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TRIBUNE
Auteur(s) : ATHÉNAÏS ERCKER
Après l’obtention d’un baccalauréat dans des conditions pour le moins étranges s’ouvre aux étudiants le monde de l’enseignement supérieur : sa liberté, ses rencontres, ses découvertes, bref, le renouveau qu’ils attendaient tant. Cruel retour à la réalité, ils se heurtent à une mise en place de la réforme d’entrée dans les études de santé bien loin de répondre aux objectifs fixés, entre manque d’information aux étudiants, manque de formation des équipes pédagogiques et programmes surchargés, résultats d’un manque de moyen et d’anticipation par les universités et le gouvernement. Les étudiants plus avancés dans leur cursus, confrontés également au 100 % distanciel, se demandent quant à eux quelle valeur aura leur diplôme. Diplôme qu’ils se doivent d’obtenir malgré les limites du numérique, outil non infaillible et qui lèse tant d’entre eux : isolement, fracture numérique, connexion parfois instable, conditions de travail dépendantes du lieu de vie, sans compter les bugs informatiques.
Les étudiants en pharmacie ont seulement pu reprendre le chemin de leurs facultés pour les travaux pratiques. Le reste du temps, ils sont confrontés à l’obligation d’aller se confiner dans leur 9 m2. Outre ces conditions peu vivables s’ajoute la difficulté financière de payer leur loyer, leurs jobs étudiants ayant été arrêtés par la crise, exacerbant encore leur précarité.
Entre absence de moyens financiers, de vie sociale et de conditions académiques adéquates à leur apprentissage, les étudiants sont à bout de souffle. Ils ont le sentiment d’être enfermés dans une cellule dont ils ne peuvent s’échapper, quand d’autres concluent que leur vie ne mérite plus d’être vécue. Il a été évoqué la crainte d’une troisième vague « santé mentale » du Covid-19 : celle-ci a d’ores et déjà lieu chez les étudiants.
Les rares psychologues ne suffisent pas à endiguer l’immensité du mal-être des étudiants, les aides financières exceptionnelles ne couvrent pas les énormes difficultés auxquelles ils sont confrontés, les cours par écrans interposés ne valent pas la pédagogie en présentiel… De vrais moyens doivent être alloués, et un retour dans les facultés doit être prévu sans attendre. Si les examens en présentiel ont été possibles « dans le respect des règles sanitaires », pour citer leurs organisateurs, un accueil, même par petits groupes, de toutes les promotions doit être institué. À ce mal-être incommensurable, qui prend source bien avant cette crise sanitaire qui ne l’a qu’exacerbé, doivent être apportées des réponses immédiates pour la survie des étudiants, pharmaciens de demain.
Parce que la jeunesse veut encore y croire, finissons sur une note positive. Dans cette crise, les pharmaciens ont affirmé leur capacité incroyable d’adaptation dans toutes les nouvelles missions qu’on leur a confiées. Ils ont prouvé leur importance à chaque étape de la pandémie, des masques aux tests antigéniques, mais également à chaque maillon de la chaîne des vaccins : entre recherche, approvisionnement et - nous l’espérons - bientôt acte vaccinal. Ils ont démontré également leur aptitude à coopérer avec tous les acteurs du monde de la santé pour la résolution de la crise sanitaire, notamment en renforçant le lien ville-hôpital, et en s’aidant des étudiants toujours solidaires avec leurs aînés. Enfin, plus que jamais, les pharmaciens ont consolidé leur place de professionnels de santé de premier recours avec la priorité donnée aux soins mais aussi au fait d’informer et de rassurer les patients. Cette omniprésence a renforcé la confiance accordée par le grand public : de cette confiance et de ces réussites puisons la force pour espérer en un lendemain meilleur.
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