L’homme - Le Moniteur des Pharmacies n° 3300 du 14/12/2019 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3300 du 14/12/2019
 

Cahiers Formation du Moniteur

Conseil

Auteur(s) : CAHIER  COORDONNÉ  PAR  ANNE-GAËLLE HARLAUT  ET  ANNE-HÉLÈNE COLLIN,  PHARMACIENNES. 

LA PEAU 

« DONC LES PRODUITS DE MA FEMME ? »

Jean, 50 ans, regrette ses vacances.–Finie, la belle mine d’été, j’ai le teint gris, les traits tirés… Vous auriez quelque chose pour un effet coup de fouet ?- Vous pourriez utiliser matin et soir un soin antifatigue et revitalisant.- Donc les produits de ma femme !- Ils ne sont pas toujours adaptés à l’homme. Il existe des produits dont la texture et le conditionnement sont plus spécifiques à vos besoins et habitudes de soin.

SPÉCIFICITÉS DE LA PEAU MASCULINE

Plus résistante.La peau des hommes est en moyenne plus épaisse de 20 % en raison d’une plus grande cohésion des cornéocytes et, sous l’influence de la testostérone, d’un derme plus épais, plus riche en collagène. Elle est ainsi plus ferme, plus élastique.
Souvent plus grasse. Les glandes sébacées, stimulées par la dihydrotestostérone, sont plus nombreuses, plus volumineuses et sécrètent davantage de sébum : le film hydrolipidique est plus gras, plus protecteur mais aussi plus riche en squalène, substance comédogène irritante et inflammatoire.
Parfois sensible. La vascularisation, plus dense, peut être à l’origine de rougeurs, accentuées par les agressions du rasage.


FORMULATION ADAPTÉE


BESOINS ET ATTENTES

Selon les prévisions du cabinet d’études Euromonitor International, le chiffre d’affaires mondial 2015 des soins pour hommes devrait, tous réseaux confondus, tripler en 2020 pour atteindre 51,4 milliards d’euros. Les produits d’hygiène et les soins du visage et du cuir chevelu sont essentiellement concernés avec une progression notable des produits pour la barbe et des soins esthétiques (antirides, raffermissant, maquillage, etc.).
Les hommes recherchent une routine quotidienne simple. Ils plébiscitent les soins multifonctionnels (corps/cheveux, hydratant/anti-âge, etc.), réservés aux peaux sans problème. Dans le cas contraire, choisir des produits ciblés.


ACTIFS ET GALÉNIQUE

Les actifs sont, pour la plupart, identiques à ceux des produits pour femmes, l’effet recherché ciblant avant tout les types de peau (peau déshydratée, grasse, réactive, etc.). Et ces caractéristiques de peau sont observées pour les 2 sexes. Les produits « mixtes » sont présents dans la plupart des gammes classiques sans argument marketing identifié.
Les principales différences résident dans les excipients, la galénique et le conditionnement : textures fraîches et fluides pénétrant plus rapidement, fragrances légères, tubes ou flacons pompes, packaging neutre.


SOINS DU VISAGE


NETTOYER

Quelle que soit la nature de la peau, éviter les savons type « de Marseille » qui altère le film hydrolipidique. Privilégier un produit sans savon en gel ou un syndet en pain aux bases lavantes douces : tensioactifs amphotères (cocamidopropyl bétaïne) ou non ioniques, dérivés de sucre (coco-glucoside, lauryl glucoside), notamment. Éviter le lauryl sulfate de sodium ou de potassium, tensioactifs anioniques décapants.
En cas de peau à tendance acnéique, opter pour une formule contenant un agent assainissant et antibactérien (sulfate de cuivre, gluconate de zinc, etc.). Le triclocarban, potentiellement perturbateur endocrinien, est en cours de réévaluation par la Commission européenne.
Si la peau est irritée, réactive, préférer une eau micellaire qui évite le rinçage à l’eau calcaire. Ecarter les produits contenant du bromure de cétrimonium ou de myrtrimonium, tensioactifs cationiques irritants.


GOMMER

Le gommage, à base de microparticules exfoliantes (silice, noyaux d’abricot, etc.) est particulièrement adapté à la peau masculine dont le film hydrolipidique épais ne favorise pas la desquamation : plus souple et exfoliée, la peau absorbe mieux les soins, le risque de poils incarnés diminue et l’élimination des points noirs est favorisée par l’ouverture des pores.
A conseiller avant le rasage 1 à 2 fois par semaine mais à éviter sur peau réactive, avant exposition solaire ou en cas de lésions d’acné inflammatoires.


HYDRATER

Nettoyage et rasage agressent le film hydrolipidique et augmentent la perte en eau. La peau déshydratée demande un soin hydratant quotidien riche en actifs humectants (sorbitol, glycérine, propylène glycol, etc.), de préférence en émulsion huile dans eau (H/E), plus légère. Enrichie en actifs apaisants (allantoïne, ammonium glycyrrhizinate, bisabolol, etc.), l’émulsion fait aussi office d’après-rasage.
En cas d’hyperséborrhée, préférer un fluide hydratant purifiant ou matifiant, ou les deux (zinc, huile essentielle de thym ou de lavande, bentonite, etc.), souvent étiqueté « après-rasage ». Eviter les actifs filmogènes comédogènes : cires végétales (candelilla cera, oryza sativa cera), minérales (ozokérite, cera microcristallina) et animales (cera alba, lanolin, etc.) et huiles végétales (amande douce, avocat, etc.). Non réglementée, la mention « non comédogène » ne garantit pas leur absence.


RAFFERMIR

Plus tardifs chez l’homme, les signes du vieillissement évoluent plus rapidement à partir de la quarantaine avec des rides plus accentuées.
Les gammes masculines contiennent les mêmes actifs anti-âge que chez la femme : rétinol, vitamine C (stimulants cellulaires), bêta-carotène, vitamine E (antioxydants), silicium (restructurant), etc. Ils sont souvent associés à des hydratants et apaisants dans des formules multifonctionnelles.


