Les baies et plantes toxiques - Le Moniteur des Pharmacies n° 3358 du 27/02/2021 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3358 du 27/02/2021
 

Cahier Formation

CONSEIL

Télécharger au format pdf

CONDUITE À TENIR EN CAS D’INTOXICATION

« Mon fils a avalé des fruits d’une plante sauvage : que faire ? »

CONdivS DE SURVENUE

• Les centres antipoison (CAP) enregistrent chaque année un nombre relativement stable de cas d’intoxications par les plantes (en 2019, au CAP de Paris, plus de 1 000 cas ont été enregistrés). La grande majorité des intoxications touche les enfants en bas âge (jusqu’à 3 ans environ) du fait de leur tendance à tout porter à leur bouche dans un condiv de découverte de leur environnement. Les baies colorées sont les parties le plus souvent avalées car elles sont plus attractives.

• L’intensité des troubles dépend, en général, de la quantité absorbée, mais aussi du stade de maturité de la partie de la plante ingérée (souvent, plus un fruit est mûr, moins il va contenir de substances toxiques). Chez l’adulte, les intoxications relèvent le plus souvent de cas de confusion alimentaire. Par exemple, les plantes à bulbes toxiques sont souvent confondues avec des oignons, de l’ail ou des échalotes. De même, les coloquintes ou courges amères toxiques sont, à tort, consommées car elles ressemblent à des courges comestibles.

• Même si la très grande majorité des intoxications sont accidentelles et liées à une mauvaise identification de la plante, on retrouve également des cas d’intoxications intentionnelles (remède de grand-mère et automédication, recherche d’effets psychostimulants, tentative de suicide, etc.).

• Environ 10 000 espèces végétales peuvent aussi être à l’origine de dermatites de contact, dont notamment des réactions phototoxiques. Les accidents cutanés avec les plantes touchent principalement les professionnels tels que les jardiniers, les fleuristes, les horticulteurs et les employés travaillant dans la restauration, le bois et la parfumerie. Toutefois, les personnes qui ont des plantes d’appartement, les enfants et les randonneurs sont aussi fréquemment concernés.

CONDUITE À TENIR EN CAS D’INTOXICATION

Eliminer une urgence

En premier lieu, il convient d’appeler le CAP de sa région (joignable à toute heure) pour connaître la conduite à tenir. Lors d’une urgence vitale (apparition de troubles neurologiques, cardiovasculaires, respiratoires ou de vomissements incoercibles, ou simplement en cas de doute), appeler directement le Service d’aide médicale urgente (Samu), au 15, en vue d’une prise en charge hospitalière.

En cas d’ingestion

• Faire cracher et éliminer manuellement les débris qui peuvent rester dans la bouche.

• Il ne faut jamais faire vomir ou donner à boire de l’eau ou du lait. Contrairement aux idées reçues, le lait n’est pas un antidote. Riche en graisses, il accélère le passage dans le sang de la plupart des toxiques et aggrave donc le plus souvent les intoxications.

En cas de contact buccal

Laver à l’eau claire la bouche. Pour les enfants, utiliser un mouchoir imbibé d’eau afin de bien nettoyer.

En cas de contact cutané

Procéder à un rinçage immédiat et prolongé à l’eau tiède courante. Il convient par ailleurs d’ôter les vêtements ayant reçu d’éventuelles projections. Si la lésion est invasive, s’assurer de l’absence d’épine ou de fragments de plante, puis laver à l’eau savonneuse. Vérifier la vaccination antitétanique. Renvoyer vers une consultation médicale si la zone touchée est étendue, sensible ou lors d’apparition d’une surinfection.

En cas de contact oculaire

Rincer abondamment l’œil, la paupière ouverte pendant au moins 15 minutes et ne pas frotter. Le lavage peut être réalisé avec l’eau du robinet (tiède) ou avec du sérum physiologique. Le patient doit, par la suite, être orienté vers une consultation ophtalmologique ou médicale.

Appel du centre antipoison

• En France, les CAP sont au nombre de huit et couvrent les demandes de tout le territoire. Ils sont accessibles par téléphone 7 j/7 et 24 h/24. Les permanences téléphoniques sont assurées par les médecins toxicologues qui mesurent les risques potentiels d’intoxication et conseillent les patients sur la conduite à tenir. Le pharmacien sert souvent d’intermédiaire à ces appels. Il doit veiller à recueillir auprès du patient les circonstances claires et précises de l’incident pour les communiquer par téléphone au CAP, à savoir :

– l’identité de la personne intoxiquée,

– ses coordonnées (notamment le numéro de téléphone auquel il est joignable),

– son âge (adulte ou enfant), son poids, sa taille,

– le mode de contamination (ingestion, contact cutané, oculaire ou buccal),

– les parties de plantes concernées,

– en cas d’ingestion, les quantités ingérées,

– l’heure de l’incident,

– s’il y a des symptômes : l’heure d’apparition et leur description.

• Le mieux étant d’obtenir un échantillon ou une photo de la plante ingérée pour pouvoir l’identifier. Si des vomissements de fragments de la plante surviennent, ces derniers peuvent éventuellement servir à l’identification. A défaut, faire en sorte d’obtenir une description précise de la plante : couleur des fleurs, des fruits, taille, nombre, type de milieu, etc.

