Effet de masque

Un président de la République qui signe un décret de réquisition des stocks et de la production de masques en France, un ministre de l’Economie et des Finances qui a décidé d’encadrer les prix des solutions hydroalcooliques… L’épidémie de coronavirus éprouve les organisations. La vôtre en particulier. Car des gels hydroalcooliques et des masques, il n’y en a plus. Ou si peu. Une situation idéale pour se prendre en pleine face les invectives de patients si habitués à la disponibilité de leur pharmacien qu’ils ne peuvent entendre l’indisponibilité des produits en pareille période. Des masques issus du stock de l’Etat vous ont été livrés. Avec des péremptions plus que courtes d’ailleurs et surtout des règles de délivrance aussi confuses que mouvantes. On s’arrêtera sur le fait que, parmi les professionnels de santé exposés, les pharmaciens sont purement et simplement les oubliés de la distribution. A tel point que ce sont les syndicats de titulaires qui ont pris la responsabilité de vous inciter à garder quelques masques pour l’équipe. Mais surtout, les masques dont on nous a dit qu’ils étaient les seuls réellement efficaces, les FFP2, manquent. A qui la faute ? A l’épisode épidémique de grippe H1N1 qui a sévi de 2009 à 2010. En 2011, une concertation a été organisée pour déterminer les stocks d’Etat dont la France avait besoin pour pouvoir se prémunir de la survenue de nouveaux épisodes viraux. Il a été déterminé que la France n’avait pas à faire de stocks des fameux FFP2, contrairement à un avis du Haut Conseil de la santé publique du 1^er juillet 2011. Lequel recommandait « que le stock Etat de masques respiratoires soit constitué de masques anti-projections et d’appareils de protection respiratoire ». Dis tonton, pourquoi tu tousses ?