Compléments alimentaires et cosmétiques minceur - Le Moniteur des Pharmacies n° 3371 du 29/05/2021 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3371 du 29/05/2021
 

Cahier Formation

CONSEIL

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CONdiv ET CONSEILS HYGIÉNODIÉTÉTIQUES

« J’ai pris quelques kilos pendant les confinements. Que pouvez-vous me conseiller ? »

Le contrôle du poids ou la perte de poids se gère avant tout par une bonne hygiène de vie. La pratique d’une activité physique et la diminution de la sédentarité sont les mesures qui ont le plus fort impact sur l’indice de masse corporelle (IMC). Une alimentation équilibrée associant un contrôle des apports journaliers et une réduction des aliments sucrés joue un rôle essentiel.

LES CHIFFRES

• Selon l’étude Esteban* mise en place par le ministère en charge de la santé, 54 % des hommes et 44 % des femmes sont en surpoids ou obèses (IMC≥ 25). Cette prévalence augmente avec l’âge.

• Plus de 6 Français sur 10 déclarent avoir des kilos à perdre, d’après une publication de l’Institut national d’études démographiques (Ined) de 2013, dont 72 % des 45-54 ans.

• Parmi ceux qui déclarent vouloir perdre du poids, 40 % pensent faire un régime, majoritairement des femmes, le plus souvent avant l’été.

• Alors que le chiffre d’affaires des compléments alimentaires est en augmentation en 2019 (chiffres Iqvia), le marché du segment minceur/drainage est, lui, en baisse de 3,8 %. Cette diminution s’explique notamment par une image péjorative des régimes minceur prêts à l’emploi auprès du public : inefficacité, potentielle dangerosité pour la santé et prix excessif.

LES REGIMES MINCEUR

• L’objectif des régimes, hors cadre médical, varie en fonction de l’âge mais le plus fréquent est l’« objectif bikini », c’est-à-dire la recherche d’une perte de poids rapide afin de pouvoir se sentir bien dans son maillot de bain. Cet objectif est largement relayé dans les médias et les réseaux sociaux.

• Les régimes les plus suivis en France, d’après les recherches des Français sur Internet, sont :

– les régimes cétogènes, caractérisés par une forte teneur en lipides et une faible teneur en glucides,

– les jeunes intermittents (alternance de périodes de jeûne et de périodes de prise alimentaire ; exemple : régime 5:2),

– les régimes avec plats préparés (Weight Watchers, Comme j’aime, etc.),

– les régimes Fodmap (réduction des apports en certains sucres fermentescibles notamment utilisés pour soulager les symptômes du syndrome de l’intestin irritable),

– le régime Dukan (forte réduction des apports en glucides et en lipides et augmentation des apports protéiques) en baisse depuis 2018,

– le régime Natman (fondé sur la consommation de viande et de légumes au cours de repas hypocaloriques), actuellement moins populaire.

• L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a réalisé en 2010 une évaluation des risques sanitaires que peuvent présenter des régimes amaigrissants. Ainsi, les risques auxquels exposent les régimes restrictifs sont des déséquilibres nutritionnels et une mauvaise adaptation métabolique (perte de masse maigre et de masse musculaire, etc.), des risques osseux (risque de fractures, notamment), cardiaques (troubles du rythme), une carence nutritionnelle, la reprise du poids voire un surpoids. La dépression et la perte de l’estime de soi sont des conséquences psychologiques fréquentes des échecs à répétition des régimes amaigrissants.

• Les régimes méditerranéens et le Dash (dietary approaches to reduce hypertension) sont quant à eux reconnus pour leur intérêt sur la santé globale.

• L’effet yo-yo (baisse de poids à court terme et reprise) constitue un facteur de risque cardiovasculaire et de syndrome métabolique. La reprise pondérale après la perte de poids initiale concerne 80 % des sujets.

LE STATUT DES PRODUITS MINCEUR

• Les substituts de repas sont des préparations diététiques destinées à remplacer un repas de manière équilibrée dans le cadre d’un régime amincissant. Ils répondent à des dispositions spécifiques en matière de composition et d’étiquetage conformément à la directrice européenne 96/8/CE. La législation exige que soient précisés le nombre de calories, la teneur en lipides, en protéines, en glucides, en vitamines et en minéraux afin de couvrir les besoins en nutriments essentiels et éviter les carences.

• Les compléments alimentaires, principalement à base de plantes, répondent à la définition inscrite dans la directive 2002/46/CE, transposée dans le décret n° 2006-352 du 20 mars 2006. Il s’agit de « denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés ». Le complément alimentaire ne peut revendiquer un effet thérapeutique. Un nombre limité d’allégations santé est autorisé et elles sont strictement encadrées par la réglementation européenne.

• Les crèmes, gels, huiles… ont un statut cosmétique : ils sont destinés à améliorer l’aspect esthétique cutané des zones d’application. Les allégations chiffrées de diminution de mensuration ou de délai pour l’obtention d’un effet doivent être accompagnées de preuves scientifiques (évaluation clinique sous contrôle dermatologique, tests instrumentaux comme l’échographie, statistiques à partir de tests de satisfaction d’un panel d’utilisateurs, etc.).

• Une seule spécialité topique à visée amincissante a le statut de médicament (Percutaféine).

LES RECOMMANDATIONS HYGIENODIETETIQUES

• Le Programme national nutrition santé (PNNS) fixe les objectifs nutritionnels de santé publique.

Il a pour objectifs principaux d’améliorer les pratiques alimentaires et les apports nutritionnels, d’augmenter l’activité physique et de diminuer la sédentarité.

