Les députés prennent grand soin des pharmaciens - Le Moniteur des Pharmacies n° 3267 du 30/03/2019 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3267 du 30/03/2019
 
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Auteur(s) : OLRAT  , FRANÇOIS POUZAUD , OLRAT  , FRANÇOIS POUZAUD 

L’Assemblée nationale a adopté le 26 mars, en première lecture, le projet de loi « relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé », par 349 voix pour et 172 contre. Pour les pharmaciens, dont 4 des 5 propositions phares soutenues par les syndicats ont été adoptées, une partie s’engage maintenant au Sénat qui examinera le texte en mai. Revue de détail.

Il restera l’amendement le plus emblématique. Les députés l’ont adopté. Sur la dispensation de certains médicaments à prescription médicale obligatoire (PMO) par le pharmacien d’officine, âprement combattu par les médecins, les syndicats savourent leur victoire. « Le bon sens et l’intérêt général ont prévalu auprès des parlementaires car il était indispensable pour les patients d’augmenter les capacités de réponses et de prise en charge en premier recours sur un certain nombre de pathologies courantes », se félicite Philippe Gaertner, qui a été président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) jusqu’au 26 mars. « Avec la signature sur l’accord vaccinal, c’est une belle satisfaction personnelle juste avant mon départ de la présidence de la FSPF. » Satisfait, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) l’est évidemment. Tout en restant remonté contre les médecins. « Les derniers arguments qu’ils ont avancés dans leur discours contre la dispensation protocolisée montrent qu’ils sont contre la coordination des soins », assène-t-il. L’amendement autorisant le renouvellement des traitements chroniques et l’adaptation des posologies par le pharmacien correspondant est également d’importance, car « il stabilise le cadre et donne de la visibilité au dispositif », commente Philippe Gaertner, du fait de sa sortie du champ de l’expérimentation. Concernant les deux derniers amendements adoptés, contrairement à la substitution pharmaceutique facilitée en cas de rupture de stock de médicaments, la dispensation de certains vaccins à prescription médicale obligatoire (PMO) par le pharmacien d’officine prête également le flanc à la critique des médecins. Pourtant, cette « autorisation » est nécessaire dans la perspective de la généralisation de la vaccination antigrippale en officine. Elle permettra notamment d’administrer des vaccins qui se retrouveraient sous deux statuts différents.

Deux amendements en suspens

Les syndicats pharmaceutiques ont déjà repris leur bâton de pèlerin afin d’entériner auprès des sénateurs le vote définitif de ces quatre premiers amendements. Et pour finir le travail pédagogique entamé sur un amendement, toujours en discussion, qui permettrait d’accélérer l’entrée en vigueur de la convention pharmaceutique et de ses avenants. Le plus gros effort de persuasion sera, sans conteste, un amendement purement et simplement recalé par les députés. Il concerne le nombre d’adjoints en fonction du chiffre d’affaires et permet d’exclure du calcul la part du médicament cher à marge 0 %.

En parallèle du Sénat, des échanges sont prévus avec la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sur ces deux derniers amendements. 

DES DÉPUTÉS TRÈS « E-DÉPUTÉS »

Les députés ont aussi habilité le gouvernement à prendre des ordonnances afin de généraliser par étapes la prescription électronique et d’en faire à terme « l’unique vecteur de prescription ». L’Assurance maladie prévoit, elle, le lancement du dispositif courant 2019. Outre des économies en matière de dépenses de personnels et une alimentation optimisée du dossier médical partagé (DMP), elle y voit aussi la possibilité pour le médecin de s’assurer de la délivrance ou de constater les ajustements effectués par le pharmacien.
Au sujet de la télémédecine, les députés ont aussi adopté l’article encadrant la pratique de télésoin, mettant en relation un patient avec un pharmacien d’officine. Activité encore à définir, mais le remboursement pourrait être subordonné à la réalisation préalable d’un premier soin ou d’un entretien pharmaceutique par exemple…
Laurent Lefort

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