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Auteur(s) : ANNE-HÉLÈNE COLLIN
Que viennent donc faire des plantes strictement médicinales dans des compléments alimentaires ? Dans un rapport intitulé « Les compléments alimentaires contenant des plantes » publié cette semaine, l’Académie nationale de pharmacie pointe du doigt les contradictions de l’arrêté « Plantes » du 24 juin 2014, qui établit la liste des 540 espèces végétales autorisées dans les compléments alimentaires. Parmi elles, certaines n’ont pas d’usage alimentaire. Plus inquiétant, d’autres sont même connues pour leurs risques potentiels sur la santé et ont fait l’objet de signalements de nutrivigilance. On note même la présence de plantes classées dans la liste B des plantes médicinales (effets indésirables supérieurs aux effets bénéfiques), et de plantes de la traditionchinoise ou ayurvédique pour lesquelles il n’y a pas de données toxicologiques. C’est souligner la légèreté des autorités de santé française et européenne en matière de sécurité dans un secteur pour le moins populaire (1 adulte sur 5 et 1 enfant sur 10 consomment des compléments alimentaires). Dans ces conditions, comment garantir le caractère « non préjudiciable à la santé des consommateurs », critère de base auquel doit répondre un complément alimentaire ?L’Académie cite l’exemple des plantes à dérivés anthracéniques (bourdaine, séné, cascara, rhubarbes et aloès), traditionnellement utilisées pour traiter la constipation, connues pour leurs effets secondaires, interactions médicamenteuses et contre-indications, pour lesquelles un conseil du pharmacien ne peut être considéré comme superflu. Pourtant, elles sont autorisées dans les compléments alimentaires : pour l’Académie, c’est se tromper de statut. « Il apparaît que les compléments alimentaires contenant ces plantes […] répondent forcément au statut de médicament par fonction, que ce soit pour leur usage ou pour les risques qu’ils sont susceptibles de provoquer. »
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