Cahiers Formation du Moniteur
Ordonnance
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CAHIER COORDONNÉ PAR ALEXANDRA BLANC, PHARMACIENNE
LES MODALITÉS ADMINISTRATIVES DE LA VACCINATION À L’OFFICINE
ORGANISER L’ACTIVITÉ
✔ Il est conseillé de renforcer les stocks de vaccins antigrippe en cas de mise en place de la vaccination dans l’officine. Les précommandes effectuées auprès des laboratoires en début d’année doivent prévoir un volume supplémentaire de 15 à 20 % (les précommandes pour la saison 2019/2020 sont achevées mais une commande supplémentaire est souvent possible si nécessaire).DÉPASSER L’APPRÉHENSION
✔ L’apprentissage du geste vaccinal est réalisé sur du matériel de simulation. Pour les premières vaccinations, il peut être rassurant de s’exercer, avec leur accord, sur les membres de l’équipe officinale et sur ses proches qui entrent dans les recommandations vaccinales.SENSIBILISER ET CONVAINCRE
✔ Dans le courant du mois de septembre, la nécessité de se faire vacciner est évoquée auprès des populations ciblées par les recommandations sanitaires. Les questions « avez-vous reçu votre bon de vaccination contre la grippe ? » et « comment procédez-vous d’habitude pour vous faire vacciner ? » renseignent sur l’intérêt pour la vaccination et le recours habituel pour se faire vacciner. Le choix de la personne est respecté : elle exprime sa préférence pour une vaccination par un médecin, un infirmier ou à l’officine. Par ailleurs, les pharmaciens rappelleront aux personnes ciblées par les recommandations mais ne recevant pas de bon de l’Assurance maladie la nécessité de se faire vacciner (femmes enceintes, personnes obèses, etc.).LOCAL ET MATÉRIEL
Pour mettre en œuvre la vaccination, l’officine doit disposer de locaux adaptés, comprenant un espace de confidentialité. Celui-ci doit être clos et accessible depuis la zone de clientèle, sans accès possible aux médicaments.
L’ACTE DE VACCINATION
➜ INTERROGER LA PERSONNE
Les personnes qui présentent des antécédents de réactions allergiques sévères à l’ovalbumine (protéine de l’œuf) ou à une vaccination antérieure doivent être identifiées et orientées vers leur médecin traitant.
➜ SE PRÉPARER À LA VACCINATION
- Sortir le vaccin de l’enceinte réfrigérée 10 minutes environ avant l’injection pour l’amener à température ambiante.➜ APPLIQUER LES MESURES D’HYGIÈNE
- Se laver les mains à l’eau et au savon.➜ PROCÉDER À L’INJECTION
Il existe plusieurs techniques de vaccination. Ce mode opératoire est réalisé d’après le protocole proposé par le service Icap de l’université Claude-Bernard Lyon 1 (Rhône) :➜ LES SITUATIONS À RISQUE
Il n’est pas recommandé de vacciner dans un membre :PHARMACOVIGILANCE
Les éventuels effets indésirables sont notifiés sur un formulaire à compléter et à transmettre en ligne sur le site internet signalement.social-sante.gouv.fr. ●CONDUITE À TENIR EN CAS D’ACCIDENT D’EXPOSITION AU SANG (AES)
Conduite à tenir en cas d’accident d’exposition au sang (AES)QUE FAIRE EN CAS D’ANAPHYLAXIE ?
Que faire en cas d’anaphylaxie ?1 QUELS SONT LES SIGNES CLINIQUES ?
