Cahier 2
Conseil
Auteur(s) : CAHIER COORDONNÉ PAR ANNE-HÉLÈNE COLLIN E T ANNE-GAËLLE HARLAUT , PHARMACIENNES. NOUS REMERCIONS CÉLINE COUTEAU, PHARMACIENNE, MAÎTRE DE CONFÉRENCES EN PHARMACIE GALÉNIQUE ET COSMÉTOLOGIE, POUR SON AIMABLE RELECTURE..
Le produit de protection solaire (PPS) à visée cosmétique est une préparation destinée à être appliquée sur la peau. Son but est de la protéger du rayonnement UV et de limiter ainsi le risque de leurs effets néfastes immédiats ou retardés.
Selon les recommandations de la Commission européenne, le niveau d’efficacité du PPS, lié à la nature des filtres présents, doit être indiqué sur l’étiquetage et est défini par deux critères :
- le facteur de protection solaire (FPS) ou sun protection factor (SPF).Il correspond au rapport entre la dose érythématogène minimale, ou DEM, mesurée sur la peau protégée par le produit testé et la DEM mesurée sur une peau non protégée. La valeur du SPF ne qualifie que la protection contre les UVB.
- un coefficient de protection minimale contre les UVA (FP-UVA). C’est le rapport entre les doses d’UVA minimales nécessaires pour induire un effet de pigmentation immédiate ou persistante sur une peau protégée par PPS, et sur la même peau non protégée. La réglementation recommande que sa valeur corresponde au moins au 1/3 du SPF, matérialisée sur l’emballage par le sigle UVA.
En plus de ces 2 valeurs et afin d’assurer une plus large protection, les dermatologues recommandent une longueur d’onde critique de 370 nm au minimum (longueur d’onde la plus courte à laquelle la crème solaire absorbe 90 % du rayonnement UV).
Dans un but de simplification et de clarté, 4 catégories et 8 valeurs de SPF affichables ont été définies : faible (SPF 6 et 10), moyenne (SPF 15, 20 et 25), haute (SPF 30 et 50) ou très haute protection (SPF 50+).
L’efficacité des PPS est évaluée par deux types de tests. Les tests in vivo, sur volontaires sains, dont la fiabilité est parfois remise en cause, sont basés sur l’apparition d’effets biologiques (érythème solaire pour un SPF, effet pigmentant pour le FP-UVA).
Les tests in vitro, préférés par la Commission européenne, sont réalisés sur différents substrats à partir de mesures physiques par spectrométrie.
Idéalement, les PPS doivent proposer : des filtres efficaces contre les UVA et UVB, une stabilité à la chaleur et à la lumière, une totale innocuité, une résistance à l’eau et à la transpiration (40 minutes en immersion active), une bonne substantivité et des qualités cosmétiques (facilité d’étalement, aspect agréable sur la peau).
Des filtres UV organiques et/ou inorganiques. Selon le niveau de protection affiché, le nombre de filtres est plus ou moins important. Une protection 50+ nécessite souvent l’association de 4 à 5 filtres UV.
Des excipients. Ils conditionnent la solubilité et la concentration des filtres dans le produit fini et participent à la texture, aux propriétés d’étalement et à la substantivité du produit : eau, paraffine liquide (formes huiles), tensioactifs (formes crèmes, laits, etc.), cires, graisses (formes sticks), etc. Leur présence peut être à l’origine d’effets indésirables. C’est le cas de l’alcool (éthanol) qui, en plus d’être asséchant et irritant, favorise la pénétration cutanée (indésirable) des filtres, tout comme les acides gras à courte chaîne, notamment l’acide oléique retrouvé dans l’huile de pépins de raisin ou le beurre de karité.
Des additifs. Ils complètent l’action photoprotectrice du PPS : antioxydants (vitamine C, vitamine E, polyphénols, etc.), extraits végétaux à propriétés anti-inflammatoires (Uncaria tomentosa, Zanthoxylum bungeanum, etc.) qui réduisent la réponse érythémateuse (mais surestiment le SPF affiché) ou des parfums à risque de photosensibilisation.
La protection naturelle des individus dépend de leur pigmentation, c’est-à-dire des proportions génétiquement déterminées de mélanine.
