Les soins anti-âge - Le Moniteur des Pharmacies n° 3342 du 07/11/2020 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3342 du 07/11/2020
 

Cahier Formation

CONSEIL

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VIEILLISSEMENT CUTANÉ

« A partir de quel âge, faut-il utiliser un soin anti-âge ? »

On ne peut pas définir un âge pour lequel la peau devient mature. Le vieillissement cutané est un processus complexe, dû à la conjonction de facteurs génétiques et chronobiologiques responsables du vieillissement intrinsèque et de facteurs extérieurs environnementaux responsables du vieillissement extrinsèque.

Vieillissement intrinsèque

• En plus de l’influence du terrain génétique héréditaire, les mécanismes biologiques du vieillissement intrinsèque sont liés à un déséquilibre entre les réactions de dégradation et les systèmes de réparation au niveau cellulaire. Plusieurs phénomènes seraient impliqués :

– des modifications structurales de l’ADN, comme la perte progressive des télomères quand l’âge de l’individu augmente ;

– une surproduction des espèces réactives de l’oxygène (ERO), comme les radicaux libres qui, normalement, participent à des réactions physiologiques indispensables à l’organisme. Le déséquilibre entre leur production et leur taux d’élimination par les systèmes antioxydants de l’organisme aboutit au stress oxydant, avec des effets biologiques délétères sur l’ADN, les protéines, les lipoprotéines ou les lipides membranaires ;

– une altération des protéines par réaction de glycation avec la fixation de sucres. Cette réaction modifie, entre autres, les propriétés structurales et fonctionnelles de protéines fibreuses telles que le collagène ou l’élastine, entraînant une perte de l’élasticité cutanée par rigidification des fibres ;

– des variations de l’activité hormonale, dont celle des hormones sexuelles (œstrogènes, testostérone, déhydroépiandrostérone, etc.). Chez la femme, la carence en œstrogènes, en particulier au moment de la ménopause, entraîne une baisse de la synthèse, du renouvellement et de la maturation du collagène, ainsi que de la synthèse d’acide hyaluronique.

Vieillissement extrinsèque

• Le photovieillissement, ou héliodermie, est le principal facteur du vieillissement extrinsèque. Il concerne en particulier les peaux surexposées aux effets du rayonnement ultra violet (UV). Les UVB sont absorbés à 90 % par l’épiderme et agissent essentiellement sur les kératinocytes et les mélanocytes. Les UVA ont une action épidermique mais également dermique, car plus de la moitié des UVA est absorbée au niveau du derme avec notamment une action sur les fibroblastes. Les UV sont responsables de deux mécanismes d’action :

– un effet indirect (par les UVA) par le biais des ERO (radicaux libres oxygénés, molécules réactives non radicalaires, etc.) à l’origine de dégâts oxydatifs sur les protéines, les membranes cellulaires ou l’ADN mitochondrial ;

– un effet direct photochimique (par les UVB) sur l’ADN des cellules épidermiques, induisant ainsi des mutations, qui, en absence de réparation, peuvent conduire à une mort cellulaire ou être à l’origine d’une carcinogenèse.

• Les conséquences d’une exposition aux UV sont principalement une peau épaissie, flasque et rugueuse avec des microfissures, un aspect jaunâtre, la formation de comédons, une tendance aux ecchymoses. Une hyperplasie des mélanocytes et l’augmentation de leur taux, ainsi qu’une irrégularité de transfert de la mélanine dans l’épiderme sont à l’origine des troubles de la pigmentation comme le lentigo actinique.

• Le tabac est un autre facteur environnemental qui aggrave le photovieillissement en augmentant la production des radicaux libres délétères, la destruction du collagène et la néosynthèse de fibres élastiques anormales. Cela se manifeste par une accentuation des rides et une élastose tabagique. De même, la pollution expose la peau à l’action de radicaux libres exogènes toxiques, amplifiant ainsi le photovieillissement et le stress oxydant.

Ridules et rides

• Ce sont les marqueurs précoces du vieillissement cutané. Selon leur localisation et leur processus de formation, leur prise en charge est différente.

• Les ridules sont la conséquence de l’accentuation du microrelief cutané présent sur tout le corps et souvent celle d’un manque d’hydratation. Superficielles, elles se creusent au-delà de 1 mm et forment les rides ; c’est le résultat de la diminution des composants structuraux du derme (collagène et élastine), du ralentissement du renouvellement cellulaire épidermique et de la réduction du tissu graisseux sous-cutané.

• On distingue deux catégories de rides :

– les rides d’expression ou rides dynamiques qui sont la conséquence des mouvements répétés des muscles du visage (rides du lion, du front, pattes d’oie, etc.). D’apparition précoce, vers 25 à 30 ans, elles s’effacent lors du relâchement des muscles chez le sujet jeune. Puis avec la perte d’élasticité de la peau, elles deviennent permanentes chez le sujet âgé.

• les rides permanentes ou rides statiques, qui sont liées à la perte d’élasticité des tissus qui entraîne leur distension (sillons nasogéniens, plis d’amertume, rides du cou) ou sont induites par l’exposition à la lumière et au soleil (rides du front, des joues, du décolleté, des mains, etc.).

Inégalité des sexes

Les signes du vieillissement cutané apparaissent plus tardivement chez l’homme. La peau est plus épaisse de 20 % que celle de la femme et, sous l’influence des hormones androgéniques, le film hydrolipidique est plus épais et plus protecteur, le derme est plus riche en fibres de collagène. Mais l’évolution du vieillissement est plus rapide, les rides plus profondes.