INGESTION DE BAIES TOXIQUES

« Si un animal consomme des fruits sauvages, c’est qu’ils sont comestibles pour l’homme ? »

FRUITS ROUGES TOXIQUES

Arum tacheté (Arum maculatum)

→ Connu sous les noms vernaculaires de gouet, pied-de-veau ou encore chandelle, l’arum tacheté est une plante herbacée commune de 20 à 50 cm que l’on trouve dans toute la France, excepté l’ouest et la région méditerranéenne. Entre juillet et octobre, apparaissent des baies rouges, sucrées, très attirantes pour les enfants, regroupées à l’extrémité d’une tige isolée.

→ La présence d’oxalate de calcium dans les baies les rend fortement irritantes pour la muqueuse buccale et digestive. Dès l’ingestion, des brûlures buccales et une hypersalivation vont rapidement apparaître, ce qui permet de limiter la quantité consommée. Des vomissements, des douleurs abdominales et des diarrhées sont possibles. En cas d’ingestion massive (rare), des troubles du rythme cardiaque, une somnolence et des convulsions peuvent survenir.

Arum tacheté
Chèvrefeuille des haies (Lonicera xylosteum)

→ C’est un arbuste présent dans toute l’Euro pe dans les forêts de feuillus, les fourrés et les haies. Il atteint 1 à 2 m de haut. Ses baies sucrées, à ne pas confondre avec les groseilles, sont ovales de 5 à 10 mm, rouges écarlates à maturité et soudées à la base par deux avec quatre graines aplaties.

→ La toxicité réelle des baies est discutée en fonction des divs et peu de données fiables existent. Elles contiennent des traces d’alcaloïdes et des saponosides pouvant être responsable des symptômes. On peut soupçonner une intoxication grave si l’ingestion est supérieure à deux ou trois baies chez un enfant de moins de 3 ans et une trentaine de baies chez un adulte. Après 15 minutes apparaissent des douleurs abdominales, des sueurs, des vertiges, des vomissements et des diarrhées.

→ Une forte dose peut entraîner des convulsions, de la tachycardie et un risque de dépression respiratoire. Ces phénomènes restent cependant très rares.

Chèvrefeuille des haies
Houx (Ilex aquifolium)

→ Arbuste de 4 à 6 m environ qui possède des feuilles caractéristiques vert foncé brillant, persistantes, de forme ondulée avec des pointes acérées. C’est une espèce des sous-bois qui pousse dans une grande partie de la France.

→ C’est une plante très recherchée au moment des fêtes de Noël avec ses rameaux qui se recouvrent de drupes rouges. Ces fruits (et feuilles) sont toxiques et renferment des saponosides triterpéniques. L’amertume du fruit empêche le plus souvent d’en avaler en grande quantité.

→ La consommation d’environ cinq fruits engendre une irritation buccale, des vomissements, des diarrhées et des douleurs abdominales. Des troubles nerveux peuvent apparaître en cas d’ingestion plus importante. Chaque année, les CAP reçoivent entre 60 et 80 appels pour des enfants de moins de 15 ans qui ont accidentellement mis à la bouche des baies de houx. Près de 40 % des cas d’intoxications surviennent au moment des fêtes de fin d’année entre décembre et janvier.

Houx
Muguet (Convallaria majalis)

→ Appelé aussi lis des vallées, lis de mai ou encore clochette des bois, c’est une plante herbacée de 10 à 20 cm commune dans les bois, les jardins et les taillis en France. Le muguet ne comporte que deux feuilles lancéolées, à nervures parallèles. Ses fleurs blanches, rassemblées en grappes, en forme de clochettes apparaissent en avril-juin avec une odeur caractéristique. Les fruits sont des baies sphériques charnues de 8 à 15 mm de diamètre et renferment deux à six graines. D’abord vertes et tachetées, elles deviennent rouges (ou orange) à maturité.

→ Toutes les parties de la plante contiennent des hétérosides cardiotoniques de type cardénolide, ainsi que des saponosides stéroïdiques. Les baies sont parfois confondues avec des groseilles.

→ L’ingestion du muguet est responsable le plus souvent d’une irritation gastro-intestinale (nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales), mais en plus grande quantité, elle peut engendrer des symptômes cardiaques (bradycardie, troubles du rythme) accompagnés de vertiges, de convulsions pouvant mener à un arrêt cardiaque.

Muguet
Pommier d’amour (Solanum pseudocapsicum)

→ Connu aussi sous le nom de cerisier d’amour, c’est une plante d’intérieur cultivée en pot dans les maisons et les jardins, mesurant entre 0,5 et 1 m de haut. A l’état sauvage, cette plante est présente dans les régions subtropicales et tropicales. Ses feuilles sont simples, lancéolées, entières, ou à bord légèrement ondulé, persistantes, sur toute la longueur de la tige. Les fleurs sont blanches isolées ou par deux. Le fruit est une baie brillante de 1 à 2 cm d’abord verte puis rouge corail, renfermant des graines blanches réniformes.

