Les adolescents - Le Moniteur des Pharmacies n° 3268 du 06/04/2019 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3268 du 06/04/2019
 

Cahiers Formation du Moniteur

Formation Conseil

Auteur(s) : CAHIER  COORDONNÉ  PAR  ANNE-HÉLÈNE COLLIN  E T  ALEXANDRA BLANC , PHARMACIENNES INFOGRAPHIES  WALTER BARROS 

LA CONTRACEPTION 

Juliette, 17 ans, demande des préservatifs : – Au lycée, l’infirmière dit qu’il vaut mieux associer deux contraceptions. Les préservatifs seuls ne suffisent pas ? – Les préservatifs sont la seule méthode qui protège des infections sexuellement transmissibles mais leur efficacité n’est pas optimale pour prévenir le risque de grossesse, on conseille donc d’utiliser en plus une méthode efficace comme la pilule. – Je suis mal à l’aise d’en parler à mes parents... – A ton âge, la prescription et la délivrance de la pilule sont anonymes et gratuites, même sans accord parental. Je te conseille de voir le médecin ou le gynécologue.

« DEUX CONTRACEPTIONS, POURQUOI ? »

« Deux contraceptions, pourquoi ? »

PRINCIPALES VACCINATIONS 

« TROP TARD POUR L’HÉPATITE B ? »

La maman de Léa, 14 ans, s’interroge sur la vaccination contre l’hépatite B :– Avec tout ce qui s’est dit sur ce vaccin ! Mais aujourd’hui qu’il est obligatoire chez les nourrissons, je me dis que finalement il faudrait aussi protéger Léa. N’est-ce pas trop tard ?– Non, jusqu’à 15 ans révolus, il est même recommandé d’effectuer un rattrapage. Profitez de son rappel contre le papillomavirus pour la vacciner aussi contre l’hépatite B.
A l’adolescence, c’est l’heure des injections de rappel ou des injections de rattrapage lorsque les vaccinations n’ont pas été effectuées durant l’enfance. D’autres vaccins, plus spécifiques, sont recommandés.


DIPHTÉRIE, TÉTANOS, COQUELUCHE, POLIOMYÉLITE

Maladie bactérienne très contagieuse, la coqueluche est particulièrement grave chez le nourrisson de moins de 3 mois non vacciné, le plus souvent contaminé par la fratrie. L’immunité acquise par la vaccination, ou naturelle par la maladie, n’est pas définitive, d’où l’importance des rappels ultérieurs.
La diphtérie, la poliomyélite (maladies infectieuses très contagieuses) et le tétanos (toxi-infection) sont responsables de troubles potentiellement graves (respectivement : troubles neurologiques et respiratoires, atteintes neurologiques et paralysies), voire mortels, en l’absence de vaccination.

CONTINUITÉ DU CALENDRIER VACCINAL

La prévention vaccinale se poursuit chez l’adolescent à 11-13 ans par un rappel du vaccin tétravalent.
Il est réalisé avec un vaccin dTcaP (Boostrixtetra ou Repevax, voie IM) à doses réduites en anatoxines diphtériques et antigènes coquelucheux.
Le prochain rappel avec dTcaP se fera à 25 ans.

TRANSITION AVEC LES VACCINATIONS COMMENCÉES AVANT 2013

Les enfants ayant reçu à 6 ans un rappel avec un vaccin trivalent dTP (Revaxis) selon le calendrier vaccinal antérieur à 2013 recevront entre 11 et 13 ans une injection de tétravalent DTCaP (InfanrixTetra ou Tetravac-acellulaire).

ADAPTATIONS EN SITUATION DE PÉNURIE

Les enfants ayant reçu à 6 ans une injection de rappel avec dTcaP à la place du vaccin DTCaP pour cause de pénurie, recevront entre 11 et 13 ans une injection de rappel par DTCaP.

STRATÉGIE DU COCOONING

Elle vise à protéger de la coqueluche les nourrissons de moins de 6 mois dont la vaccination n’est pas complètement achevée.
Les adolescents de la fratrie recevront une dose de rappel de dTcaP si leur dernière injection date de plus de 5 ans.

INFECTIONS À PAPILLOMAVIRUS

Elles se transmettent lors de contact sexuel et dans 60 % des cas au début de la vie sexuelle. Dans près de 10 % des cas, l’infection est persistante et peut entraîner des lésions précancéreuses.
La vaccination est efficace contre les génotypes responsables de 70 % des cancers du col de l’utérus, HPV 16 et 18, les plus oncogènes en Europe, mais ne dispense pas du dépistage par frottis.

SCHÉMA VACCINAL

Cervarix (voie IM) contre les HPV 16 et 18 : – chez les filles uniquement, entre 11 et 14 ans révolus : 2 doses à 0 et 6 mois ; – rattrapage entre 15 et 19 ans révolus : 3 doses à 0, 1 et 6 mois.
Gardasil (voie IM) contre les HPV 16 et 18 et les HPV 6 et 11 (responsables de 90 % des verrues génitales) : – chez les filles, entre 11 et 13 ans révolus : 2 doses à 0 et 6 mois ; – rattrapage entre 14 et 19 ans révolus : 3 doses à 0, 2 et 6 mois ; – chez les HSH (hommes ayant des rapports avec les hommes) jusqu’à 26 ans révolus : même schéma en 3 doses.
Gardasil 9 (voie IM) contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58 : – chez les filles, entre 11 et 14 ans révolus : 2 doses espacées de 6 à 13 mois ; – rattrapage entre 15 et 19 ans révolus : 3 doses à 0, 2 et 6 mois ; – chez les HSH jusqu’à 26 ans révolus : même schéma en 3 doses.