COSMÉTIQUE ANTI-ÂGE

« Dans une même gamme, je vois différents produits anti-âge, comment choisir ? »

• L’hypersegmentation des gammes anti-âge ne facilite pas le choix des produits et complique parfois le conseil officinal. De nombreux laboratoires proposent de plus en plus des produits qui agissent simultanément sur plusieurs signes visibles du vieillissement correspondant aux principales préoccupations du public en ce domaine : la déshydratation, les rides, la perte de fermeté et l’éclat du teint.

• En 2020, la proportion de femmes âgées de 40 à 75 ans dans la population française est estimée à près de 43 %. Cibles principales du marché des produits anti-âge, elles sont en quête de sécurité, de naturalité et de plaisir, avec une attirance certaine pour les labels bio.

PROMESSES DE L’ÉTIQUETAGE

L’objectif revendiqué d’un soin anti-âge n’est plus de combattre les années mais plutôt d’assumer et d’accompagner les manifestations du vieillissement, en maintenant une bonne hydratation de la peau et en la protégeant des rayonnements UV. La référence à l’âge tend à disparaître des emballages pour mettre en avant l’effet préventif ou correctif des actifs, mais les messages délivrés par le fabricant (allégations et preuves d’efficacité) sont réglementés.

Allégations

L’allégation est une indication, une revendication ou une présentation utilisée pour la publicité d’un produit. Elle doit être véridique, claire et loyale. Dans le cas des produits cosmétiques anti-âge, il est permis d’utiliser les allégations revendiquant une action sur les signes ou les effets du vieillissement cutané, comme l’atténuation ou la diminution des rides et des ridules. Les allégations employant le mot « rajeunir » et ses dérivés sont autorisées lorsqu’elles expriment sans ambiguïté « l’apparence » d’une plus grande jeunesse de la peau.

Preuves d’efficacité

• Toute allégation revendiquée en publicité doit s’appuyer sur des preuves appropriées par des tests scientifiques objectifs (instrumentaux ou cliniques) pour mesurer une performance, comme la prise d’empreinte du relief cutané ou l’observation, grâce à des méthodes optiques, permettant de mentionner, par exemple, « jusqu’à x % de réduction de la profondeur des rides. Résultat clinique réalisé sous contrôle médical sur un échantillon de y personnes ». Des tests de satisfaction sont aussi utilisés, à partir d’un panel de consommateurs (parfois rémunérés) interrogés sur leur perception de l’action du produit. Par exemple : « Autoévaluation : x % peau plus douce, y % teint plus uniforme… ». Les questions posées sont alors généralement formulées pour apporter une réponse positive.

• Les preuves de l’efficacité d’un cosmétique figurent dans le dossier d’information sur le produit (DIP) devant être tenu à disposition des autorités de contrôle : en France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Ce dossier comporte tous les éléments relatifs à l’identité, à la qualité et à la sécurité pour la santé humaine du produit cosmétique.

DÉCRYPTER LA LISTE INCI

• L’argumentaire du soin anti-âge repose sur les actifs responsables de l’effet cosmétique revendiqué, mais il est utile de lire la liste de l’International nomenclature of cosmetic ingredients (Inci), obligatoirement présente sur l’emballage.

• La formulation associe trois catégories d’ingrédients : les actifs (responsables de l’action revendiquée), les excipients (sans activité cosmétique et destinés à la mise en forme galénique et dont certains peuvent participer à l’effet cosmétique de l’actif) et les additifs (responsables des caractères organoleptiques de la formule).

• Les ingrédients sont listés par ordre décroissant en poids. Il est souvent intéressant de voir à quel niveau de la formule se situent les actifs pour en déduire leur proportion dans le produit fini. Les ingrédients dont le poids représente moins de 1 % du produit sont listés en fin de formule (et sans ordre particulier).

• Les molécules entrant dans les compositions parfumantes et faisant partie de la liste des 26 allergènes établie dans le Règlement cosmétique, consultable à l’annexe III du règlement (CE) n° 1223/2009 du Parlement et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques, sont obligatoirement mentionnées lorsqu’elles sont incorporées à plus de 0,001 % dans les produits sans rinçage ou à plus de 0,01 % dans les produits rincés. Elles sont à éviter en cas de terrain atopique.

OPTIMISER L’EFFICACITÉ DES ACTIFS

• Pour être efficace, l’actif d’un soin anti-âge doit pouvoir atteindre son site d’action. Afin d’améliorer la stabilité physicochimique, la pénétration transcutanée, le ciblage cellulaire ou pour contrôler la libération d’un actif, la vectorisation est l’une des méthodes utilisées. Les actifs sont encapsulés dans un vecteur (ou véhicule), dont on utilise ainsi les propriétés physico-chimiques pour augmenter leur pénétration et les amener à l’endroit où ils doivent agir, vers l’épiderme profond, voire le derme.

• Il existe de nombreux systèmes de vectorisation. Les liposomes font partie des vecteurs nanoparticulaires lipidiques dont le diamètre varie de 20 nm à 3 500 nm. Ils sont formés par une ou plusieurs bicouches phospholipidiques concentriques emprisonnant entre elles des compartiments hydrophiles. Leur petite taille favorise le passage transcutané, et leur affinité pour la membrane cellulaire permet une libération ciblée des actifs.

