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Edito
Auteur(s) :
PAR ANNE-HÉLÈNE COLLIN, RÉDACTRICE
La tendance est à l’économie circulaire et à la lutte contre le gaspillage. Acheter ou revendre des biens de consommation courante sur Le Bon Coin ou sur Vinted, c’est économique et c’est écologique. De là à l’appliquer aux médicaments et aux produits de santé, il n’y a qu’un pas que les parlementaires ont franchi. Deux fois. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020 adopté le 3 décembre prévoit la mise sur le marché et la prise en charge par l’assurance maladie de dispositifs médicaux de seconde main, en commençant par les fauteuils roulants. Pour la plus grande inquiétude des patients. Dans un amendement de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire qui sera discutée le 9 décembre, des députés ressortent du placard la dispensation à l’unité, qu’ils proposent d’appliquer dès le 1er janvier 2022. Pour la plus grande circonspection de la profession. Idée « saugrenue » pour l’Ordre, d’une complexité logistique pour toute la chaîne du médicament, avec un risque de perte d’informations pour les patients (pictogrammes d’avertissement, notice, etc.), sans compter la problématique, à l’heure de la sérialisation, de la traçabilité et de la sécurisation.
Appliquer l’économie dite « responsable » à la santé est peut-être une bonne idée si elle ne se fait pas au détriment des patients. Economie responsable n’est pas synonyme de dégradation de l’offre. Ou alors il faut le dire clairement.
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