SOINS CORPORELS


NETTOYER

Sur une peau sans problème, utiliser un savon ou un gel moussant enrichi d’un surgraissant (beurre de karité ou autres) pour pallier la détergence des tensioactifs, notamment du laureth sulfate de sodium très présent dans les gels douche. Sinon, préférer les syndets.
Le shampoing douche 2 en 1 doit être réservé aux peaux, aux cuirs chevelus et aux cheveux sans problème. Sinon, préférer une base lavante douce et un shampoing adapté.


HYDRATER

L’hydratation corporelle est conseillée quotidiennement, en particulier si l’eau est calcaire. Le choix se porte sur des émulsions légères au parfum neutre, présentes dans la plupart des gammes dermocosmétiques.


GOMMER

Les produits 2 en 1 lavants et gommants (gel moussant, pain exfoliant) facilitent l’opération : 1 fois par semaine sous la douche suivie d’un soin hydratant.


SOLAIRES

Les conseils de protection solaire sont identiques pour les 2 sexes.
Pour les hommes qui boudent les applications, choisir des émulsions fluides, transparentes, en général non grasses et résistantes à l’eau et à la sueur. Les formules liquides ou en spray (brume, huile) ne peuvent s’appliquer en couche épaisse et sont moins protectrices.

INFOS CLÉS

infos clés


SOUS INFLUENCE DES ANDROGÈNES, LA PEAU EST PLUS RÉSISTANTE, MAIS SOUVENT PLUS GRASSE.


• Sous influence des androgènes, la peau est plus résistante, mais souvent plus grasse.

• Les actifs sont identiques à ceux pour femmes, mais les textures sont souvent plus fluides.

• Le choix des soins est avant tout guidé par le type de peau et non le genre.


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ALI, 31 ANS, VOUDRAIT UN DÉODORANT.

Ali, 31 ans, voudrait un déodorant.
- Celui de ma femme ne suffit plus ! Il est sans aluminium, mais les hommes transpirent plus que les femmes et, de toute façon, les précautions pour l’aluminium ne concernent que les femmes non ?
- La quantité de sueur au centimètre carré est la même quel que soit le sexe, mais la différence de corpulence peut donner l’impression que les hommes transpirent davantage. En effet, il n’y a aucune restriction concernant les sels d’aluminium chez l’homme.
Le pharmacien a-t-il bien répondu ? En partie seulement. En effet, même si le lien entre exposition cutanée aux sels d’aluminium utilisés comme antitranspirants et cancer n’est pas établi, les restrictions d’utilisation concernent autant les hommes que les femmes : il est recommandé de limiter leur concentration à 0,6 % et d’éviter l’application sur une peau lésée ou après le rasage.

Cornéocyte
Cellule anucléée qui correspond au stade final de la différenciation des kératinocytes et dont l’empilement constitue la couche cornée de l’épiderme.
Comédogène
Qui occlue les pores cutanés et favorise ainsi la formation d’imperfections type points noirs (comédons).
Par Michèle Sauvage , pharmacienne

LES POILS ET LES CHEVEUX 

« DES DÉMANGEAISONS SOUS MA BARBE ! »

Paul, 25 ans, porte une barbe de plusieurs jours.–Plus de rasage au quotidien, c’est quand même pratique ! En revanche, ce qui est désagréable, ce sont les démangeaisons sous la barbe… Je la lave pourtant au shampoing !– Mais utilisez-vous un produit spécifique ? Votre peau est plus fragile que votre cuir chevelu, elle peut être décapée par un shampoing classique. Elle doit être traitée comme le visage, avec un produit nettoyant doux et, si besoin, un soin hydratant.
Les hormones androgènes influencent la croissance du système pileux. La dihydrotestostérone stimule la croissance des poils de la barbe et induit, à l’inverse, une miniaturisation du follicule pilo-sébacé capillaire, d’où certaines spécificités masculines.


SOIN DE LA BARBE


LA BARBE PIÈGE LES PARTICULES DE POLLUTION, LES RÉSIDUS DIVERS ET LES ODEURS. LA PEAU SOUS LA BARBE EST EXPOSÉE AUX IMPURETÉS, À LA DÉSHYDRATATION OU À UNE HYPERSÉBORRHÉE. LES SOINS DOIVENT ÊTRE QUOTIDIENS Y COMPRIS LES JOURS SANS RASAGE OU COUPE.



NETTOYAGE

La peau du visage étant plus sensible que le cuir chevelu, éviter le shampoing classique qui contient souvent des tensioactifs décapants. Un produit spécifique « barbe », souvent 2 en 1 barbe/visage ou barbe/cheveu, assure d’une base lavante douce plus adaptée.
Un soin exfoliant, 1 fois par semaine, et un hydratant quotidien adapté au type de peau sont recommandés.


ENTRETIEN

Les huiles à barbe, nourrissantes et émollientes, adoucissent la peau tout en gainant et en assouplissant le poil : huile de ricin, également assainissante par la présence d’acide ricinoléique, huile d’argan, huile de jojoba, etc. Les cires à barbe, à base de cire d’abeille ou de beurre de karité, disciplinent les barbes longues. Le baume, mélange d’huile et de cire, a un effet hydratant intermédiaire et convient davantage aux barbes courtes.
Les compléments alimentaires présentés comme « activateurs de pousse » contiennent principalement des vitamines du groupe B, des acides aminés soufrés, du fer, etc., de façon identique à ceux pour les phanères fragilisés. Ils ne se justifient pas quand l’alimentation est équilibrée.


LE RASAGE


DEUX TECHNIQUES

Le rasage est la principale cause des agressions subies par la peau masculine (irritations, sécheresse cutanée, boutons ou poils incarnés). Les techniques et les soins doivent être adaptés aux besoins.
Le rasage mécanique se réalise sur peau humide avec application d’une crème ou d’un gel à raser, idéalement le matin, après un nettoyage doux qui assouplit le poil. Commencer par un passage de haut en bas, éventuellement complété d’un second en sens inverse, puis rincer à l’eau fraîche pour un effet astringent.
Le rasage électrique, à sec, est adapté aux barbes courtes (moins d’une semaine). Moins agressif, il ne nécessite pas de produit mais le poil peut être préparé par une lotion ou un gel avant rasage.