• Notons que certaines molécules employées comme excipients ont également un effet d’exhausteur de pénétration, comme c’est le cas avec l’éthanol (nom Inci : « Alcohol » ou « Alcohol denat. ») qu’il faudra éviter en raison de sa cytotoxicité, en particulier pour les peaux fines matures.

COMMENT CONSEILLER ?

Regarder la peau

Il est essentiel de reconnaître le type de peau de la personne à laquelle le produit est destiné afin d’adapter la galénique, mais il est aussi important de repérer certains signes visibles du vieillissement cutané afin d’orienter le conseil : peau fine ? Manque de fermeté ? Perte d’élasticité ? Manque d’éclat ? Présence de taches ?, etc.

Identifier les préoccupations

Poser des questions sur les attentes et les habitudes cosmétiques de la personne permet de cadrer et de personnaliser le conseil.

– « Quel résultat souhaiteriez-vous obtenir ? sur des rides, des taches ? au niveau du visage ? du corps ? »

En reformulant avec elle ses besoins, cela permet d’établir un climat de confiance et d’écoute.

– « Quels produits d’hygiène et de soin utilisez-vous quotidiennement ? »

Pour connaître ses habitudes cosmétiques : rinçage à l’eau ou plutôt lait et lotion ? La même crème de jour et de nuit ? Quelles sont ses marques ?

– « Quel type de texture préférez-vous ? »

Pour adapter le soin conseillé, mais éventuellement pour argumenter si la texture habituelle n’est pas adaptée.

– « Avez-vous des allergies connues ? »

Pour éviter des ingrédients inadaptés ; c’est aussi l’occasion d’amener la personne à s’intéresser à la liste Inci des formules.

Rédiger une fiche conseil

À la suite de ce questionnaire cosmétique, identifier un ou deux produits répondant à la préoccupation de la personne, idéalement de marques différentes. Proposer des conseils de prévention spécifiques (exemples : photoprotection, soin contour des yeux, etc.), ainsi qu’une routine de soins d’hygiène et éventuellement une méthode d’application du produit de soin ou d’hygiène (voir l’exemple de fiche conseil ci-dessous).

Donner des conseils diététiques

• D’une manière générale, en l’absence de pathologie, une alimentation équilibrée apporte tous les nutriments essentiels au bon fonctionnement de l’organisme, mais il peut être nécessaire d’adapter les apports alimentaires au cours de certaines périodes.

Un apport alimentaire d’antioxydants naturels peut avoir un effet bénéfique dans le déséquilibre dégradation/réparation cellulaire qui conduit au vieillissement cutané.

• Certains dysfonctionnements alimentaires (dysgueusie, manque d’appétit) ou régimes (végétalien, végétarien) sont parfois à l’origine de carence nutritionnelle, justifiant une supplémentation. La prise de compléments alimentaires peut être alors conseillée sur l’avis d’un professionnel de santé.

• Des laboratoires proposent des compléments alimentaires spécifiquement pour la peau afin de lutt er contre son vieillissement ou de favoriser son hydratation. Les formulations varient selon les marques, elles comportent principalement des antioxydants (vitamine E, sélénium, coenzyme Q10, etc.) ou des acides gras oméga 3 (huiles de poisson, de lin) ou oméga 6 (huile de bourrache, d’onagre ou d’argan).

HYDRATER ET PROTÉGER

« A 30 ans, j’ai déjà des rides au coin des yeux »

Vers 25-30 ans, les premiers signes du vieillissement cutané sont encore peu visibles. Les rides d’expression, lorsqu’elles apparaissent, sont accentuées par la déshydratation cutanée.

LE PREMIER SOIN ANTIRIDES : HYDRATER

L’hydratation cutanée repose sur deux principes, qui peuvent être utilisés seuls ou associés. Soit en restaurant l’intégrité de la barrière cutanée ou en la protégeant des agressions extérieures afin de réguler la perte insensible en eau (PIE) ; c’est le rôle des agents filmogènes plus ou moins occlusifs. Soit en augmentant la captation et le stockage des molécules d’eau au niveau de la couche cornée grâce aux agents hydratants.

Les filmogènes hydrophobes

Ils s’opposent à la déshydratation en formant un film lipidique à la surface de la couche cornée, limitant ainsi la PIE. Les plus anciens sont les hydrocarbures occlusifs (paraffine liquide, par exemple), divers corps gras (beurre de karité, cire d’abeille, etc.) ou huiles végétales (huile d’amande douce, de jojoba, d’argan, notamment). Les alcools gras (alcools cétylique, stéarylique), moins occlusifs, sont intéressants pour leur caractère émollient.

Les filmogènes hydrophiles

Ce sont des polymères macromoléculaires capables de capter et de maintenir les molécules d’eau transépidermique à la surface de la couche cornée, freinant ainsi son évaporation. Parmi les plus utilisés, citons les dérivés des éléments de la matrice extracellulaire (élastine hydrolysée et collagène natif d’origine marine, hyaluronate de sodium), le chitosane dérivé de la chitine obtenue à partir de la carapace des crustacés, ou les galactomanannes et les xyloglucanes issus de graines d’oléagineux.

Les humectants

Il s’agit de petites molécules hydrophiles et hygroscopiques, c’est-à-dire capables de capter l’humidité atmosphérique et de retenir l’eau transépidermique au sein de la couche cornée. Les plus utilisés, le glycérol, ou glycérine, le sorbitol ou des analogues des natural moisturizing factors (NMF) comme l’acide pyrrolidone carboxylique (PCA) et son sel de sodium, l’acide lactique et son sel de sodium, l’urée et les acides aminés.

