L’automatisation, une installation dans l’installation

Inclure une automatisation dans le financement des travaux réalisés au moment de l’installation n’est plus un souci, compte tenu des prix d’appel pratiqués par les fabricants de robots et d’automates (ticket d’entrée à partir de 50 k€ pour un robot). Un petit robot, dans les gammes standards proposées sur le marché, peut être installé dans un espace des plus réduits. Le nombre de tailles disponibles en standard reste toutefois limité et le sur-mesure sera toujours privilégié en présence de contraintes architecturales. C’est particulièrement vrai pour les pharmacies situées dans les centres des grandes villes.

Dans nombre d’agencements, « le gain de place sera avéré à la seule condition que la machine soit délocalisée, au sous-sol ou au premier étage », explique Olivier Resano, directeur commercial de Mekapharm. Si c’est pour ne pas changer de niveau et rester au rez-de-chaussée, « dans la très grande majorité des cas, à stock égal, une solution d’automatisation ne fera pas économiser de surface au sol si elle se substitue exactement aux colonnes à tiroirs en place », ajoute-t-il.

En l’absence de plusieurs niveaux, « la meilleure implantation est toujours celle la plus proche possible de la ligne des comptoirs à ordonnances », considère François Legaud, directeur commercial Europe de l’Ouest de BD Rowa. Par exemple, un robot de 1,20 x 4,50 m peut être installé dans un espace à partir de 1,30 m de large, soit une prise au sol de 5,40 m².

Duplex ou souplex ?

Placer l’appareil à l’étage permet de profiter des avantages de la délocalisation : plus d’espace pour mieux agencer la surface de vente, plus de facilité pour mettre en place l’organisation physique des nouvelles missions du pharmacien… Même si cela doit entraîner des dépenses supplémentaires (système de convoyage plus important, installation d’un monte-charge, renforcement de la dalle, etc.), le coût du mètre carré vient souvent prouver que cet investissement sera largement rentabilisé. « L’avantage du premier étage est si important que certaines pharmacies n’hésitent pas à en acheter ou à en louer un, voire à construire une mezzanine lorsque cela est possible », signale Olivier Resano.

L’installation sous le rez-de-chaussée, souvent l’unique possibilité dans les immeubles anciens avec des sous-sols voûtés ou disposant de multiples pièces exiguës, présente les mêmes avantages en matière de préservation de la surface de vente.

Du niveau d’implantation dépend la solution

Une solution à délivrance rapide, telle qu’un automate ou un combiné automate-robot, sera aussi performante quel que soit le niveau où la machine sera implantée. Une installation au sous-sol ralentira un peu cette délivrance de par les mécanismes nécessaires pour remonter les médicaments alors que, depuis le premier étage, la gravité est une alliée.

Une bonne maîtrise des systèmes de convoyage est essentielle, de même qu’un pilotage optimisé par le logiciel de la machine pour augmenter au maximum la cadence (primordiale en heures de pointe) en diminuant le temps entre deux ordonnances. Ainsi, une ordonnance peut ne pas être encore délivrée au comptoir correspondant qu’une autre est déjà éjectée de la machine. Cette fonctionnalité est d’autant plus importante que la machine est éloignée des comptoirs. Enfin, un robot étant beaucoup moins rapide à la délivrance qu’un automate, une délocalisation aura plus d’impact si le robot ne se trouve pas juste au-dessus ou juste au-dessous des comptoirs.

Dernier conseil : les pharmaciens doivent faire attention au stock réel qui sera intégré pour éviter d’investir dans une machine trop petite.