LES PRODUITS

Les produits avant rasage doivent être de haute viscosité et sont généralement constitués d’eau, de tensioactifs, d’alcools gras qui laissent un film protecteur et de lubrifiants pour favoriser le glissement de la lame. Des agents antibactériens, des hydratants et des apaisants (Aloe vera, bisabolol, etc.) complètent les formules.
Sur peau saine, la crème à raser avec blaireau permet un massage doux, élimine les impuretés et redresse le poil. Sur peau sensible ou acnéique, privilégier un gel visqueux, riche en corps gras, ou une émulsion en mousse contenant un actif antiseptique tel que le sulfate de zinc, le triclocarban (en cours de réévaluation), etc.
Les après-rasage sont conseillés pour hydrater et apaiser la peau, quels que soient les types de rasage et de peau. Préférer des émulsions légères, fraîches, enrichies d’actifs apaisants, voire d’antiseptiques. Éviter les lotions à base d’alcool (voir encadré ci-contre).


L’ÉPILATION

Dépilation. La crème dépilatoire à base de sels d’acide thioglycolique brûle le poil en préservant le bulbe. Seuls les parfums peuvent différer des produits féminins. Ces crèmes sont utilisables sur toutes les parties du corps, certaines même sous la douche. Respecter le temps de pose, rincer, sécher puis appliquer une crème adoucissante.
Épilation. La cire froide, qui arrache le poil jusqu’au bulbe, est la cire la plus facile à utiliser, les bandes « homme », plus larges, étant adaptées au dos ou aux épaules. Les retirer dans le sens de la pousse du poil pour éviter les poils incarnés, puis effectuer un autre passage en sens inverse. Éviter ensuite l’application de crèmes trop riches (effet filmogène comédogène sur pores ouverts), préférer une émulsion légère apaisante. Pendant 24 heures, éviter les douches chaudes, le sauna ou encore les piscines chlorées.

LES PROBLÈMES


POIL INCARNÉ

Le poil incarné (voir encadré ci-dessous), à l’origine d’inflammation voire d’infection, est favorisé par les épilations, un rasage trop court, une peau épaissie, l’implantation oblique du poil crépu.
Nettoyer et désinfecter la zone quotidiennement pour éviter une infection du follicule pileux et son évolution en furoncle : chlorhexidine aqueuse, etc., ou huile essentielle d’arbre à thé antivirale et antibactérienne (Melaleuca alternifolia).
En prévention, raser dans le sens de la croissance du poil et pas trop court. Utiliser matin ou soir un soin kératolytique (urée, lactate d’ammonium, acide glycolique, etc.), hydrater quotidiennement avec une émulsion non comédogène et gommer 1 à 2 fois par semaine pour affiner le grain de peau, redresser le poil et favoriser sa sortie.


AUTRES

La pseudofolliculite de barbe, due à une repousse ou à un repiquage intradermique du poil, se manifeste par des papules inflammatoires, en particulier sur les joues et les zones latérales du cou. L’arrêt du rasage s’impose jusqu’à guérison. Inflammation aiguë ou infection nécessitent une prise en charge médicamenteuse.
L’acné chéloïdienne de la nuque, improprement nommée, est en fait une inflammation folliculaire qui touche surtout le cheveu crépu après rasage de la nuque et se manifeste par des papules et pustules centrées sur un poil. Le rasage est alors à proscrire et un traitement antibactérien et anti-inflammatoire est nécessaire.


SOINS CAPILLAIRES


DE MÊME STRUCTURE QUE CEUX DES FEMMES, LES CHEVEUX MASCULINS SUBISSENT DAVANTAGE L’INFLUENCE DES ANDROGÈNES AVEC UNE TENDANCE À GRAISSER PLUS VITE ET À L’ALOPÉCIE ANDROGÉNO-GÉNÉTIQUE.



LES BASIQUES

Dans tous les cas, préférer une base lavante douce avec des tensioactifs anioniques ou amphotères (moins irritants pour les yeux). Si les cheveux sont « normaux », les formules « corps et cheveux » conviennent.
En cas de spécificité, se tourner vers un shampoing adapté dans les gammes mixtes : antipelliculaire associant antifongiques (piroctone olamine, pyrithione de zinc, etc.) et exfoliants (acide salicylique, soufre, etc.), pour cheveux gras à base d’actifs séborégulateurs (ortie blanche, extrait de sabal, argile verte, etc.), etc.
La périodicité du lavage dépend de la nature du cheveu, de l’état du cuir chevelu et du produit. Un lavage tous les 2 jours est suffisant, sauf cheveu fin ou vite alourdi par le sébum. Après émulsion à l’eau tiède, masser délicatement le cuir chevelu pour décoller les impuretés et activer la microcirculation sans déséquilibrer le film hydrolipidique. Rincer à l’eau fraîche resserre les écailles et apporte de la brillance.


EN CAS DE CHUTE

La chute est un phénomène physiologique normal (environ 150 cheveux par jour) compensé par la repousse, sauf événement particulier : réaction émotionnelle, médicaments, carences alimentaires, etc. Chez l’homme, sous influence androgénique, l’hyperactivité de la 5-alpha-réductase peut provoquer une miniaturisation progressive du follicule pileux : le cheveu repousse de plus en plus fin, remplacé peu à peu par du duvet. C’est l’évolution vers la calvitie. Cette alopécie androgénogénétique, la plus fréquente et la seule prise en charge à l’officine, implique néanmoins une prédisposition génétique.
Les shampoings dits « antichute » enrichis en actifs conditionneurs (quinquina, polyquaternium, panthénol, pyridoxine hydrochloride, etc.), par leur action nettoyante et assainissante, préparent principalement le cuir chevelu à recevoir la lotion antichute.
Les lotions ou sérums antichute associent des actifs synergiques pour stimuler la microcirculation au niveau du bulbe pileux (ruscus, Ginkgo biloba, vitamine PP ou ginseng), lutter contre la rigidification des fibres de collagène qui entourent la racine du cheveu (aminexil, extrait de Citrus aurantium) ou inhiber la 5-alpha-réductase (Serenoa repens,Urtica, Cucurbita pepo, etc.). A appliquer sans rinçage sur le cuir chevelu 2 à 3 fois par semaine sur une période de 3 mois au minimum.
Le traitement médicamenteux local à base de minoxidil vise à stimuler la croissance des kératinocytes. En application matin et soir, il diminue la chute après 2 mois de traitement environ, voire entraîne une légère repousse. Pas d’utilisation sans avis médical en cas de maladie cardiaque (action antihypertensive) ni en cas d’alopécie non androgéno-génétique. Appliquer sur cheveux secs, protéger le cuir chevelu du soleil et attendre au moins 4 heures avant le prochain shampoing.
Les compléments alimentaires spécifiques à base de vitamines B5, B8, d’extrait de sabal ou de zinc séborégulateurs, de bardane assainissante et d’huile de pépin de courge à activité anti-5-alpha-réductase peuvent avoir un effet bénéfique. En cures de 4 à 12 semaines. 