Les régulateurs du flux hydrique

Ils protègent ou rétablissent les lipides du ciment intercellulaire lorsque celui-ci est altéré, limitant ainsi la perte insensible en eau. Parmi les ingrédients utilisés : les céramides d’origine végétale ou synthétique, le cholestérol, les acides gras polyinsaturés.

UN RÉFLEXE : LA PHOTOPROTECTION

• C’est le second point le plus important dans la prévention d’un vieillissement cutané prématuré. Même si de nombreux soins anti-âge intègrent dans leurs formules des filtres solaires, leur effet est limité quel que soit le niveau de protection annoncé. On peut s’interroger sur l’application quotidienne de filtres dont on connaît des effets indésirables pour certains (risque allergique, de pénétration cutanée de nanoparticules, effets délétères sur l’environnement). Le conseil orientera plutôt vers un produit de protection solaire (PPS) à appliquer et à renouveler toutes les 2 heures en cas d’exposition.

• Il existe deux types de filtres, organique ou inorganique. Pour une efficacité optimale, il est conseillé de choisir un PPS qui est composé de plusieurs filtres, dont des filtres organiques.

• Les filtres organiques absorbent sélectivement les rayons UV dans une bande précise du spectre, UVB et UVA courts ou longs. Ils ont l’avantage d’être invisibles sur la peau, mais certains peuvent être allergisants. Parmi les filtres à large spectre, photostables et bien tolérés, citons le bis-éthylhexyloxyphénol méthoxyphenyl (Tinosorb S) ou le drométrizole trisiloxane (Mexryl XL).

• Les filtres inorganiques ou écrans minéraux sont des particules minérales, inertes et opaques, qui réfléchissent et diffusent les rayons UV, visibles et infrarouges. Le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc, photostables et bien tolérés, ne pénètrent pas dans la peau, mais ils laissent en surface un film blanchâtre et occlusif. La transformation de ces particules en nanoparticules de 10 à 30 nm permet de remédier à cet effet. La pénétration cutanée des formes nanoparticulaires interroge mais semble limitée aux couches supérieures sur une peau saine.

• Le choix du PPS dépend du phototype, des conditions d’exposition, de la partie du corps à protéger et de la galénique souhaitée.

ANTIOXYDANTS ASSOCIÉS

Afin de limiter le stress oxydatif, des agents antioxydants sont intégrés dans la plupart des soins anti-âge ou photoprotecteurs. De très nombreuses substances d’origine naturelle ou synthétique ont été évaluées dans le cadre d’une utilisation cosmétique. Ils agissent soit de façon directe en piégeant les radicaux libres, soit de façon indirecte en piégeant les produits d’oxydation de la réaction de glycation, et ont aussi une action sur les enzymes de dégradation du collagène.

Les vitamines

Essentiellement la vitamine A (rétinol), active sur les radicaux libres induits par l’exposition solaire, la vitamine C, puissant antioxydant qui favoriserait également la production de collagène, et la vitamine E, en prévention de la peroxydation lipidique et des dommages induits par les radiations UV (photosénescence et photocarcinogenèse).

Les caroténoïdes

Ils limitent la peroxydation lipidique des membranes cellulaires (le ß-carotène, précurseur de la vitamine A ou le lycopène…)

Les polyphénols

Très présents chez les végétaux, ils se caractérisent par leurs propriétés antioxydantes : l’épigallocatéchine gallate (EGCG), flavonoïde extrait du thé vert qui agit sur les enzymes de dégradation du collagène, ou le resvératrol, stilbénoïde extrait de pépins de raisin qui limite aussi la destruction de l’acide hyaluronique.

Les systèmes enzymatiques

La superoxide dismutase (SOD) protège les cellules contre le phénomène naturel d’oxydation dû à la respiration. Les oligoéléments (sélénium, zinc, cuivre) interviennent comme cofacteurs dans plusieurs réactions antioxydantes. La coenzyme Q10 (ubiquinone) limite la peroxydation lipidique membranaire.

UN SOIN SPÉCIFIQUE : LE CONTOUR DES YEUX

La peau du contour de l’œil est fragile. Très fine, elle est très sollicitée (10 000 clignements de paupières par jour). Pauvre en glandes sébacées, en fibres d’élastine et de collagène, c’est la première partie du visage à se marquer, avec l’apparition de ridules de déshydratation ou de rides d’expression.

Le premier soin anti-âge pour le contour de l’œil visera principalement à réhydrater la peau. On y associe souvent des agents antioxydants, apaisants et rafraîchissants.

STIMULER ET RAFFERMIR

« C’est au niveau du cou que je vois à quel point je vieillis ! Ma peau est toute flasque… »

Vers 40-45 ans, les muscles du visage perdent peu à peu de leur tonicité, l’affaissement progressif de l’ovale du visage est accentué par le phénomène de gravité. Cela entraîne le creusement de rides statiques (sillons nasogéniens, plis d’amertume, rides des lèvres, plis du cou, etc.), ainsi que la formation de poches au niveau de la paupière inférieure.

LES ACTIFS

Objectifs

• L’augmentation de la laxité est le résultat des modifications histologiques au niveau de la matrice dermique : derme moins épais, fibres de collagène moins nombreuses et désorganisées, altération des propriétés et de la structure du tissu élastique du derme réticulaire. Les cosmétiques intervenant dans le relâchement cutané visent soit à stimuler les mécanismes de renouvellement cellulaires au niveau de la matrice extracellulaire du derme, soit à rétablir un équilibre entre la production et la dégradation des fibres.

