Gérald Aitmedhi : « La PDA est la porte d’entrée pour l’observance et les services rémunérés »

Qu’est-ce qui vous a conduit à créer le groupement PDA Pharma ?

Gérald Aitmedhi. Responsable dans les ventes et la formation au sein du groupement Evolupharm, puis en charge du générique pour le répartiteur Alliance Healthcare et son enseigne Alphega Pharmacie, j’ai observé de près la montée en charge de la préparation des doses à administrer (PDA). Avec mon associé, Thierry Darde, nous voulons accompagner les pharmaciens qui ont inscrit cette activité au cœur de leur projet d’entreprise. Nous voyons encore trop souvent des officines dont l’équipement automatisé est surdimensionné au regard du potentiel de patients desservis ou bien dépassés par cette activité.

Votre stratégie est-elle de réunir les « gros faiseurs » de la PDA automatisée ?

G.A. Le groupement a été lancé le 1^er décembre 2017 et officialisé en janvier 2018. A date, 37 pharmaciens nous ont rejoints. Les deux tiers sont équipés avec un matériel automatisé mais ce ne sont pas seulement de « gros faiseurs », loin de là. Il y a aussi un marché important pour la PDA manuelle, avec un potentiel de 150 à 200 patients au comptoir par mois pour une officine de 1,8 million d’euros. Pour nous, la PDA est une porte d’entrée vers de nouveaux services d’accompagnement en faveur de l’observance. La marge commerciale sur le médicament s’efface au profit d’honoraires. C’est sur ces honoraires et les services rémunérés que les pharmaciens doivent se concentrer.

Que proposez-vous à vos adhérents ?

G.A. L’adhésion à notre structure est exclusive. Comme d’autres groupements, nous avons un socle de base avec une centrale d’achats au statut de SRA, qui propose de l’OTC, de la parapharmacie, des accords avec 170 laboratoires et des services. Nos adhérents bénéficient de conditions commerciales sur les consommables utilisés dans la PDA mais aussi sur le matériel et, bientôt, sur l’équipement vestimentaire de production. Nos solutions d’accompagnement sont d’ordre technique et organisationnel. En premier lieu, nous réalisons un audit de la pharmacie, passant en revue près de 200 critères. Nos adhérents sont notamment formés sur l’observance et la communication au comptoir, par le biais de notre organisme de formation. Nous les accompagnons et pouvons aller jusqu’à la mise en place d’une démarche qualité co-assurée par l’association Pharma Système Qualité.

Comment vous positionnez-vous vis-à-vis des fournisseurs de matériel ?

G.A. Ces sociétés ont eu le mérite d’avoir fait naître et développé l’activité. Mais certaines n’apportent plus assez aux pharmaciens et n’assurent pas toujours des services adaptés. Elles sont surtout axées sur leur propre développement, au détriment de l’accompagnement du pharmacien. Pour travailler avec notre groupement, un fournisseur de matériel devra respecter notre cahier des charges qui comprend la traçabilité totale de la préparation et un coût unitaire par patient contrôlé autour de 1,5 à 2 euros maximum par semaine selon les solutions. Ceci afin que les patients puissent payer le service. Il faut aussi que les fournisseurs de matériel remplissent un critère de certification par la norme ISO.