INFOS CLÉS

infos clés


LES PRODUITS DE RASAGE GRAS ET DE TEXTURE ÉPAISSE LIMITENT L’IRRITATION DU RASOIR.


• Les produits de rasage gras et de texture épaisse limitent l’irritation du rasoir.

• La barbe doit être nettoyée avec une base lavante douce et entretenue quotidiennement.

• Les androgènes stimulent la pousse des poils, mais participent à l’hyperséborrhée et à l’alopécie androgénogénétique.


II Y A «   ALCOOL   » ET «   ALCOOL   »

II Y A « ALCOOL » ET « ALCOOL »

L’ALCOOL ÉTHYLIQUE, OU ALCOHOL (INCI*), EST UTILISÉ DANS LES COSMÉTIQUES COMME SOLVANT OU POUR SES PROPRIÉTÉS ASSAINISSANTES ET ASTRINGENTES. CET USAGE N’EST PAS RÉGLEMENTÉ MAIS IL EST RECONNU CYTOTOXIQUE, DÉLIPIDANT ET EXHAUSTEUR DE PÉNÉTRATION TRANSDERMIQUE DE MOLÉCULES. IL CONVIENT DONC DE L’ÉVITER.

L’alcool éthylique, ou alcohol (INCI*), est utilisé dans les cosmétiques comme solvant ou pour ses propriétés assainissantes et astringentes. Cet usage n’est pas réglementé mais il est reconnu cytotoxique, délipidant et exhausteur de pénétration transdermique de molécules. Il convient donc de l’éviter.

LE CETYL ALCOHOL (INCI*) OU LE STEARYL ALCOHOL (INCI*) SONT DES ALCOOLS GRAS À PROPRIÉTÉS ÉMOLLIENTES : ILS AUGMENTENT LA VISCOSITÉ, LUBRIFIENT ET PROTÈGENT.

Le cetyl alcohol (INCI*) ou le stearyl alcohol (INCI*) sont des alcools gras à propriétés émollientes : ils augmentent la viscosité, lubrifient et protègent.

* INCI : International Nomenclature of Cosmetic Ingredients.


TESTEZ-VOUS

TESTEZ-VOUS

QUELLES AFFIRMATIONS SONT EXACTES ? POUR ÉVITER L’APPARITION DE NOUVEAUX POILS INCARNÉS, SYLVAIN POURRAIT :

Quelles affirmations sont exactes ? Pour éviter l’apparition de nouveaux poils incarnés, Sylvain pourrait :
a) Utiliser un soin kératolytique 1 fois par jour.
b) Faire un gommage 1 fois par semaine.
c) Se raser plus court.
d) Utiliser un soin hydratant non comédogène.
Réponses : a, b et c.
Par Michèle Sauvage , pharmacienne

LES MUSCLES ET LA MISE EN FORME 

« LA CRÉATINE, C’EST DOPANT ? »

Hugo, 25 ans, est inscrit depuis peu dans une salle de sport.–On m’a parlé de créatine pour augmenter ma résistance. Rassurez-moi, ce n’est pas un produit dopant ?– Elle ne figure pas sur la liste des substances interdites par l’Agence mondiale antidopage.–Je peux donc en prendre sans problème ?– Bien que nous en produisions naturellement, respectez les quantités conseillées en complémentation car elle peut être toxique pour le rein. Et soyez vigilant sur sa qualité et sa provenance !

ACTIVITÉ SPORTIVE


ÉCHAUFFEMENT

Un échauffement actif et progressif de 10 à 15 minutes prépare l’organisme à l’effort : le système cardiorespiratoire s’adapte, l’appareil musculo-tendineux est plus élastique, les risques de lésions et d’accidents sont réduits. Il est à adapter à l’âge, aux capacités physiques, aux conditions climatiques et au type de sport. Les étirements énergiques, possiblement impliqués dans la survenue d’inflammations ou de microlésions, sont à éviter.
Les lotions, les huiles et les crèmes pour échauffement passif, non suffisantes, peuvent être un complément. A base de dérivés salicylés, d’huiles essentielles (gaulthérie, gingembre, romarin à camphre, etc.) et d’extraits de plantes (arnica, etc.), elles activent la circulation sanguine et produisent un effet chauffant périphérique. En massages légers immédiatement avant l’effort.


HYDRATATION

S’hydrater compense la perte hydro-électrolytique (chlore, sodium, potassium, zinc) due à la transpiration et favorise l’évacuation des déchets accumulés pendant l’exercice (urée, ammoniaque, acide lactique).
Avant l’effort, boire quelques gorgées d’eau. Pendant l’effort, boire 150 à 300 ml d’eau en 15 à 30 minutes, par petites gorgées. L’eau suffit si l’effort est de courte durée (inférieure à 1 heure). S’il est intense et prolongé, opter pour des boissons énergétiques ou « de l’effort » contenant des glucides et des minéraux en quantité adaptée (voir encadré ci-dessous). Elles se présentent sous forme de poudre à doser ou en stick, à diluer dans un volume d’eau adapté (Ergysport Effort, Turbodiet boisson, Isoxan Sport pro, etc.).
Après l’effort, adapter le volume à boire (eau ou lait qui apporte des acides aminés) au volume perdu, soit (poids avant - poids après effort) x 1,5 litre. Un effort intense et long provoque une réduction des stocks musculaires et hépatiques de glycogène et une dégradation accrue de protéines musculaires : privilégier une eau alcaline, riche en bicarbonate de sodium (Vichy St-Yorre, Vichy Célestins, Arvie, etc.) qui réduit l’acidité due à l’acide lactique, ou une boisson dite « de récupération » à base d’oligo-éléments, de glucides (glucose, fructose, maltodextrine) et de protéines de lactosérum facilement assimilables : Ergysport Regen’ stick, Hyprosport Réparation, etc.