• Des molécules à effet tenseur ou lift permett ent une amélioration, superficielle mais plus rapide, du relâchement cutané grâce à des hydrolysats de protéines d’origine végétale (blé, maïs, légumineuses) ou marine (algues, cartilage de poissons, etc.), ou grâce à des macromolécules comme le collagène ou le chitosane, qui, en présence d’eau, forment ensuite un film tenseur en séchant.

Les stimulants cellulaires

• La vitamine A, en plus de ses propriétés antioxydantes, favorise la synthèse de fibres de collagène et d’élastine. En dermocosmétologie, la vitamine A est utilisée sous sa forme rétinol, rétinyl-esters ou rétinaldéhyde, précurseurs de la molécule active, qui, lorsqu’ils sont appliqués sur la peau, se transforment en acide rétinoïque. En accélérant la prolifération et la différenciation cellulaire au niveau épidermique, les précurseurs de l’acide rétinoïque augmentent l’épaisseur de l’épiderme, permett ant une réduction de la profondeur des rides. Ils ont l’avantage d’être moins irritants que la forme acide, mais ils sont déconseillés sur les peaux sensibles. En cas d’irritation cutanée, il faut espacer les applications et ne pas les appliquer juste après la toilett e sur une peau humide, mais att endre quelques minutes.

• Les peptides biomimétiques de synthèse constituent un groupe d’actifs stimulants de plus en plus utilisés. Ces molécules interfèrent normalement dans plusieurs processus biologiques cutanés comme l’inflammation, la mélanogenèse, la prolifération cellulaire, la synthèse et la régulation de la synthèse protéique. Parmi eux, le palmitoyl- oligopeptide à effet retinoïc-like ou le tripeptide 29 (à base de glycine, de proline et d’hydroxyproline) qui augmente l’activité des fibroblastes pour la synthèse de collagène I.

Les protecteurs de la dégradation cellulaire

Ce sont aussi souvent des peptides de synthèse. Citons le trifluoroacétyl tripeptide-2, d’origine synthétique, qui possède une action inhibitrice sur les métalloprotéinases matricielles, enzymes spécifiques de la dégradation de composants de la matrice extracellulaire (collagénase, élastase) et produites en excès au cours du vieillissement. De même, la carnosine est un dipeptide antioxydant qui peut bloquer la glycosylation non enzymatique (ou glycation) des fibres, évitant ainsi leur rigidification.

DES SOINS SPÉCIFIQUES

Soin de jour

Conseiller une crème « multifonction », protégeant des radicaux libres et stimulant l’activité des fibroblastes. Des filmogènes hydrophiles assurent une bonne hydratation, ainsi qu’un effet lissant à la surface de la peau. La présence de filtres solaires n’est pas nécessaire dans le soin de jour, mais un produit de haute protection solaire est indispensable dès l’exposition au soleil.

Soin de nuit

Conseiller une crème enrichie en actifs stimulants associés à des actifs hydratants en intégrant des α-hydroxyacides, pour leur double action : accélération du turnover (au niveau épidermique) et augmentation du taux des glycosaminoglycanes avec stimulation de la synthèse du collagène et des fibres élastiques (au niveau dermique).

Contour des yeux

Il existe différents types de formules anti-âge, dans différentes galéniques pour le contour des yeux selon l’effet recherché : sérum, crème, patch ou roller, pour un effet tenseur, hydratant, décongestionnant et apaisant.

Sérum raffermissant

Conseiller un sérum « multifonction », enrichi en actifs hydratants, stimulants et antioxydants. Ils sont utilisés en cure plusieurs fois dans l’année (par exemple, à chaque changement de saison), le matin ou le soir, ou les deux, sur le visage, le cou et le décolleté, en évitant le contour des yeux. Selon les produits, appliquer le soin de jour ou le soin de nuit, quelques minutes après le sérum.

Les pigments flouteurs

Egalement appelés blur, traduit de l’anglais par « flou », ces substances ont un effet antirides optique, par un phénomène de diffraction de la lumière au niveau de la peau. En masquant son microrelief, ils produisent un effet de lissage. Les premiers pigments flouteurs (ou soft focus) sont des poudres de mica ou de nacre, complétés par la suite par des élastomères de silicone. Ils sont intégrés dans une base à poser, selon les marques, sur tout le visage ou uniquement sur une zone ciblée, avant ou après le soin de jour. Ils peuvent se réappliquer pour des raccords en cours de journée, même sur le maquillage.

L’automassage facial

La diminution du réseau vasculaire au niveau du derme, associée à l’altération de la matrice dermique, réduit l’apport des nutriments nécessaires au bon fonctionnement des cellules. Un automassage régulier, effectué chaque jour au moment de l’application d’un soin anti-âge, stimule la microcirculation faciale et favorise une bonne assimilation des actifs (voir encadré page 10).

CORRIGER ET RÉPARER

« J’ai la peau beaucoup plus sèche… Est-ce lié à ma ménopause ? »

VIE QUOTIDIENNE

• Vers 50-55 ans, les modifications hormonales associées à la ménopause vont accentuer les signes du vieillissement cutané intrinsèque et photo-induit. Le nombre des couches cellulaires de l’épiderme est réduit, le renouvellement des cellules de la couche basale est ralenti. Dans le derme, la dégradation des fibres de collagène est accrue (leur taux diminue de 30 % en cinq ans après la ménopause), les fibres élastiques se raréfient et sont désorganisées. La teneur en acide hyaluronique est réduite.

