Maintenant que des vaccins anti-Covid sont disponibles, allez-vous vous faire vacciner ?

OUI

Domitille Druelle, titulaire à Moirans-en-Montagne (Jura) d’une pharmacie rurale employant 4 salariés (deux associés, pas d’adjoint). Groupement : Pharmactiv ; syndicat : FSPF.

Mon associé, 34 ans, s’est fait vacciner le 13 janvier, afin de montrer l’exemple et d’inciter nos clients à faire de même. J’ai 32 ans et pris rendez-vous pour moi fin janvier. Dans le Jura, tous les professionnels de santé peuvent se faire vacciner, il n’y a pas de critères d’âge et de pathologies imposés. Nous sommes tous les deux très « provaccins ». Personnellement, je ne crains pas d’en recevoir un issu des nouvelles technologies qui ont déjà été éprouvées lors de la mise au point d’un vaccin contre le virus Ebola, même si celui-ci n’a pas abouti. A partir du moment où l’on injecte un vaccin, quel qu’il soit, il y a toujours un risque. On se vaccine mais, pour l’instant, on ne s’étend pas trop sur le sujet avec les patients tant qu’on n’a pas de directives claires et précises sur la stratégie vaccinale en pharmacie.

NON

Julien Nocella, installé en milieu rural à Quissac (Gard). Il emploie 9 salariés dont 2 adjoints. Groupement : Giphar ; non syndiqué.

J’ai 38 ans, je suis sans facteur de risque de maladies, j’ai contracté le Covid-19 en mars dernier et ai conservé une immunité résiduelle cellulaire, a priori protectrice. Je ne me considère donc pas comme une cible prioritaire pour la vaccination anti-Covid et préfère, en cette période de pénurie, laisser le vaccin à d’autres qui en ont plus besoin que moi. Même si les quantités disponibles étaient suffisantes, je ne me ferais d’ailleurs pas vacciner par le Comirnaty de Pfizer/BioNTech ou le Moderna, ces deux vaccins étant à ARN messager. J’ai lu des publications scientifiques sur les risques d’effets secondaires de ces vaccins et celui de déclencher une maladie auto-immune à long terme. J’attendrai le vaccin classique de Sanofi annoncé pour l’automne ou celui d’Astra Zeneca pour me faire vacciner.

OUI

Maryline Le Secq, titulaire à Saint-Georges-des-Groseillers (Orne) d’une officine semi-rurale qui emploie 6 salariés dont 1 adjoint. Groupement : PHR ; non syndiquée.

J’ai plus de 50 ans et me suis fait vacciner le 12 janvier dernier. Je me suis rendue dans un centre de vaccination où l’on m’a demandé de remplir un questionnaire de santé analogue à celui des assurances, avec des questions plus ciblées sur le Covid-19 du type : « En cas de contamination par le virus, pensez-vous être à risque de faire une forme grave ? » Je préférais être vaccinée au plus vite pour ne pas contaminer mon entourage professionnel et familial. Je le fais aussi par rapport à ma fonction de titulaire et de chef d’entreprise. Il est toujours compliqué de s’arrêter de travailler pour cause de maladie quand on est un indépendant. Sur la région, nous avons beaucoup de difficultés à recruter du personnel qualifié. Enfin, la vaccination, c’est le seul moyen de reprendre le cours d’une vie normale et nous en avons bien besoin !