RÉCUPÉRATION

Les étirements doivent être modérés quand le muscle est encore chaud (et non douloureux), durant au moins 1 minute, le dos droit et sans travailler en apnée.
Le massage des muscles, après douche à l’eau tiède à froide, fait appel aux mêmes actifs que l’échauffement. Il soulage les tensions et prévient les douleurs.
Le sommeil doit être de qualité pour la reconstruction musculaire, une journée de repos entre 2 séances intenses est recommandée.


NUTRITION

L’équilibre alimentaire du sportif ne repose pas sur un régime ponctuel mais sur des recommandations durables. A l’exception des sportifs de haut niveau, il suit les principes d’une alimentation équilibrée classique : à chaque repas des protéines (viande, œuf, poisson gras), au moins une portion de légumes, des féculents (céréales complètes, riz, pâtes, etc.) dont la portion varie selon l’effort et, par jour, 3 produits laitiers et 2 à 5 fruits.
Au cours d’un effort endurant, un apport d’énergie supplémentaire peut être nécessaire, sous forme de barres ou de gels en dosette riches en glucides (Apurna barre Energie, Eafit Performer dosettes, etc.) à raison de 1 unité, consommée lentement toutes les 1, 2 ou 3 heures selon les produits.
Immédiatement après l’exercice, prendre une collation riche en glucides et en protéines pour favoriser la synthèse du glycogène : fruits secs ou frais + 2 yaourts nature ou 150 g de fromage blanc. Des barres diététiques riches en protéines, glucides et minéraux sont disponibles : Turbodiet barre, Apurna barre protéines moelleuse, etc.
Si des carences sont avérées, les compléments alimentaires spécifiques « sportifs » visent à faciliter l’apport d’oxygène au niveau des muscles : fer, calcium, magnésium, antioxydants (zinc, sélénium, vitamines C et E, etc.) et extraits végétaux (spiruline, raisin, goji, etc.). En général, leur usage n’est pas justifié, si ce n’est au cours de conditions particulières (climat extrême, entraînement intensif, etc.).


DÉVELOPPEMENT MUSCULAIRE

Le développement de la masse musculaire doit être harmonieux et morphologiquement tolérable sans entraver les amplitudes articulaires. Il nécessite un apport en protéines, en complément d’un entraînement adapté. L’apport moyen recommandé, de 0,83 g/kg par jour chez l’adulte sain, varie entre 1,2 et 1,5 g/kg par jour chez un sportif. Pour repères, 100 g d’œuf en apportent environ 81 g et 100 g de veau ou d’emmental environ 31 g.
Cet apport peut être augmenté jusqu’à 2,5 g/kg par jour chez le sportif de force, pendant 6 mois au maximum pour éviter tout risque de toxicité rénale. S’assurer que deux tiers au moins de ces apports sont d’origine alimentaire, équilibrés en protéines animales et végétales, et, si nécessaire, un dernier tiers par complémentation en protéines de haute valeur biologique, c’est-à-dire riches en acides aminés essentiels (leucine, isoleucine, valine). L’œuf entier de poule sert de référence avec une valeur biologique de 100.
Parmi les protéines de complémentation, la whey, issue du lactosérum, a la plus haute valeur biologique (104-110) et est d’assimilation rapide. Elle est idéalement utilisée dans l’heure suivant l’effort et se présente, dans un ordre croissant de vitesse d’assimilation, sous forme de concentrat, d’isolat ou d’hydrolysat. S’ajoutent la caséine, la glutamine, la créatine (voir encadré page 11), le gainer, une association de protéines et de glucides, et les protéines végétales (courge, quinoa, riz, pois, etc.) à disponibilité moindre mais adaptées aux végétaliens.
Mettre en garde contre la consommation de compléments alimentaires contenant de la caféine, avant ou après effort, en raison du risque cardiovasculaire. Un régime permanent enrichi en protéines est déconseillé en raison d’un risque possible de toxicité hépatique et rénale (les protéines sont transformées en urée). De même, il n’est pas recommandé d’associer plusieurs compléments.


DOPAGE

Le dopage est l’utilisation de substances ou de méthodes potentiellement dangereuses susceptibles d’améliorer les performances et de masquer les signes d’une surcharge d’effort : amphétamines, narcotiques, érythropoïétine (EPO) qui stimule le taux de globules rouges, stéroïdes qui augmentent la masse musculaire, etc. Une liste officielle de substances interdites est publiée chaque année par l’Agence mondiale antidopage (wada-ama.org).
Tout sportif, amateur ou professionnel, participant à une compétition sportive, peut être contrôlé.
Pour éviter le dopage accidentel, les substances interdites dans les médicaments français peuvent être retrouvées via le moteur de recherche gratuit proposé par l’Agence française de lutte contre le dopage (afld.fr). Eviter l’achat sur internet de compléments alimentaires dans lesquels des substances illicites et non mentionnées ont été retrouvées. Privilégier les produits conformes à la norme Afnor NF V 94-001 qui en garantit l’absence (liste sur le site internet de la Société française de nutrition du sport : nutritiondusport.fr).


