En apportant un pilulier, nous franchissons le seuil du domicile »

Préparer et livrer des piluliers de médicaments : le condiv sanitaire actuel concourt au développement de ce service. « Mais les officines hésitent à le mettre en place de peur qu’un concurrent fasse de même sans le faire payer. » Jeune titulaire à Arras, Vincent Dondeyne a pourtant franchi le pas. Sa pharmacie sous enseigne Giropharm est située en centre-ville de la préfecture du Pas-de-Calais, à deux pas de la cathédrale. Il doit se démarquer vis-à-vis de huit autres officines à proximité. « J’ai voulu prendre un temps d’avance pour le jour où il y aura une prise en charge par la Sécurité sociale. » Le titulaire s’est lancé dans la préparation de piluliers sur proposition d’un laboratoire de génériques en partenariat avec un fournisseur de matériel. La promotion du service est assurée par des dépliants et un totem en vitrine. Pour mieux le faire connaître, il montre aux patients intéressés le fonctionnement du système dans le préparatoire. « Il va falloir aller plus loin et installer au milieu de l’espace de vente un pilulier en démonstration avec à l’intérieur des comprimés factices », anticipe-t-il.

L’avenir est à l’abonnement

Un an après son lancement, le service trouve ses marques. « Pas seulement auprès des seniors, s’étonne d’ailleurs le pharmacien. Il y a aussi des quadragénaires, des personnes actives en traitement chronique. Elles n’ont pas forcément beaucoup de médicaments, mais ne veulent pas avoir à se soucier de la répartition des prises. » Pour le moment, c’est son adjoint ou lui-même qui se chargent de cette préparation réalisée au fil de l’eau. « Nous savons par avance quand une ordonnance doit être renouvelée. Nous commençons donc la production quelques jours avant le terme du pilulier précédent. » Le titulaire souhaite que cette activité se développe et se dit prêt à s’adapter à sa montée en puissance. De plus, depuis son installation, Vincent Dondeyne a mis en place un service gratuit de livraison que lui ou son équipe assurent à pied dans un rayon de 1 kilomètre. « En apportant un pilulier, nous franchissons le seuil du domicile et cela peut être l’occasion de proposer des adaptations du logement. » Une manière de rentabiliser la préparation, facturée 5 € par semaine. « Ce qui correspond plus ou moins au coût des consommables, le temps de production n’étant pas facturé. » Le titulaire en est convaincu : « Si demain nous développons de plus en plus de services payants, il faudra que cela fonctionne sur un système d’abonnements. Par exemple, un pilulier, la livraison, un bilan nutritionnel et l’aménagement du domicile proposés dans un forfait de trois ou six mois à un tarif de 20 à 30 € par mois, pour le patient, c’est plus acceptable que de payer à chaque prestation. »