Le vote de la semaine

Dans le cadre de l’expérimentation menée en Occitanie, j’ai vacciné une soixantaine de patients dont quelques primovaccinants. Comme dans les trois autres régions expérimentatrices, j’ai contribué à augmenter la couverture vaccinale. Du fait du désert médical, certains patients avaient renoncé à se faire vacciner. Je vais, bien sûr, poursuivre cette activité dans mon officine qui donne satisfaction à ma clientèle, mais il faut aussi que nos conditions de vaccination évoluent et s’alignent sur celles des médecins et des infirmières. Un délai d’observation de 15 minutes, ce n’est plus réalisable ! Dans mon secteur, les médecins ne sont pas opposés à ce que je vaccine car cela les soulage dans leurs consultations. Idem pour les infirmières qui ne sont payées de leur acte vaccinal qu’une fois sur deux par les caisses. En effet, elles ne sont pas réglées quand elles facturent en même temps une toilette.

Bien sûr que je vais vacciner ! Lors de la campagne 2018-2019, un certain nombre de patients nous en ont fait la demande alors que nous n’étions pas dans une région expérimentatrice. Nous sommes trois pharmaciennes dans l’officine et nous allons nous former. Il va falloir réfléchir à une nouvelle organisation interne pour répondre aux demandes. L’idéal serait de faire venir sur rendez-vous les patients deux matinées par semaine mais il y a de fortes chances qu’en pratique cela se passe autrement. Cet acte sera imprévisible car répondant à une demande immédiate. En fonction du monde dans la pharmacie, les patients à vacciner devront faire preuve de patience.

Je vaccinerai car j’ai déjà eu de la demande. Les gens sont intéressés par la plus grande facilité d’accès qu’offre l’officine. L’accessibilité devient un critère d’achat du vaccin. S’ils doivent attendre pour aller chez le médecin, ils ne l’achètent pas. D’autres l’achètent quand même, le stockent dans leur réfrigérateur, oublient de se faire vacciner et nous retournent le vaccin inutilisé. Alors qu’avec la généralisation, ils vont nous acheter le vaccin, demander à se faire vacciner dans la foulée et c’est réglé ! Un acte vaccinal immédiat est un facteur de meilleure observance et donc d’augmentation de la couverture vaccinale. Il faut aussi que pour le pharmacien vaccinant il n’y ait pas de lourdeurs incommensurables comme cela a été le cas avec les entretiens pharmaceutiques. Les modalités de déclaration des actes vaccinaux et de règlement doivent être beaucoup plus simples.