Donner aux jeunes les moyens de s’installer ne suffit pas - Le Moniteur des Pharmacies n° 3280 du 29/06/2019 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3280 du 29/06/2019
 
RENOUVELLEMENT DE LA PROFESSION

Services

Transactions

Auteur(s) : FRANÇOIS POUZAUD 

Les statistiques démographiques de l’Ordre des pharmaciens au 1 er janvier confirment la tendance observée 1 an plus tôt : le renouvellement de la profession est assuré et les jeunes, s’inscrivant de plus en plus tôt à un tableau de l’Ordre, sont prêts à reprendre le flambeau. Il convient cependant de nuancer quelque peu cette analyse sur la transmission générationnelle, en allant dans le détail des chiffres.

Si la relève est là et si elle contribue sans aucun doute au renouvellement des titulaires d’officine (54 % des installations sont le fait de pharmaciens de moins de 36 ans en 2018), cette tendance est encore loin d’être à son apogée. Malgré un afflux de jeunes en section A, le rajeunissement des effectifs ne transparaît pas dans les chiffres des statistiques démographiques de l’Ordre des pharmaciens au 1er janvier : l’âge moyen des titulaires est stable (50,2 ans). C’est donc le signe que les départs à la retraite ont lieu de plus en plus tard.

« Beaucoup de titulaires âgés continuent à exercer soit parce qu’ils n’arrivent pas à vendre en raison principalement de la faible taille de leur officine, soit parce qu’ils ne se sont pas constitué des retraites extraordinaires », constate Claude Artaud, directeur général d’Auxiliaire Pharmaceutique. Sur ce dernier point, il en explique la raison : « Pendant longtemps, ils pensaient que la vente de leur fonds allait compléter confortablement leur retraite, ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui. » Cet intermédiaire déclare ne pas solliciter les titulaires nouvellement sexagénaires et d’attendre la soixantaine bien frappée pour leur suggérer de vendre. « C’est généralement à l’âge de 67-68 ans qu’ils décident de raccrocher. » A l’autre extrémité de la pyramide des âges, « beaucoup de jeunes, croyant à l’avenir du métier, s’installent à 28-29 ans », rapporte-t-il.

L’intégration des adjoints au capital trop rare

Lors de la présentation des chiffres de la démographie pharmaceutique le 22 mai, Alain Delgutte, alors président du conseil central A de l’Ordre, a commenté la baisse du nombre des titulaires (- 1,3 % versus 2017) et expliqué qu’elle est en lien avec la baisse de 1,1 % du nombre des officines. Cette corrélation étroite entre ces 2 tendances est le reflet de la physionomie d’un marché actif (1 209 cessions en 2018 selon l’Ordre) dynamisé par les départs à la retraite.

Le schéma usuel de la transmission est celui d’un fonds individuel cédé par un titulaire partant à la retraite à un acheteur qui le rachète dans la majorité des cas – 90,5 % des modalités d’acquisitions en 2018, source Interfimo – au travers d’une société d’exercice libéral (SEL). Il y a donc une entrée pour une sortie de diplôme. Alors que si les adjoints étaient intégrés en douceur au capital des officines par des prises de participation dans celui des sociétés puis par des transmissions progressives de parts sociales, le nombre d’inscrits en section A augmenterait forcément. « Il y a en effet très peu d’intégrations des jeunes au capital, ce phénomène reste marginal car les titulaires préfèrent céder le fonds plutôt que des parts pour profiter des exonérations d’impôt sur les plus-values de cession pour départ à la retraite », explique Claude Artaud.

Autre facteur expliquant l’érosion des effectifs de titulaires : les rachats de clientèle de pharmacies qui restituent ensuite leur licence et qui représentent 32 % des fermetures en 2018. « Ces pharmacies, souvent difficiles à vendre, échappent aux adjoints qui veulent s’installer puisque le premier réflexe du cabinet de transactions est d’aller voir le pharmacien voisin pour lui suggérer de racheter la clientèle, par exemple à 50 % du chiffre d’affaires, avec une rentabilité maximum puisqu’il fait notamment l’économie de charges et de la reprise d’un bail », explique Claude Artaud. Un mode de transmission de plus en plus en vogue. Depuis le début de l’année, les rachats de clientèle représentent près d’un quart des transactions réalisées par Auxiliaire pharmaceutique. 

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