• En période périménopausique et ménopausique, on note en particulier l’amincissement de certaines zones comme les lèvres, une redistribution de la graisse sous-cutanée, l’accentuation des rides, du lentigo actinique et de l’élastose solaire. Les actifs susceptibles de corriger ces signes nécessitent une action en profondeur des molécules et orientent très souvent vers une cosmétique inspirée de la médecine esthétique.

LIMITER LA PERTE DE VOLUME

• En médecine esthétique les produits de comblement de rides par injection sont classés selon leur capacité de résorption : produits résorbables en 3 à 12-18 mois (acide hyaluronique, alginate, collagène), produits lentement résorbables en 6 à 24 mois (acide hyaluronique + hypromellose, phosphate tricalcique + acide hyaluronique, etc.) et les produits non résorbables de moins en moins utilisés (polyacrylamides).

• Certains cosmétiques présentant une action de comblement des rides utilisent principalement l’acide hyaluronique et le collagène dans des formes revendiquant une meilleure pénétration cutanée. Même s’il est admis que ces produits n’ont pas le même niveau d’action que les injections (par définition, les cosmétiques sont destinés à être appliqués exclusivement par la voie topique), le terme « filler » (remplissage), utilisé par plusieurs marques, fait référence au comblement pratiqué en médecine esthétique.

L’acide hyaluronique

En raison de son haut poids moléculaire (plus de 1 MDa), cett e molécule est limitée à la surface de la peau pour un effet filmogène, hydratant et tenseur. Cett e forme peut être encapsulée dans des microsphères multicouches pour une libération progressive et ciblée au sein de l’épiderme. Elle peut être fragmentée sous forme d’acide hyaluronique de très petit poids moléculaire (moins de 50 kDa), afin de pénétrer plus profondément au sein de l’épiderme pour un effet repulpant.

Le collagène

Le collagène sous sa forme native exerce essentiellement une action d’hydratation à la surface de la peau. Dans l’industrie cosmétique, on utilise principalement un collagène d’origine marine, à partir de la peau de poissons (saumon, thon, etc.), ainsi que les hydrolysats de collagène composés d’un mélange d’acides aminés, de peptides selon le degré d’hydrolyse, permett ant ainsi une meilleure pénétration du produit au niveau de l’épiderme.

LIMITER LES RIDES DE CONTRACTION

• En médecine esthétique, l’injection de toxine botulique (Botox) empêche partiellement la contraction de muscles peauciers responsables du creusement de certaines rides (rides du lion, rides du front, plis d’amertume, etc.) en bloquant l’influx nerveux entre le nerf et le muscle. Les laboratoires de dermocosmétique présentent des produits revendiquant un effet « Botox-like » avec des actifs mimant l’action de la toxine botulique, même si celui-ci est souvent annoncé par le terme de « décontracturant » ou « relaxant ».

• Le gluconate de manganèse inhiberait la contractilité des fibres de collagène en bloquant l’entrée du calcium intracellulaire.

• Les peptides « Botox-like » limiteraient les microcontractions en se fixant sur les récepteurs de l’acétylcholine de la cellule musculaire, empêchant la dépolarisation et donc la contraction musculaire. Cett e propriété, trouvée dans le venin de serpent, de scorpion ou d’araignée, a permis le développement de peptides à courtes chaînes d’origine végétale ou synthétique (exemples : Argireline et acétyl hexapeptide 8).

RÉDUIRE LE LENTIGO ACTINIQUE

• Le lentigo solaire ou actinique apparaît vers 50 ans sur les zones photo-exposées (visage, décolleté, bras, dos des mains, etc.), particulièrement sur les peaux claires, sous forme de macules, beiges puis marrons plus ou moins foncées de 1 mm à quelques centimètres. Ces taches sont généralement bénignes, mais toute transformation (point noir, contour irrégulier, relief, etc.) justifie une consultation dermatologique.

• En médecine esthétique, le traitement du lentigo actinique utilise les différentes techniques du laser, la lumière pulsée ou le peeling médicamenteux à base d’acide rétinoïque, d’hydroquinone. En dermocosmétique, s’il n’est pas possible de faire disparaître les taches, on peut en revanche les att énuer et au moins prévenir leur apparition, en agissant soit en surface par exfoliation ou peeling léger, soit en profondeur avec les dépigmentants.

Les actifs exfoliants

Ils réduisent les hyperpigmentations en exerçant un peeling chimique léger. Le renouvellement cellulaire est stimulé, le grain de peau est affiné. Ce sont généralement des α-hydroxyacides (acide glycolique, acide lactique, etc.) ou des ß-hydroxyacides (acide salicylique). Selon leur taux dans le produit fini, ils sont hydratants à moins de 5 % et kératolytiques au-delà.

Les actifs dépigmentants

• Ils agissent sur les mélanocytes soit en les détruisant, soit en bloquant le transfert des mélanosomes (organites des mélanocytes dans lesquels s’effectue la mélanogenèse), soit en inhibant la synthèse de la mélanine. Il est généralement admis que les actifs dépigmentants associent plusieurs de ces mécanismes.

• L’acide azélaïque aurait une action par inhibition sur le mécanisme de la mélanogenèse.

• L’acide ascorbique agirait grâce à ses propriétés réductrices en interrompant les oxydations en chaîne de la mélanogenèse et en transformant la forme oxydée de la mélanine pigmentée en sa forme réduite peu pigmentée. Il augmente aussi la desquamation.

