• A l’automne, lorsque la température baisse, la tortue cesse progressivement de s’alimenter. S’il fait doux, elle peut cependant rester active jusqu’à début décembre. De l’eau doit toujours être disponible.

• Si la tortue sort de son abri pendant l’hiver à l’occasion d’un réchauffement passager, il ne faut pas la nourrir. Elle retournera dans son abri une fois le redoux passé.

• Le réveil des tortues au printemps est déclenché par l’élévation de la température (supérieure à + 16 °C plusieurs jours de suite). La tortue recommence à manger dans les 7 jours suivant son réveil ; l’anorexie posthibernation est un phénomène fréquent mais réversible s’il est pris à temps.

Supplémentations nutritionnelles

• Les os de seiche et des coquilles d’œufs écrasées sont de bonnes sources de calcium, le mieux est toutefois de distribuer un complément spécifique pour reptiles 2 fois par semaine (exemple : Calcium reptile en solution). Cette complémentation est particulièrement utile à l’entrée et à la sortie d’hibernation et favorise aussi la croissance des jeunes tortues.

• Un supplément multivitaminé (A, D3, E, B, etc.) est à ajouter aux aliments au moins 2 fois par mois (exemple : Vita reptile).

PROTECTION ANTIPARASITAIRE

Parasites internes

• En captivité, le parasitisme interne représente 10 à 30 % des causes de mortalité des tortues. Les parasites les plus courants sont les oxyures, les ascaris et des protozoaires (coccidies et flagellés).

• Même en l’absence de symptômes (perte de poids, diarrhées, déshydratation, etc.) ou de vers visibles dans les selles, une vermifugation annuelle est conseillée, de préférence 1 mois avant l’hibernation.

• Une coproscopie faite par le vétérinaire permet de préciser la nature des parasites en cause et de choisir le traitement le plus adapté.

Vermifuges utilisables

• Panacur (voie orale : 50 mg/kg 2 fois à 15 jours d’intervalle) et Profender spot on (voie cutanée : 2 gouttes pour 100 g), sur ordonnance, sont actifs contre les vers ronds et les plats, et sont en principe bien tolérés par les tortues. Les vermifuges en spot on sont appliqués là où la peau est la plus fine : dans le creux de l’aisselle ou de l’aine. Il faut éviter les spot on de surface (exemple : Frontline) qui diffusent mal sur la peau des reptiles, dépourvue de sébum. Le fipronil est de toute façon neurotoxique chez les reptiles.

• Flagyl (voie orale : 50 mg/kg 1 fois par jour pendant 5 jours) agit contre les protozoaires parasites.

Parasites externes

• Les tiques sont les parasites externes les plus fréquents chez les tortues. Il est utile de protéger celles-ci contre ces vecteurs potentiels de maladies. Une tique fréquente chez les tortues (Hyalomma aegyptium) joue par exemple un rôle dans la transmission de la fièvre à Coxiella burnetii, aussi appelée fièvre Q, qui est une zoonose.

• Retirer manuellement les tiques à l’aide d’un crochet spécifique et désinfecter le point de fixation ; 90 % des tiques se fixent sur les pattes postérieures.

• Un traitement acaricide préventif peut être administré ; des études ont montré l’efficacité et la grande tolérance d’Advocate (Spot on pour chien) sur ordonnance, également actif contre les nématodes digestifs (1 goutte/60 g, soit 16 mg/kg de moxidectine).

• Le trichlorfon, le dichlorvos, le carbaryl et surtout l’ivermectine sont toxiques chez les tortues (l’ivermectine provoque des paralysies irréversibles).

AFFECTIONS FRÉQUENTES

De nombreuses tortues sont chroniquement immunodéprimées à cause d’un régime alimentaire déséquilibré ou de mauvaises conditions d’environnement, en particulier pendant l’hibernation. Elles développent alors facilement des infections cutanées ou digestives.

Hyperparathyroïdie d’origine nutritionnelle

• Lorsque l’alimentation des tortues manque de calcium (excès de laitue, tomates, courgettes, fruits), le taux de calcium sanguin diminue. En réaction, la parathormone tente de maintenir la calcémie en puisant dans les réserves osseuses. Il en résulte une décalcification de la carapace (qui représente près des deux tiers du poids total). Elle se ramollit (normalement elle doit résister à la pression des doigts à partir de l’âge de 1 an), se déforme, et se fragilise.