A chaque type de pigmentation correspondent des caractéristiques (couleurs de peau et de cheveux) et des réactions (capacité de bronzer, de développer un coup de soleil) classifiées par le phototype. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) classe ainsi les différents types de peau des sujets caucasiens en 4 groupes selon leur sensibilité au soleil (voir encadré) : plus la peau est claire, plus elle doit être protégée.
Les risques à court et à long termes dépendent de la durée de l’exposition et de la puissance du soleil. La situation géographique, la saison et le type d’activité sont à prendre en compte.
Les émulsions H/E ou E/H, formes les plus fréquentes (lait et crème), permettent les associations de filtres hydrosolubles et liposolubles, augmentant ainsi l’efficacité du PPS.
Les huiles sont faciles à étaler, mais leurs capacités filtrantes sont plus limitées. Elles sont adaptées à un usage corporel.
Les gels aqueux ou hydroalcooliques peuvent se substituer aux émulsions, en particulier pour les peaux grasses.
Les sticks, mélange d’huiles et de cires, contiennent souvent de nombreux filtres et sont utilisés pour des zones localisées (nez, lèvres, pommettes).
Les sprays (eaux, brumes, émulsions), très appréciés pour leur confort à l’application, ne permettent pas de déposer une épaisseur suffisante de PPS pour une photoprotection optimale.
« CHAQUE ANNÉE, ÇA RECOMMENCE ! »
LE RAYONNEMENT SOLAIRE
IL DÉSIGNE LES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES ÉMISES PAR LE SOLEIL ET COUVRE UN LARGE ÉVENTAIL DE LONGUEURS D’ONDE QUI INCLUT, DES COURTES VERS LES LONGUES : LES RAYONS GAMMA, LES RAYONS X, LES ULTRAVIOLETS RESPONSABLES D’UNE MAJORITÉ DES EFFETS BIOLOGIQUES NÉFASTES, LA LUMIÈRE VISIBLE, LES INFRAROUGES, LES MICRO-ONDES ET LES ONDES RADIO. SEULE UNE PARTIE DU RAYONNEMENT ATTEINT LA SURFACE TERRESTRE, LA COUCHE D’OZONE JOUANT UN RÔLE DE FILTRE.
LES ULTRAVIOLETS (UV)
Le rayonnement ultraviolet atteignant la surface terrestre ne représente que 5 % du rayonnement solaire. Il est composé à 95 % d’UVA et 5 % d’UVB. La nocivité des UV est d’autant plus importante que leur longueur d’onde est courte. Potentiellement les plus dangereux, les UVC (longueur d'onde entre 100 et 280 nm) sont presque totalement absorbés par la couche d’ozone. A l’inverse, la pénétration des UV à travers la peau est d’autant plus profonde que leur longueur d’onde est importante.L’INDICE UV
L’indice UV est un outil permettant de mesurer l’intensité du rayonnement ultraviolet, d’alerter sur les risques liés à l’exposition solaire et d’adapter la photoprotection (voir encadré p. 4).MESURE
L’indice UV, qui correspond à la valeur maximale de l’intensité solaire mesurée chaque jour dans l’intervalle de 2 heures avant et après le midi solaire, est chiffré sur une échelle de 1 à 11+. Plus sa valeur est élevée, plus le risque de lésions cutanées ou oculaires est important et plus leur délai d’apparition est court.FACTEURS DE VARIATION
L’intensité des UV mesurée au sol dépend de plusieurs facteurs dont :LES DÉFENSES CUTANÉES NATURELLES
LES POILS, LES CHEVEUX, LA COUCHE CORNÉE ET LA MÉLANINE PARTICIPENT À LA LUTTE NATURELLE DE LA PEAU CONTRE LES AGRESSIONS DES RADIATIONS UV. DEUX MÉCANISMES ENTRENT PARTICULIÈREMENT EN JEU.