CO-ADMINISTRATION

L’une des doses peut être administrée en même temps que le rappel diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite entre 11 et 13 ans, ou dans le cas d’un rattrapage par un vaccin contre l’hépatite B.


INTERCHANGEABILITÉ

Aucune étude n’ayant évalué l’interchangeabilité des 3 vaccins, tout schéma vaccinal engagé avec l’un d’entre eux doit être poursuivi avec le même vaccin.


ROUGEOLE, OREILLONS, RUBÉOLE

L’augmentation des foyers épidémiques de rougeole depuis 2017 est due à une couverture vaccinale insuffisante. Les complications, pulmonaires ou neurologiques pouvant aller jusqu’au décès, sont plus fréquentes chez les nourrissons, les adolescents et les jeunes adultes.
La rubéole occasionne, chez la femme enceinte, des malformations et morts fœtales.
Les oreillons peuvent se compliquer de méningites, de surdité et de stérilité masculine.
La prévention est assurée par 2 injections, à un mois d’intervalle minimum, d’un vaccin trivalent à virus vivants atténués contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.


RATTRAPAGE

Les adolescents doivent avoir reçu les 2 doses (par voie SC ou IM) du vaccin trivalent Priorix ou M-M-RvaxPro pour être immunisés.
La deuxième injection n’est pas un rappel. C’est un rattrapage pour les sujets n’ayant pas répondu à l’un ou plusieurs des antigènes vaccinaux. Bien que les 2 vaccins soient considérés comme interchangeables, il est conseillé d’utiliser le même vaccin.
Le vaccin est contre-indiqué durant la grossesse (grossesse également à éviter dans le mois qui suit l’administration du vaccin vivant).
La prise en charge du vaccin par l’assurance maladie est de 100% jusqu’à 17 ans révolus.


HÉPATITE B

La contamination par le sang et autres fluides corporels peut se faire au cours de relation sexuelle non protégée, de partage d’objets de toilette ou de seringues contaminées ou lors de piercing ou tatouage. Dans 5 % des cas de contamination, la maladie évolue vers une forme chronique avec un risque de cirrhose ou de cancer du foie.


RATTRAPAGE

Pour les adolescents non vaccinés, un rattrapage est recommandé jusqu’à 15 ans révolus. La vaccination est effectuée (voie IM) avec Engerix B 10 µg ou HBvaxPRO 5 µg selon : – un schéma classique à 3 injections (à 0, 1, 6 mois) – ou un schéma accéléré à 3 injections (à 0, 1, 2 mois) pour une protection rapide, puis d’une 4e injection (au 12e mois) pour une protection à long terme.
A partir de 16 ans, Engerix B 20 µg ou HBvaxPRO 10 µg sont utilisés selon les 2 schémas précédents chez les adolescents présentant un risque particulier d’exposition.
Possibilité pour les adolescents de 11 à 15 ans inclus d’un schéma simplifié à 2 injections (0, 6 mois) avec Engerix B 20 µg, en l’absence de risque élevé d’infection par le virus de l’hépatite B dans les six mois qui séparent les deux injections. La protection n’est obtenue qu’après la 2e injection.
Pour les adolescents insuffisants rénaux chroniques, de 15 ans ou plus, la vaccination est réalisée avec Fendrix en 4 injections (à 0, 1, 2, 6 mois) au lieu de 8 doses en 4 injections avec Engerix B 20 µg. Usage réservé aux pharmacies à usage intérieur (PUI). 

TESTEZ-VOUS

Testez-vous
L’immunité acquise par la vaccination est définitive pour :
1/La coqueluche
2/La varicelle
3/La rougeole
Réponses : 2, 3.

INFOS CLÉS

Infos clés

•  Les recommandations vaccinales chez l’adolescent concernent le rappel dTcaP à 11-13 ans et la vaccination contre le HPV entre 11 et 14 ans.

•  La recrudescence de cas de rougeole depuis 2017 recommande de vérifier que tous les adolescents ont bien reçu les 2 injections de ROR.

CAS DES ADOLESCENTS JAMAIS VACCINÉS

Cas des adolescents jamais vaccinés
Vaccins
Schéma de vaccination
Diphtérie/tétanos/ coqueluche/polio
Si 11-15 ans
0, 2, 8-12 mois avec DTCaP
Si ≥ 16 ans
0, 2, 8-12 mois 1re dose avec dTcaP puis dTP
Hépatite B
Jusqu’à 15 ans révolus
0, 1, 6 mois // 0, 2, 6 mois // 0, 6 mois selon vaccin
Méningocoque C
1 dose du vaccin conjugué
Papillomavirus HPV
Jeune fille de 11-13 ou 14 ans révolus
0, 6 mois
Selon âge et vaccin
Jeune femme de 14 ou 15-19 ans révolus
0, 1, 6 mois // 0, 2, 6 mois
Selon âge et vaccin
Rougeole
0, 1 mois

LA PEAU  

« MON MAQUILLAGE NE TIENT PAS ! »

Céline, 16 ans :– J’aimerais une crème pour fixer mon maquillage. J’ai la peau grasse et ma crème teintée a tendance à virer en fin de journée, sur le front et les ailes du nez.– Utilisez-vous des soins spécifiques pour peau grasse ?– Je me méfie un peu de ces produits qui doivent bien décaper…– Au contraire, ils nettoient en douceur sans être détergents. Les soins séborégulateurs et matifiants corrigent l’aspect luisant de la peau et améliorent la tenue du maquillage.
Peau grasse, points noirs, pustules ou papules caractérisent les peaux adolescentes. Bien que souvent bénignes, ces affections cutanées peuvent avoir des effets sur la vie quotidienne et doivent être prises au sérieux.