MINCEUR

Chez l’homme, qui a davantage de masse maigre et un métabolisme de base plus élevé, la perte de poids est souvent plus aisée. Mais l’accumulation de graisse est préférentiellement abdominale, avec un risque cardiovasculaire et de diabète accru. La cellulite, souvent localisée au niveau de l’abdomen, du cou et des bras, est plutôt de type adipeuse car l’homme est moins sujet à la rétention d’eau que la femme.
La prise en charge est identique à celle des femmes : en priorité, un programme de remise en forme associant activité physique (marche rapide, vélo, fitness, etc.) et alimentation équilibrée, moins riche en graisses et en glucides, éventuellement associée à des compléments alimentaires à visée amincissante. Les formules hommes, proches de celles des femmes, associent généralement des draineurs détoxifiants (pissenlit, sureau noir, extrait de citron, prêle, etc.) et des brûleurs de graisse (maté, thé vert, guarana, curcuma, acides linoléiques conjugués, etc.).
Des topiques amincissants spécialement conçus pour les hommes revendiquent une action raffermissante et réductrice du stockage des graisses. Les actifs sont les mêmes que chez les femmes (caféine, guarana, biflavonoïdes de citron, etc.). Les formulations en gel ou en crème à texture légère et effet non gras sont mieux acceptées.

INFOS CLÉS

infos clés


ECHAUFFEMENT, HYDRATATION ET RÉCUPÉRATION DOIVENT ÊTRE ADAPTÉS À L’INTENSITÉ DE L’EFFORT.


• Echauffement, hydratation et récupération doivent être adaptés à l’intensité de l’effort.

• Un effort soutenu peut nécessiter l’apport de glucides et de protéines, en complément d’une alimentation équilibrée.

• Un régime hyperprotéique pour développer les muscles ne doit pas être continu ; les apports en complémentation ne doivent pas dépasser un tiers des apports alimentaires.



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NOÉ, 26 ANS, NOUVEL ADEPTE DU CULTURISME, SE RENSEIGNE :

Noé, 26 ans, nouvel adepte du culturisme, se renseigne :
- La whey est-elle indiquée pour gagner en masse musculaire sachant que je suis végétalien ?
- Oui, c’est même la protéine qui convient le mieux car elle est d’origine végétale.
Le pharmacien a-t-il bien répondu ?
Réponse : Non. La whey est issue du lactosérum donc d’origine animale.

Concentrat
Forme la moins filtrée de whey, donc la moins chère, qui contient environ 80 % de protéines mais aussi des sucres (dont du lactose) et des graisses. Elle peut être à l'origine de troubles digestifs.
isolat
Forme de whey qui contient environ 90 % de protéines.
Hydrolysat
Forme de whey qui contient environ 95 % de protéines, très rapidement assimilables et à teneur réduite en sucres et graisses.
Par Michèle Sauvage , pharmacienne

LA CONTRACEPTION 

« DES PRÉSERVATIFS REMBOURSÉS ? »

Thibaud, 25 ans, demande une boîte de préservatifs.–J’ai lu que les préservatifs étaient désormais remboursés…– Certains peuvent l’être en effet, c’est une mesure récente pour lutter contre les infections sexuellement transmissibles, le préservatif étant le seul moyen de s’en protéger.–Alors je vais prendre une boîte remboursée ! Que me proposez-vous ?– Plusieurs marques et modèles sont concernés, mais pour le remboursement, il faut une ordonnance médicale.
Outre le préservatif, majoritairement utilisé lors des premiers rapports (85 % des cas) et par les 15-19 ans (45,6 %), la contraception est largement supportée par les femmes. Les autres méthodes masculines restent mal connues voire confidentielles.


MÉTHODES CITÉES PAR LA HAS


LE PRÉSERVATIF MASCULIN

Il exerce une action contraceptive barrière et reste le seul moyen efficace pour protéger des infections sexuellement transmissibles (IST). Seul ou associé à d’autres méthodes, il est particulièrement recommandé en cas de partenaires multiples et de relations instables.
Dispositif médical obligatoirement doté de la norme CE, il est majoritairement en latex. Il existe des modèles en polyuréthane ou polymères synthétiques (polyisoprène, sensoprène), plus fins donc à risque accru de rupture, mais recommandés en cas d’allergie au latex.
Les « standards » sont cylindriques, munis d’un réservoir, prélubrifiés, d’environ 180 mm de long et 55 mm de large, d’épaisseur entre 55 et 80 μm. Des spécificités s’adaptent à l’anatomie et aux pratiques : forme « anatomique » évasée au niveau du gland, plus longs (XXL, king size, etc.), plus épais, contenant de la benzocaïne pour un effet retardant, texturés, parfumés, etc.
L’efficacité est utilisateur-dépendante. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte en utilisation correcte un taux de grossesse de 2 % la première année, mais en utilisation courante, les chiffres varient de 3,3 % à 15 %. Il ne devrait pas être recommandé seul quand une grossesse est inenvisageable.
Tout préservatif est à usage unique. Avant utilisation, vérifier la date de péremption et ouvrir l’emballage sans objet tranchant (ongle, ciseaux, etc.). Placer sur le pénis en érection avant contact (oro)génital ou anal en pinçant le réservoir, le dérouler jusqu’à la base du pénis et le maintenir à sa base lors du retrait.
Pour un meilleur confort et limiter le risque de rupture, utiliser un lubrifiant, impérativement aqueux ou à base de silicone pour les modèles en latex ou polymères synthétiques dont l’intégrité peut être altérée par un produit huileux.
Depuis 2018, l’assurance maladie prend en charge à 60 % certains préservatifs inscrits en nom de marque à la LPP dans le cadre de la prévention de 8 IST, à partir de 15 ans et sur prescription d’un médecin ou d’une sage-femme.


LA VASECTOMIE

Cette intervention chirurgicale, qui bloque les canaux déférents par lesquels sont acheminés les spermatozoïdes vers le liquide spermatique (voir ci-contre), est contraceptive sans atteinte des autres fonctions sexuelles. 0,8 % des Français seulement y ont recours contre 21 % au Royaume-Uni.
Elle doit être présentée comme une méthode définitive dite « de stérilisation » : le rétablissement de la perméabilité des canaux peut être tenté mais le taux de grossesse est inférieur à 50 %. Elle ne peut être pratiquée que sur un majeur, consentant, après information médicale et délai de réflexion de 4 mois.
Généralement sous anesthésie locale, elle consiste à isoler les canaux déférents puis à les inciser ou à les obturer (ligature, cautérisation, etc.). Elle est prise en charge par l’assurance maladie.
L’efficacité intervient après 8 à 16 semaines, le spermogramme devant montrer une azoospermie ou moins de 1 million de spermatozoïdes par millilitre après 3 mois. C’est une méthode très efficace avec un taux de grossesse la première année de 0,1 %.
Les rares complications sont essentiellement des hématomes ou infections aux points d’incision ou un échec de l’intervention par reperméation des canaux. Les fonctions sexuelles sont préservées.


