Le vote de la semaine

Je suis installée au fin fond de la campagne du Périgord, les mouvements sociaux qui ont lieu dans toute la France n’ont aucun impact sur mon activité. Je n’ai pas non plus de souci de livraison avec mon grossiste-répartiteur. Toutefois, je note, en cette période difficile, que mes clients sont assez moroses. J’ai relevé que, lors des fêtes de Noël, ma pharmacie a été moins fréquentée que d’habitude par des touristes, une partie d’entre eux ayant renoncé, probablement à cause des grèves de transport, à venir visiter la grotte de Lascaux. A l’inverse, pour les mêmes raisons, moins de familles sont parties pour les fêtes. Si bien que ces deux mouvements en sens contraire se sont compensés, sans aucun effet négatif sur la fréquentation.

Je n’ai pas eu de répercussion et vu aucune différence d’activité liée à ces mouvements sociaux. A la campagne (mon officine est située à 25 kilomètres d’Amiens), les pharmacies de proximité sont épargnées à l’inverse de celle d’un confrère ami installé à Paris, près du Bon marché, dans le 7ᵉ arrondissement, qui m’a dit ressentir pleinement les impacts de la grève et des manifestations dans la capitale sur son chiffre d’affaires. Avec le début de l’épidémie de grippe et les épisodes de gastro-entérite, mon activité sur décembre et en janvier est en progression. Prenez-le sur le ton de la plaisanterie, mais je fais un rapprochement entre la hausse de mon activité et celle des mouvements sociaux.

Je ne suis pas la plus mal lotie par rapport à d’autres de mes confrères parisiens situés sur le trajet des manifestations, aux Champs-Elysées, à Nation ou place de la République. Ces jours-là, ils ont dû fermer leur pharmacie. Les officines près des hauts lieux touristiques de la capitale sont touchées de plein fouet par la baisse de fréquentation, comme celle d’un des deux coprésidents de la chambre syndicale des pharmaciens de Paris, installé à Montmartre.
Pour ma part, en tant que pharmacie de quartier, la fréquentation de la clientèle habituelle est stable. En revanche, les touristes et les clients des banlieues ne viennent plus. Le soir, les gens partent très tôt du travail pour attraper un métro vers 16 h, quand il est encore en circulation et accessible. Ce qui explique la baisse de 5 % de mon chiffre d’affaires en décembre.