Les signes cliniques varient selon l’immunité de l’individu, son âge et ses comorbidités et dépendent aussi de caractéristiques propres au virus.➜ FORME CLASSIQUE CHEZ L’ADULTE SAIN
- Le début est brutal avec frissons, fièvre souvent élevée (≥ 39 °C), myalgies, céphalées, malaise générale. Puis rapidement apparaissent des signes respiratoires avec catarrhe des voies aériennes supérieures, toux sèche notamment et, parfois, d’autres signes ORL (douleurs pharyngées, dysphonie). La fatigue est importante et le syndrome algique marqué.➜ CHEZ L’ENFANT
Avant 5 ans, la symptomatologie est souvent moins bruyante que chez l’adulte. Des signes digestifs (vomissements, diarrhées) et une somnolence sont fréquents.➜ CHEZ LE SUJET ÂGÉ
Les signes peuvent être trompeurs, la fièvre et les douleurs n’étant pas au premier plan. A l’inverse, les signes respiratoires peuvent être plus marqués (toux, dyspnée, etc.) et associés à une confusion mentale, des troubles digestifs, une déshydratation. Les défaillances respiratoires, cardiaques, rénales ou métaboliques sont plus fréquentes, notamment du fait de troubles associés.➜ CHEZ LA FEMME ENCEINTE
De nombreuses études ont montré que la grossesse rend plus à risque de contracter une forme sévère de grippe (diminution des capacités cardiorespiratoires), même en l’absence de troubles associés. Il existe par ailleurs un risque accru de fausse couche et d’accouchement prématuré.2 COMMENT SE TRANSMET L’INFECTION ?
- Elle est interhumaine, directe, via les sécrétions respiratoires d’un sujet infecté. La contamination indirecte par des objets souillés est possible : le virus persiste entre 5 et 30 minutes sur les mains mais plusieurs heures sur les surfaces inertes.3 COMMENT SE FAIT LE DIAGNOSTIC ?
- En période d’épidémie de grippe, l’apparition brutale des symptômes suffit à suspecter le diagnostic. De nombreux virus voire bactéries sont cependant susceptibles de provoquer des symptômes très proches de ceux de la grippe (virus respiratoire syncytial, adénovirus, coronavirus, Mycoplasma pneumoniae, Streptococcus pneumoniae, etc.) mais en général, leur apparition est plus progressive.4 QUELLES SONT LES COMPLICATIONS ?
Les complications de la grippe sont liées à la fragilité de certains patients (système immunitaire moins performant, fragilité de la fonction respiratoire ou d’autres organes à risque de défaillance) mais aussi aux caractéristiques et à la virulence du virus lui-même.➜ COMPLICATIONS RESPIRATOIRES
Ce sont les plus fréquentes.➜ COMPLICATIONS EXTRA-PULMONAIRES
- Rares, elles sont liées au type de virus infectant qui peut gagner d’autres organes : méningites, encéphalites, atteintes cardiaques (péricardite, myocardite), myosite virale aiguë chez l’enfant.CARTE D’IDENTITÉ DE LA GRIPPE
Carte d’identité de la GrippeZO OM SUR L’AGENT INFECTIEUX
Zoom sur l’agent infectieuxVACCINATION ANTIGRIPPALE
Elle constitue la première mesure de prévention recommandée pour se protéger de la grippe. Elle vise à protéger les personnes chez qui la grippe peut être grave en limitant le risque d’acquisition du virus et les complications qui en découlent.➜ STRATÉGIE VACCINALE
La vaccination contre les virus grippaux saisonniers concerne les personnes fragiles et à risque de complications, notamment les personnes âgées, celles atteintes de certaines maladies chroniques, les femmes enceintes et les personnes obèses (voir encadré p. 3). Chez la femme enceinte, la vaccination permet de protéger la mère mais aussi le nouveau-né durant les 6 premiers mois de sa naissance, période durant laquelle la vaccination antigrippale est contre-indiquée.➜ EFFICACITÉ
- Les modifications constantes des virus imposent d’ajuster chaque année la composition du vaccin pour y introduire les souches les plus récentes en circulation : l’efficacité du vaccin antigrippal est donc notamment conditionnée par la similitude entre les souches utilisées dans le vaccin et celles circulant. La composition des vaccins est fixée chaque année par l’OMS, sur les bases des informations recueillies par les réseaux de surveillance de la grippe, pour l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud (les souches circulantes n’étant pas forcément les mêmes, la composition des vaccins diffère). Les vaccins tétravalents renfermant 2 souches virales de type A et 2 de type B (une de la lignée Victoria, l’autre Yamagata) remplacent désormais les vaccins trivalents (composées de 3 souches de virus : 2 de type A et 1 de type B). L’introduction d’une deuxième souche virale de type B permet d’élargir la protection.➜ VACCINS ANTIGRIPPAUX
Les vaccins injectables antigrippaux sont des vaccins inactivés contenant des antigènes issus des souches retenues en circulation, sans adjuvants et dénués de conservateurs, cultivés sur œufs embryonnés de poule.MESURES BARRIÈRES DE PROTECTION
Les mesures barrières de prévention sont complémentaires à la vaccination. Même si elles ne constituent pas des protections parfaites, elles permettent au cours d’épidémies de grippe de limiter la dissémination du virus et le nombre de personnes touchées.➜ QUATRE MESURES SONT PARTICULIÈREMENT RECOMMANDÉES.
- Se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon, pendant 30 secondes : après s’être mouché, avant la préparation d’un repas, avant de s’occuper d’un nourrisson, en arrivant à son domicile ou lieu de travail, etc. En l’absence de point d’eau, une solution hydroalcoolique peut être utilisée (mains sans plaies et non souillées).➜ AUTRES GESTES COMPLÉMENTAIRES :
- aérer la chambre du patient (au moins 10 minutes par jour) et/ou les pièces où il est passé ;SOLUTIONS COMPLÉMENTAIRES NON MÉDICAMENTEUSES
➜ HOMÉOPATHIE
Les médicaments homéopathiques traditionnellement utilisés pour prévenir la grippe ne peuvent en aucun cas constituer une protection suffisante vis-à-vis de la grippe et, surtout, remplacer le vaccin antigrippal chez les personnes à risque. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rappelle régulièrement que si les vaccins ont une efficacité modeste et variable, elle est réelle et mesurée, contrairement aux médicaments homéopathiques. Les autorisations de mise sur le marché des médicaments homéopathiques reposent sur la tradition et ne nécessitent pas l’existence de preuves scientifiques.➜ VITAMINES ET MINÉRAUX
Ils contribuent au bon fonctionnement général de l’organisme et certains en particulier au fonctionnement du système immunitaire (allégation reconnue notamment pour les vitamines A, C et D, le cuivre, le fer, le zinc). Si des carences ou même un déficit sont des facteurs de risque d’infections, aucun n’a d’efficacité démontrée en prévention de la grippe.➜ PLANTES ET HUILES ESSENTIELLES
- De nombreuses plantes à visée immunostimulantes et/ou anti-infectieuses sont traditionnellement utilisées pour stimuler les défenses immunitaires et prévenir les infections hivernales, rhumes, grippe ou autres infections respiratoires : échinacées, éleuthérocoque, ginseng, sureau noir, etc. Certaines ont fait l’objet de nombreuses études cliniques (échinacées notamment, ginseng, éleuthérocoque) dans ces indications mais aucune ne prouve spécifiquement son efficacité en prévention de la grippe. Il en est de même pour les huiles essentielles (ravintsara, niaouli, eucalyptus radié, tea tree, etc.).➜ PROBIOTIQUES
Le rôle du microbiote intestinal dans le développement et la modulation du système immunitaire est bien établi. Les probiotiques peuvent aider à restaurer et rééquilibrer ce microbiote, renforçant ainsi sa capacité à interagir avec le système immunitaire. Certaines études suggèrent que la prise de probiotiques pourrait limiter l’incidence des infections hivernales, mais aucune ne concerne spécifiquement la grippe. ●COUVERTURE VACCINALE EN CHIFFRES
Couverture vaccinale en chiffresLES CAMPAGNES DE COMMUNICATION
Les campagnes de communicationLA PRISE EN CHARGE DU PATIENT GRIPPÉ
VACCINATION ANTIGRIPPALE À L’OFFICINE, MODE OPÉRATOIRE
La mise à jour Ségur de votre LGO a-t-elle été installée ?
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