• L’hyperparathyroïdie secondaire peut aussi entraîner des difficultés de déplacement, une excroissance du bec et une pousse anormale des griffes. Cette maladie est réversible, mais plusieurs mois sont nécessaires pour revenir à la normale.

• Le phénomène est d’autant plus net si la tortue est aussi carencée en vitamine D3, ce qui se produit lorsque l’alimentation ne contient pas assez de précurseurs ou que l’animal n’est pas assez exposé aux rayons ultraviolets B.

Affaiblissement posthibernation

• L’état de la tortue doit être contrôlé 3 à 4 fois pendant l’hiver : une respiration difficile, une rétraction des yeux au fond des cavités oculaires (signe de déshydratation) et une immobilité complète (la tortue doit bouger légèrement ses pattes et sa tête quand on la prend) sont des signes anormaux.

• Au sortir de l’hibernation, elle ne devrait pas avoir perdu plus de 10 % de son poids à l’entrée. En cas de doute, une visite vétérinaire s’impose.

CONDUITE EN CAS D’ACCIDENT

• De nombreuses tortues de jardins sont blessées par les lames des tondeuses ou des faux. Certains conseillent de peindre la carapace pour la rendre plus visible ! Il faut aussi vérifier que la tortue n’est pas sous des branchages que l’on s’apprête à brûler. En appartement, ne jamais laisser une tortue sur un balcon non sécurisé, les chutes sont fréquentes.

• Si la carapace est endommagée, la couvrir d’un linge humide pour limiter la déshydratation. En cas de fracture de la carapace, réaliser un pansement temporaire avec une bande élastique pour stabiliser les morceaux. Appliquer des compresses imbibées de sérum physiologique sur les plaies (exemples : morsures de chiens) et les fixer à l’aide d’un pansement adhésif ou d’une bande de contention.

• Emmener ensuite rapidement la tortue chez le vétérinaire.

LES OISEAUX

« Est-ce vrai qu’il existe des vitamines en gouttes pour les oiseaux ? »

En France, les canaris sont les oiseaux les plus souvent détenus en cage et en volière (ils représentent environ 45 % du total), devant les psittacidés (27 %), famille à laquelle appartiennent les perruches et les perroquets.

CARACTÉRISTIQUES

• Les canaris sont des petits passereaux au bec court et conique. Il en existe 250 variétés, sélectionnées pour la couleur de leur plumage et la qualité de leur chant (seul le mâle chante). Les canaris peuvent vivre en groupe d’une vingtaine d’individus si la cage est assez grande.

• Les psittacidés sont des oiseaux trapus, dote´s d’un bec fort et crochu, dont la partie inférieure s’enchâsse dans la partie supérieure. Les amazones, les aras et les perroquets gris d’Afrique sont connus pour leur capacité à « parler », mais certaines perruches peuvent aussi dire quelques mots. La majorité des espèces forment des couples pérennes, même hors période de reproduction. Pour éviter que ces oiseaux ne s’ennuient, il est préférable d’adopter un couple et c’est même indispensable pour les inséparables.

Poids et taille

• Les canaris pèsent de 15 à 35 g pour une taille de 15 à 17 cm.

• Chez les psittacidés, il existe une forte hétérogénéité : la perruche pygmée pèse 10 g et mesure 8 cm, tandis qu’un ara pèse de 700 g à 1,5 kg et atteint 1 m de long ! Le poids d’une perruche ondulée se situe entre 30 et 60 g, contre 350 à 500 g pour un perroquet gris d’Afrique et 350 à 600 g chez un amazone.

Longévité

• Un canari peut vivre de 6 à 15 ans, une petite perruche 6 à 10 ans, une grande perruche jusqu’à 25 ans.

• La longévité des perroquets atteint 30 à 50 ans, voire parfois 80 ans chez le cacatoès.

Reproduction

Dans l’hémisphère Nord, la période de reproduction des oiseaux débute au printemps.

Puberté et ponte

• Un canari atteint sa maturité sexuelle vers 10 à 12 mois. La femelle pond 2 à 3 fois par an en moyenne et les couvées comptent 3 à 7 œufs.

• Chez les psittacidés, la puberté est d’autant plus tardive que l’espèce est grande : 6 à 12 mois pour les petites perruches, 3 à 6 ans pour les grands perroquets. S’ils ne produisent en général qu’1 couvée par an, la perruche ondulée peut en faire 3. La ponte des perruches contient en moyenne 4 à 6 œufs et celle des grands perroquets 2 ou 3 seulement, et la ponte de chaque œuf est espacée de 3 à 4 jours.

Couvaison et sevrage

• Chez les canaris, l’incubation (de la ponte à l’éclosion) dure 14 jours et les oisillons sortent du nid 16 à 20 jours après l’éclosion.

• Du côté des psittacidés, l’incubation va de 18 jours chez les perruches à 30 jours chez les grands perroquets, où les deux parents se relaient pour couver. Les perruches nourrissent ensuite les poussins pendant au moins 1 mois et les aras plus de 3 mois.

Alimentation

« Un appétit d’oiseau » est une expression erronée : en période de reproduction, un canari mange chaque jour l’équivalent de 30 % de son poids contre 10 % chez un perroquet !

Régime de base

• Les canaris sont essentiellement granivores. Ils consomment en moyenne 3 à 4 g de graines par jour : alpiste, colza, avoine, millet, chanvre, niger, etc., et ôtent l’écorce pour ne consommer que le cœur. Il leur faut aussi tous les jours des aliments frais : fruits, verdure ou légumes (laitue, pissenlit, cresson, carotte râpée, épinard, radis, etc.). Un canari possède environ 1 500 plumes et une bonne alimentation pendant la mue est indispensable à la coloration du plumage.

• Chez les psittacidés, l’essentiel des besoins sera de préférence couvert avec des aliments complets (extrudés ou granulés). Sinon, la ration contiendra environ : un tiers de céréales et de protéagineux, un tiers de graines riches en matières grasses (tournesol, arachide, chènevis) et un tiers de fruits et légumes, renouvelés régulièrement. Eviter l’avocat, le chou, le citron, le pamplemousse, la rhubarbe et les prunes.

• En moyenne, une perruche de 35 g a besoin de 30 kcal/jour contre 225 kcal/jour pour un ara de 1,2 kg.

• Eliminer les aliments non consommés et renouveler l’eau tous les jours.

Habitat La cage et ses accessoires

• La cage doit être la plus spacieuse possible, pour que les oiseaux puissent explorer, jouer, voler et grimper.

• Le fond de celle-ci est protégé par une grille afin d’empêcher le contact des pattes avec les déjections. Un tiroir amovible sous la grille facilite le nettoyage. Disposer une litière absorbante au fond de la cage (sable ou papier journal) et enlever la couche supérieure tous les jours.

• Placer des nids ou des boîtes en bois pour que les oiseaux puissent s’isoler.

• Les perroquets ont besoin de jouets pour s’occuper : anneaux, échelles, balançoires, miroirs, clochettes, etc., mais aussi des objets destructibles (en bois, en raphia, en paille ou en liège), ainsi que des branches fraîches (pommier, poirier, noisetier, bambou, saule, bouleau, etc.). Ces oiseaux doivent également sortir de leur cage plusieurs heures chaque jour pour interagir avec leur propriétaire et leur environnement.

• Il convient de nettoyer et de désinfecter régulièrement tous les accessoires, en particulier les récipients contenant l’eau et la nourriture.

Environnement de la cage

• Le stress est capable de tuer les oiseaux lorsqu’ils ne peuvent pas y échapper : ainsi, pas de musique trop forte, pas de cris et pas d’animaux autour de la cage. Les psittacidés font beaucoup de saletés : la pièce où se trouve la cage ne doit pas craindre les projections.

• Placer la cage en hdiv dans une pièce calme, lumineuse et tempérée (idéalement entre + 17 et + 22 °C), au sud ou au sud-ouest de préférence, pour que les oiseaux profitent de la lumière du soleil. En hiver, une lampe produisant le même spectre que la lumière du soleil (incluant des ultraviolets A et B) est indiquée si la maison est sombre. Suivre les recommandations de durée d’éclairage selon l’espèce ; une lumière artificielle trop intense peut, par exemple, entraîner une perte de plumes chez les canaris.

• Protéger les oiseaux des courants d’air et veiller à la qualité de l’air qui circule dans la cage. Proscrire la fumée de cigarette, les vapeurs de cuisine et attention aux pulvérisations de produits phytosanitaires sur des plantes à proximité de la cage.

SIGNES D’ALERTE

• Les oiseaux camouflent leur faiblesse et les premiers signes de maladie sont discrets et tardifs. Seule l’observation quotidienne permet de repérer les anomalies suivantes :

- yeux fermés, larmoiements, jetage nasal ;

- ailes pendantes, tête sous l’aile, plumage ébouriffé ou souillé, prostration, absence de vocalises, manque d’appétit, respiration accélérée ou bruyante ;

- diarrhées, changement d’aspect des selles ;

- grattage, blessures, plumes arrachées ou abîmées, croûtes, etc.

