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Expertise
Ouverture
Auteur(s) : FABIENNE COLIN
Les suppléments alimentaires en BCAA (acides aminés à chaîne ramifié) sont souvent en surdosage par rapport aux valeurs nutritionnelles de référence (VNR). C’est l’une des conclusions de l’étude « BCAA chez les sportifs : quels intérêts ? »*, menée par l’Institut de recherche du bien-être, de la médecine et du sport santé (IRBMS) et disponible depuis fin septembre. L’enquête avait pour but de comprendre les propriétés de ces BCAA (essentiellement la leucine, l’isoleucine et la valine), souvent utilisés pour récupérer après un effort, pour effectuer un geste de puissance ou pour prendre de la masse musculaire, et de vérifier la conformité des grammages par rapport aux valeurs nutritionnelles de référence, en l’occurrence les apports nutritionnels conseillés publiés par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) en 2008. Au total, ont été décryptés 45 produits de 31 marques, dont certaines sont faciles à trouver en pharmacie en France : Eric Favre, Eafit, NHCO Nutrition, ou encore Overstim.s, Punch Power, etc.
Etonnamment, 1 produit sur 3 « propose une dose incompatible avec les apports nutritionnels recommandés chez un sportif de moins de 90 kg ! ». Comme, par exemple, le BCAA 10:1:1 « Vegan » d’Eric Favre. Le produit BCAA 4:1:1 de NHCO est, quant à lui, adapté aux 90 kg et plus, ce qui exclut les plus légers sans le dire. Car, autre surprise, sur les packagings, « aucun fabricant ne donne une préconisation en fonction du poids du sportif », s’inquiète l’div de l’étude, le Dr Frédéric Maton, consultant en sport santé, en médecine et en nutrition du sport à l’IRBMS. Et l’étude d’alerter : « Les recommandations de certains fabricants correspondent à une incitation à la surconsommation de BCAA, sans aucune justification nutritionnelle, dans un intérêt purement marketing. De telles incitations s’apparentent à une conduite dopante et sont de nature à perturber les apports protéinés d’un point de vue qualitatif. » Quel est l’enjeu ? « Les risques de dépasser les VNR en BCAA ne sont pas clairement établis. Toutefois, vu le niveau de dépassement parfois observé avec les suppléments, l’excès d’apport en BCAA est de nature à perturber l’aminogramme. Par conséquent, des répercussions sur le métabolisme protéique ne peuvent être exclues. On ne peut exclure en effet que les effets attendus sur le métabolisme musculaire (récupération, prise de masse) puissent être freinés par un déséquilibre d’apport en acides aminés », estime Frédéric Maton, qui privilégie « le principe de précaution ».
Du coup, le chercheur pense que le pharmacien d’officine « a un rôle à jouer. Quand un sportif veut consommer du BCAA, il faut lui expliquer ce qu’est un BCAA et lui proposer un bon grammage en fonction du poids corporel, quitte à remettre en question les conseils du fabricant. » D’autant que l’alternative est souvent facile. « En pratique, un ramequin de 150 g de fromage blanc (20 % de matières grasses) apporte une quantité de leucine, d’isoleucine et de valine, équivalente respectivement à 92 %, 117 % et 136 % des quantités moyennes apportées par les suppléments alimentaires. Il apparaît donc qu’une ration de récupération composée d’aliments courants apporte une quantité de BCAA similaire, voire parfois supérieure, aux apports proposés par les suppléments alimentaires », détaille l’étude dont l’div n’est pas opposé, a priori, à l’utilisation de compléments alimentaires.
*Téléchargeable sur irbms.com/bcaa au prix de 3 €.
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