EPAISSISSEMENT DE L’ÉPIDERME
Sous l’action des UVB, l’accélération des mitoses des kératinocytes au niveau de la couche basale épidermique permet la photoprotection des noyaux cellulaires.PIGMENTATION ADAPTATIVE
Sous l’action des UVB et des UVA, tous les stades de la mélanogenèse sont stimulés, provoquant une augmentation de la quantité de mélanine présente au niveau cutané. Pigment produit par les mélanocytes, la mélanine absorbe jusqu’à 85 % des UVB atteignant l'épiderme et 50 % des UVA atteignant le derme.EFFETS BÉNÉFIQUES
EN PLUS DU BIEN-ÊTRE APPORTÉ PAR LA CHALEUR DES INFRAROUGES, LE RAYONNEMENT SOLAIRE A D’AUTRES EFFETS POSITIFS :
SYNTHÈSE DE LA VITAMINE D3
Elle débute au niveau de la membrane des kératinocytes de l’épiderme grâce à l’action des UVB sur le 7-déshydrocholestérol pour produire la prévitamine D3, transformée ensuite en vitamine D3 (cholécalciférol). Cette voie constitue environ 80 % des apports en vitamine D de l’organisme, le reste étant d’origine alimentaire.RÉGULATION DU SOMMEIL ET DE L’HUMEUR
La lumière visible captée par la rétine agit sur la production de mélatonine, hormone sécrétée en phase d’obscurité par la glande pinéale qui régule les cycles éveil/sommeil et influence notre humeur. La baisse de la luminosité en hiver perturbe sa sécrétion et fait apparaître des symptômes de dépression saisonnière.AUTRES
Les symptômes de certaines maladies, comme le psoriasis, la dermatite atopique ou le vitiligo, peuvent être temporairement atténués par le soleil.EFFETS NÉFASTES À COURT TERME
ERYTHÈME ACTINIQUE
Le « coup de soleil », qui résulte d’une surexposition aux UVB, se traduit par une réaction inflammatoire, une vasodilatation et un rougissement de la peau, parfois accompagnés de céphalées et/ou de vomissements. Il apparaît 6 à 8 heures après l’exposition et s’estompe généralement au bout de 48 heures.RISQUES OCULAIRES
Les défenses naturelles de l’œil contre les UV sont limitées.PHOTO-IMMUNOSUPPRESSION
Les UV diminuent l’intensité des réactions immunitaires cutanées. Les UVB en particulier agissent sur les cellules de Langerhans en modifiant leur capacité de présentation des antigènes aux lymphocytes T. A court terme, ces altérations pourraient être la cause de la résurgence d’infections (herpès, pityriasis versicolor, etc.), et, à plus long terme, d’une diminution des défenses vis-à-vis de certains cancers cutanés.PHOTOSENSIBILISATION EXOGÈNE
La photosensibilisation résulte de l’interaction entre une molécule (chromophore exogène) et un rayonnement (lumière visible ou UV) systémique (chromophore per os ou par voie parentérale) ou de contact (chromophore topique). Elle se traduit par des photo-dermatoses selon 2 mécanismes :LA LUCITE ESTIVALE BÉNIGNE
Elle met en jeu le système immunitaire sous l’effet des UVA et touche 15 % de la population, dans 85 % des cas les femmes, indépendamment du phototype.EFFETS NÉFASTES À LONG TERME
VIEILLISSEMENT CUTANÉ PHOTO-INDUIT
Il concerne les zones de peau surexposées et se traduit par l’apparition de rides profondes, une perte de l’élasticité et une pigmentation irrégulière avec des taches hyper- ou hypopigmentées.LES CANCERS CUTANÉS PHOTO-INDUITS
Connus depuis longtemps pour les UVB, les effets cancérogènes et mutagènes à long terme concernent aussi les UVA. L’atteinte varie selon la susceptibilité génétique et le mécanisme de photocarcinogenèse.INFOS CLÉS
infos clés
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LES UV SONT LES RAYONS LES PLUS DANGEREUX DU RAYONNEMENT SOLAIRE.
TESTEZ-VOUS
testez-vousLE BRONZAGE RÉSULTE :
Le bronzage résulte :« PLUSIEURS FILTRES, C’EST DU ZÈLE ? »
QUALITÉS D’UN FILTRE UV
POUR S’APPROCHER DU FILTRE IDÉAL, QUI N’EXISTE PAS, UN FILTRE UV DOIT ASSOCIER PLUSIEURS QUALITÉS : UN LARGE SPECTRE ACTIF SUR TOUTES LES RADIATIONS UVA ET UVB, UNE TOLÉRANCE CUTANÉE MAXIMALE, UNE TOTALE INNOCUITÉ ET SUBSTANTIVITÉ, UNE PHOTOSTABILITÉ MAXIMALE, UNE BONNE RÉMANENCE ET UNE EFFICACITÉ À DOSE MINIMALE.