• La présence d’un de ces signes doit inciter à consulter rapidement un vétérinaire car l’état de l’oiseau peut empirer très rapidement.

MALADIES FRÉQUENTES

Chez les oiseaux, un problème pathologique sur deux est lié à la nutrition. Par ailleurs, le propriétaire doit surveiller d’éventuelles infestations parasitaires et maintenir une bonne hygiène dans l’environnement des oiseaux pour éviter les maladies infectieuses.

Troubles nutritionnelsDéficits nutritionnels

• Un déficit en vitamine A est la principale carence vitaminique rencontrée chez les oiseaux granivores. Elle favorise les infections et entraîne de multiples symptômes, dont des abcès et des lésions podales.

• L’hypovitaminose E, souvent associée à une carence en sélénium, peut entraîner des troubles neurologiques. Elle est généralement due à la consommation de graines rancies.

• La carence en vitamine D et en calcium peut provoquer des déformations du squelette, des fractures spontanées, des troubles nerveux, des anomalies de la ponte et des malformations chez les oisillons.

• Un déficit en iode accompagne parfois l’apparition d’un goitre (hypertrophie de la thyroïde) chez les perruches.

• Pour prévenir ces déficits, un complément de calcium, d’oligoéléments et de vitamines est fourni quelques jours par semaine et en cure de quelques semaines en période de mue. Les formes liquides (exemples : Océmue, Perrotonic, Biocatonic Totalvitaminol, Tonivit, Floramue), en gouttes, peuvent être distribuées dans l’eau de boisson (en veillant à bien la changer tous les jours).

Excès nutritionnels

• L’alimentation à volonté favorise l’obésité. De plus, les oiseaux ont tendance à trier les graines et à manger celles qui contiennent beaucoup de lipides (lin, niger, navette, tournesol, etc.), les plus riches en énergie.

• L’obésité conduit à l’accumulation de graisses dans le foie (stéatose hépatique ou « foie gras »). En fin d’évolution, le foie hypertrophié perturbe le fonctionnement cardiorespiratoire. La distribution régulière d’un protecteur hépatique (exemples : Océcholine, Floracholine) diminue le risque.

• La goutte est liée au dépôt de cristaux d’acide urique sur les viscères ou dans les articulations. Des troubles rénaux et hépatiques en sont à l’origine, mais un régime trop riche en protéines est un facteur de risque. La goutte se manifeste par des lésions des pattes : l’oiseau atteint a du mal à tenir debout.

Maladies parasitaires Parasites externes

• Les parasites les plus souvent présents chez les oiseaux sont des acariens : les poux sont, par exemple, fréquents chez les psittacidés même s’ils ne sont pas toujours visibles à l’œil nu. Ces maladies parasitaires entraînent des démangeaisons, une altération du plumage et de l’état général des oiseaux. Les gales des oiseaux (touchant le bec et les pattes surtout) sont aussi dues à des acariens.

• Ces affections se traitent avec un produit acaricide spécifique pour oiseaux. L’utilisation d’un flacon compte-gouttes facilite l’administration. Dans les grandes volières, il est recommandé de traiter les oiseaux au moins 1 fois par an, de préférence avant la reproduction pour prévenir l’infection du nid et des oisillons.

• La transmission de ces parasites chez l’homme reste exceptionnelle.

Parasites internes

• Comme les mammifères, les oiseaux peuvent être infestés par plusieurs parasites digestifs : cestodes, nématodes, protozoaires, etc. Une vermifugation annuelle est recommandée dans les volières et dans les élevages (exemple : Téniverm sur ordonnance).

MALADIES INFECTIEUSES TRANSMISSIBLES À L’HOMME

• Une mauvaise hygiène de la cage, de l’alimentation ou l’introduction d’un oiseau contaminé peuvent être à l’origine de nombreuses maladies bactériennes ou virales.

• Les plus à craindre sont celles transmissibles à l’homme telles que la salmonellose, la chlamydiose (aussi appelée ornithose, psittacose ou chlamydophilose), la campylobactériose, la yersiniose (ou pseudotuberculose), etc. L’homme se contamine par voie respiratoire ou par l’ingestion d’aliments souillés par des fientes d’oiseaux. La tuberculose (à Mycobacterium bovis) est rarement observée chez les oiseaux, mais les perroquets peuvent être un révélateur d’un cas de tuberculose humaine, lorsque le propriétaire a l’habitude d’embrasser son oiseau près du bec.