• Le PNNS prône notamment une augmentation de la consommation de fruits et légumes (au moins 5 portions par jour) et une diminution de la consommation de sucres rapides (voir infographie). L’eau est la seule boisson recommandée et elle peut être apportée par le thé, le café, les infusions sans excès.

D’autre part, le PNNS incite à pratiquer au moins 30 minutes d’activité physique d’endurance, d’intensité modérée à élevée, au moins 5 fois par semaine ou au moins 3 jours avec une activité physique intense d’au moins 25 minutes par jour.

LES CONSEILS AU COMPTOIR

• Le conseil peut utilement débuter par une enquête alimentaire du patient afin de l’aiguiller au mieux dans sa prise en charge.

Une précaution particulière doit être portée sur les populations à risque comme les jeunes filles en surpoids ou trop maigres, les adultes obèses ou avec un IMC élevé, des patients avec des troubles du comportement alimentaires suspecté, des pathologies non compatibles avec certains compléments. Dans ce cas, une orientation vers une consultation diététique ou médicale s’impose.

• Les prébiotiques et les probiotiques améliorent le métabolisme glucidique et lipidique par rééquilibration de la flore intestinale. Ils sont d’ailleurs de plus en plus souvent présents dans les produits minceur.

• Le sommeil a également son importance dans la perte de poids. En effet, une dette de sommeil entraîne un risque de surpoids indépendamment de l’alimentation et de l’activité physique. Cette dette peut entraîner une baisse de la leptine (facteur de satiété), une perte du cycle du cortisol (le taux de cortisol augmente la nuit), une augmentation de la ghréline et ainsi une stimulation importante de l’appétit, un hyper­insulinisme et une insulinorésistance.

LES DRAINEURS

« Je me sens lourde avec les jambes pleines d’eau. Quel produit puis-je prendre ? »

La phytothérapie minceur n’est qu’un complément à la diététique et à l’activité physique pour perdre du poids. Bien utilisée, elle permet d’apporter une aide personnalisée et adaptée à la demande de gestion du poids des clients. Un draineur permet de détoxifier l’organisme, de l’aider à mieux fonctionner et d’éviter la rétention d’eau.

PRINCIPE D’ACTION

• Les draineurs ne sont pas destinés à favoriser la perte de poids, mais facilitent l’élimination par l’organisme des déchets issus du métabolisme. Ils apportent de ce fait une sensation de mieux-être. Ils ont leur place dans le cadre d’un régime amaigrissant car le corps produit plus de déchets durant cette période.

• Les draineurs rénaux entraînent ces déchets vers le rein et les urines. Ce sont des plantes diurétiques. Ils permettent aussi de lutter contre une éventuelle rétention d’eau. Ce drainage ne sera vraiment efficace qu’à condition d’assurer un apport quotidien en eau d’au moins 1,5 litre (eau, tisanes). En pratique, le traitement dure 3 semaines (15 jours à 1 mois au maximum), renouvelable si nécessaire après 1 semaine d’arrêt. Il peut s’intégrer à toute démarche minceur.

• Les plantes utilisées comme draineurs sont contre-indiquées en cas d’insuffisance cardiaque ou rénale sévère ou en cas d’œdèmes dus à une insuffisance cardiaque ou rénale.

• Parmi les nombreuses plantes diurétiques, certaines sont indiquées traditionnellement comme adjuvants des régimes amaigrissants (voir tableau).

• D’autres plantes diurétiques sont souvent associées à ces régimes. Il s’agit de la queue de cerise, le plus populaire des diurétiques, du bouleau pour son action dépurative et de la feuille d’olivier pour son intérêt dans le syndrome métabolique (en association dans la spécialité BOP). La feuille de pissenlit est utilisée, mais il faut l’éviter en cas d’obstruction des voies biliaires, tout comme l’artichaut à la fois diurétique et cholérétique. Le style et les stigmates de maïs, la cosse de haricot ou encore la piloselle sont également employés.

LES ACTIVATEURS DU MÉTABOLISME

« Je voudrais perdre un tour de taille »

Encore appelés brûleurs de graisses ou « lipobrûleurs », ces produits favorisent le déstockage des acides gras à partir des adipocytes et leur utilisation comme source d’énergie. Leur action est complémentaire à celle des draineurs.

PLANTES À CAFÉINE

La caféine

• La caféine contribue à la perte de poids en augmentant la dépense énergétique : antagoniste de l’adénosine et inhibitrice de la phosphodiestérase (enzyme qui détruit l’AMPc), elle favorise la lipolyse et stimule la thermogenèse. La caféine est également diurétique.

La consommation de 100 mg de caféine (1 tasse de café) accroît la dépense énergétique de 3 à 4 % durant 150 minutes.

• Les plantes à caféine sont proposées contre la fatigue et dans certains produits à visée amincissante.

• Eviter leur consommation après 17 heures pour ne pas gêner l’endormissement. Ces plantes sont déconseillées chez l’enfant et l’adolescent de moins de 18 ans faute de données suffisantes.

• Elles sont contre-indiquées en cas de troubles cardiovasculaires (hypertension artérielle, arythmie), d’hyperthyroïdie ou d’ulcère gastroduodénal.

• Elles peuvent induire des effets indésirables doses dépendants (agitation, tachycardie, troubles gastro-intestinaux, irritabilité, maux de tête, tremblements). Ils peuvent apparaître selon la susceptibilité individuelle à partir de 100 à 200 mg de caféine par jour. Eviter la consommation de plus de 400 mg par jour. Une utilisation prolongée induit cependant une certaine tolérance.

• Dans les compléments alimentaires commercialisés en France, la dose journalière maximale de caféine est limitée à 200 mg.

• La caféine peut réduire l’activité sédative et augmenter les effets indésirables des médicaments sympathomimétiques.

