Est-il concevable que la téléconsultation en officine pallie les déserts médicaux ? - Le Moniteur des Pharmacies n° 3264 du 14/03/2019 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3264 du 14/03/2019
 
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Le numérique fait son entrée à l’officine. L’avenant n° 15 à la convention, signé début décembre 2018, ouvre la possibilité de la téléconsultation en officine, sous des conditions assez strictes, certes : respect du parcours de soins, espace dédié, équipement vidéo de qualité, matériel additionnel pour quelques examens, etc. Mais il ne faut pas en sous-estimer l’importance : l’officine devient une sorte de « centre de santé » connecté et plus seulement un lieu de vente de médicaments. Et les compétences du pharmacien sont plus largement exploitées au service des patients. En contrepartie, il reçoit une aide à l’acquisition du matériel et une petite rémunération en fonction du nombre d’actes de téléconsultation.

Plus important encore, me semble-t-il, l’introduction d’une notion nouvelle de « télésoin » dans l’article 13 du projet de loi santé du gouvernement, définie comme « une pratique de soins à distance utilisant les NTIC* et qui met en relation un patient avec un ou plusieurs pharmaciens ou auxiliaires médicaux ». La loi n’est pas très explicite sur les activités concernées et elle renvoie à des arrêtés et décrets d’application mais on peut imaginer que certaines « nouvelles missions », comme les entretiens pharmaceutiques ou les bilans de médication, puissent se faire par télétransmission. Cela faciliterait la vie des patients. De même que les dispositions de l’article 14 du même projet de loi qui « modernise le cadre de la prescription dématérialisée ». Là encore, comme pour la plupart des articles, le div fixe un objectif très général et renvoie les modalités d’application à des ordonnances ultérieures. Mais la fin de la prescription papier traditionnelle marquerait une date symbolique dans l’histoire de la médecine et de la pharmacie. Avec un évident bénéfice pour le patient, tant médicalement que pratiquement.

Tout cela va dans le bon sens mais suscite quand même quelques questions. Est-il concevable par exemple que la téléconsultation en officine pallie les déserts médicaux ? Encore faudrait-il que ceux-ci ne soient pas également des déserts officinaux ! Or, le nombre d’officines diminue, notamment en zone rurale, sous l’effet des politiques de regroupement encouragées par l’Etat. Rappelons que la Cour des comptes ne cesse d’appeler à une baisse drastique du nombre d’officines en France. Par ailleurs, les petites officines auront du mal à procurer des activités exigeantes en surface et même en personnel. A l’inverse des grosses officines des centres urbains et commerciaux qui se portent plutôt bien économiquement. On n’est plus alors dans une logique de compensation de la démographie médicale.

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