« J’ai organisé la réalisation de tests antigéniques en interpro »

Anticipation, organisation, méthode, sécurisation : Stéphanie Janvier est une fervente de la qualité. Certifiée ISO 9001-QMS Pharma depuis cinq ans, elle a mis en pratique tous les éléments de la démarche Pharma Système Qualité (PHSQ) pour embarquer avec elle cinq infirmières de sa commune et deux d’une commune voisine, et jouer ensemble un rôle décisif dans la lutte contre le Covid-19. La procédure qualité qu’elle a rédigée constitue le socle d’une coordination aux rouages bien huilés pour répondre le mieux possible aux demandes de dépistage des patients. L’efficacité de cette interaction entre les quatre pharmaciennes investies dans cette nouvelle mission (Stéphanie Janvier, son associée et leurs deux adjointes) et les sept infirmières a été immédiate. En duo avec l’une d’elles, elle a testé en 2 heures, à la demande du directeur et dans une salle prêtée par la mairie, les 22 salariés du petit centre commercial proche de son officine. Depuis, cette salle est devenue le lieu habituel du dépistage de la population.

La pharmacie est au centre de l’organisation mise en place et Stéphanie Janvier est l’« intermédiaire » entre les patients et les infirmières. « J’ai rédigé un questionnaire pour vérifier l’éligibilité des patients au test antigénique, le premier contact se fait soit par téléphone, soit directement à la pharmacie, raconte-t-elle. J’ai également édité une feuille de traçabilité, un document remis au patient testé, ainsi qu’un imprimé servant à recueillir son consentement, qui est demandé par l’Ordre des infirmiers. »

Dépistage et éducation à la santé

Stéphanie Janvier constitue chaque semaine les binômes pharmacienne-infirmière en fonction des contraintes et des disponibilités de chacune et planifie les interventions. Sous sa houlette, elles ont créé un groupe WhatsApp afin de pouvoir communiquer plus facilement. « Les infirmières m’annoncent à l’avance leurs heures de prédilection pour tel jour de la semaine. Chaque midi, j’appelle celle qui est de service pour lui indiquer le nombre de personnes à dépister. Il n’y a pas d’horaire fixe pour commencer une journée de dépistage, cela peut être à 13 h 15, à 14 heures… ». La souplesse est de rigueur.

Les dépistages ont lieu six jours sur sept : l’infirmière se charge du prélèvement et la pharmacienne de l’analyse. « La salle se situe à 1 minute 30 de la pharmacie à pied et la mairie nous a laissé les clés », précise-t-elle. Le choix d’externaliser la réalisation des tests est délibéré, par souci de ne pas mélanger des clients potentiellement porteurs du virus avec les autres. Les infirmières facturent sur place leur acte de prélèvement nasopharyngé mais, de retour à l’officine, le travail n’est pas terminé. A tour de rôle, les quatre pharmaciennes s’occupent de facturer leurs actes d’analyse, de renseigner le fichier de traçabilité des clients, d’enregistrer les résultats positifs sur la plateforme SI-DEP et d’orienter, le cas échéant, le patient vers son médecin traitant, etc. « L’infrastructure et l’organisation mises en place sont au point pour vacciner contre le Covid-19 ! », annonce Stéphanie Janvier.