Ces relations qui changent avec la banque - Le Moniteur des Pharmacies n° 3320 du 02/05/2020 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3320 du 02/05/2020
 
FINANCEMENT

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TRANSACTIONS

Auteur(s) : François Pouzaud

Les banques se sont adaptées à l’évolution des transactions qui mutent de la vente de fonds à celle de titres de SEL. Nécessairement, les plans de financement sont plus sophistiqués, les relations entre pharmaciens et banquiers aussi.

Dans un projet d’installation, le banquier va analyser le « risque dirigeant », le « risque professionnel » et, enfin, le « risque financier » pour les demandes de financement. Il attend d’abord que le « business model » (l’analyse du marché, de l’environnement et des compétences, la réflexion autour de la stratégie d’offres, etc.) soit clair et cohérent. A cette occasion, il juge la personnalité et l’expérience professionnelle passée du futur titulaire. Il jauge l’honnêteté, le sérieux, le courage et l’intelligence opérationnelle. Un projet accompagné et cautionné par un associé investisseur s’avérera, en principe, positif, mais cela ne dispense jamais de rassurer le banquier.

Dans un second temps, la banque analysera le « business plan » avec le montage envisagé et le prévisionnel établi par un expert-comptable indépendamment de celui qui sera soumis au comité de crédit par l’interlocuteur de la banque. En présence d’un crédit à une société de participation financière de professions libérales (SPF-PL) et de remontées de dividendes d’une société d’exercice libéral (SEL) à sa société-mère, un plan de trésorerie mensuel sera sollicité pour visualiser les flux futurs. « Les annuités d’emprunt de la SPF-PL sont mensuelles alors que les dividendes remontés de la SEL à la SPF-PL sont fixés annuellement en assemblée, il faut alors anticiper les décalages potentiels », prévient Olivier Delétoille, expert-comptable du cabinet AdequA.

En règle générale, les apports des associés représentent au moins 20 % des financements, « mais ce n’est pas une obligation dans la mesure où le " business model" est bon et que les “cash flow”prévisionnels couvrent largement les engagements financiers, nuance-t-il. Ce sera le cas des acquisitions avec un rapport prix de la pharmacie/rentabilité potentielle favorable ou encore des pharmacies exonérées d’impôt sur les bénéfices, comme celles implantées en zone de revitalisation rurale. »

Le choix du partenaire bancaire

Même si l’acquéreur est accompagné par une enseigne et son booster d’apport, c’est la relation de confiance entre la banque et l’entrepreneur qui prime. Le banquier inscrit son engagement dans une optique d’accompagnement patrimonial à long terme, seul moyen pour lui de gagner légitimement de l’argent dans un condiv où il ne marge pas sur les taux d’intérêt des crédits accordés. Les autres critères de choix importants porteront sur les demandes de garanties, les possibilités de modulation du crédit à l’initiative du pharmacien (allongement ou remboursement plus rapide), les indemnités pour remboursement anticipé, l’adaptabilité en matière d’assurance, le taux d’intérêt, la proximité de l’agence et les frais de fonctionnement des comptes. « Si les interlocuteurs locaux ne sont pas aguerris aux nouvelles solutions d’ingénierie financière et aux schémas juridiques complexes, il faut miser sur d’autres partenaires », n’hésite pas à conseiller Olivier Delétoille.

Au lancement des SPF-PL en 2013, les banques prédisaient des freins aux financements de rachat des SEL par des SPF-PL, en raison de l’impossibilité de se garantir pour un prêt octroyé à une SPF-PL sur un fonds inscrit au bilan d’une autre société. En pratique, « cela n’est pas un problème lorsque les projets présentés sont bien structurés et que l’endettement peut être partiellement logé dans la SEL (en cas de sortie totale ou partielle d’un associé par voie de rachat de ses titres par la SEL elle-même, par exemple) et lorsque la garantie sur le fonds peut être sollicitée. »

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