→ Le fruit mûr attire particulièrement les enfants mais est généralement peu toxique. La confusion est possible avec les fruits de la morelle douceamère, de la morelle jaune ou de petites tomates. Les fruits non mûrs peuvent contenir des alcaloïdes dont la solanocapsine qui diminue l’excitabilité cardiaque engendrant bradycardie et arythmie sinusale. Les cas réels d’intoxication sont rares avec des symptômes qui se limitent le plus souvent à des troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées).

Pommier d’amour

FRUITS BLEU VIOLACÉ À NOIR TOXIQUES

Belladone (Atropa belladonna)

→ Appelée aussi belle dame, morelle furieuse ou boutonnoir, la belladone est une plante herbacée pouvant atteindre 1,5 m de haut assez rare en France mais que l’on peut voir dans les bois, les clairières ou en lisière de forêts. Ses feuilles sont groupées par deux, de taille inégale (une petite feuille associée à une grande). Les fruits sont des baies charnues noires, brillantes, sphériques de 15 mm entourées par un calice vert étalé en étoile. De la taille d’une cerise, la baie renferme une pulpe violette et de nombreuses graines noires aplaties. Son goût légèrement sucré n’est pas désagréable, ce qui accroît le risque d’intoxication. Les baies peuvent être confondues avec des myrtilles, certaines variétés de cerises ou du raisin.

→ La plante renferme des alcaloïdes parasympatholytiques : la L-hyoscyamine (en majorité dans les fruits), l’atropine et la scopolamine. L’ingestion de deux à cinq baies chez un enfant (10 à 20 chez un adulte) représente un danger mortel.

→ Les premiers symptômes sont une sécheresse de la bouche avec une soif intense, une rougeur de la face, une tachycardie et une mydriase. Par la suite, une hyperthermie et des troubles du système nerveux central apparaissent, tels qu’une agitation psychomotrice, une logorrhée, des troubles de la conscience et des crises de folie furieuse. La mort par coma et paralysie respiratoire peut survenir en 24 heures en l’absence de prise en charge.

Belladone
Morelle noire (Solanum nigrum)

→ Plante herbacée commune que l’on trouve dans les amas de mauvaises herbes, sur les bords des chemins ou les champs de pomme de terre. Elle peut atteindre 80 cm de haut. Les feuilles sont larges, ovoïdes triangulaires et l’odeur est fétide. Les fleurs sont blanches petites et en grappe. La fructification se déroule à l’automne, les baies sont sphériques de 6 à 8 mm, vert-jaune puis noires à maturité, renfermant de nombreuses graines. Elles peuvent être confondues avec les fruits de la belladone, bien que de plus petite taille.

→ La plante contient des glucoalcaloïdes (solanine, solasonine) dont la teneur est variable. Ces alcaloïdes sont présents en faible quantité dans la baie à maturité. Les signes d’une intoxication se limitent à des troubles digestifs mineurs et à des maux de tête.

Morelle noire
Laurier-cerise (Prunus laurocerasus)

→ C’est un arbuste de 3 à 6 m de haut que l’on rencontre dans les jardins et les parcs (sous la forme de haies). Il possède de grandes feuilles persistantes alternes et brillantes qui ont une odeur caractéristique d’amande amère une fois froissées. Ses fleurs blanches et odorantes sont disposées en racèmes (grappes) et apparaissent en mai-juin mais peuvent refleurir en automne. Les fruits sont des drupes ovoïdes, luisantes et noires.

→ La plante entière est toxique, en particulier les feuilles et les graines qui contiennent des hétérosides cyanogènes.

→ L’intoxication est due généralement à l’ingestion des fruits quand les graines ne sont pas recrachées. On observe des nausées, des sueurs, de la dyspnée, de la tachycardie, des convulsions, voire des comas.

Laurier-cerise
Lierre grimpant (Hedera helix)

→ Plante ligneuse très commune dans toute l’Europe pouvant atteindre 50 m que l’on trouve le long des arbres et des maisons. Les feuilles sont simples, persistantes, de forme variée. Les fleurs, disposées en ombelles et de couleur jaune verdâtre, apparaissent entre septembre et octobre. Les fruits sont des baies, noire à maturité, de la taille d’un petit pois avec trois à cinq graines.

→ La plante contient des saponosides et des polyines.

→ Responsable de plusieurs cas de dermatites de contact directes apparues surtout lors de la coupe de cette plante, l’ingestion de quelques baies (à la saveur amère et donc limitant la quantité avalée) provoque des brûlures au niveau du pharynx et des troubles digestifs (vomissements, diarrhées).

Lierre grimpant
L’arille rouge de l’If (Taxus baccata)

L’if est un arbre d’ornement des parcs et jardins pouvant atteindre 15 m de haut. Ses aiguilles sont vert foncé et brillantes sur le dessus, vert clair et mates sur la face inférieure. Sa baie est présente entre août et octobre et est facilement reconnaissable avec son arille rouge en forme de coupe qui entoure une graine noire et luisante, visible au sommet. En dehors de cet arille à saveur douceâtre et sucrée toutes les parties de la plante sont toxiques (à cause de la présence d’alcaloïdes diterpènes). La consommation des baies par les enfants est fréquente, mais seules les graines mâchées peuvent exposer à un risque toxique : la graine étant particulièrement amère, ce risque est très limité. Les symptômes d’intoxication sont des troubles digestifs (vomissements, diarrhées) et nerveux (tremblements, troubles visuels, mydriase, vertiges), puis l’apparition de troubles cardiaques (hypotension, arythmies, bradycardie) pouvant induire le décès.