• Ne pas utiliser avec les inhibiteurs de la monoamine oxydase ou Imao (méclobémide, iproniazide).

Le maté

Le maté (feuille) ou thé des jésuites contient 1 à 2 % de caféine et des saponosides qui réduiraient l’absorption intestinale des graisses alimentaires. Il est proposé en infusion de 15 minutes, 1 g par tasse (1 cuillère à café = 2 g), 3 tasses par jour.

Le guarana

Le guarana (graine ou pâte) augmente l’oxydation des graisses. La graine de guarana est très riche en caféine (> 3,5 %) et contient 9,5 à 16 % de tanins. Elle s’utilise sous forme de poudre de guarana à la posologie de 450 mg, 1 à 5 fois par jour ou sous forme de pâte de guarana à 3 % minimum de caféine à la posologie de 1 à 4 g par jour.

La kola

La graine du kolatier ou noix de kola est traditionnellement mâchée en Afrique Occidentale comme tonique. Elle contient au minimum 1,5 % de caféine. Elle s’emploie sous forme de poudre en gélules (2 à 6 g par jour) ou d’extrait.

Le thé vert

• La feuille de thé vert contient au minimum 2 % de caféine et près de 30 % de catéchines dont le composé majeur est l’épigallocatéchine-3-gallate (EGCG), absent du thé noir.

L’EGCG contribue à augmenter le métabolisme de base et la lipolyse par inhibition de la catéchol-O-méthyl­transférase (COMT), enzyme qui assure le métabolisme des catécholamines. Le thé vert inhiberait de plus la lipogenèse par action sur une enzyme, l’acide gras synthase. Antioxydant, il s’oppose à la peroxydation des lipides.

• La posologie est de 1,8 à 2,2 g (1 cuillère à café = 2,5 g) par tasse d’eau chaude (l’eau bouillante brûle les feuilles), infusion 2 à 5 minutes, 1 tasse 3 à 5 fois par jour.

• Des cas d’hépatotoxicité en relation possible avec la consommation de thé vert ont été recensés. Cette hépatotoxicité serait majorée par une prise unique importante ou dans le cadre d’une restriction calorique.

• Pour limiter ce risque, le thé vert est autorisé dans les compléments alimentaires à une posologie n’apportant pas plus de 300 mg d’EGCG par jour et leur consommation est déconseillée en dehors des repas. Il est de même déconseillé d’associer plusieurs produits contenant du thé vert.

• Le thé diminue l’absorption du fer : ne pas en consommer en même temps que des suppléments de fer ou aux repas avec de la viande rouge en cas de carence ou de situation à risque.

PLANTES À SYNÉPHRINE

• L’écorce du fruit de Citrus aurantium (bigaradier ou oranger amer) est traditionnellement utilisée comme tonique amer pour stimuler l’appétit et faciliter la digestion. Elle contient outre des flavonoïdes à saveur amère, de 0,1 à 0,5 % de synéphrine.

Structurellement proche de l’éphédrine (interdite en France) et de la noradrénaline, la synéphrine exerce une action lipolytique par action agoniste sur les récepteurs ß-3 présents notamment au niveau du tissu adipeux. En raison de ses effets indésirables cardiovasculaires parfois graves (tachycardie, collapsus, fibrillation ventriculaire, évanouissement), les médicaments à visée amaigrissante contenant de la synéphrine sont interdits en France.

• Les extraits d’orange amère sont toutefois autorisés dans les compléments alimentaires à condition de ne pas apporter plus de 20 mg de p-synéphrine par jour et de ne pas être mélangés à de la caféine. Ils sont déconseillés chez les moins de 18 ans, en cas de grossesse, allaitement ou de traitement antihypertenseur.

• L’efficacité de cette molécule dans la perte de poids ne serait que très modeste (0,9 % de perte de poids en 8 semaines pour une dose de 60 mg/jour).

PLANTES À IODE

• L’iode augmente la thermogenèse par stimulation de la thyroïde. Les algues comme les ascophyllum et les fucus en contiennent des quantités parfois notables. Au xixe siècle déjà, le fucus vésiculeux était en vogue pour perdre du poids.

• L’apport d’iode par les algues en quantité suffisante pour stimuler la thyroïde devrait être réservé aux cas d’hypométabolisme et sous surveillance de la fonction thyroïdienne.

AUTRES PLANTES ET PRODUITS THERMOGÉNIQUES

Coleus forskohlii (syn. Plectranthus barbatus)

• La racine charnue et fibreuse du Coleus (Lamiaceæ) contient des diterpènes dont la forskoline. En augmentant la synthèse d’AMPc cette substance stimule la lipolyse dans les adipocytes et la sécrétion thyroïdienne.

• Les résultats des études pilotes sont contradictoires. Le Coleus pourrait toutefois aider à ne pas reprendre du poids après une perte initiale.

Précautions d’emploi : le Coleus est déconseillé chez les personnes présentant des troubles cardiaques ou prenant un traitement antidiabétique.

La capsaïcine

Principe actif piquant et brûlant du piment de Cayenne, la capsaïcine aide à la perte de poids et contribue à la prévention du syndrome métabolique. Son action agoniste sur les récepteurs vanilloïdes entraîne en effet une augmentation de la thermogénèse, une inhibition de l’adipogénèse, une diminution de l’appétit et une augmentation de la sécrétion de GLP-1 (présent en association dans des compléments alimentaires : Capsimax, Piment Brûleur Chili Burn comprimés, MinciNov, Formule Minceur Cell’innov).

LES CAPTEURS DE GRAISSES ET COUPE-FAIM

« Je voudrais un capteur de graisse pour ne pas reprendre de poids »

Diminuer partiellement l’absorption des aliments peut ponctuellement aider à corriger de petits écarts, mais n’est efficace qu’en complément d’un régime alimentaire équilibré.