• L’homme est également sensible à certaines mycoses affectant les oiseaux, telles que la candidose, une maladie due à des levures, consécutive en général à une immunodépression chez les oiseaux. La candidose est également favorisée par des traitements antibiotiques prolongés. Cette affection peut provoquer une dilatation du jabot et des régurgitations.

LE FURET

« Dois-je prémunir mon furet de la survenue de certaines maladies ? »

Parmi les nouveaux animaux de compagnie carnivores, le principal est le furet, ou Mustela putorius furo, qui appartient à la famille des mustélidés.

DERMATOSES

Gale et teigne

La gale est la dermatose le plus souvent rencontrée chez le furet. La gale des oreilles, qui se manifeste par des amas brunâtres sources de prurit, est davantage observée chez cette espèce que la gale systémique et nécessite un traitement prescrit par le vétérinaire : nettoyage du conduit auditif à l’aide d’une solution auriculaire pour chat (Otolane, EpiOtic, etc.) et application d’un traitement antiparasitaire (par exemple Advocate, spot on pour chats et furets, à ne pas appliquer directement dans le conduit auditif). La gale des oreilles est spécifique de l’espèce donc seuls les autres furets du foyer doivent être diagnostiqués et traités si besoin. La teigne est moins fréquente. En revanche, cette maladie, qui se manifeste par un grattage et une perte de poils par plaques, est contagieuse à tous les mammifères et justifie une recherche sur tous les membres du foyer (homme compris), avec traitement des sujets contaminés. Celui des furets consiste en l’application d’un antimycosique.

Puces et tiques

Les furets sont rarement infestés par les puces et les tiques. Il est toutefois conseillé de les traiter préventivement d’une infestation environ 2 fois par an. En dehors du prurit dont elles sont responsables, les puces peuvent être exceptionnellement à l’origine d’une réaction allergique appelée dermatite par hypersensibilité à la piqûre de puce ou d’infections parasitaires. Les puces sont plutôt spécifiques d’une espèce et le passage du chat ou du chien au furet et inversement reste rare. Quant aux tiques, elles peuvent être responsables de la maladie de Lyme, d’où l’importance de prévenir leurs piqûres et d’enlever la tique grâce à un crochet tire-tique (exemples : O’Tom, Clément Thékan Tire-tic, Biocanina Tire-tiques). Parmi les produits utilisables chez le furet figurent Advocate pour les petits chats et les furets, sur prescription contre les puces, ou Frontline Combo spot on chat contre les puces et les tiques.

MALADIES RESPIRATOIRES

La grippe humaine

Elle peut être transmise au furet, ce qui est moins fréquent dans l’autre sens. La grippe chez un furet nécessite une prise en charge rapide et met toujours le pronostic vital en jeu. Les sujets affaiblis seront plus facilement contaminés. La maladie se manifeste chez le furet par de la fièvre, une diminution de l’appétit, un écoulement des narines et de la toux. Pour protéger l’animal, il est conseillé de vacciner l’ensemble des membres du foyer, de se laver les mains avant toute manipulation et de porter un masque en cas de grippe dans le foyer. Le traitement est symptomatique pour maintenir l’animal en vie jusqu’à élimination du virus. Il n’existe pas de vaccin chez le furet.

Maladie de Carré

La maladie de Carré, due à un virus de la famille des Paramyxoviridae, est mortelle chez le furet dans presque 100 % des cas. Elle se manifeste par des signes digestifs (vomissements, anorexie), par des écoulements séreux puis mucopurulents au niveau oculaire et nasal avec formation de croûtes et par une éruption cutanée. Des signes nerveux suivis d’un coma surviennent ensuite. Il n’existe aucun vaccin en France pour le furet et ceux utilisés sont des vaccins canins. Cependant, du fait de la fréquence et de la gravité de la maladie et de l’absence de traitement spécifique, il est important de vacciner le furet, et de choisir parmi les vaccins canins existants celui disposant du moins de valences possibles. La maladie de Carré n’est pas transmissible à l’homme.

PATHOLOGIES DIGESTIVES

Coronaviroses

• Les infections à coronavirus, entérique (ferret enteritic coronavirus, FRECV) et systémique (ferret systemic coronavirus, FRSCV), touchent essentiellement les jeunes furets, mais les sujets plus âgés présentent souvent une forme plus sévère. Le FRECV se manifeste par une anorexie, une léthargie, des vomissements, des selles verdâtres et parfois un ulcère gastrique. Le traitement consiste en une fluidothérapie (injection de liquide pour corriger des déséquilibres hydriques), une correction des désordres électrolytiques et parfois la mise en place d’une antibiothérapie pour éviter les surinfections bactériennes. Il n’existe pas de vaccin. Elle se traite bien à condition d’intervenir très rapidement, cependant le furet reste porteur à vie. Elle nécessite généralement une hospitalisation. Ce virus est très classique après l’introduction d’un nouvel animal.

• L’infection à FRSCV ne dispose pas de traitement et est le plus souvent mortelle. Elle se manifeste par des symptômes similaires à ceux de l’infection à FRECV.

• Le coronavirus qui touche les furetons est, lui, souvent foudroyant et il est difficile de sauver les petits.

Gastroentérites

Relativement fréquents chez le furet, les vomissements et diarrhées peuvent avoir différentes origines : alimentation inadaptée, infection par un parasite, une bactérie, un virus, une occlusion intestinale, inflammation, etc. Le traitement est fonction de la cause, une vermifugation étant notamment recommandée 2 à 4 fois par an.

Affections dentaires

La présence de tartre pouvant être responsable d’infections cardiaques et respiratoires, un examen est nécessaire au moins tous les ans. Un détartrage pourra être réalisé par le vétérinaire sous anesthésie générale.

MALADIE AUTO-IMMUNE

La maladie aléoutienne est une maladie auto-immune due au Parvovirus. Elle se manifeste généralement par une altération progressive de l’état général avec parfois des signes nerveux. Le traitement consiste chez le furet en une fluidothérapie et une réalimentation.

La prescription d’antibiotiques permet de prévenir les surinfections. Un traitement immunosuppresseur pourrait être envisagé, mais a des effets indésirables importants. Il n’existe pas de vaccin.

TUMEURS

Les tumeurs (surrénalienne, du pancréas ou insulinome généralement lié à une alimentation inadaptée, lymphome, etc.) sont fréquentes chez le furet. Elles nécessitent une prise en charge par le vétérinaire reposant sur un traitement chirurgical ou médical.

TOXOPLASMOSE

La toxoplasmose est une parasitose due à Toxoplasma gondii. Elle est le plus souvent asymptomatique chez le furet.

Cependant, chez l’humain, elle présente un risque de malformations chez l’enfant à naître, en cas de transmission à la femme enceinte non immunisée. Pour la prévenir, les furets doivent être nourris à l’intérieur, leur alimentation ne devant pas être à la portée des chats. Le traitement, prescrit par le vétérinaire, repose sur la prescription d’antiparasitaires internes.

RAGE

La rage, due à un virus de la famille des Rhabdoviridae, est exceptionnelle chez le furet. La contamination survient le plus souvent après une morsure. Le furet développe généralement la forme paralytique de la rage.

La vaccination est recommandée dans les zones d’enzootie et est obligatoire pour le passage de certaines frontières.

L’ESSENTIEL À RETENIR

CONSEILS POUR ADMINISTRER DES TRAITEMENTS PAR VOIE ORALE AUX ANIMAUX

- Inclure ou écraser le comprimé dans une boulette de nourriture appréciée de l’animal.

- Si nécessaire, ouvrir la gueule ou le bec de l’animal, placer le comprimé le plus profondément possible dans sa gorge. Refermer la gueule ou le bec et maintenir fermé jusqu’à déglutition.

- Les poudres et les granulés conçus pour être appétants sont à mélanger au repas. Les liquides peuvent être administrés seuls, mélangés au repas ou à une boisson.

- Pour les animaux (rongeurs, lapins, oiseaux, etc.) qui ne se laisseraient pas faire, il est possible d’utiliser une méthode de contention douce. Après avoir disposé une serviette de toilette à plat sur une table, installer l’animal au centre, puis rabattre les côtés pour l’emmailloter. Serrer suffisamment pour qu’il soit bien maintenu.

- Chez le furet, il est possible d’attraper l’animal par la peau du cou, de le soulever légèrement (ce qui lui fait ouvrir la bouche) et de glisser ensuite le comprimé au fond de la gorge.

- Chez le lapin, l’immobilisation se fait en bloquant l’arrière-train entre le torse et l’avant-bras et en maintenant sa gueule avec la main du bras qui tient l’animal.