RÉGLEMENTATION
LA PRÉSENCE DES FILTRES UV DANS LES PRODUITS COSMÉTIQUES EST RÉGLEMENTÉE. VINGT-SEPT MOLÉCULES SONT ACTUELLEMENT AUTORISÉES, AINSI QUE LA FORME NANOPARTICULAIRE DE QUATRE D’ENTRE ELLES. ELLES SONT INSCRITES SUR UNE LISTE POSITIVE FIGURANT DANS L’ANNEXE VI DU RÈGLEMENT COSMÉTIQUE (CE) N° 1223/2009. UN NOUVEAU FILTRE DOIT ÊTRE AUTORISÉ EN 2019.
FILTRES ORGANIQUES
Ils protègent la peau grâce à une absorption sélective des rayons UV dans une bande précise du spectre, UVB et/ou UVA. Ce sont pour la plupart des molécules aromatiques munies de doubles liaisons conjuguées avec des groupements donneur/accepteur d’électrons. En absorbant l’énergie des UV, les électrons sont activés, la molécule passe d’un état de repos à un état excité d’énergie supérieure. Elle revient à son état initial en dissipant de l’énergie sous forme de vibrations et/ou en réémettant de plus grandes longueurs d’onde, moins nocives.FILTRES INORGANIQUES
Dits également « minéraux », ces filtres sont des poudres minérales, inertes et opaques, qui agissent essentiellement par réflexion et diffusion des rayonnements. Seuls le dioxyde de titane (TiO2) et l’oxyde de zinc (ZnO) sont actuellement autorisés. Leur spectre d’action contre les UVA et les UVB dépend de la taille (pigmentaire ou nanoparticulaire) et de la concentration des particules. L’action photoprotectrice du dioxyde de titane est supérieure.FORMES NANO-PARTICULAIRES
Les nanoparticules ou particules ultrafines ont un diamètre compris entre 1 et 100 nm qui leur confère des propriétés différentes du matériau de départ.AVANTAGES
La transformation des filtres minéraux pigmentaires en nanoparticules permet de remédier à l’effet « masque de Pierrot » et de faciliter l’étalement avec une meilleure efficacité d’absorption des UV et une action plus durable. Ils stabilisent par ailleurs les filtres chimiques photodégradables et potentialisent leur action. Le MBBT [nano] protège dans des longueurs d’onde de 280 à 400 nm (UVA et UVB) grâce à sa structure hybride de filtre organique incluant des microparticules comme les filtres minéraux : il absorbe, reflète et diffuse les UV.RISQUES POTENTIELS
La pénétration cutanée des formes nanoparticulaires interroge, particulièrement les possibles modifications du système immunitaire et du matériel génétique et la formation de radicaux libres par ces matériaux dont la taille est voisine de celle d’un brin d’ADN. Sur peau saine, elle semble limitée aux couches supérieures. En revanche, leur utilisation est déconseillée sur peau lésée.FILTRES NATURELS
CERTAINES PLANTES CONTIENNENT DES FLAVONOÏDES (RUTINE, QUERCÉTINE, ETC.) DOTÉES DE PROPRIÉTÉS PHOTOPROTECTRICES ET ANTIOXYDANTES. SI ELLES PEUVENT RENFORCER L’ACTION PHOTOPROTECTRICE DES FORMULES DE PRODUITS SOLAIRES, ELLES NE PEUVENT, SEULES, ASSURER UN INDICE DE PROTECTION ÉLEVÉ.
SubstantivitéINFOS CLÉS
infos clés
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LES FILTRES SOLAIRES AUTORISÉS SONT INSCRITS SUR UNE LISTE POSITIVE DU RÈGLEMENT COSMÉTIQUE EUROPÉEN.
TESTEZ-VOUS
testez-vousUN PRODUIT DE PROTECTION SOLAIRE BIO PEUT CONTENIR :
Un produit de protection solaire bio peut contenir :
« IL Y A DÉJÀ UN FILTRE UV DANS MA CRÈME »
DES DISPOSITIFS MÉDICAUX POUR LA PHOTOPROTECTION ?
