Dépistage du VIH insuffisant chez les plus de 50 ans - Le Moniteur des Pharmacies n° 3249 du 29/11/2018 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3249 du 29/11/2018
 
JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA

Expertise

Ouverture

Auteur(s) : ANNE-HÉLÈNE COLLIN 

Tout âge confondu, 6 000 nouveaux cas de patients atteints du VIH sont dénombrés chaque année en France, mais 25 000 personnes ignoreraient encore leur séropositivité. En 2017, la Haute Autorité de santé révisait ses recommandations en matière de dépistage : tous les 3 mois pour les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH), tous les ans pour les usagers des drogues injectables et les personnes originaires de zones de forte prévalence (Afrique subsaharienne et Caraïbes), et au moins un dépistage au cours de sa vie chez les 15 à 70 ans. A travers le slogan « Connais ton statut », mot d’ordre de la campagne 2018 de lutte contre le sida, évoquer les moyens de dépistage reste, trente ans après la découverte du virus, un sujet d’actualité. Quel que soit l’âge. Pour preuve la dernière édition du Bulletin épidémiologique hebdomadaire, parue le 27 novembre, qui montre que le VIH fait aussi des victimes chez les seniors, et pas qu’un peu. En 2016, un adulte sur 5 ayant découvert sa séropositivité pour le VIH avait plus de 50 ans (73 % entre 50 et 59 ans, 23 % entre 60 et 69 ans, et 4 % avaient plus de 70 ans), soit près de 1 200 personnes en France. Martinique, Franche-Comté et Guadeloupe sont les régions les plus concernées. Un chiffre en augmentation entre 2008 et 2014 (+ 22 %), qui tend cependant à se stabiliser, alors que parallèlement le nombre de découvertes de séropositivité chez les 25-49 ans diminue (- 12 %). Les seniors venant de découvrir leur statut sont majoritairement des hommes (72 %), contaminés par rapports hétérosexuels (51 %) ou homosexuels (47 %), cette dernière proportion étant en augmentation. Un profil différent des 25-49 ans où les HSH dominent (66 %). Si l’article révèle que les seniors découvrant leur séropositivité sont 4 fois moins nombreux que les 25-49 ans, la réalité pourrait bien être plus sévère, nuancent les divs, car les seniors se font moins dépister. Perception du risque de contamination moins important, professionnels de santé moins à l’aise pour discuter sexualité avec leurs patients d’âge mûr, encore moins prompts à leur conseiller un dépistage, telles sont les explications avancées. Autant de tabous préjudiciables. Conséquence d’un dépistage insuffisant, le diagnostic est trop souvent tardif, ce qui implique un retard de prise en charge et une propension à augmenter les cas.§

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !