Dans le cancer de l’ovaire - Le Moniteur des Pharmacies n° 3307 du 08/02/2020 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3307 du 08/02/2020
 
RUBRACA

Expertise

Nouvelle molécule

Après Lynparza (olaparib) en 2018, puis Zejula (niraparib) en 2019, Rubraca (rucaparib) est le troisième inhibiteur de PARP mis à disposition en ville. Il est pour l’instant remboursé dans une seule de ses indications.

INDICATIONS

Traitement d’entretien à partir de la 2e ligne, en monothérapie, des patientes adultes atteintes d’un cancer épithélial de l’ovaire, de la trompe de Fallope ou péritonéal primitif de haut grade, récidivant et sensible au platine, qui sont en réponse complète ou partielle à une chimiothérapie à base de platine.

Rubraca est également indiqué, mais non remboursé, en troisième ligne ou plus de traitement de ces cancers, chez des patientes avec mutation du gène BRCA germinale ou somatique.

MODE D’ACTION

Le rucaparib est un inhibiteur des enzymes poly(ADP-ribose) polymérase (PARP), dont PARP-1, PARP-2 et PARP-3. Ces enzymes jouent un rôle dans la réparation de l’ADN. Leur inhibition conduit à l’augmentation des lésions de l’ADN, l’apoptose et la mort cellulaire.

POSOLOGIE

600 mg de rucaparib 2 fois par jour, soit 1 200 mg au total, jusqu’à progression de la maladie ou toxicité inacceptable. Le traitement d’entretien par Rubraca commence au plus tard 8 semaines après la dernière dose du schéma à base de platine.

La dose peut être réduite à 500 mg, 400 mg voire 300 mg 2 fois par jour selon la tolérance au traitement.

Les comprimés peuvent être pris avec ou sans nourriture, en espaçant les doses d’environ 12 heures.

CONTRE-INDICATIONS

Hypersensibilité au rucaparib ou à l’un des excipients.

Allaitement.

GROSSESSE ET ALLAITEMENT

Le rucaparib ne doit pas être utilisé pendant la grossesse.

Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement et pendant 6 mois après la dernière dose de rucaparib.

L’allaitement est contre-indiqué pendant le traitement et pendant les 2 semaines qui suivent la dernière dose de Rubraca.

EFFETS INDÉSIRABLES

Des nausées et vomissements sont très fréquemment rapportés. Des antiémétiques tels que les antagonistes 5-HT3, la dexaméthasone ou l’aprépitant peuvent être utilisés comme traitement. Ils peuvent aussi être envisagés à titre prophylactique avant de commencer la prise de Rubraca.

Fatigue, anémie, douleurs abdominales, dysgueusie, élévation des ALAT/ASAT, diminution de l’appétit, diarrhée, anémie, thrombocytopénie et élévation du taux de créatinine surviennent aussi très souvent.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Prudence en cas d’utilisation concomitante d’inhibiteurs ou d’inducteurs puissants du CYP3A4 (clarithromycine, ritonavir, phénytoïne, rifampicine, millepertuis, etc.) ou d’inhibiteurs puissants de la P-gp.

Prudence également avec les substrats du CYP2C9 (warfarine, ou autres), du CYP3A (fentanyl, ciclosporine, pimozide, etc.) à marge thérapeutique étroite, ainsi qu’avec les substrats de la BCRP (rosuvastatine, entre autres), de l’UGT1A1 (irinotécan, notamment) ou avec la metformine.

SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

Analyse de la formule sanguine complète avant le début du traitement puis chaque mois pendant.

Test de grossesse recommandé avant l’instauration du traitement chez les patientes en âge de procréer.

DITES-LE AU PATIENT

- En cas de vomissements ou d’oubli d’une dose, attendre et prendre la dose suivante au moment prévu.
- Eviter l’exposition au soleil pendant le traitement (photosensibilisation). A l’extérieur, porter un chapeau et des vêtements protecteurs et utiliser un soin solaire SPF 50 ou plus pour les lèvres, le visage et les parties découvertes du corps.
- Prudence lors de la conduite de véhicules ou l’utilisation de machines (risque de vertiges, fatigue ou nausées).

CANCER DE L’OVAIRE

Les ovaires sont les organes ayant pour fonctions principales le développement des caractères sexuels ainsi que la production des ovules et des hormones (œstrogènes et progestérone principalement). Atteignant environ 5 000 personnes par an, le cancer de l’ovaire est le 7e type de cancer chez la femme et la 4e cause de décès par cancer. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 65 ans.

Comment se développe le cancer de l’ovaire ?
90 % des cancers de l’ovaire sont des adénocarcinomes : ils se développent à partir des cellules épithéliales situées dans l’enveloppe externe de l’ovaire. Dans 10 % des cas, le cancer de l’ovaire se développe à partir des follicules ovariens (tumeurs germinales malignes) ou du tissu de soutien des ovaires (tumeurs du stroma et des cordons sexuels). En dehors d’un possible signe abdominal (gêne, pesanteur ou constipation) persistant plus de 1 mois, le cancer de l’ovaire ne présente généralement que peu de manifestations, c’est pourquoi il est souvent diagnostiqué tardivement. Des signes gynécologiques (pertes ou saignements vaginaux, dyspareunie) ou de la fatigue peuvent survenir avec l’évolution du cancer.

Quels sont les facteurs de risque de cancer de l’ovaire ?
Le cancer de l’ovaire serait favorisé par le tabagisme, les traitements hormonaux substitutifs, l’exposition professionnelle à l’amiante, l’absence de grossesse ainsi que par des facteurs environnementaux et génétiques. 5 à 10 % des cancers de l’ovaire sont considérés comme génétiques. Parmi eux, figurent notamment les cancers associés à une mutation BRCA1 ou BRCA2. Ces mutations sont situées sur des gènes appelés « care takers », c’est-à-dire qu’ils codent pour des protéines qui ont pour rôle de stabiliser le génome grâce à une réparation de l’ADN.

FICHE TECHNIQUE

Rucaparib, boîte de 60 comprimés, 2 608,15 €, remb. SS à 100 %
- Rubraca 200 mg en comprimé pelliculé bleu et rond, AMM : 34009 301 689 1 2.
- Rubraca 250 mg en comprimé pelliculé blanc en forme de losange, AMM : 34009 301 689 2 9.
- Rubraca 300 mg en comprimé pelliculé jaune et ovale, AMM : 34009 301 689 3 6.
Clovis Oncology : 01 49 18 38 64
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.

L’AVIS DE LA HAS


• Service médical rendu important en 2e ligne

• Amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV)

• Population cible estimée entre 1 335 et 1 525 patientes par an

DÉLIVRANCE


• Liste I

• Prescription hospitalière, réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie

• Surveillance particulière pendant le traitement

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