Lyme : deux recommandations ne valent pas mieux qu’une - Le Moniteur des Pharmacies n° 3278 du 15/06/2019 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3278 du 15/06/2019
 
INFECTIOLOGIE

Expertise

Ouverture

Auteur(s) : ANNE-HÉLÈNE COLLIN 

Vingt-quatre sociétés savantes françaises, menées par la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) ont présenté leurs recommandations sur la borréliose de Lyme aux Journées nationales d’infectiologie de Lyon (Rhône), le 7 juin. Créées pour mettre fin à la discorde, ces guidelines pourraient relancer la polémique tant elles sont reçues par les « Lyme doctors » comme concurrentes des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) de 2018.

Dans leurs recommandations, les 24 sociétés savantes placent la doxycycline (traitement de 14 jours) en première intention du traitement de l’érythème migrant de l’adulte (l’amoxicilline en est l’alternative, l’azithromycine est retirée) et de la neuroborréliose (durée de traitement de 14 jours dans les formes précoces, 21 jours dans les formes tardives ; en alternative ceftriaxone). Le grand sujet de la controverse, le SPPT, pour Symptomatologie/Syndrome persistant(e) polymorphe après une possible piqûre de tique, n’est pas nommé, mais les 24 reconnaissent «   des symptômes persistants et polymorphes après une borréliose de Lyme documentée ou suspectée   ». Pour autant, «   un autre diagnostic est porté chez 80   % des patients   », affirment-elles, en évoquant des pathologies neurologiques, rhumatologiques, psychiatriques et auto-immunes, notamment. Un nombre qui va à l’encontre des assertions des défenseurs d’un Lyme chronique.

« Plutôt que de s’opposer sur des questions impossibles à trancher tant que les données cliniques et scientifiques resteront insuffisantes, qu’il s’agisse de la fiabilité systématique des tests sérologiques ou de l’existence d’une maladie de Lyme chronique, il revient aux professionnels de santé de replacer le patient au centre d’une démarche diagnostique et thérapeutique pragmatique qui privilégie l’analyse de son tableau clinique et un bilan étiologique complet », recommandait la commission des Affaires sociales du Sénat dans son rapport sur le sujet publié fin mai. C’est, semble-t-il, aussi le but des 24 sociétés savantes : insister sur l’accompagnement des patients, les médecins devant « se concentrer sur des explications plus élaborées et personnalisées », et éviter « les simplifications excessives et stigmatisantes (susceptibles d’être comprises comme “c’est dans votre tête”). »

Toujours est-il qu’aujourd’hui, 2 recommandations coexistent. «   On garde le cap   », maintient la HAS qui s’était engagée à mettre à jour ses recommandations au moins tous les 2 ans. Une intégration de celles des sociétés savantes serait possible si elles obéissent «   à la même rigueur scientifique et la même impartialité   » que la HAS. Une réunion est prévue le 10 juillet avec toutes les parties prenantes. Pour, cette fois, un consensus ?§

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