DIMINUER LA DENSITÉ ÉNERGÉTIQUE DE L’ALIMENTATION

Au niveau des graisses

Empêcher l’organisme d’utiliser une partie des graisses du repas pour fournir de l’énergie ou fabriquer du tissu adipeux permet de faciliter la perte de poids. Ce principe n’a d’intérêt que si le repas comporte une certaine proportion de graisses.

Capter les graisses alimentaires Le nopal

• Les tiges aplaties (appelées à tort feuilles) du nopal ou figuier de Barbarie contiennent environ 18 % de fibres solubles (hydrophiles : pectine, mucilages) et insolubles (lipophiles). Ces fibres lui confèrent un effet hypoglycémiant modeste et un effet capteur de graisses démontré pour des extraits brevetés riches en fibres par création dans l’estomac de liaisons irréversibles avec une partie des graisses alimentaires. Une étude confirme l’intérêt de l’extrait de cactus dans le cadre d’un régime hypocalorique dont 30 % de l’énergie provient des lipides.

• Conseils de prise : les capteurs de graisse à base de fibres de nopal sont à prendre 15 minutes à 1 heure après le repas. Par prudence, pour sa prise, mieux vaut laisser un intervalle de 2 heures après des médicaments.

Le chitosane

• Polysaccharide non digestible obtenu par désacétylation de la chitine d’origine animale ou fongique, le chitosane inhibe la lipase pancréatique empêchant ainsi la digestion d’une partie des graisses du repas et se lie aux graisses dans l’intestin, ce qui diminue leur absorption. Les résultats des études cliniques sont cependant peu convaincants. En revanche, à la dose de 1,5 g 2 fois par jour avant les repas, il contribue au maintien d’une cholestérolémie normale.

• Le chitosane est déconseillé en cas de grossesse, allaitement, chez les moins de 12 ans et pour le chitosane d’origine marine, en cas d’allergie aux crustacés, mollusques ou poissons. Il peut provoquer des diarrhées.

Diminuer la digestion des graisses

• Les phlorotanins sont des polyphénols constitués par la condensation d’unités phloroglucinol. Présents dans les algues brunes, ils ont des propriétés antioxydantes et revendiquent des propriétés minceur. In vitro, ils inhibent la lipase, l’α-amylase et l’α-glucosidase. Ils contribuent à la baisse de la glycémie postprandiale.

• Parmi les algues contenant des phlorotanins, le fucus vésiculeux bénéficie d’une indication traditionnelle dans la prise en charge de la surcharge pondérale en complément d’un régime hypocalorique. Il s’emploie à la dose de 130 mg de poudre en gélules, 2 fois par jour, à prendre avec un verre d’eau, 2 heures avant les repas. Le traitement est limité à 10 semaines. En l’absence de résultat, un avis médical est nécessaire.

• Contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à l’iode, déconseillé lors de grossesse, allaitement, chez les personnes sous traitement anticoagulant et réservé à l’adulte, il ne doit pas être associé à d’autres produits contenant de l’iode, du fucus ou à des médicaments pour la thyroïde. Ne pas dépasser la dose totale d’iode apportée par le fucus de 400 µg au-delà de laquelle il y a un risque de surdosage : aggravation d’une acné, troubles cardiaques et de la tension artérielle, tremblements, augmentation du métabolisme de base, modification des taux de TSH. La prise journalière de 700 à 1 400 mg de fucus pendant plusieurs semaines a entraîné un allongement de la période entre les règles. Un cas d’hyperthyroïdie a été observé chez un homme sous traitement au lithium. Dans les compléments alimentaires, l’apport journalier en iode est limité à 150 µg.

• A la dose et durée de traitement préconisées, le fucus n’a en principe pas d’action sur la thyroïde mais avec des teneurs en iode de 0,03 à 0,2 %, la quantité maximale d’iode peut facilement être dépassée même aux doses recommandées si la teneur en iode n’est pas rigoureusement contrôlée.

Au niveau de l’amidon

• Les carb-blockers (bloqueurs de glucides) ou starch-blockers (bloqueurs d’amidon) revendiquent limiter l’utilisation de l’amidon en inhibant l’?-amylase. L’inhibition de la dégradation de l’amidon empêche la formation de glucose et contribue à la diminution de l’apport calorique, favorisant à son tour la perte de poids.

• Le plus connu des carb-blockers est la graine crue du haricot blanc. Elle s’emploie sous forme d’extrait titré en unités inhibitrices d’α-amylase et dépourvu de lectines potentiellement toxiques (diarrhées, nausées, nécroses de la muqueuse digestive, augmentation de la perméabilité intestinale).

• Ces produits se prennent avant les repas et n’ont d’intérêt que lorsque le repas est riche en sucres lents : pain, pâtes, riz, céréales, biscuits, etc. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) n’a pu établir de lien entre la prise de phaséolamine (nom générique des extraits de haricot blanc) et une réduction du poids corporel.

Au niveau du glucose

Diminuer l’absorption intestinale du glucose permet de réduire le pic glycémique et le stockage grâce à l’insuline des excès glucidiques alimentaires sous forme de triglycérides au sein des adipocytes. Lorsque la glycémie est basse, l’organisme doit alors utiliser les graisses de réserve comme source d’énergie, ce qui permet de perdre de la masse grasse et du poids.

L’acide chlorogénique

• Cet acide phénol est courant dans les fruits et légumes et présent en quantité notable dans le grain de café vert.