LE RETRAIT

Méthode dite « naturelle », le coitus interruptus est le retrait du pénis du vagin avant éjaculation. Son taux d’échec est élevé avec, selon les études, 10 à 22 % de taux de grossesse au cours de la première année.


AUTRES MÉTHODES


HORMONALE

Elle consiste à administrer des androgènes : la spermatogenèse et la synthèse d’androgènes étant sous contrôle des gonadotrophines de l’axe hypothalamohypophysaire, l’élévation du taux sanguin d’androgènes simule une production élevée de spermatozoïdes. Par rétrocontrôle, la production des gonadotrophines est inhibée et la spermatogenèse stoppée.
Validée par l’OMS, la méthode reste confidentielle en France. Elle est réservée aux moins de 45 ans en couple stable et limitée, en l’absence d’études à long terme, à 18 mois. Parmi ses contre-indications : antécédents de troubles de la coagulation, pathologies cardiaques, respiratoires, prostatiques, obésité, intoxication tabagique, etc.
On utilise principalement, hors AMM, l’injection hebdomadaire en intramusculaire de 200 mg d’énanthate de testostérone (Androtardyl).
L’efficacité intervient après 1 à 3 mois, est vérifiée par un spermogramme trimestriel et est obtenue chez environ 4 hommes sur 5.
Parmi les effets indésirables, sont parfois observées une prise de poids modérée, de l’acné, une gynécomastie, une augmentation de l’hématocrite et une agressivité.
La méthode est réversible à l’arrêt du traitement, avec reprise progressive de la production de spermatozoïdes. Une grossesse est possible immédiatement.
D’autres méthodes hormonales sont à l’étude depuis plusieurs années telles que l’undécanoate de diméthandrolone (DMAU) injectable ou des associations testostérone/progestérone (médroxyprogestérone, désogestrel, étonogestrel, etc.) en gel ou en implant.


THERMIQUE

La contraception masculine thermique (CMT) consiste à élever la température des testicules d’environ 2 °C pour créer un milieu défavorable à la spermatogenèse. En pratique, elle est obtenue en déplaçant mécaniquement les testicules vers le haut, du scrotum vers la poche inguinale, durant 15 heures par jour.
Le principal procédé est un sous-vêtement, dit « slip chauffant », muni d’un orifice bordé de bandelettes de tissu élastique : l’homme fait passer dans l’orifice la verge puis, par traction manuelle, la peau scrotale pour créer une ascension des testicules. Non commercialisé, il est disponible via une consultation spécialisée au CHU de Toulouse (Haute-Garonne) mais des tutoriels se développent pour une confection « maison ». Un autre procédé est l’Andro-switch, un anneau en silicone placé à la base de la verge.
La CMT, faute d’étude, n’est pas recommandée en cas d’anomalies ou de cancers testiculaires, d’hernie inguinale, d’obésité importante ou de variocèle.
L’efficacité intervient après 2 à 4 mois d’un port quotidien de 15 heures et est vérifiée par un spermogramme mensuel jusqu’au sixième mois puis tous les 2 mois. Elle est réversible avec reprise progressive de la spermatogenèse à l’arrêt. Une étude sur 9 couples et 159 cycles d’exposition n’a montré aucune grossesse dans le respect strict des modalités. 

INFOS CLÉS

infos clés


LE PRÉSERVATIF EST LE SEUL MOYEN QUI PROTÈGE DES IST.


• Le préservatif est le seul moyen qui protège des IST.

• La vasectomie est une méthode définitive qui nécessite une intervention chirurgicale après un délai de réflexion de 4 mois.

• La contraception hormonale masculine, confidentielle, fait appel à des traitements injectables hors AMM.



VRAI/FAUX

vrai/faux

UN SOUS-VÊTEMENT POUR CONTRACEPTION MASCULINE THERMIQUE ÉLÈVE LA TEMPÉRATURE DES TESTICULES :

Un sous-vêtement pour contraception masculine thermique élève la température des testicules :
a) En générant de la chaleur via une poche de capsaïcine.
b) En déplaçant mécaniquement les testicules vers le haut.
Réponses : a, faux. b, vrai.

Azoospermie
Absence totale de spermatozoïdes dans le sperme éjaculé.
Reperméation
Rétablissement de l’écoulement d’un fluide.
Gonadotro-phines
Hormones glycoprotéiques hypophysaires qui agissent sur les glandes sexuelles afin de réguler leur rôle reproducteur ou endocrinien, telles l’hormone lutéinisante (LH) et l’hormone folliculo-stimulante (FSH).
Variocèle testiculaire
Dilatation des veines situées au niveau du cordon spermatique.
Par Anne-Gaëlle Harlaut , pharmacienne

LA VITALITÉ SEXUELLE 

« CÔTÉ LIBIDO, CE N’EST PAS TROP ÇA… »

Pierre, 42 ans, confie une baisse de tonus.–Ma libido est un peu en berne depuis quelque temps… Je vais bien, mais je suis stressé depuis quelques semaines, vous avez des stimulants ?– Je vous conseille de faire le point avec un spécialiste. En attendant, des compléments peuvent vous aider mais pensez avant tout à vous reposer.

RECONNAÎTRE ET ORIENTER

Le désir sexuel est régi par une double composante biologique (notamment des androgènes) et psychoaffective.
La baisse occasionnelle de désir sexuel concernerait 12 à 28 % des hommes. Sur le long terme ou à l’origine d’une souffrance, elle est considérée comme pathologique, parfois nommée « désir sexuel hypoactif ».
Une consultation spécialisée (urologue, sexologue) est recommandée pour une prise en charge adaptée : comorbidités, thérapies de couple et cognitivo-comportementale, etc.
Une supplémentation androgénique (testostérone) n’est indiquée qu’en cas de déficit avéré.