• L’arbutine est un hétéroside phénolique qui donne par hydrolyse de l’hydroquinone. On le trouve dans la busserole ou dans l’arbousier. Il bloque la synthèse de la mélanine par inhi bition de la thyrosinase.

ROUTINE DE SOINS VERS LA CINQUANTAINE

• Utiliser un soin de jour pour hydrater (toujours quel que soit l’âge) et aussi combler. Privilégier un soin enrichi en acide hyaluronique et/ou en collagène permett ant de réunir ces deux actions.

• Profiter de la nuit, moment où la peau se régénère pour lui apporter des actifs stimulant le renouvellement cellulaire avec un soin de nuit.

• Faire une cure anti-âge boostante. En complément du soin habituel, appliquer un sérum concentré en actifs, en ciblant une problématique cutanée particulière (perte d’éclat, de tonicité, etc.). A faire 3 à 4 fois dans l’année, par cure de 2 semaines.

• A chaque exposition solaire, appliquer une photoprotection juste avant de sortir.

L’ESSENTIEL À RETENIR

Le vieillissement cutané dépend de facteurs intrinsèques (principalement génétiques) et extrinsèques (exemple : photo-exposition, tabac, pollution). L’objectif de la cosmétique anti-âge n’est pas d’empêcher le vieillissement cutané, mais de prévenir l’apparition de signes d’un vieillissement prématuré.

Vers 25-30 ans

• Les premiers signes du vieillissement cutané sont accentués par la déshydratation cutanée.

• Hydratation (via des filmogènes hydrophobes limitant la perte insensible en eau et des substances hydrophiles captant l’eau dans l’épiderme) et photoprotection (filtres organiques ou écrans minéraux) sont essentiels (et ce quel que soit l’âge).

Vers 40-45 ans

• Des cosmétiques antirelâchement cutané (à base notamment de vitamine A, de peptides de synthèse) vont stimuler les mécanismes de renouvellement cellulaires au niveau de la matrice extracellulaire et limiter la dégradation des fibres.

• L’automassage lors de l’application des soins stimule la microcirculation faciale et favorise une bonne assimilation des actifs.

Vers 50-55 ans

• La ménopause accentue les effets des vieillissements intrinsèque et photoinduit.

• Des cosmétiques (s’inspirant de la médecine esthétique) vont présenter une action de comblement des rides. Ils utilisent principalement l’acide hyaluronique et le collagène.

• Les tâches de vieillissement (lentigo actinique) peuvent être atténuées en surface par exfoliation ou peeling léger et en profondeur avec des actifs dépigmentant (exemples : acide azélaïque, acide ascorbique, arbutine).

COUPES DE PEAU

Au cours du vieillissement, des modifications des constituants dermiques de la peau interviennent. La baisse du nombre des fibroblastes, cellules responsables de la sécrétion de la matrice extracellulaire (MEC) dans la plupart des tissus, entraîne une diminution de la synthèse :

– des fibres de collagène, protéines les plus abondantes dans le corps humain et dont la fonction est de résister à la traction ;

– des fibres d’élastine, protéines structurales qui confèrent à la peau des propriétés d’étirement et de rappel élastique ;

– des glycosaminoglycanes, dont l’acide hyaluronique, et des protéoglycanes de la substance fondamentale de la MEC.

TÉLOMÈRE

Séquence répétitive d’ADN ne contenant pas de gène, situées à l’extrémité d’un chromosome. Elle contrôle la prolifération des cellules et la stabilité du génome. L’ADN télomérique raccourcit à chaque division cellulaire.

MÉLANOCYTE

Cellule dentridique de l’épiderme produisant la mélanine responsable de la pigmentation de la peau, des cheveux et des poils.

POINT DE VUE

« Les antioxydants apportés en excès peuvent être délétères »

DR Marie-Paule Vasson, pharmacienne, professeure émérite et coordinatrice de l’ouvrage Compléments alimentaires : les clés pour les conseiller à l’officine (Editions Le Moniteur des pharmacies)

Quel est votre avis sur les compléments alimentaires à visée anti-âge ?

Leur intérêt reste discutable car peu d’études cliniques montrent leur efficacité. En fait, les compléments alimentaires peuvent être conseillés en cas de déficience d’apport avérée sous forme de cure limitée dans le temps.

Y a-t-il des compléments alimentaires qui présentent un intérêt dans la prévention du vieillissement ?

Une complémentation en oméga 3 peut s’avérer intéressante, car plusieurs enquêtes épidémiologiques ont montré la fréquence d’un déficit d’apport dans la population. Les oméga 3 sont notamment retrouvés dans les huiles végétales (colza, noix, etc.) et les poissons gras (saumon, thon, etc.).

Un apport complémentaire en vitamine D et en calcium peut aider à prévenir l’ostéoporose fréquemment associée au vieillissement. Là encore, on sait qu’une partie de la population est déficiente en vitamine D.

Attention avec les compléments alimentaires antioxydants car, apportés en excès, ils peuvent s’avérer délétères. On retrouve des antioxydants naturels dans notre alimentation, notamment dans les fruits et les légumes.

Et l’acide hyaluronique ?

Il est surtout utilisé en injection locale pour des applications médicales (arthrose du genou, chirurgie ophtalmique) ou esthétiques. Par voie orale, son efficacité reste à démontrer.

PERTE INSENSIBLE EN EAU (PIE)

Flux d’eau transépidermique permanent par phénomène de diffusion passive à travers la couche cornée.