- Agir avec calme, en rassurant l’animal avec des paroles et des caresses.

ANTIPARASITAIRES EXTERNES : PRÉVENIR LES RISQUES CHEZ L’HOMME

- Se laver les mains après utilisation.

- Rincer à l’eau avec soin la peau ou les yeux en cas d’exposition accidentelle ou de projections.

- Ne pas fumer, boire ou manger pendant l’application.

- Ne pas manipuler les animaux traités tant que le site d’application n’est pas sec ou après un délai indiqué dans la notice.

Sources : Ordre national des pharmaciens, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

CARTE D’IDENTITÉ DU LAPIN

Poids : de 1 kg (lapin lièvre nain) à plus de 7 kg (géant des Flandres).

Longévité : 5 à 8 ans.

Maturité sexuelle : à partir de 4 à 5 mois chez la femelle et de 6 mois chez le mâle (la lapine ovule lors de l’accouplement).

Nombre de petits par portée : 4 ou 5 lapereaux dans les petites races et jusqu’à 12 dans les grandes races.

Durée de la gestation : 31 à 32 jours.

Stérilisation : si deux lapins de sexe différents doivent vivre ensemble, la stérilisation chirurgicale s’impose dès que les lapins atteignent l’âge de la puberté.

Alimentation : le lapin est un animal herbivore. Il a besoin de foin à volonté et de végétaux frais (pas plus de 40 g par kg matin et soir). Proscrire le pain, les biscuits et les mélanges de céréales et ne pas donner plus de 20 g par kg d’aliments extrudés ou compressés par jour (soit environ 1 cuillère à soupe par kg 2 fois par jour). Un lapin boit beaucoup (50 à 150 ml d’eau par jour) : ne pas enlever l’eau la nuit.

Habitat : un lapin nain a besoin d’une cage mesurant au moins 100 x 60 cm avec de quoi ronger (tels que des objets en bois). Il lui faut aussi un endroit pour se cacher. Le lapin doit sortir tous les jours de sa cage, sous surveillance.

Comportement : cet animal est surtout actif au crépuscule et la nuit. Très sociable et très joueur, il déteste la solitude. La meilleure solution est d’héberger un couple.

À PROPOS DES TORTUES AQUATIQUES D’EAU DOUCE

La tortue de Floride (Trachémyde à tempes rouges ou Trachemys scripta elegans) est désormais inscrite dans la liste européenne des espèces exotiques envahissantes car, depuis les années 1970-1980, de nombreux spécimens ont été achetés puis relâchés dans la nature, créant une menace pour les tortues d’eau autochtones, comme la cistude d’Europe. Ces tortues atteignent en effet une trentaine de centimètres à l’âge adulte ! La tortue de Floride fait l’objet d’une réglementation stricte : sa vente et la détention sont désormais interdites sans posséder un certificat de capacité. De nombreux centres ont été ouverts pour recueillir les tortues dont les propriétaires souhaitent se défaire et des campagnes de prélèvement dans la nature ont été organisées pour diminuer l’impact négatif de cette espèce invasive sur l’écosystème.

UN TERRARIUM POUR LES JUVÉNILES

Pendant ses 3 premiers mois, une tortue peut rester dans un terrarium. Une simple caisse en bois peut faire l’affaire. Le fond est protégé d’un matériau lavable, garni de foin. Une lampe à ultraviolets B (UVB) est indispensable pendant la journée et une lampe chauffante reliée à un thermostat programmable maintiendra l’ambiance thermique idéale, variable selon l’espèce.

IDENTIFICATION OBLIGATOIRE DES TORTUES

Les animaux sauvages captifs doivent obligatoirement être identifiés, qu’ils soient détenus par des professionnels ou des particuliers (décret n° 2017-230). Au moment de la vente, une tortue doit donc normalement être porteuse d’une puce électronique (un modèle différent de celui utilisé pour les chiens et les chats) implantée sous la peau, au niveau de la cuisse ou de la queue.

En France, les tortues sont enregistrées dans I-FAP (Identification de la faune sauvage protégée). La gestion des fichiers a été déléguée par le ministère de la Transition écologique et solidaire à la Société d’actions et de promotion vétérinaires (SAPV). Une carte d’identification est attribuée à chaque animal inscrit, mentionnant le nom et l’adresse de son propriétaire.

Un particulier qui possède une tortue non identifiée doit contacter un vétérinaire pour se mettre en règle.

