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Expertise
Ouverture
Auteur(s) : ANNE-HÉLÈNE COLLIN
L’idée germe de redonner un statut aux herboristes, officiellement disparus depuis 1941. La mission d’information du Sénat chargée de remettre de l’ordre dans les métiers de l’herboristerie prépare le terrain, en proposant d’élargir la liste des 148 plantes médicinales hors monopole à des plantes d’Outre-Mer et à des plantes ne présentant pas de risque d’emploi, et d’y associer« leurs usages traditionnels reconnus et validés concernant “les petits maux du quotidien” ». Autrement dit : la possibilité d’émettre des conseils thérapeutiques ailleurs qu’en pharmacie. Le sujet est sensible. Il y a une réalité : « Des herboristes exercent, les plantes médicinales ont en majorité échappé au monopole avec la réglementation européenne sur les compléments alimentaires », explique Pierre Champy, professeur de pharmacognosie à l’université Paris-Sud, expert du groupe de travail « Plantes » de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). « Ces produits ne font pas l’objet de restrictions d’étiquetage suffisantes même si l’Anses y travaille. Leur dispensation actuelle n’est pas assortie d’une sécurité suffisante pour les consommateurs . Les allégations sont définies de manière très floue. »
Et il y a la position des pharmaciens : « Reconnaître une formation uniquement consacrée à l’herboristerie représenterait une perte de chance pour le patient », soutenait fermement, lors de son audition au Sénat le 9 juillet dernier, Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens.
Est-ce pour autant la bonne posture ? Pour Pierre Champy, « encadrer, c’est justement minimiser les risques de retard de diagnostic, d’interactions médicamenteuses... On ne pourra pas interdire la vente de compléments alimentaires “ limites ” ou dangereux en grande surface, mais au moins permettre l’accès à une information de qualité pour des dispensateurs non pharmaciens. Une pétition « Réhabilitons les métiers de l’herboristerie » est en ligne et compte, en quelques jours, plus de 50 000 signataires (dont des pharmaciens). Si le statut d’herboriste revient, « ça ne se fera pas dans le dos des pharmaciens », précise Joël Labbé, sénateur du Morbihan et rapporteur de la mission. Selon lui,« on peut envisager deux niveaux : des pharmaciens-herboristes, d’une part, et, d’autre part, des herboristes “ de comptoir ” (en boutiques spécialisées) et des “ paysans-herboristes ” (producteurs-cueilleurs assurant la vente directe), qui ne sont pas professionnels de santé », mais qui seraient reconnus herboristes après une formation, dont les contours sont encore à définir, et sanctionnée par un diplôme d’Etat. §
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