• Antioxydant, l’acide chlorogénique réduit l’absorption intestinale du glucose et inhibe in vitro la glucose-6-phosphatase, empêchant ainsi la fabrication de glucose à partir du glycogène hépatique.

• Les extraits de café vert du marché minceur sont généralement dépourvus de caféine et commercialisés sous forme de compléments alimentaires.

• Selon les études cliniques, l’extrait de café vert apporte une aide modeste à la perte de poids sur un suivi de 1 à 3 mois sans effets indésirables notables.

LES COUPE-FAIM MÉCANIQUES

Ils s’adressent en priorité aux gros mangeurs et aux personnes qui ont tendance à grignoter.

• Ce sont des polysaccharides de type fibres alimentaires, solubles dans l’eau et non digestibles (konjac, graine de caroube, par exemple). Leur mode d’action est mécanique. Lorsqu’ils sont hydratés, ils forment dans l’estomac des solutions plus ou moins visqueuses ou des gels. Cette masse donne une impression de satiété et retarde la vidange gastrique.

• Les coupe-faim sont à prendre 15 à 30 minutes avant les repas dans le cadre d’un régime hypocalorique et avalés avec une quantité suffisante de liquide pour arriver jusqu’à l’estomac et ne pas risquer une suffocation par gonflement dans l’œsophage. Il vaut mieux les accompagner d’une petite collation pour assurer la fermeture du pylore et éviter leur transit direct dans l’intestin.

• Le glucomannane de konjac bénéficie d’une allégation dans la contribution à la perte de poids à une posologie de 1 g, 3 fois par jour avant les repas.

• Les coupe-faim sont déconseillés en cas de troubles de la déglutition et peuvent entraîner un météorisme.

LES COUPE-FAIM D’ACTION CENTRALE

Le caralluma : spontané en Inde où il est consommé comme légume ou en saumure, Caralluma adscendens (syn. C. fimbriata) est une plante de la famille des cactus. Ses propriétés coupe-faim y sont connues depuis longtemps : il agirait sur l’hypothalamus et les récepteurs à la sérotonine et inhiberait la prolifération des adipocytes. Les études cliniques quant à son efficacité à faciliter la perte de poids sont toutefois controversées. En France, le caralluma n’est disponible qu’en préparation magistrale telle l’extrait de plante standardisé (EPS) de caralluma.

LES COSMÉTIQUES MINCEUR

« Il me faudrait un gel minceur sans massage pour ma peau d’orange ! »

La cellulite, d’un point de vue médical, désigne une inflammation diffuse et sévère du tissu conjonctif cutané et sous-cutané. Elle est généralement due à une infection bactérienne (streptocoque, staphylocoque) et nécessite une consultation médicale.

Dans le langage courant, le terme « cellulite » est utilisé à tort pour désigner l’excès de tissu graisseux sous-cutané ou tissu adipeux blanc, responsable de l’aspect « peau d’orange ». On parle de « cellulite esthétique ». Ce phénomène physiologique fréquent concerne 95 % des femmes à un moment ou l’autre de leur vie.

ADIPOCYTES, LIPOGENÈSE ET LIPOLYSE

• La peau d’orange est une lipodystrophie segmentaire qui concerne les premiers millimètres de l’hypoderme superficiel et se caractérise par une hypertrophie des adipocytes, une altération de la microcirculation, une fibrose et un œdème interstitiel.

• Les adipocytes, localisés dans l’hypoderme, sont regroupés en lobules limités par des cloisons conjonctives, dans lesquelles circulent des vaisseaux sanguins, des vaisseaux lymphatiques et des filets nerveux.

• La synthèse et le stockage des lipides dans les adipocytes s’effectuent au cours de la lipogenèse, à partir des acides gras circulants et du glucose. Les lipides stockés sous forme de triglycérides, sont hydrolysés en acide gras et en glycérol au cours de la lipolyse pour fournir de l’énergie en fonction des besoins.

• Le contrôle de ces deux processus met en jeu différents médiateurs dont les catécholamines, l’insuline, les corticoïdes ou des cytokines.

Le soin minceur

Effets recherchés

• Bien que se présentant essentiellement comme un problème esthétique, la cellulite peut être douloureuse et provoquer une gêne physique et, s’il est possible de l’améliorer, on ne peut la faire disparaître.

• Plus qu’un résultat en perte de centimètre, les utilisatrices privilégient plutôt un effet sur la fermeté et l’élasticité de la peau, visant à un remodelage de la silhouette.

• Les principales revendications du soin minceur sont un lissage de la « peau d’orange », une action raffermissante et hydratante, une stimulation de la microcirculation cutanée, un effet drainant et déstockant.

Composition et forme

• La composition du soin amincissant est fondée sur trois types d’ingrédients : actifs intervenant sur les cellules de stockage pour augmenter la lipolyse et diminuer la lipo­genèse, actifs restructurant pour reconstruire le tissu conjonctif de soutien, et actifs veinotoniques intervenant sur la composante vasculaire. La tendance étant aux produits multiactifs, d’autres actions que la minceur peuvent être revendiquées telles que l’hydratation, un effet antioxydant et un effet réparateur.

La caféine est un actif incontournable du soin minceur, pour son action lipolytique et antilipogénèse. Naturellement présente dans de nombreuses espèces de plantes dont le café, le thé, le maté, la noix de kola ou le guarana, la caféine utilisée en cosmétique est le plus souvent d’origine synthétique car moins onéreuse. La tendance s’orientant vers des produits d’origine naturelle, elle peut être obtenue par extraction au CO2 supercritique.

Molécule volumineuse et peu soluble, la caféine nécessite la présence d’ingrédients promoteurs de pénétration pour atteindre les adipocytes logés dans l’hypoderme (alcool dénaturé ou tensioactifs comme le PEG7 glycéryl cocoate, par exemple). Afin d’espérer une réelle efficacité, elle est concentrée à 5 %. Par sa faible solubilité, elle a tendance à cristalliser dans la préparation en cas de stockage à des températures un peu fraîches. La conservation au réfrigérateur est déconseillée. Dans le but de potentialiser l’action du soin minceur, des laboratoires ont transposé le principe de cryothérapie à la dermocosmétique. Cet « effet froid » apporté le plus souvent par le menthol, ralentirait la lipogenèse et stimulerait la thermogenèse.

A l’opposé, des formules à base de nicotinates ont un « effet chaud » pour activer la microcirculation et accélérer l’absorption des actifs. A éviter en cas de troubles circulatoires.

• La forme galénique la plus fréquente est le gel ou gel-crème hydroalcoolique permettant une meilleure absorption, en particulier par la présence d’alcool, une texture non grasse plus agréable et une sensation de fraîcheur à l’application. D’autres formes sont également utilisées : crème, lotion ou huile sèche.

Adapter le soin

On distingue trois formes de cellulite qui peuvent évoluer et parfois coexister sous forme de cellulite mixte. La prise en charge nécessite de déterminer le type de cellulite, afin d’adapter l’offre de soins.

• La cellulite adipeuse ou graisseuse : la peau est très souple voire molle à la palpation, elle n’est pas douloureuse quand on la pince. Il n’y a pas d’œdème. Elle se situe généralement sur le ventre, les hanches et les fesses. Elle résulte d’une hypertrophie des adipocytes qui peuvent multiplier leur taille par 50. Elle est associée à une alimentation riche en graisses et à un manque d’activité physique.

→ Conseiller un soin enrichi en actifs favorisant la lipolyse de type brûleurs de graisse. Associer un massage manuel comme le palper-rouler.

• La cellulite aqueuse ou infiltrée : l’aspect « peau d’orange » est visible ; la peau est plus ferme à la palpation, douloureuse au pincement. Les zones préférentielles sont les mollets, les chevilles, les cuisses et les bras. Une sensation de lourdeur est ressentie en périodes de gonflement, en particulier en période prémenstruelle. Cette forme de cellulite est souvent associée à la cellulite adipeuse. Les fibres de collagène entourant les adipocytes sont plus denses et sont responsables de la compression des vaisseaux sanguins, des vaisseaux lymphatiques et des terminaisons nerveuses. Le facteur hormonal, ainsi qu’un dysfonctionnement de la fonction intestinale peuvent être impliqués.

→ Conseiller l’application de crèmes amincissantes contenant en plus des actifs drainants parmi lesquels le fragon, le lierre grimpant ou la vigne rouge. Associer un massage par pression en suivant la circulation lymphatique.

• La cellulite fibreuse : c’est une cellulite affichante, la « peau d’orange » est marbrée, violacée, située principalement sur les cuisses et les genoux. La peau est dure à la palpation et douloureuse au toucher. On l’observe aussi chez les sportives chez lesquelles une musculature très développée peut compri­mer les vaisseaux lymphatiques. Les fibres de collagène se rigidifient par un mécanisme de glycation (dépôt de sucres sur les protéines), emprisonnant les adipocytes dans une trame conjonctive durcie. Les échanges métaboliques et la respiration cellulaire sont perturbés. L’insuffisance veineuse, associée à l’œdème lymphatique, est importante. Cette cellulite fibro-lipodystrophique est généralement irréversible.

→ Conseiller un soin amincissant à action raffermissante (à base de rétinol, de Centella asiatica ou de silicium), à action hydratante (glycérine, Aloe vera, etc.) pour assouplir la peau et permettre une meilleure assimilation des autres actifs, et lissante (protéines de blé, α-hydroxyacides, etc.). Les massages de type palper-rouler peuvent améliorer l’aspect de cette cellulite difficile à déloger.

En pratique

• Choix du moment : appliquer le soin de préférence le matin à jeun avant la phase de stockage par l’organisme (il est ainsi plus facile de mobilier les graisses), après la douche ou le bain qui, en stimulant la vasodilatation, améliorent la pénétration des actifs.

• Préparation de la peau : effectuer un gommage corporel avec un soin gommant parfois enrichi en actifs amincissants (caféine, lierre, algues, etc.), 1 à 2 fois par semaine. Il élimine les cellules mortes et stimule les tissus pour faciliter la pénétration du soin minceur.

• Massage : réalisé avant l’application du soin, il détend les muscles, assouplit les cloisons fibreuses et active la vaso­dilatation pour une bonne absorption du soin minceur. Certains soins sont accompagnés de leur gant de massage et d’un tutoriel.

• Application : elle se fait par mouvements circulaires sans frotter, du bas vers le haut. A conseiller 1 à 2 fois par jour selon le produit, pendant au moins 4 semaines, mais les résultats seront meilleurs et durables avec une utilisation quotidienne durant l’année.

• Précautions : la présence d’alcool dans les formes gels pouvant être source d’irritation, leur emploi est déconseillé sur une peau lésée. A déconseiller également chez les personnes traitées par du disulfirame (effet antabuse).

La plupart des soins amincissants contenant de la caféine, leur emploi est déconseillé chez la femme enceinte ou allaitante, faute de données cliniques exploitables.

Soins associés

Des soins locaux raffermissants ou drainants renforcent ou complètent l’action du soin amincissant, de manière spécifique sur le relâchement cutané ou sur la composante circulatoire de la cellulite.

Soin antirelâchement

• La cellulite s’accompagne en général d’une modification de la matrice extracellulaire de la trame conjonctive qui emprisonne les lobules d’adipocytes.

• Après une perte de poids, la peau est distendue, elle devient lâche, les tissus sont mous. Il y a perte d’élasticité et de tonicité. Le relâchement cutané aggrave l’aspect capitonné de la peau au niveau des zones cellulitiques. La cellulite, toujours présente, est plus visible.

• La diversité des modifications observées au cours du relâchement cutané permet l’utilisation d’un grand nombre d’ingrédients susceptibles de ralentir les altérations ou d’améliorer l’aspect de la peau : agents kératolytiques (les α-hydroxyacides, notamment), favorisant la production de fibres de collagène (le resvératrol, par exemple) ou la régénération des fibroblastes (tels que le silicium), agent antioxydant (exemple : vitamine C).

Soin désinfiltrant

La cellulite s’accompagne souvent d’un œdème lié à un dysfonctionnement du drainage lymphatique ou à une insuffisance veineuse.

• Dans la cellulite, infiltrée ou mixte, l’hypertrophie des adipocytes et la densification des fibres de collagène exerce une compression des vaisseaux lymphatiques.

• Le drainage lymphatique est perturbé, entraînant un défaut de résorption du liquide interstitiel. Cette accumulation de liquide favorise l’apparition d’un œdème interstitiel, qui comprime à son tour les capillaires, entravant ainsi le retour veineux vers le cœur, et accentue la stase.

• La prise en charge repose sur l’application de soins désinfiltrants et de massages à effet drainant.

• Les soins locaux à visée drainante proposés pour traiter l’insuffisance veino-lymphatique, contiennent généralement des ingrédients d’origine végétale pour leurs effets vasoconstricteurs (Ginkgo biloba, Hedera helix) ou pour leurs effets stimulants de la circulation lymphatique (Melilotus officinalis, Ruscus aculeatus), permettant ainsi de réduire la formation d’œdème.

• L’objectif des massages drainants est de stimuler le système lymphatique et de mobiliser manuellement les liquides en excès accumulés dans l’espace interstitiel.

LA MINCEUR AU MASCULIN

Chez l’homme, on parle d’adiposité plutôt que de cellulite car il n’y a pas de phénomène de rétention d’eau. Cette accumulation de graisse est principalement localisée au niveau de l’abdomen, de la poitrine et du cou.

Adiposité

L’adiposité localisée se caractérise par une hyperplasie (augmentation du nombre des cellules) ou une hypertrophie (augmentation de la taille des cellules) adipocytaires, sans altération de la microcirculation locale, ni œdème.

• Le signe visible de l’adiposité chez l’homme est l’accumulation de masse graisseuse au niveau du ventre et autour des hanches, la fameuse « bouée » liée à la répartition androïde. Cet aspect est encore aggravé par le relâchement musculaire de l’abdomen.

• D’autres facteurs entrent en jeu dans l’expansion du tissu adipeux, comme la sédentarité, les excès alimentaires ou en alcool, etc.

Intérêt d’un soin spécifique

Les soins amincissants pour homme sont adaptés aux caractéristiques physiques et aux habitudes masculines. Ils prennent en compte :

– les zones d’adiposité masculines, différentes des zones « cellulitiques » féminines et plus profondes, qui nécessitent une spécificité des ingrédients cosmétiques et une meilleure pénétration,

– les spécificités de leur peau, même si elles sont biologiquement identiques : plus riche en kératine et en collagène, elle est plus épaisse et plus ferme. La 5-hydroxytestostérone, plus présente, stimule davantage les glandes sébacées : le film hydrolipidique est plus épais, la peau est plus grasse, ce qui nécessite une adaptation galénique,

– la vascularisation plus dense qui modifie la pénétration des actifs,

– la préférence pour des produits multifonctionnels faciles à utiliser.

Actifs et galéniques

• Les soins revendiquent une action tonifiante ou raffermissante, ciblant principalement la zone abdominale avec les classiques actifs lipolytiques (caféine, carnitine, maté, etc.) et restructurants (silicium, rétinol, acides de fruits, etc.) retrouvés dans la plupart des formules amincissantes.

• La galénique utilisée est le plus souvent la forme gel, non grasse et rapidement absorbée. Il est conseillé d’activer la circulation sanguine et de mobiliser les amas graisseux par un prémassage de type palper-rouler. Les formules spécifiques pour l’homme sont peu nombreuses sur le marché.

L’ESSENTIEL À RETENIR

* Etude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition.

GARCINIA CAMBOGIA (GARCINIA GUMMI-GUTTA) : UNE ACTIVITÉ CONTROVERSÉE

Cet arbuste originaire d’Inde produit un fruit ressemblant à une petite citrouille. L’écorce de ce fruit contient de l’acide hydroxycitrique. Cet acide faciliterait la perte de poids en inhibant la néolipogenèse à partir des sucres par action sur l’enzyme ATPcitrate-lyase. Toutefois, les preuves de son efficacité sont peu convaincantes. Des cas d’hépatites, de rhabdomyolyse et de convulsions possiblement en relation avec sa consommation ont été signalés. Son utilisation est interdite par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans les préparations magistrales et officinales depuis le 10 mai 2012, mais autorisée dans les compléments alimentaires. Son emploi avec des statines doit rester prudent.

INFOS CLÉS

• Les brûleurs de graisse d’origine végétale sont des activateurs du métabolisme.

• Ils contiennent le plus souvent des plantes à caféine ou de la capsaïcine.

• Les algues à une dose apportant une quantité suffisante d’iode pour activer la thyroïde doivent être réservées à la prescription médicale.

TESTEZ-VOUS

Mme D., 40 ans, vient renouveler son ordonnance de carbamazépine et dépose sur le comptoir un flacon de « draineur-brûleur ».

Mme D. : Je fais attention à ce que je mange et pourtant je continue à prendre du poids. Est-ce que ce produit est efficace pour aider à maigrir ?

Le pharmacien : la prise de poids est sans doute liée à votre traitement et ce produit ne vous apportera pas de bénéfice. Continuez à faire attention à votre alimentation, pratiquez une activité physique régulière et contactez votre médecin pour lui expliquer votre problème.

Le pharmacien a-t-il bien répondu ?

Oui, l’origine d’une prise de poids est à rechercher en priorité. Certains médicaments sont parfois en cause. Dans ce cas précis, il serait judicieux de limiter les apports alimentaires et d’augmenter l’activité physique.

TISANE POUR FAVORISER L’ÉLIMINATION

Mode opératoire

Cette tisane peut être consommée en complément d’un régime limité en calories.

Ingrédients 25 g de chaque plante : bouleau feuilles + cosse de haricot + ortie partie aérienne + prêle 2 à 3 cuillères à café du mélange pour 1 tasse d’eau bouillante. Infusion 10 minutes.

Boire 1 tasse d’infusion non sucrée 2 à 3 fois par jour.

Déconseillé en cas d’œdème d’origine cardiaque ou rénale.

INFOS CLÉS

• Les capteurs de graisse peuvent se prendre jusqu’à 1 heure après un repas.

• Les coupe-faim d’action mécanique gonflent dans l’estomac par hydratation et induisent la satiété. Ils se prennent 15 à 30 minutes avant les repas avec un grand verre d’eau.

TESTEZ-VOUS

Lesquelles de ces plantes peuvent être utilisées comme coupe-faim mécanique :

a) Café vert

b) Konjac

c) Graine de caroube

Réponses : b et c.

TESTEZ-VOUS

Mathilde, 26 ans, se présente à la pharmacie.

Mathilde : Je suis enceinte de 6 mois. Est-ce que je peux commencer à utiliser une crème amincissante ?

La pharmacienne : évitez ce type de produits pour le moment, il sera toujours temps d’en utiliser après l’accouchement. Certains des ingrédients qui les composent, comme la caféine, l’escine ou des dérivés d’algues, ne sont pas conseillés durant la grossesse.

La pharmaciennne a-t-elle bien répondu ? La pharmaciennne a raison. Elle peut conseiller d’utiliser plutôt une crème hydratante ou raffermissante ou un soin antivergeture. Mathilde pourra commencer l’application de soin anticellulite après l’allaitement.

INFOS CLÉS

• La cellulite est le résultat d’une hypertrophie des adipocytes, associée à une fibrose et à un œdème interstitiel.

• Le soin minceur revendique une action globale sur la lipogenèse et la lipolyse, sur le relâchement cutané et sur la microcirculation.

INTERVIEW

Pr Luc Cynober, pharmacien biologiste, professeur de nutrition à la faculté de pharmacie de Paris V*

Quelle est la place des produits minceur dans une démarche de perte de poids ?

Les produits dits minceur ont une place très limitée dans la perte pondérale. Ils s’adressent principalement aux personnes qui souhaitent perdre quelques kilos pour des raisons esthétiques, mais en aucun cas ils ne peuvent être considérés comme utiles chez les personnes en surpoids ou obèses. Néanmoins, ces produits présentent un effet placebo démontré par des études avec une perte observée de 1 à 1,5 kg. Le fait est que les personnes qui en achètent ont, dans le même temps, tendance à s’occuper plus d’elles-mêmes et à modifier leurs habitudes de vie. Mais l’action très limitée et leur coût expliquent que, parmi le marché des compléments alimentaires globalement en hausse, le secteur minceur soit le seul en perte de vitesse.

Par ailleurs, certaines molécules ayant un statut de médicament ont pu montrer une efficacité dans la perte de poids, mais elles présentent un profil d’effets indésirables défavorables et elles ont été retirées du marché. Actuellement, aucun médicament ne peut être recommandé comme adjuvant aux mesures hygiénodiététiques.

Quelles sont les limites de l’utilisation des produits minceur et quels éventuels problèmes peuvent-ils engendrer ?

L’obésité est une maladie qui doit être prise en charge médicalement. C’est la frontière à ne pas dépasser face à une demande de produits minceur. Il faut garder à l’esprit que certains produits commercialisés peuvent présenter un réel danger.

C’est le cas par exemple de l’écorce d’orange amer ou bigaradier (Citrus aurantium) qui peut induire des troubles cardiaques, qui sont accrus si elle est associée à de la caféine. De nombreuses déclarations de nutrivigilance pointent également une toxicité hépatique avec les extraits de thé vert. La prise de compléments alimentaires minceur doit se faire avec précaution.

Les produits minceur sont aussi vendus sur Internet ou via des circuits de distribution non sécurisés. A quels risques exposent l’achat via ces circuits ?

Le principal risque est de recevoir des produits frelatés. Des études en France et en Amérique du Nord montrent qu’environ 30 % des produits en vente sont adultérés, c’est-à-dire qu’ils contiennent des éléments qui ne devraient pas être présents dans la composition.

Leurs fabricants ajoutent des substances qui, si elles sont efficaces sur la perte de poids, sont souvent très dangereuses pour la santé, comme la sibutramine, un anorexigène interdit en Europe en 2010 en raison d’un risque cardiovasculaire, la phénolphtaléine également interdite en France car potentiellement cancérigène, des amphétamines, ou encore des diurétiques susceptibles de provoquer des défaillances cardiaques.

Certains cocktails de produits sont détonants et la perte de poids se fait alors aux dépens de la santé du consommateur.

* Également div de l’ouvrage Tout sur votre poids, paru en 2018 aux éditions Michel Lafon.

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