Des dispositifs médicaux pour la photoprotection ?DES PRODUITS DE PROTECTION SOLAIRE AVEC LE STATUT DE DISPOSITIF MÉDICAL (DM) APPARAISSENT PEU À PEU (ACTINICA, SUNSIMED, AK SECURE DM PROTECT, ETC.). CÔTÉ RÉGLEMENTATION, ILS PEUVENT PRÉSENTER, AU CONTRAIRE DES COSMÉTIQUES, DES ALLÉGATIONS MÉDICALES COMME LA PRÉVENTION D’UNE PHOTODERMATOSE OU DE CANCER PHOTO-INDUIT, SOUS RÉSERVE D’EN APPORTER LA PREUVE PAR TESTS CLINIQUES. S’ILS DOIVENT MENTIONNER SUR LEUR CONDITIONNEMENT LES FILTRES SOLAIRES UTILISÉS, ILS N’ONT PAS L’OBLIGATION D’INDIQUER LES AUTRES INGRÉDIENTS NI LA VALEUR D’UN SPF, CE QUI PEUT COMPLIQUER LE CONSEIL AU COMPTOIR. IL FAUT RETENIR QUE CES PRODUITS ONT UNE COMPOSITION SIMILAIRE À CELLE DES PRODUITS DE PROTECTION SOLAIRE COSMÉTIQUES, AVEC LES MÊMES FILTRES AUTORISÉS. ILS DOIVENT AINSI ÊTRE PROPOSÉS EN RESPECTANT LES MÊMES CONDITIONS D’USAGE POUR LEUR APPLICATION EN CAS D’EXPOSITION.
Des produits de protection solaire avec le statut de dispositif médical (DM) apparaissent peu à peu (Actinica, SunsiMed, AK Secure DM Protect, etc.). Côté réglementation, ils peuvent présenter, au contraire des cosmétiques, des allégations médicales comme la prévention d’une photodermatose ou de cancer photo-induit, sous réserve d’en apporter la preuve par tests cliniques. S’ils doivent mentionner sur leur conditionnement les filtres solaires utilisés, ils n’ont pas l’obligation d’indiquer les autres ingrédients ni la valeur d’un SPF, ce qui peut compliquer le conseil au comptoir. Il faut retenir que ces produits ont une composition similaire à celle des produits de protection solaire cosmétiques, avec les mêmes filtres autorisés. Ils doivent ainsi être proposés en respectant les mêmes conditions d’usage pour leur application en cas d’exposition.« UNE BONNE CRÈME POUR MON BÉBÉ ! »
RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
EVICTION
C’est le premier réflexe pour se protéger des rayons nocifs du soleil. L’intensité la plus forte se situe autour du midi solaire, soit, en été dans nos régions, entre 12 h et 16 h, période pendant laquelle il faut éviter d’exposer les enfants et les personnes sensibles.PROTECTION VESTIMENTAIRE
Le vêtement est le moyen le plus simple et le plus efficace pour empêcher la pénétration des rayons UV.PROTECTION OCULAIRE
L’utilisation de chapeau à larges bords, recommandée, est souvent insuffisante.PROTECTION CAPILLAIRE
Sous l’action des UV, la kératine du cheveu est fragilisée par la rupture des ponts disulfure des acides aminés soufrés. La mélanine, présente dans la fibre capillaire, exerce un effet protecteur en neutralisant certains radicaux libres, produisant ainsi du peroxyde d’hydrogène. Le résultat est un cheveu sec, déshydraté, cassant et/ou une couleur délavée.HYDRATATION
La perte hydrique due à la transpiration induite par les rayons IR doit être compensée en buvant au moins 1,5 à 2 litres d’eau/jour.MÉDICAMENTS PHOTOSENSIBILISANTS
Un pictogramme signale les médicaments à risque de photosensibilisation. Il est composé d’un triangle rouge dans lequel est dessiné un soleil partiellement caché par un nuage, accompagné de l’inscription « Ne pas exposer les zones traitées au soleil, même voilé, ni aux UVA ».IDÉES REÇUES
« Une crème solaire de haute protection protège complètement la peau du soleil ». Non, la notion « d’écran total » n’existe pas. Même à dose recommandée, une protection 50+ laisse encore passer 2 % des UV. Son utilisation ne permet pas de s’exposer plus longtemps.DU BON USAGE DES PPS
NOTICE ET EMBALLAGE
Les recommandations générales sur le bon usage du soleil et du produit de protection, obligatoirement apposées par les fabricants sur leurs produits, doivent être lues et répétées : l’abus de soleil est dangereux, appliquer avant de s’exposer au soleil et en quantité généreuse, renouveler fréquemment, etc.QUELLE QUANTITÉ APPLIQUER ?