APPROCHES NATURELLES


L-ARGININE

L’arginine est un acide aminé précurseur du monoxyde d’azote (NO) qui joue un rôle dans les débits sanguins et la contraction musculaire.
Aux doses de 2 à 5 g par jour, les études sont contradictoires, avec des améliorations subjectives de la fonction sexuelle chez un nombre limité de patients.
Ne pas utiliser en cas d’antécédents d’infarctus du myocarde ou d’herpès (l’arginine favoriserait la réplication du virus).


PHYTOTHÉRAPIE

Parmi les plantes dites « aphrodisiaques », peu ont montré scientifiquement leur efficacité. Selon une méta-analyse récente, 4 montrent néanmoins des résultats modestes :
- La racine de ginseng (Panax ginseng) pourrait favoriser la production de NO. En décoction ou extrait hydroalcoolique à dose inférieure à 2 g par jour, de rares diarrhées, insomnies et céphalées sont décrites. A déconseiller en cas d’insomnie, de nervosité et d’hypertension artérielle.
- La poudre de tubercule de la maca (Lepidium meyenii) bénéficie de données qui suggèrent, aux doses de 1,5 à 3 g par jour, une augmentation du désir sexuel subjectif.
- La feuille de Ginkgo biloba, à raison de 60 mg 2 fois par jour, a montré un effet sur la fonction érectile, notamment chez les patients sous antidépresseur. A déconseiller sous anticoagulants.
- Le fruit du tribulus (Tribulus terrestris) induirait une augmentation des performances sexuelles, selon un nombre limité d’études, aux doses de 0,75 à 1,5 mg par jour.
D’autres plantes sont proposées : le gingembre (Zingiber officinale), l’avoine dont l’avénine (alcaloïde) est structurellement proche de la testostérone, l’écorce de Muira puama (« bois bandé »), le safran, etc.


AROMATHÉRAPIE

Certaines huiles essentielles « aphrodisiaques » sont traditionnellement utilisées (ylang-ylang, gingembre, écorce de cannelle, bois de santal, poivre noir, rose de Damas, etc.), dans l’eau du bain, en diffusion ou en massage à raison de 10 gouttes dans 30 gouttes d’huile végétale mais jamais sur les muqueuses génitales.


CONSEIL OFFICINAL

Se reposer, veiller à la qualité du sommeil (les écrans sont mis en cause dans la baisse de libido). Renforcer l’activité physique pour lutter contre le stress, faire des exercices de relaxation. Garder une alimentation équilibrée, limiter les toxiques (alcool, tabac, etc.) : l’alcool, qui peut lever les inhibitions, est à forte dose contre-productif.
Des compléments alimentaires spécifiques existent, à base de complexes d’acides aminés, de plantes, de vitamines et de minéraux dont le zinc qui contribuerait au maintien de la testostéronémie et le magnésium qui lutte contre le stress et favorise la fonction musculaire : Perform Erect, Erectab, Erexil, Titan XXL, Manolis, etc. 

TESTEZ-VOUS

testez-vous
Marc, 61 ans, avec antécédent d’infarctus du myocarde, demande un complément alimentaire à base d’arginine pour renforcer son tonus. Lui délivrez-vous ?
Réponse : Non. L’arginine est contre-indiquée en cas d’antécédents d’infarctus du myocarde, car elle expose à un risque de surmortalité.
  Par Anne-Gaëlle Harlaut , pharmacienne

INTERVIEW 

« LES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES DOIVENT ÊTRE CANTONNÉS AUX CAS LÉGERS ET PASSAGERS »

La baisse de désir est-elle une plainte fréquente chez l’homme ?
L’image de l’homme obsédé par le sexe étant un poids social très fort, la baisse de désir est un tabou masculin majeur. Pourtant elle existe, et n’est pas forcément anormale. Ne serait-ce que physiologiquement, la testostérone diminue avec l’âge et le désir n’est plus aussi automatique à 50 qu’à 20 ans, ce n’est pas le pré carré des femmes ! Socialement, on commence à l’admettre, la parole se libère et les consultations pour ce motif flambent.

Quelles sont les causes les plus fréquentes ?
Je le repète, le désir n’est pas une chose automatique, on appuie sur un bouton et ça marche ! C’est un domaine complexe influencé par de nombreux facteurs. La fatigue et les problèmes de couple sont les causes les plus fréquentes. Mais la baisse de désir cache aussi souvent des angoisses ou des troubles psychologiques. La prise en charge est donc le plus souvent psychologique, avec, si besoin, une thérapie de couple. Les causes organiques, comme un hypogonadisme avéré, sont rares.

Quelle prise en charge à l’officine ?
Dès lors qu’un homme évoque une baisse de désir, il faut l’orienter vers un sexologue car, s’il ose lever ce tabou majeur, il ne faut pas le laisser « filer » ! Nombre d’entre eux vont néanmoins refuser et le conseil en sexualité à l’officine suit alors la même logique que tout autre : il faut d’abord rechercher les signes de gravité qui sont du ressort médical comme des signes de dépression, une fatigue inexpliquée ou encore un couple qui va mal… Si le patient juge que c’est passager, le pharmacien peut engager le dialogue, à condition de respecter la confidentialité. Et rappeler des règles de base : bien dormir, faire de l’activité physique qui diminue le seuil d’angoisse et ne pas coller au diktat des relations sexuelles à 23 h…

Et les compléments alimentaires ?
Pourquoi pas dans certains cas. Beaucoup de troubles du désir sont liés à une angoisse de la performance et, dans une société de consommation, le patient attend de repartir avec un traitement. Ces compléments ont le mérite de répondre à cette demande et sont une alternative aux produits plus forts, prescrits ou procurés sur des marchés parallèles, qui entraînent une dépendance psychologique au produit. Il faut néanmoins se cantonner à des cas légers, passagers, et préciser que d’autres outils existent dans une prise en charge spécialisée.
D r Rosa Carballeda, médecin sexologue, thérapeute de couple et présidente de la Fédération française de sexologie et de santé sexuelle (FF3S).

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