L’HYPERSÉBORRHÉE


LE SÉBUM

Composé essentiellement de lipides, le sébum participe avec l’eau extracellulaire et la sueur à la constitution du film hydrolipidique de surface. Il combat ainsi la sensation de sécheresse cutanée en s’opposant à la perte en eau au travers de l’épiderme.


LA PEAU GRASSE

A la puberté, l’hyperséborrhée donne à la peau un aspect gras et luisant, en particulier au niveau de zones riches en follicules pilosé-bacés (zone T : front, nez, menton). Les pores sont dilatés, le grain de peau est irrégulier.
L’hyperséborrhée est en relation avec l’hormonodépendance de la fonction sébacée. La stimulation de la production des hormones androgènes due à l’hyperactivité de la 5α-réductase est à l’origine de l’hypersécrétion de sébum. Cette production varie avec l’âge (elle apparaît à la puberté), le sexe ou pendant la grossesse. L’hérédité, le stress, la pollution peuvent favoriser ou aggraver une hyperséborrhée.

LES SOINS

Hypoallergéniques et non comédogènes, ils sont adaptés à la fragilité de la peau grasse, en évitant une hyperséborrhée réactionnelle.

SOINS NETTOYANTS

Ils éliminent les impuretés et poussières mélangées à la sueur et au sébum en excès à la surface de la peau. Ils doivent respecter le film hydrolipidique et le pH physiologique cutané du visage (pH à 5,5). Les savons, type savon de Marseille, sont à éviter car trop alcalins.
Les produits à rincer existent sous forme de mousses, gels moussants, pains ou syndets. Adaptés à l’hygiène corporelle, ils ont pour certains une action assainissante et s’utilisent de préférence sur peau humide.
Les solutions micellaires, idéales pour le visage, nettoient en douceur et sans rinçage les peaux grasses les plus sensibles, avec l’avantage de démaquiller également. Elles s’utilisent en un ou plusieurs passages à l’aide de compresses non tissées.

SOINS SÉBORÉGULATEURS

De texture légère et non grasse, ils limitent l’excès de sébum, resserrent les pores et sont matifiants. Ce sont de bonnes bases de maquillage.

SOINS COMPLÉMENTAIRES

Un gommage peut être effectué une fois par semaine. Le plus souvent composé de microparticules d’origine naturelle et biodégradables (noyaux de fruits, poudres minérales), il élimine les cellules mortes, désincruste les pores obstrués et affine le grain de peau. Il s’utilise de préférence sur une peau humide par des mouvements circulaires. Après un rinçage et un séchage soigneux, il faut rapidement appliquer une crème ou un masque hydratant.
La pose de masque est conseillée une à deux fois par semaine pour absorber l’excès de sébum avec une action apaisante et anti-irritante.


L’ACNÉ


LA PATHOLOGIE

L’acné est une dermatose inflammatoire chronique des follicules pilosébacés du visage et du tronc impliquant trois facteurs intriqués : – l’hyperséborrhée ; – l’hyperkératinisation de l’épithélium folliculaire avec obstruction des canaux excréteurs, à l’origine d’une rétention sébacée et de la formation de comédons (points noirs ou points blancs) ; – la colonisation du follicule par une flore résidente, Propionibacterium acnes, à l’origine de l’inflammation des lésions rétentionnelles. Il en résulte des boutons rouges sensibles (papules) ou rouges à pointe blanche (papulopustules).


LE TRAITEMENT

Il intervient sur l’élimination du bouchon corné, la diminution de l’excès de sébum et agit sur la flore microbienne. Selon la sévérité de l’acné, il est topique (kératolytique, anti-infectieux) ou/et systémique (antibiothérapie, hormonothérapie, isotrétinoïne).
Seul antiacnéique disponible sans ordonnance, le peroxyde de benzoyle, sous forme de gel à 5 % (Curaspot) à poser puis à rincer, peut être conseillé si l’acné est inflammatoire. Attention cependant : photosensibilisant, il peut provoquer des réactions cutanées et, oxydant puissant, il peut décolorer les tissus.