Arille de l’if

INGESTION DE PLANTES TOXIQUES

« Le marron n’est pas toxique, on en mange beaucoup pendant les fêtes ! »

PLANTES LES PLUS TOXIQUES

Aconit napel (Aconitum napellus)

→ Appelée également casque de Jupiter, char de Vénus ou encore casque-bleu, l’aconit est une grande plante herbacée pérenne mesurant entre 0,5 et 1,5 m de haut. On la trouve dans les régions montagneuses et alpines (mais pas au-delà de 1 800 m). C’est aussi une plante d’ornement de jardins. Les feuilles vert foncé ont sept à huit lobes découpés. Les fleurs sont de couleur bleuviolet (rarement banches) disposées en racèmes dont le tépale supérieur à la forme d’un casque.

→ Tous les organes frais contiennent de l’aconitine (alcaloïde norditerpénique) et des composés voisins fortement toxiques. L’intoxication peut être accidentelle chez des enfants qui mâchent des fleurs ou des feuilles ou sont exposés simplement par voie percutanée. Des cas de tentatives de suicide ou d’empoisonnement sont aussi répertoriés. Les racines d’aconit peuvent se confondre avec celles du raifort. Les feuilles sont parfois assimilées à de l’asperge sauvage ou à du couscouil.

→ En cas d’ingestion l’effet est en général rapide : en 30 à 45 minutes apparaissent des brûlures, des fourmillements buccaux et aux extrémités. Des paresthésies s’étendent à l’ensemble du corps avec des troubles digestifs (vomissements, diarrhées coliques profuses) et progressivement des paralysies des muscles du squelette et de fortes douleurs. Dans les cas graves, la mort survient par arrêt respiratoire ou défaillance cardiaque.

Aconit napel
Laurier-rose (Nerium oleander)

→ Il s’agit d’un arbuste vivace à rameaux dressés de 2 à 3 m originaire de la région méditerranéenne et du nord de l’Afrique utilisé en tant que plante ornementale. Il pousse spontanément dans les régions chaudes et ensoleillées. Ses feuilles sont ovales, très allongées avec une forte nervure centrale et un court pétiole. Ses fleurs sont groupées de couleur rose, blanche, rouge ou saumon.

→ Toutes les parties de la plante sont toxiques car elles contiennent des hétérosides cardiotoniques (1,5 % du poids des feuilles), dont l’oléandrine. Des intoxications mortelles ont été décrites par infusion comme moyen abortif ou suicidaire. Les feuilles du laurier-rose peuvent être confondues avec celles de l’eucalyptus ou du lauriersauce. La saveur amère de la plante limite en général la quantité ingérée. Des cas d’ingestion des feuilles et des fleurs par les jeunes enfants sont aussi enregistrés.

→ Les troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements) apparaissent en premier. A dose plus forte, il peut s’ensuivre des troubles neurosensoriels (malaise, confusion), mais aussi cardiaques (bradycardie, troubles du rythme).

Laurier-rose
Ricin commun (Ricinus communis)

→ C’est une grande plante herbacée, buissonnante de 1 à 4 m de haut qui pousse en France dans le Midi et en Corse. Les feuilles ont un long pétiole et comportent cinq à 11 lobes. Les fruits sont des capsules sphériques chargées d’aiguillons pourvues de trois graines presque ovales, aplaties, entourées d’une pellicule dure à épiderme marbré de couleur rouge-brun avec une petite excroissance.

→ Les graines contiennent des protéines dont la ricine hautement toxique, mais sont attractives et ont une saveur de noisette. La gravité dépend de la mastication et du nombre de graines ingérées. L’ingestion de trois à cinq graines peut être grave chez l’enfant. En cas d’intoxication aiguë, les symptômes n’apparaissent pas immédiatement (temps de latence qui varie entre 2 et 24 heures). On observe principalement des malaises, des vomissements, des douleurs abdominales avec spasmes, des diarrhées sanguinolentes, parfois des troubles nerveux (somnolence), un collapsus cardiovasculaire avec hypotension, atteintes rénales et troubles sanguins.

Feuilles, fruit et graines de ricin
Grande ciguë (Conium maculatum)

→ C’est une plante de 1 à 2,5 m de haut que l’on retrouve dans toute l’Europe dans des lieux frais, le long des haies et des chemins (sans dépasser 1 500 m d’altitude) et au bord des cours d’eau. Sa tige est glabre, creuse, rainurée, avec des taches violacées à la base et dégage une odeur désagréable. Ses feuilles sont à contour triangulaire et dentelé. Son fruit est petit (3 mm) ovoïde et vert, puis brun quand il sèche. Les fleurs, blanchâtres, sont petites et disposées en ombelles.

→ Toute la plante est toxique par la présence d’alcaloïdes dérivés de la pipéridine, dont la coniine et la γ-conicéine. Ses feuilles peuvent être confondues avec le persil (mais l’odeur est différente), avec la carotte sauvage ou le cerfeuil sauvage. Elle peut être mortelle en cas d’ingestion de plus de 6 grammes de feuilles.

