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Expertise
Autour du médicament
Auteur(s) : YOLANDE GAUTHIER
Malgré les mises en garde émises par l’Académie nationale de médecine en mars et, plus récemment, par le Haut Conseil de la santé publique dans ses recommandations sanitaires pour les voyageurs, l’utilisation d’Artemisia fait l’objet d’une promotion croissante, relayée auprès du grand public. Avec des conséquences non négligeables : 12 cas d’accès palustres à Plasmodium falciparum associés à la prise d’Artemisia en prophylaxie ont été recensés entre 2016 et février 2019, selon une étude rétrospective présentée aux Journées nationales d’infectiologie, qui se sont déroulées à Lyon (Rhône), du 5 au 7 juin. Toutes les personnes avaient été infectées au cours d’un séjour en Afrique, d’une durée médiane de 19 jours. Onze patients sur 12 avaient consommé l’Artemisia sous la forme de tisanes, les préparations étant obtenues auprès d’herboristes/ horticulteurs (7 patients), sur place pendant le voyage auprès de paysans cultivant la plante (2 patients) ou via internet (2 patients). Sept des 12 personnes ont déclaré une observance complète de la « prophylaxie », avec des modalités de prise variables. « Cinq cas graves de paludisme ont été traités par artésunate. Tous les patients ont guéri après administration d’un traitement curatif conforme aux recommandations françaises », précisent Xavier Argemi du CHU de Strasbourg (Bas-Rhin) et ses collègues. Un patient présente néanmoins une insuffisance rénale chronique séquellaire. « L’utilisation d’Artemisia naturelle est à proscrire », concluent les divs. Un message à relayer à l’approche des départs de l’été.§
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