L’efficacité d’un PPS dépend de la dose de produit qu’on applique sur la peau. Selon les laboratoires, cette dose peut être exprimée en cuillerée, en noix, en pression, etc.A QUEL MOMENT ?
Le rôle anti-UV des produits de protection solaire s’exerçant immédiatement, le produit est appliqué juste avant de s’exposer au soleil.
INTERACTION
En cas d’utilisation concomitante de répulsif antimoustique, appliquer la crème solaire 20 minutes au moins avant le répulsif, afin d’éviter la pénétration cutanée du répulsif et de limiter la diminution d’efficacité du PPS.
CONSERVATION
Un PPS qui se conserve moins de 30 mois après fabrication mais avant ouverture du conditionnement primaire est muni d’une date de péremption en clair (jour/année).
PERSONNES À RISQUE
NOURRISSONS ET ENFANTS
Le système pigmentaire est encore immature et les coups de soleil durant ces périodes augmentent le risque de mélanome à l’âge adulte.PEAUX ACNÉIQUES SOUS TRAITEMENT
La poursuite des traitements se fait en accord avec le médecin. Dans tous les cas, une exposition solaire minimale, avec une protection 50+, est recommandée.PRÉPARER LA PEAU EN AMONT
Une alimentation équilibrée, riche en nutriments antioxydants, pourrait avoir un effet protecteur contre les radicaux libres produits par les UV. Parmi ces nutriments, les caroténoïdes, la vitamine E (dans l’huile de tournesol, les amandes, les noix) ou le sélénium (dans les abats, produits de la mer, oléagineux).« MES ÉPAULES SONT EN FEU ! »
APAISER ET RÉHYDRATER
Malgré la photoprotection, la peau peut être échauffée et/ou déshydratée. Pour l’aider à retrouver son intégrité, un soin après-soleil est conseillé après chaque exposition. Il aide également à prolonger le hâle.RÉPARER LE CHEVEU
UN SHAMPOOING DOUX EST PRIVILÉGIÉ, SUIVI D’UN MASQUE CAPILLAIRE NOURRISSANT POUR GAINER LE CHEVEU ET RESSERRER LES ÉCAILLES. DES FORMULES SPÉCIFIQUES CONTRE LES EFFETS DÉLÉTÈRES DU SOLEIL SONT DISPONIBLES : MASQUE NUTRI-RÉPARATEUR INTENSE APRÈS-SOLEIL DE FURTERER, SOIN SOLEIL BAUME RICHE RÉPARATEUR À LA CIRE D’YLANG-YLANG DE KLORANE, PHYTOPLAGE APRÈS-SOLEIL MASQUE RÉPARATEUR DE PHYTOSOLBA, ETC.
TRAITER LE COUP DE SOLEIL
Le coup de soleil est une brûlure thermique plus ou moins sévère. La brûlure de 1er degré est une plaque érythémateuse douloureuse, sans cloque, due à une vasodilatation locale. Elle apparaît environ 6 heures après l’exposition et disparaît au bout d’une semaine sans laisser de trace, après éventuelle desquamation. Celle de 2e degré superficiel est caractérisée par l’apparition de phlyctènes entourées d’un halo rouge douloureux, qui cicatrise en 8 à 10 jours avec une pigmentation provisoire.TESTEZ-VOUS
testez-vous« QUI EST VRAIMENT ALLERGIQUE À UN FILTRE SOLAIRE ? »
POUR ALLER PLUS LOIN
Réponses à 50 questions sur le soleil et la peauL’ESSENTIEL À RETENIR
Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?
1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.
Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !