«   La téléconsultation, pour sortir de l’impasse au comptoir   » - Le Moniteur des Pharmacies n° 3286 du 14/09/2019 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3286 du 14/09/2019
 

VAP

Mon Métier

Auteur(s) : ■  MATTHIEU VANDENDRIESSCHE 

Confrontée à un important déficit de médecins dans son quartier du 10 e arrondissement de Paris, Mylène Borycki a adopté la téléconsultation. Elle est proposée aux patients lorsque les limites de l’exercice officinal sont atteintes. Une centaine de consultations à distance ont ainsi été réalisées depuis mi-mars.

Le déploiement de la télémédecine dans les officines a officiellement été acté le 6 septembre, avec la parution d’un arrêté au Journal officiel. Dans ce div, les modalités de la prise en charge sont précisées, notamment son inscription préalable dans un condiv interprofessionnel bien précis. Installée depuis 20 ans à Belleville, dans le 10e arrondissement de Paris, Mylène Borycki n’a pas voulu attendre. Cette titulaire a vu partir à la retraite 8 médecins généralistes dans un rayon de 800 mètres. Huit médecins qui n’ont pas été remplacés. En mars, la pharmacienne opte pour un dispositif de téléconsultation fourni par la société Medadom et relié à une plate-forme médicale.

Une sécurisation de la prise en charge

L’esprit du div officiel est d’inscrire la téléconsultation avant tout comme un suivi médical à distance. « Pour moi, c’est un outil de dépannage, une borne de secours dans le parcours de soins, qui me sécurise lorsque je ne peux pas aller au-delà du conseil et que la consultation d’un médecin doit intervenir rapidement », explique Mylène Borycki. Une centaine de personnes ont bénéficié du dispositif. Parmi eux, des patients chroniques arrivés au terme de leur ordonnance avant de pouvoir consulter, un asthmatique proche d’une situation de crise ou un enfant atteint de gastroentérite.

Une fois la demande lancée, la séance débute en général au bout de quelques minutes. Sinon, le patient peut aller faire une course, un SMS le préviendra de revenir. Le système est installé sur un écran d’ordinateur. Il nécessite un casque relié à un micro et comprend un stéthoscope et un otoscope connectés, dont la pharmacienne a appris à se servir. Elle dispose aussi d’un tensiomètre, d’un thermomètre et d’un oxymètre, qui mesure la quantité d’oxygène dans le sang. Après consultation, outre l’ordonnance (pour 1 mois au maximum), la prescription d’un examen, un arrêt de travail (de 3 jours au maximum) ou un certificat médical peuvent être établis. Le patient décide de transmettre ou non un compte rendu à son médecin traitant. L’Assurance maladie prend en charge les 25 € de la consultation à hdiv de 70 %.

Aller au-devant des médecins

Pour le moment, le dispositif est installé à l’arrière de l’officine. Mais Mylène Borycki prévoit des travaux qui vont intégrer dans sa surface de vente d’une cinquantaine de mètres carrés un espace de confidentialité où elle pourra aussi vacciner. En dehors des prises de mesure, la pharmacienne ne se tient pas forcément aux côtés du patient. Sauf s’il est âgé ou présente des difficultés dans ses échanges avec le médecin. Ce dernier a aussi accès aux résultats d’analyses biologiques. Mais « lorsqu’il est limité dans son diagnostic, le patient est orienté vers un généraliste ou un spécialiste », précise la titulaire. Reste à aller au-devant de médecins qui pourraient mal considérer sa démarche. « Il va me falloir leur expliquer que ce ne sont pas des patients qu’on leur enlève… »

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