→ On observe, 1 à 2 heures après ingestion, des brûlures buccales, une hypersalivation, des troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhée), parfois des tremblements musculaires ou des convulsions. Une intoxication grave provoque une paralysie ascendante des muscles du squelette avec mort par asphyxie.

Grande ciguë
Digitale (Digitalis purpurea)

→ Appelée également doigtier, gantelet ou gant de Notre-Dame, elle pousse dans les régions montagneuses (absente au Nord et au Sud-Est). Elle est également souvent cultivée dans les jardins. Elle fait entre 0,4 à 1,5 m de haut, ses feuilles sont grises et velues en dessous. Les fleurs sont en grappe unilatérale avec une couronne tubulaire de couleur pourpre, rarement blanche et intérieurement maculée de taches rouges inégales cernées en blanc.

→ La plante entière est toxique par la présence d’hétérosides cardiotoniques dont la digitoxine (ou digitaline). Ses feuilles sont confondues avec celles de la bourrache officinale ou de la consoude.

→ Au stade précoce de l’intoxication apparaissent des nausées et des vomissements pouvant durer plusieurs jours, suivis de troubles du rythme cardiaque avec des phénomènes cérébraux tels que des troubles visuels, des délires et des hallucinations.

Digitale pourpre
Colchique (Colchicum autumnale)

→ Aussi connu sous le nom de tue-chien et safran des prés, le colchique pousse au printemps dans les prés tempérés froids ou les lieux humides, rarement dans le Nord et la région méditerranéenne. C’est une plante herbacée de 8 à 25 cm de haut avec des feuilles oblongues luisantes terminées en pointe pouvant atteindre 40 cm de long et à gaine foliaire blanchâtre. Les fleurs basales sont de couleur lilas clair et apparaissent au début de l’automne en colonies. Elles naissent à partir d’un bulbe rond et foncé enfoui dans le sol.

→ La plante entière est toxique en raison de la présence d’alcaloïdes à noyaux tropolone, dont la colchicine. En 2019, les CAP ont rapporté 31 cas d’exposition au colchique, dont quatre intoxications graves. Les feuilles sont le plus souvent confondues avec celles de l’ail des ours, plus rarement avec le poireau sauvage. L’ail des ours se différencie cependant par son odeur caractéristique d’ail, la présence d’une tige et d’un bulbe allongé et blanc.

→ Les symptômes d’intoxication apparaissent entre 2 et 6 heures et sont digestifs (vomissements, diarrhées parfois sanguinolentes, etc.). L’ingestion peut être mortelle en fonction de la quantité de feuilles ingérées (poids de feuilles ingérées entre 50 et 60 g), de la concentration de colchicine présente dans la plante, et de l’association avec certains médicaments courants (macrolides, antivitamine K, etc.), qui sont susceptibles d’augmenter le risque toxique.

Colchique
Datura (Datura stramonium)

→ Connu également sous les noms vernaculaires de pomme épineuse, pomme du diable, et herbe aux sorciers, le datura est une plante herbacée annuelle qui mesure entre 0,3 à 1 m de haut. Ses feuilles sont vert sombre, émarginées et dentelées en lobes triangulaires. Ses fleurs sont isolées en forme de long tube en entonnoir, blanches ou plus ou moins violacées. Le fruit est une capsule verte épineuse. La plante dégage une odeur « vireuse » par temps chaud.

→ La plante entière est toxique de par ses alcaloïdes tropaniques (principalement dans les graines), dont la scopolamine. L’ingestion est le plus souvent volontaire dans un but suicidaire ou stupéfiant.

→ Le datura est responsable d’un syndrome atropinique qui se manifeste par des troubles périphériques (mydriase bilatérale, troubles de l’accommodation, tachycardie, vasodilatation, etc.), puis des troubles centraux (agitation, confusion, hallucinations) et, dans les cas graves, des convulsions, une détresse respiratoire, voire un coma.

Fleur de daturaFruit de datura

PLANTES FRÉQUEMMENT INCRIMINÉES

Narcisse ( genre Narcissus)

→ Le genre Narcissus regroupe de nombreuses es pèces dont le narcisse faux-narcisse (Narcissus pseudonarcissus). Il s’agit de plantes de 20 à 40 cm de hdiv avec bulbes ovoïdes dont les fleurs comportent des pétales jaunes ou blanches avec couronnes jaunes ou orange.

→ Elles sont toxiques en raison de la présence d’alcaloïdes. Les bulbes de narcisses sont souvent confondus avec des oignons. Des réactions cutanées sont également possibles lors de la manipulation des bulbes en raison de la présence de cristaux d’oxalates de calcium irritants.

→ La consommation de ces bulbes à la saveur amère et âcre engendre de violentes crises de vomissements et des diarrhées accompagnées de sueurs, d’hypothermie, d’hypotension et de bradycardie. La sévérité dépend de l’espèce végétale incriminée et de la quantité ingérée.

Narcisse
Cytise (Laburnum anagyroides)

→ Appelé aussi ébénier sauvage, faux ébénier ou aubour, le cytise est un arbuste qui pousse dans les parcs et jardins principalement dans l’est de la France. Non épineux et pouvant atteindre 7 à 10 m de haut, les feuilles ont trois folioles gris clair sur la face inférieure, les fleurs jaunes d’or sont disposées en grappes pendantes. Les fruits sont des gousses légèrement ailées de 5 à 6 cm de longueur contenant entre trois et sept graines.