LES SOINS

La prise en charge de l’acné commence déjà par une bonne hygiène de peau et l’utilisation de produits cosmétiques adaptés, qui contribuent à diminuer les symptômes et prévenir la formation de nouveaux comédons.
Les soins prennent en compte les effets indésirables liés au traitement antiacnéique : sensation de tiraillement, rougeurs, déshydratation ou desquamation.
Les soins nettoyants pour la peau grasse sont adaptés à celle acnéique. Afin de minimiser le contact d’une eau calcaire sur une peau fragilisée par le traitement anti-acnéique, il est conseillé d’alterner les produits à rincer (le matin) avec les solutions micellaires (le soir).
Les soins gommants sont déconseillés durant les traitements anti-acnéiques afin de ne pas léser davantage la peau irritée.
Les cosmétiques actifs anti-acnéiques sont des soins spécifiques généralement composés d’ingrédients séborégulateurs (sabal, pépins de courge, sels de cuivre, etc.) et exfoliants ou kératolytiques (acide lactique, citrique, malique, salicylique, etc.) pour désincruster les pores des amas de cellules mortes et affiner le grain de peau. Ils peuvent être associés à un actif antibactérien (piroctone olamine, decandiol, etc.), pour une action purifiante et assainissante. A conseiller après la toilette quotidienne sur une peau bien séchée.
Ces soins cosmétiques actifs sont déconseillés dès l’instauration d’un traitement anti-acnéique médicamenteux.
Les soins compensateurs, composés d’actifs apaisants et réparateurs (eaux thermales, acide madécassique, alphabisabolol, allantoïne, etc.), agissent sur la composante inflammatoire. Ils aident la peau asséchée ou abîmée par les traitements anti-acnéiques à reconstituer son film hydrolipidique.


LES CONSEILS


ALIMENTATION

Rejeter l’idée reçue selon laquelle certains aliments auraient une influence sur l’acné. Bien que les sucres rapides soient de plus en plus mis en cause, aucune étude n’a prouvé le lien réel entre acné et alimentation.

CICATRICES

Eviter de manipuler les boutons et comédons afin de réduire la formation de cicatrices et le risque de surinfection des lésions.

MAQUILLAGE

Privilégier les crèmes teintées non comédogènes sans dérivés de lanoline, d’esters gras synthétiques ou de triglycérides pour un maquillage léger et matifiant. Les fonds de teint, plus épais, ont tendance à boucher les pores, avec le risque d’enflammer les lésions. Les correcteurs de teint, sous forme de stick, de crème ou compact, unifient le teint, masquent les imperfections et les cicatrices.

EFFETS INDÉSIRABLES DES TRAITEMENTS ANTI-ACNÉIQUES

Prévenir d’une possible aggravation des lésions en début de traitement. Un traitement d’attaque doit être poursuivi au moins 3 mois pour juger de son efficacité.
La sécheresse cutanée est l’effet indésirable le plus fréquent et le plus gênant des traitements anti-acnéiques, en particulier des rétinoïdes oraux. Penser aux sticks nourrissants pour les lèvres, aux larmes artificielles pour les yeux, aux shampooings doux pour le cuir chevelu, etc.

SOLEIL

Eviter les expositions solaires en cours de traitement anti-acnéique, majoritairement photosensibilisants. Si l’arrêt du traitement n’est pas possible, une protection solaire maximale est indispensable avec un produit non comédogène et non gras.
Le soleil est un faux ami pour l’acné, car même si une amélioration passagère est observée après exposition au soleil, elle est suivie d’une recrudescence des lésions à l’automne.


QUAND CONSULTER ?

Lorsque les lésions cutanées sont inflammatoires ou surinfectées.
Lorsqu'il n’y a pas d’amélioration ou recrudescence de l’acné après 3 mois de soins. 
Qu’auriez-vous répondu ?
Marc commence à développer des boutons d’acné sur le visage :
– Puis-je me raser malgré la présence de boutons ?
– Bien sûr ! Evitez l’utilisation de lotions alcoolisées après le rasage et pensez à changer régulièrement les lames de rasoir pour ne pas irriter davantage votre peau. Passez la lame sous l’eau chaude entre chaque rasage.
Le pharmacien a-t-il bien répondu ?
Oui. Penser à conseiller un gel ou une mousse aux actifs antibactériens, apaisants et hydratants avant le rasage, puis un baume hydratant et sans alcool après.
Infos clés
- L’acné se caractérise par une hyperséborrhée, une hyperkératinisation et une inflammation.
- Une bonne hygiène et l’utilisation de produits cosmétiques adaptés contribuent à réduire les problèmes de peau.
- Une prise en charge médicale est nécessaire en cas de lésions cutanées inflammatoires, surinfectées, ou en l’absence d’amélioration.

TATOUAGES ET PIERCINGS 

« QUAND SE BAIGNER ? »

Thomas, 17 ans, demande un conseil pour une crème solaire :– C’est pour un tatouage à l’épaule que j’ai fait faire la semaine dernière. J’ai le projet de partir quelques jours en bord de mer. Pensez-vous que je pourrai me baigner ?– Je vous conseille d’attendre au moins 3 semaines après le tatouage, le temps que votre peau cicatrise pour éviter tout risque d’infection.
Le tatouage, comme le piercing, est une technique esthétique par effraction cutanée. C’est une pratique qui comporte des risques importants de transmission d’agents infectieux ou toxiques. Une autorisation parentale est exigée pour le tatouage ou le piercing d’un mineur.


TATOUAGE PERMANENT

Le tatouage permanent est un dessin réalisé par un professionnel, au moyen d’aiguilles à usage unique permettant d’introduire sous la peau des colorants indélébiles.

LES RISQUES


LIÉS AUX CONDITIONS

Le matériel utilisé est un dermographe, muni de fines aiguilles imprégnées de colorants à déposer dans le derme moyen. Le risque est principalement infectieux.
La brèche réalisée par le tatouage peut être la porte d’entrée à certains germes (staphylocoques). Le risque virologique (hépatite B ou C, VIH, etc.) par exposition aux liquides biologiques n’est pas négligeable, même s’il est de plus en plus rare.