ATTENTION AU RISQUE DE SALMONELLOSE (ZOONOSE)

La salmonellose (responsable de fièvre et de gastroentérite aiguë) est une zoonose avec laquelle des complications graves sont souvent observées chez les jeunes enfants.

Les tortues (ainsi que d’autres reptiles) sont porteuses de salmonelles dans leur tube digestif dans 50 à 90 % des cas et excrètent ces bactéries dans les fèces (sans présenter des symptômes particuliers). Ce portage représente un danger pour l’homme, car les salmonelles peuvent survivre plusieurs semaines dans l’environnement si les conditions sont favorables. Des études faites dans plusieurs pays montrent que plus de 40 % des enfants atteints de salmonellose ont été en contact avec des tortues.

Mesures hygiéniques pour prévenir la salmonellose :

- se laver les mains après chaque manipulation du reptile ou intervention dans le terrarium ;

- désinfecter régulièrement le terrarium à l’eau de Javel (port des gants lors du nettoyage) ;

- pour les enfants (moins de 5 ans) et les personnes immunodéprimées : éviter les contacts directs avec la tortue.

LE PICAGE

Le picage est un trouble fréquent chez les oiseaux : ils s’arrachent les plumes et des zones de peau dénudée apparaissent, en particulier au niveau de la tête et du cou. Des lésions d’automutilation sont fréquentes. Lors de la mue physiologique, les oiseaux arrachent souvent les anciennes plumes pour faciliter la pousse des nouvelles, cependant le corps de l’oiseau ne présente pas de zones dénudées et les plumes sont en bon état.

Le picage peut être dû à des maladies nutritionnelles, parasitaires, mais aussi à des problèmes comportementaux ; 10 à 15 % des perroquets s’arrachent les plumes en captivité car leurs conditions de vie ne leur conviennent pas.

MALADIES RESPIRATOIRES

Les infections respiratoires des oiseaux dégénèrent rapidement et constituent une urgence absolue. De nombreuses maladies bactériennes peuvent être en cause : la chlamydiose, la mycoplasmose, la pasteurellose, les mycobactérioses, etc.

Les oiseaux sont également sensibles à l’aspergillose, une maladie causée par un champignon pouvant se développer dans les cages mal nettoyées avec des restes de fruits ou de légumes au fond, ainsi que lors de l’utilisation de paille ou de foin comme litière dans les cages.

COMPLEXIFIER L’ACCÈS À L’ALIMENTATION

La recherche de nourriture fait partie du comportement naturel d’un perroquet. Il préfère « travailler » pour manger que de simplement plonger son bec dans une mangeoire. Plusieurs solutions :

- distribuer des aliments avec des coques et des cosses, qui obligent le perroquet à les décortiquer ;

- placer les aliments dans des endroits difficiles d’accès, en vérifiant que l’oiseau arrive à les attraper ;

- utiliser des distributeurs (ou puzzles) alimentaires qui sollicitent ses capacités cognitives.

QUAND ENVOYER AUX URGENCES VÉTÉRINAIRES ?

- Furet prostré et présentant des vomissements ou des diarrhées : risque d’occlusion intestinale.

- Anorexie (le transit des furets est très rapide et leurs besoins énergétiques importants, donc ils supportent très mal une anorexie au-delà de 12 à 24 heures).

- Respiration gueule ouverte.

- Température supérieure à + 39 °C.

ATTENTION !

Chaque médicament est adapté à un animal.

Les autorisations de mise sur le marché des médicaments vétérinaires sont délivrées pour une espèce animale donnée. Il faut donc respecter l’espèce à laquelle est destiné chaque médicament.

Par exemple : les lapins ne doivent pas être traités avec les médicaments vétérinaires destinés aux chiens ou aux chats contenant du fipronil, à l’origine d’effets graves, voire mortels.

A noter : le principe de la « cascade » vétérinaire autorise le prescripteur, lorsqu’aucun médicament vétérinaire n’est disponible, à prescrire un médicament pour une autre espèce que celle prévue par l’autorisation de mise sur le marché (AMM) ou pour un usage humain, voire, en dernier recours, une préparation magistrale vétérinaire.

INDEX DES MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES AUTORISÉS EN FRANCE

L’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) recense tous les médicaments vétérinaires, leurs conditions de délivrance et les résumés des caractéristiques des produits. La base de données est accessible sur le site de l’Anses : www.ircp.anmv.anses.fr

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