COUCHE CORNÉE

La stratum corneum est la couche la plus externe de l’épiderme. Elle est essentiellement composée de cellules aplaties et sans noyau appelées cornéocytes.

ÉMOLLIENT

Qui relâche et adoucit la peau.

NATURAL MOISTURIZING FACTORS (NMF)

Ces facteurs naturels d’hydratation forment un complexe intracornéocytaire participant à l’hydratation naturelle de la peau au niveau de la couche cornée. Ce sont des substances hydrophiles et hygroscopiques

CIMENT INTERCELLULAIRE

Ciment lipidique composé d’acides gras polyinsaturés, de céramides et de cholestérol, participant à la cohésion des cornéocytes de la couche cornée.

POSER UN SOIN CONTOUR DES YEUX

Après un démaquillage soigneux, avec un doigt propre

Où ? Suivre le bord inférieur de l’os de l’orbite et le bord supérieur (sous le sourcil).

Quelle quantité ?

Un grain de riz pour les deux yeux.

Comment ? Commencer à chaque fois par le coin interne de l’œil, déposer le soin par douces « pression-relâcher », en suivant chaque demi-cercle vers le haut de la pommette.

APPLICATION DU SOIN ANTI-ÂGE ET AUTOMASSAGE

1 – Appliquer le soin : poser trois points de crème (menton, nez, front), étaler avec la pulpe des doigts en partant de la médiane du visage vers l’extérieur en remontant vers les pommettes ou vers les tempes. Ne pas oublier le cou.

2 – Activer la microcirculation : pincer la peau dans son épaisseur et effectuer des rotations vers l’extérieur. A répéter 3 fois sur la ligne des maxillaires, des joues, des pommettes, du front, puis du cou et du décolleté.

3 – Lisser l’ovale du visage : à l’aide de l’index et du majeur repliés, effectuer des mouvements ascendants en remontant du menton vers les oreilles.

4 – Défroisser le cou : effectuer le même mouvement qu’à l’étape 3, en descendant du menton vers le bas. Puis, avec le dessus de la main à plat, effectuer de petits battements sous le menton.

PEELING

Le peeling vise à débarrasser la peau du visage de sa couche de cellules mortes en surface dans le but de la régénérer.

INTERVIEW

Dr Serge Dahan, dermatologue et président du groupe dermatologie esthétique et correctrice de la Société françaisede dermatologie (SFD).

Quelles sont les interventions de médecine esthétique anti-âge que vous pratiquez le plus souvent au cabinet ?

En complément de la cosmétologie, en fonction des âges, nous allons intervenir sur des problématiques différentes. Les traitements de dermatologie esthétiques apportent un bien-être chez le patient et peuvent être proposés dès la trentaine pour traiter mais surtout prévenir le vieillissement. L’idée est de proposer un traitement naturel et discret et d’accompagner le patient au cours des années. En dessous de 30 ans, il s’agit essentiellement de peelings pour l’éclat du teint, resserrer les pores et améliorer les acnés. Des LED* peuvent aussi être envisagées en complément ou seules dans ces indications. Ces traitements doivent être proposés pour 3 à 5 séances tous les 7 jours à 1 mois selon les patients. La toxine botulique pour les rides d’expression du front peut être démarrée tôt pour traiter et prévenir à raison d’1 séance tous les 4 à 6 mois. Entre 30 et 40 ans, en complément des techniques déjà citées on peut proposer des injections de produits dits de comblement comme les acides hyaluroniques pour redessiner les volumes du visage et hydrater. Entre 40 et 50 ans, les injections d’acides hyaluroniques et de toxines sont le pivot des traitements. Des lasers de photorajeunissement ou peelings sont aussi souvent effectués pour unifier le teint. Il est également possible d’utiliser du laser fractionné pour traiter les rides et ridules superficielles, des radiofréquences et des ultrasons pour améliorer la tonicité, redessiner l’ovale, traiter le cou et le décolleté. Les résultats sont à observer 3 à 6 mois après le traitement pour la tonicité cutanée.

En quoi consiste la technique du laser fractionné ?

A faire des trous très fins sur la peau à l’aide d’un laser ou par radiofréquence. Cela crée des puits avec un collagène plus dense et, comme il y a des espaces épidermiques, la réépidermisation ; les suites postopératoires sont donc moindres. Cette technique existe depuis plus d’une dizaine d’années à présent.

C’est l’équivalent d’un peeling au laser, avec pour objectif de traiter les rides et ridules superficielles (péribuccales, notamment) et d’améliorer la tonicité de la peau.

Quels conseils le pharmacien peut-il apporter à la suite d’une intervention de médecine esthétique ?

Le pharmacien peut recommander une crème hydratante, et surtout rappeler de ne pas s’exposer au soleil. Une crème solaire est aussi à conseiller dans tous les cas pour prévenir les suites postopératoires et le photovieillissement. En cas de croûtes après un traitement abrasif, une crème cicatrisante peut être appliquée. Au moindre doute, ne pas hésiter à les adresser à leur dermatologue si besoin. Certaines techniques sont proposées en salon d’esthétique, mais elles seront plus perfectionnées et plus efficaces dans les mains d’un dermatologue ayant une expérience en dermatologie esthétique et pouvant gérer les suites des interventions.

* La photomodulation par light emitting diode (LED) est une lumière froide utilisée en médecine esthétique pour de nombreuses indications. Sur le visage, elle permet notamment d’obtenir une hydratation, d’apporter de l’éclat au teint, de resserrer les pores et de lutter contre le relâchement cutané.

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