LIÉS AUX PRODUITS

Le produit de tatouage est une « substance ou préparation colorante destinée, par effraction cutanée, à créer une marque sur les parties superficielles du corps humain à l’exception des produits qui sont des dispositifs médicaux » (article L. 513-10-1 du Code de la santé publique). Les encres utilisées sont des colorants solubles d’origine organique ou des pigments insolubles. Leur fabrication, leur composition et leur étiquetage sont soumis à des normes strictes définies par les réglementations européenne et française.
Ces substances peuvent être responsables d’une réaction allergique pouvant apparaître plusieurs années plus tard.
De récentes études ont mis en évidence une possible migration d’encre de tatouage vers les ganglions lymphatiques.

LIÉS À LA PEAU

L’état de la peau peut déconseiller le tatouage : pathologies dermatologiques chroniques (psoriasis, eczéma, lichen plan, etc.) pouvant se réactiver, présence de lésions, de grains de beauté.


LES CONTRE-INDICATIONS

Elles concernent les personnes allergiques aux encres, aux pigments ou à certains métaux, ainsi que les personnes présentant des troubles de la coagulation (hémophilie) ou suivant un traitement anticoagulant.


LES CONSEILS


LIMITER LES RISQUES

Vérifier les conditions d’hygiène : aiguilles à usage unique sous emballage stérile, matériel (pinces, buses, tige porte-aiguille) stérilisé en autoclave, lavage des mains et port de gants stériles par le tatoueur. Le tatouage est fortement déconseillé chez la femme enceinte en raison du risque de passage transcutané d’encres potentiellement toxiques.
S’assurer que les capsules d’encre sont à usage unique et jetées après le tatouage.
Faire examiner la peau par un dermatologue en cas de doute avant d’envisager un tatouage.

APRÈS LE TATOUAGE

Maintenir une hygiène rigoureuse les 15 jours suivants. Effectuer une toilette biquotidienne avec un pain sans savon ou une solution lavante douce.
Un antiseptique en solution aqueuse est souvent conseillé. Eviter certaines molécules irritantes ou sensibilisantes (hexamidine, benzalkonium). Une crème cicatrisante est ensuite appliquée.
Eviter le bain, privilégier la douche.
Durant 4 semaines ou jusqu’à cicatrisation complète, éviter les bains de mer, la piscine, l’exposition solaire (ultérieurement mettre une crème de très haute protection).

QUAND CONSULTER ?

Surveiller la cicatrisation du tatouage qui s’effectue normalement en 3 à 4 semaines.
Consulter son médecin en cas de signes inflammatoires persistants (rougeur, douleur, gonflement), en cas de suintement ou de croûtes jaunâtres (signes infectieux).


EFFACER UN TATOUAGE

La méthode au laser est la plus utilisée, réalisée par un médecin esthétique ou un dermatologue et non remboursée par la Sécurité sociale. Les gouttes d’encre dans la peau sont fractionnées en particules de 5 à 10 microns puis résorbées par l’organisme. Le nombre de séances dépend de la taille du tatouage, 5 à 15 séances sont parfois nécessaires.


PIERCING


Cette pratique consiste à transpercer la peau ou la muqueuse par l’intermédiaire d’un cathéter ou d’un trocart, afin d’y introduire un bijou. Différentes zones du corps peuvent être concernées (visage, cavité buccale, nombril, partie génitale, etc.).
Le bijou prêt à être installé doit être propre, décontaminé et conditionné pour une stérilisation à l’autoclave.


RISQUES SPÉCIFIQUES AU PIERCING

Comme pour le tatouage, c’est une pratique d’effraction avec les mêmes risques, règles de stérilité et contre-indications. D’autres risques plus spécifiques peuvent apparaître :
– difficultés d’élocution, lésions buccales ou dentaires, hypersalivation, risque de déglutition par le piercing de langue ;
– lésions de gencives par le piercing de lèvre ;
– le rejet du bijou est une complication qui apparaît environ 2 semaines après la pose. Il faut alors l’enlever rapidement.


CONSEILS

Après la pose :
Se laver les mains et les désinfecter avec une solution hydro-alcoolique avant de toucher le piercing.
Piercings cutanés : nettoyer et éliminer les sécrétions avec une compresse (pas de coton qui laisserait des fibres), appliquer une solution antiseptique jusqu’à cicatrisation.
Piercings de la langue : effectuer des bains de bouche antiseptiques 2 fois par jour et après chaque repas durant 8 jours.
Piercings génitaux : utiliser durant une dizaine de jours un savon antiseptique à usage gynécologique.
Eviter d’enlever le bijou dans les 2 mois qui suivent le piercing.


CONSULTER

Une consultation médicale s’impose en cas de :
– signes inflammatoires de plus d’une semaine ;
– écoulement purulent ;
– douleurs diffuses.
Infos clés
- Le risque principal des pratiques de tatouage ou de piercing est infectieux. Le strict respect des règles d’asepsie est indispensable.

CAS PARTICULIER DU TATOUAGE TEMPORAIRE

Cas particulier du tatouage temporaire
La présence de paraphénylènediamine (PPD), ingrédient interdit dans les produits cosmétiques autres que les teintures capillaires, est à l’origine de nombreuses réactions allergiques (eczéma allergique apparaissant quelques jours à quelques semaines après le tatouage, réactions cutanées violentes, etc.). La PPD est ajoutée au henné naturel pour foncer et prolonger la tenue du tatouage.

VRAI OU FAUX

vrai ou faux
Le tatouage n’est pas conseillé sur une peau acnéique. Vrai ou faux ?
Réponse : vrai

LES CONSOMMATIONS À RISQUE 

« MON FILS EST RENTRÉ SAOUL HIER SOIR »

Le père de Benjamin, 16 ans, arrive à la pharmacie un samedi matin :– Je voudrais du paracétamol 1 g pour mon fils, il a très mal à la tête.– A-t-il d’autres symptômes ?– Non, il a fait la fête hier soir et est rentré ivre. Ce n’est rien, c’est de son âge !– Les alcoolisations rapides et massives entraînent non seulement des risques de coma éthylique, mais aussi d’accidents de la route, de violences. Vous devriez tout de même en parler avec lui…
L’adolescence est marquée par les expérimentations (alcool, tabac, cannabis, etc.), lesquelles peuvent rapidement devenir problématiques.


L’ALCOOL

Aujourd’hui, la consommation problématique d’alcool n’épargne personne, pas même les adolescents puisqu’il reste la substance psychogène la plus consommée chez les jeunes.

QUELLE CONSOMMATION CHEZ LES ADOLESCENTS ?

Toutes classes confondues, environ un collégien sur 7 dit avoir déjà connu une ivresse alcoolique, avec des niveaux qui sont multipliés par 6 entre la sixième et la troisième (enquête HBSC, 2014).
A l’âge de 17 ans, deux tiers des jeunes ont bu au cours du mois écoulé (enquête Escapad, 2017). Les usages réguliers (10 fois par mois) concernent 8,4 % des jeunes de 17 ans, plus particulièrement les garçons (presque 3 fois plus nombreux que les filles).
Autre phénomène, les alcoolisations ponctuelles importantes (API), qui consistent à boire au moins 5 verres en 1 seule occasion : 44 % des adolescents avouent un comportement de beuverie express au cours du dernier mois (enquête Escapad, 2017).
Enfin, de nombreux produits (prémix, alcopops, etc.) sont actuellement mis sur le marché pour attirer les adolescents. Il s’agit de mélanges d’alcool, de jus de fruits ou de sodas dont la teneur souvent élevée en sucre masque le goût de l’alcool.

QUELS SONT LES RISQUES ?


A COURT TERME

La consommation d’alcool peut entraîner des nausées et des vomissements, des malaises, voire un coma éthylique. Diminuant les réflexes et la vigilance, l’alcool peut également être responsable d’accidents de la circulation et de comportements dangereux (violences et rapports sexuels à risque, non voulus ou non protégés).
Il est déconseillé de boire de l’alcool avec des boissons énergisantes car elles diminuent la perception des effets de l’alcool et peuvent donc favoriser une consommation excessive.

A LONG TERME

La consommation régulière et excessive d’alcool entraîne de la fatigue, un manque de concentration, des pertes de mémoire, une démotivation, etc., pouvant être à l’origine d’un absentéisme, voire d’un échec scolaire. Elle peut aussi être responsable de troubles psychiques (repli sur soi, anxiété, dépression) et augmente le risque d’atteintes hépatiques et pancréatiques, de troubles cardiovasculaires et de cancers. Enfin, consommer de l’alcool lorsqu’on est jeune augmente le risque de dépendance à l’âge adulte.

QUAND FAUT-IL S’INQUIÉTER ? QUE FAIRE ?

Il ne faut jamais banaliser un état d’ivresse aiguë chez un adolescent. A l’adolescence, le cerveau n’a pas encore fini sa maturation et présente une plus grande susceptibilité aux effets neurotoxiques de l’alcool. Etant donné la tendance aux alcoolisations massives, et avec les risques que cela suppose, il est important d’instaurer rapidement un dialogue avec l’adolescent pour évaluer sa consommation et l’informer des dangers auxquels il s’expose. Si ce dialogue est impossible avec les parents ou si l’état d’ivresse n’est pas isolé, une consultation médicale s’impose. Un suivi psychologique pourra être proposé si nécessaire.
Enfin, l’adolescent peut obtenir des informations ou parler librement de sa situation en appelant Alcool Info Service (0 980 980 930), Fil Santé Jeunes (0 800 235 236) ou sur le site internet, drogues-info-service.fr.

LE CANNABIS

Le cannabis (Cannabis sativa), ou chanvre indien, est une plante dont le principe actif, le THC (tétrahydrocannabinol), est inscrit sur la liste des stupéfiants.


QUELLE CONSOMMATION CHEZ LES ADOLESCENTS ?

Le cannabis est le produit illicite le plus précocement expérimenté et le plus consommé par les adolescents. La première expérimentation se fait en moyenne vers 15 ans. A 17 ans, près de 4 adolescents sur 10 l’ont déjà testé, et 9,7 % des garçons contre 4,5 % des filles en sont dépendants (enquête Escapad, 2017).

MODES DE CONSOMMATION

Le cannabis est utilisé sous différentes formes, plus ou moins concentrées en THC. L’herbe (marijuana, beuh, etc.) est constituée des feuilles, des tiges et des sommités fleuries séchées et comprend 1 à 15 % de THC. La résine (haschisch, shit) se présente sous forme de barrettes de couleur verte, brune ou jaune et est obtenue par pressage des sommités fleuries. Elle contient 5 à 20 % de THC et peut être coupée au cirage, au henné, à la paraffine, etc. L’herbe et la résine se fument mélangées au tabac (joint, pétard). Le cannabis peut également se retrouver sous forme d’huile (macération de la résine dans l’alcool), plus concentrée et consommée au moyen d’une pipe à eau (« bang ») mais son usage est peu répandu en France. Enfin, il est beaucoup plus rarement ingéré sous forme de préparations culinaires (« space cakes », etc.) ou bu (infusions).
Pour la majorité des consommateurs, le cannabis est associé à un usage festif. Toutefois, certains l’utilisent plutôt pour « se défoncer », d’autres, pour s’apaiser.

EFFETS IMMÉDIATS ET CONSÉQUENCES D’UNE CONSOMMATION RÉGULIÈRE


EFFETS IMMÉDIATS

Lorsque le cannabis est fumé, ses effets apparaissent rapidement et durent entre 2 et 4 heures, tandis que lorsqu’il est ingéré, ils apparaissent seulement au cours de la digestion mais durent plus longtemps (entre 4 et 6 heures). Les effets recherchés par les usagers sont une légère euphorie, un sentiment d’apaisement, une légère somnolence et une désinhibition. Mais il peut également être responsable d’une intoxication aiguë, communément appelée « bad trip » qui associe tremblements, vomissements, confusion, sensation d’étouffement et angoisse très importante.
Par ailleurs, il diminue les facultés de concentration et modifie la perception visuelle, la vigilance et les réflexes. Conduire sous l’effet du cannabis double ainsi en moyenne le risque d’être responsable d’un accident mortel.
Enfin, le cannabis peut être à l’origine d’effets physiques tels que palpitations, sensation de bouche sèche, yeux rouges et pupilles dilatées, altération de la mémoire immédiate et augmentation de l’appétit.

CONSÉQUENCES D’UNE CONSOMMATION RÉGULIÈRE

A plus long terme, la consommation de cannabis peut causer des difficultés de concentration, l’échec scolaire, des prises de risque liées aux milieux fréquentés pour l’obtention du produit, ou encore l’isolement social si l’adolescent se focalise sur l’obtention et la consommation du cannabis.
Chez les jeunes vulnérables ou prédisposés, elle peut entraîner ou aggraver des troubles psychiques comme l’anxiété ou la dépression, provoquer l’apparition d’une psychose cannabique (bouffée délirante qui nécessite une hospitalisation en service spécialisé) ou encore révéler ou aggraver une schizophrénie. Elle peut aussi favoriser une addiction ultérieure aux drogues dures.
Le cannabis augmente également les risques de bronchites et de cancers pulmonaires, d’autant plus s’il est associé au tabac.
Enfin, il peut donner lieu à une dépendance, essentiellement psychologique et variable selon les individus.

QUE FAIRE ?

La dépendance au cannabis, avant tout psychologique, peut donner lieu à des symptômes physiques de manque lors de l’arrêt de sa consommation. Les usagers réguliers pourront donc ressentir un mal-être, une irritabilité, un stress, des troubles du sommeil, des sueurs froides, des migraines, etc. Ces symptômes, s’ils existent, régressent après une ou plusieurs semaines. La dépendance psychique est, quant à elle, plus durable.
La sévérité de la dépendance est liée à plusieurs facteurs : précocité de la première consommation (en particulier avant 15 ans), consommation matinale, sévérité du craving (désir irrésistible de consommer du cannabis), antécédents familiaux d’addictions.
Le sevrage peut donc être inconfortable, voire difficile à vivre, mais ne nécessite aucun traitement médicamenteux spécifique. Une aide extérieure est à recommander (médecin généraliste, soutien psychologique) et un traitement symptomatique peut être utilisé en cas de besoin : anxiolytiques (en évitant les benzodiazépines), hypnotiques (ponctuellement en raison de leur potentiel addictif). Enfin, la motivation de l’adolescent est bien entendu indispensable à la réussite du sevrage…

QUELS CONSEILS DONNER ?

Le pharmacien peut apporter des arguments et faire réfléchir l’adolescent sur sa consommation de cannabis :
– l’informer sur le cannabis et ses effets somatiques, psychologiques et sociaux ;
– l’inciter à comparer les effets que lui procure le cannabis par rapport aux répercussions sur ses relations, ses loisirs et surtout ses résultats scolaires ou sa personnalité : cela en vaut-il la peine ?
Le pharmacien peut informer les parents et les proches sur les signes d’alerte : changement de comportement, absentéisme scolaire répété, perte d’intérêt, isolement et repli sur soi, changement de fréquentation, problèmes d’argent, etc.
Il est aussi une précieuse source de conseils pour des parents souvent désarmés : – ne jamais banaliser ni dramatiser la consommation de cannabis ; – favoriser le dialogue, rester à l’écoute et chercher des solutions avec leur enfant. Un discours moralisateur n’est jamais la bonne solution.
Dans tous les cas, le pharmacien doit orienter vers une consultation médicale.

VRAI OU FAUX

Vrai ou faux
La toxicité du paracétamol peut être augmentée avec une prise concomitante d’alcool.
Réponse : vrai. La consommation régulière d’alcool est inducteur enzymatique. Chez un adolescent consommant régulièrement des quantités relativement élevées d’alcool, le paracétamol est métabolisé plus rapidement, avec pour conséquence un raccourcissement de l’effet antalgique du paracétamol et la production plus rapide d’un métabolisme hépatotoxique.

USAGE DE LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE CHEZ L’ADOLESCENT

Usage de la cigarette électronique chez l’adolescent

•  Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), 52,4 % des jeunes de 17 ans déclarent avoir déjà utilisé une e-cigarette au cours de leur vie : 56,5 % des garçons et 48,1 % des filles (enquête Escapad, 2017).

•  L’usage de la cigarette électronique demeure essentiellement occasionnel. 34,9 % des expérimentateurs se sont contentés d’une seule consommation. Le vapotage quotidien concerne 1,9 % des adolescents de 17 ans.

•  Toutefois, l’OFDT remarque : « La proximité des usages d’e-cigarette et de tabac se révèle importante : seuls 4,0 % des expérimentateurs d’e-cigarette disent n’avoir jamais essayé de fumer du tabac et la très grande majorité des vapoteurs quotidiens se déclarent également fumeurs quotidiens de cigarettes (68,3 %). »

•  Le rapport bénéfices/risques de la cigarette électronique reste encore mal connu. Les études sur son intérêt supérieur aux substituts nicotiniques dans le sevrage tabagique sont contradictoires. Elle pourrait avoir un faible impact sur la morbidité liée au tabac si les vapoteurs continuent à en fumer simultanément, même en moindre quantité. Par son mimétisme avec la cigarette de tabac (« fumée », gestuelle, présence possible de nicotine), la e-cigarette pourrait contribuer à normaliser l’acte de fumer et il est possible que le vapotage constitue une porte d’entrée vers le tabagisme et la dépendance à la nicotine, notamment pour les plus jeunes.

INFOS CLÉS

Infos clés

•  Les alcoolisations massives et répétées ainsi que la consommation régulière de cannabis retentissent sur le développement du cerveau de l’adolescent.

•  Une dépendance à ces produits existe. En ce qui concerne le cannabis, elle est essentiellement psychologique.

LES JEUX D’ALCOOL

Les jeux d’alcool

•   Les jeux d’alcool ont la cote chez les adolescents. Cependant, certains peuvent avoir des conséquences dramatiques.

•   Plusieurs jeunes ont ainsi trouvé la mort à cause de la « neknomination », laquelle consiste à se filmer en train de boire une grande quantité d’alcool en très peu de temps puis à défier ses amis sur les réseaux sociaux.

•   D’autres ont eu des séquelles oculaires après avoir expérimenté le « eyeballing », un jeu consistant à se verser de l’alcool dans les yeux en imaginant que cela provoquera une ivresse immédiate (ce qui n’est évidemment pas le cas…).

•     Plus récemment, ce sont les « soirées cartables » qui font fureur : certains adolescents, à chaque veille de vacances scolaires, déambulent dans les rues avec leurs sacs remplis de bouteilles d’alcool. Les comas éthyliques sont nombreux et les situations à risque se multiplient (noyades, accidents). Les réseaux sociaux jouent un rôle important dans l’ampleur de ces phénomènes de mode.

TABAC ET PRISE EN CHARGE DU SEVRAGE NICOTINIQUE CHEZ LES ADOLESCENTS

Tabac et prise en charge du sevrage nicotinique chez les adolescents

•     La consommation de cannabis est liée à celle du tabac, que les adolescents découvrent souvent en même temps, risquant d’entrer dans un phénomène de polyconsommation de substances addictives. L’arrêt du tabac est d’ailleurs plus difficile en cas de consommation conjointe de cannabis.

•     Un quart des adolescents de 17 ans déclarent fumer du tabac quotidiennement. Le tabac est donc un réel problème de santé publique chez les jeunes.

•     En matière de prise en charge du sevrage tabagique, le test de Fagerström est utilisable chez les adolescents et les substituts nicotiniques sont utilisables à partir de l’âge de 15 ans (18 ans pour certains) remboursés à hdiv de 65 % par l’assurance maladie. En revanche, le bupropion (Zyban) et la varénicline (Champix) sont réservés à l’adulte.

L’ESSENTIEL À RETENIR


CONSEILS POUR UNE CONTRACEPTION D’URGENCE ADAPTÉE

CONSEILS POUR UNE CONTRACEPTION D’URGENCE ADAPTÉE

QUAND LE RAPPORT SEXUEL NON PROTÉGÉ OU MAL PROTÉGÉ A-T-IL EU LIEU ?

Délai < 3 jours (72 heures)
Délai < 5 jours (120 heures)
Délai > 5 jours
DIU au cuivre
Ulipristal 30 mg si absence de contraception hormonale
Lévonorgestrel
1,5 mg si ado sous contraception hormonale régulière
DIU au cuivre
Ulipristal 30 mg
Consultation médicale
Prescription médicale requise
(médecin, sage-femme)
Prescription médicale facultative
Prescription médicale requise
(médecin, sage-femme)
Prescription médicale facultative
Contraception mécanique additionnelle pendant 12 jours si l’ado suit une contraception hormonale régulière

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


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