→ Sa toxicité est due aux alcaloïdes quinolizidiniques, dont la cytisine, présents dans tous les organes. Les enfants peuvent s’intoxiquer en jouant avec les fruits et les graines qui ressemblent à des pois. Les fleurs de cytise peuvent se confondre avec celles du robinier faux-acacia qui sont très parfumées et comestibles (mais qui sont de couleur blanche).

→ Les symptômes d’intoxication observés sont des brûlures de la bouche, de la gorge, une sialorrhée, des troubles digestifs (vomissements, nausées, douleurs abdominales). Le pronostic est le plus souvent favorable. En cas d’ingestion importante de graines, des troubles neurologiques peuvent survenir (céphalées, vertiges, mydriase, délires) avec un risque de décès par paralysie respiratoire ou arythmie cardiaque.

Cytise
Coloquinte (Citrullus colocynthis)

→ Certaines espèces de la famille des Cucurbitacées, telles que les courges amères ou encore les coloquintes, présentent des principes amers toxiques, les cucurbitacines (dans la plante et surtout le fruit).

→ La coloquinte est une plante grêle, rampante, à feuilles velues multilobées munie de vrilles et donnant des fruits durs sphériques de 5 à 10 cm de diamètre verts à jaunes avec à l’intérieur une masse placentaire étoilée avec graines lisses et ovales. On la retrouve dans le pourtour méditerranéen.

→ Les fruits de coloquinte immatures se confondent avec le concombre, la courgette ou la pastèque. Leur consommation est responsable de colites pseudomembraneuses, de diarrhées sanglantes, de vomissements, voire de confusion cérébrale.

Coloquinte
Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum)

→ Le marronnier est un arbre robuste et dense de 30 m de haut cultivé dans les parcs et allées. Ses feuilles composées palmées avec cinq à sept folioles peuvent atteindre 20 cm de long. Les fleurs apparaissent en avril ou mai et sont blanchâtres ou roses en sorte de grappes composées mouchetées de rouge et de jaune. Les fruits (les marrons) sont des capsules à épines qui s’ouvrent par trois valves pour libérer une à deux graines.

→ Dans une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sur les confusions des plantes enregistrées par les CAP de 2012 à 2018, les confusions de marrons avec des châtaignes représentaient 11 % des confusions, quelle que soit la saison.

→ Les hétérosides et les saponosides contenus dans les graines peuvent être responsables, en cas de muqueuse intestinale lésée, de troubles gastro-intestinaux, de nausées, d’hypotension, d’œdèmes avec rougeur de la peau et de bouffées de chaleur. Des réactions allergiques sont possibles, voire un choc anaphylactique.

Marronnier d’IndeMarron

PLANTES À RISQUES CUTANÉS

« Des stries rouges sont apparues sur mes jambes ! »

LES PRINCIPALES DERMATITES OU DERMITES DUES AUX PLANTES

Appelées phytodermatoses ou dermatites aux plantes, les réactions cutanées induites par les plantes se divisent en deux grandes catégories en fonction de leur étiologie : les réactions d’origine irritative et celles plus rares d’origine immunologique (réactions allergiques).

DERMATITES D’IRRITATION

La dermatite d’irritation est une réaction inflammatoire bien délimitée à la zone de contact et secondaire à une agression qui peut être de plusieurs types.

Agression mécanique

Celle-ci provient des excroissances des plantes qui pénètrent dans la peau à l’origine notamment de griffures ou de coupures : épines du rosier, glochides de cactus, etc. Le risque est surtout infectieux, car les lésions sont une porte d’entrée pour des agents pathogènes.

Agression chimique

La dermatite est due à des composés irritants présents dans la plante. Les Euphorbiacées (7 000 espèces) contiennent un latex riche en substances hautement toxiques, comme le phorbol, le daphnane ou encore les esters diterpéniques, responsables de dermatite bulleuse retardée. L’espèce la plus toxique est le mancenillier (ou arbre de la mort) qui pousse par exemple aux Antilles. L’oxalate de calcium, autre composé irritant, sous forme de cristaux microscopiques appelés raphides, est retrouvé dans plus 200 familles de plantes. Ils sont notamment présents dans les feuilles du dieffenbachia (Aracées), dans les bulbes de jacinthe et de narcisse (Amaryllidacées) et potentialisent l’action de la sapogénine dans le suc de l’agave ou de la broméline (enzyme protéolytique) de l’ananas.

Agression mécanicochimique

Cette irritation provoque une lésion de type urticaire de contact (non-immunologique) qui se caractérise par une plaque œdémateuse rouge qui apparaît 3 à 5 minutes après le contact et est accompagnée de brûlures plus que de prurit. Les Urticacées, dont fait partie la grande ortie, sont la principale famille responsable de ce type de réactions. Les poils urticants composés de silice (trichomes) libèrent des composés vasoactifs comme l’histamine, la sérotonine ou l’acétylcholine qui activent les mastocytes présents dans la peau.

Les phytophotodermatoses

Ce sont des réactions de photosensibilisation cutanée qui résultent de l’action conjointe d’une substance chimique végétale et d’un rayonnement ultraviolet (solaire ou artificiel). Les réactions phototoxiques (de mécanisme non immunologique) sont les plus fréquentes et favorisées par l’humidité. Elles sont dues aux furocoumarines (psoralènes) contenues dans la plante. L’aspect érythémateux (avec éventuellement des vésicules, voire de véritables brûlures avec des bulles) reste limité à la zone où le contact avec la plante et l’exposition au soleil a eu lieu. Les familles les plus incriminées sont les Apiacées (exemples : céleri, angélique, panais persil, grande berce) et les Rutacées (citron, bergamote, bigarade, cédrat, rue, etc.).

MÉCANISMES ALLERGIQUES

L’eczéma de contact

• Il est issu d’une réaction allergique de type hypersensibilité retardée avec une tendance à l’extension au-delà de la zone de contact. Il se présente sous deux formes :

– aiguë érythématovésiculeuse, œdémateuse plus ou moins suintante,

– chronique, caractérisée par une peau sèche et épaissie, avec souvent des fissures.

• L’allergène responsable peut être véhiculé directement par contact avec la plante (ou une préparation cosmétique à base d’extraits de plantes) ou par voie aéroportée (exposition professionnelle aux poussières de bois, notamment). Les plantes domestiques le plus souvent à l’origine de ces réactions sont le chrysanthème, la tulipe, le lys et la primevère. Les Astéracées, dont le chrysanthème, le dahlia, la marguerite (plantes ornementales), l’armoise, l’arnica, le calendula (plantes sauvages), contiennent des lactones sesquiterpéniques très allergisants.

L’urticaire de contact immunologique

Ce type d’urticaire, rare, touche plus volontiers les personnes avec un terrain atopique. Des fruits ou légumes comme la banane, le kiwi ou la pomme de terre peuvent en être la cause. Il y a alors un déclenchement de manifestations cutanées, buccales, voire systémiques ou respiratoires, pouvant aller jusqu’à l’anaphylaxie.

L’ESSENTIEL À RETENIR

Conduite à tenir en cas d’intoxication

Une urgence vitale nécessite un appel rapide au Service d’aide médicale urgente (Samu). Dans les autres cas, les centres antipoison (CAP) régionaux sont joignables par téléphone 24 h/24 et 7 j/7 et informent de la conduite à tenir.

Les différentes informations à recueillir pour le centre antipoison :

– la personne intoxiquée, dont âge (adulte ou enfant), poids et taille ;

– le mode de contamination (ingestion ou contact cutané, oculaire ou buccal) ;

– l’heure de l’incident ;

– les parties de plantes concernées ;

– s’il y a des symptômes : l’heure d’apparition et leur description ;

– en cas d’ingestion, les quantités ingérées ;

– de quelle plante s’agit-il ? Le mieux est de récolter un échantillon ou une photo de la plante incriminée.

A défaut, en obtenir une description précise pour l’identifier : couleur des fleurs, des fruits, taille, nombre, etc.

ÉVITER LES INTOXICATIONS PAR LES PLANTES DE JARDIN OU D’APPARTEMENT

– Alerter les jeunes parents sur la toxicité de certaines plantes d’intérieur et de jardin. Leur conseiller d’être particulièrement vigilants lors des périodes de fructification (variables selon les plantes, mais le plus souvent vers la fin de l’été et en automne).

– Mettre toutes les plantes et baies toxiques d’intérieur hors de portée des enfants et des animaux de compagnie.

– Toujours conserver les renseignements permettant d’identifier les végétaux présents au domicile (étiquette à coller sur le pot, par exemple).

– Dès que les enfants sont en âge de comprendre, leur apprendre à ne pas porter à la bouche des plantes ou baies sans l’avis d’un adulte.

– Lors de la manipulation ou de l’entretien d’une plante qui présente une toxicité cutanée, porter des gants et des vêtements couvrants pour éviter toute projection de substances irritantes.

– En cas de contact cutané avec une plante phototoxique, ne pas s’exposer au soleil.

COORDONNÉES ET COUVERTURE GÉOGRAPHIQUE DES CENTRES ANTIPOISON (CAP)

Angers : 02 41 48 21 21 Bordeaux : 05 56 96 40 80

Lille : 08 00 59 59 59 Lyon : 04 72 11 69 11

Marseille : 04 91 75 25 25 Nancy : 03 83 22 50 50

Paris : 01 40 05 48 48 Toulouse : 05 61 77 74 47

POINT DE VUE

Dr Martine Avenel-Audran, dermato-allergologue au centre hospitalier universitaire d’Angers (Maine-et-Loire)

Faut-il appliquer un antiseptique en cas d’effraction cutanée ?

On en utilise de moins en moins, car ils peuvent induire des réactions allergiques. Il suffit de bien nettoyer à l’eau savonneuse, de rincer au sérum physiologique et d’appliquer un pansement.

Quand utiliser des dermocorticoïdes locaux ?

Les corticoïdes sont utiles en cas d’eczéma mais, cette réaction étant retardée de quelques jours, on fait difficilement le lien avec une plante. Le meilleur conseil à donner face à un eczéma, c’est d’orienter vers un expert médical pour qu’il mène une enquête étiologique. A noter que les pommades à l’hydrocortisone de faible activité anti-inflammatoire ne sont pas assez puissantes pour les eczémas aigus, il faut donc une prescription de dermocorticoïdes d’activité forte.

Les antihistaminiques per os peuvent-ils être conseillés en cas de prurit ?

Cela dépend. Les antihistaminiques oraux ont un intérêt seulement en cas d’urticaire, ils n’en ont pas avec l’eczéma car le mécanisme n’est pas lié à une histaminolibération.

TESTEZ-VOUS

En cas d’ingestion de plante toxique, quelles sont les affirmations exactes ?

A – Il est conseillé de faire vomir le patient.

B – Il est important de retirer tous les débris de plante restés dans la bouche.

C – Les centres antipoison permettent de renseigner au mieux sur la conduite à tenir.

D – L’absorption de lait peut aider à diminuer les symptômes de l’intoxication.

Réponses : B, C.

PLANTE HERBACÉE

Plante qui possède une tige souple, verte et tendre (par opposition aux plantes ligneuses tels que les arbres, les arbustes ou les arbrisseaux).

FEUILLES PERSISTANTES

Feuilles qui ne tombent pas en hiver (par opposition aux feuilles caduques).

FEUILLES LANCÉOLÉES

Le limbe d’une feuille a une forme lancéolée quand il a l’aspect d’une lance étroite.

ARILLE

Enveloppe charnue plus ou moins développée autour d’une graine.

Drupe ou baie ?

Les fruits charnus peuvent être de deux types :

– baies : quand l’endocarpe (la partie interne de la paroi du fruit) n’est pas lignifié (exemples : le raisin, la tomate).

– drupes : quand l’endocarpe du fruit est lignifié (noyau). En général, les drupes ont une seule graine (exemples : l’abricot, la cerise).

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

« Lors d’une randonnée, j’ai vu des animaux qui mangeaient des baies rouges. Si les animaux en mangent, je peux aussi les consommer ? »

Réponse : Non, un fruit peut être consommé sans risque pour les animaux mais peut être toxique chez l’homme. C’est le cas des baies du buisson-ardent (Pyracantha coccinea), très appréciées par les oiseaux mais à l’origine de troubles gastro-intestinaux chez l’homme. A l’inverse, un fruit comestible pour l’homme peut s’avérer toxique pour un animal, le raisin est toxique pour le chien (le mé canisme de toxicité reste encore inconnu).

PLANTES PÉRENNES OU VIVACES

Plantes pouvant vivre plusieurs années sous de rudes conditions (par opposition aux plantes annuelles). Elles subsistent l’hiver sous forme d’organes spécialisés souterrains (racines, bulbes, rhizomes, etc.).

Quelles différences entre le marronnier d’Inde et le châtaignier ?

• Les lieux de pousse : on retrouve les marronniers dans les villes, les parcs, les allées et les cours d’écoles, tandis que les châtaigniers sont implantés dans les bois, les forêts ou les vergers.

• Les fruits : la capsule des châtaignes est brune, hérissée de nombreux et longs piquants, et contient une à trois châtaignes à la fois, plutôt petites, aplaties et triangulaires, tandis que celle des marrons est épaisse, verte, pourvue de petits pics espacés et courts, et contient généralement un seul marron, plus gros et arrondi.

Contrairement aux châtaignes, les marrons d’Inde sont non comestibles. En alimentation, on parle de marrons (crème, purée, marrons glacés, etc.) pour en fait désigner une variété de grosses châtaignes.

• Les feuilles : plusieurs folioles de forme ovale composent la feuille du marronier, lui donnant un aspect palmé, alors que celle du châtaignier est simple sans foliole et allongées.

LE MOT DE L’EXPERT

Dr Martine Avenel-Audran, dermato-allergologue au centre hospitalier universitaire d’Angers (Maine-et-Loire)

« Les phytophotodermatoses sont très fréquentes et pourtant méconnues de la population. Elles se caractérisent par des brûlures parfois sévères et les enfants restent particulièrement exposés. Le pharmacien a donc un rôle important à jouer pour sensibiliser la population à ce type de réactions et ainsi prévenir les accidents. Parmi les plantes les plus incriminées, il faut retenir la rue sauvage, qui touche principalement les passionnés d’escalade, la purée de panais, souvent donnée chez les bébés, le citron vert, qui va concerner en majorité les barmen, ou encore le figuier et la rue des jardins, très fréquents dans les parcs. »

TESTEZ-VOUS

C’est la pleine saison estivale, l’apparition brutale de stries rouges associées à des bulles amène Emma à se rendre à la pharmacie. Lorsque vous l’interrogez sur les circonstances d’apparition vous apprenez qu’elle s’est étendue dans l’herbe au soleil après s’être trempé les jambes dans une rivière.

Que conseillez-vous ?

Réponse : En cas de contact avec de l’herbe, certains agents toxiques présents dans les plantes peuvent réagir après une exposition au soleil et provoquer une photoréaction appelée dermite des prés. Il faut bien nettoyer à l’eau savonneuse les parties du corps atteintes. Des taches brunes peuvent apparaître et rester quelque temps, on peut dans ce cas conseiller à Emma d’appliquer une crème neutre pour favoriser la réparation (exemples : Dermalibour, Cicaplast, Cicaderm, etc.).

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !