Le vote de la semaine

Ces nouveaux conditionnements soulèvent une question. Spontanément, on peut penser que les patients/consommateurs auront plus de mal à se repérer avec des boîtes moins consuméristes. Cela peut faire bouger certaines lignes de ventes de spécialités OTC selon leur notoriété. Avec un rayon OTC en libre accès beaucoup moins lisible et attractif, les ventes risquent aussi de fléchir. Les pharmacies ayant un positionnement commercial affirmé peuvent en pâtir. Cependant, ce n’est pas parce que l’on change une boîte que l’on change un besoin. Le conseil du pharmacien doit prendre le relais, des repères vont disparaître mais rien n’empêche d’en construire de nouveaux. Ma crainte, c’est que les laboratoires de médication familiale se désinvestissent encore plus des médicaments conseil, avec pour conséquence une accélération du développement des dispositifs médicaux et des compléments alimentaires qui ne font pas partie de notre monopole. 

C’est difficile à prévoir. Une vente conseil dépend de plusieurs facteurs : de la notoriété du produit, de la nature de la pathologie mais aussi de l’accueil du patient qui peut être plus ou moins réceptif à nos argumentaires, de ses symptômes et de son besoin d’être soulagé rapidement…. En revanche, dans les pharmacies touristiques accueillant beaucoup de clients étrangers, les marques mondialement connues vont perdre du chiffre d’affaires.
Il y a aussi des points positifs dans ces nouveaux conditionnements. Une meilleure lisibilité de l’indication peut rassurer le patient et les autres informations peuvent contribuer à renforcer sa conviction que ce médicament est bon pour lui. Et pour le pharmacien, cela peut lui éviter d’aller chercher certaines informations sur la notice. Il y aura peut-être un impact au départ sur les ventes, mais avec le temps les gens finiront par se familiariser.

Il est évident que nous vendrons moins de médicaments OTC. L’ampleur de la baisse dépendra de la lisibilité de la marque sur les nouveaux conditionnements et de la différence de taille de caractères relatifs à la dénomination commune des substances actives figurant au recto des boîtes. A moins que la marque ne figure seulement qu’au verso, ce qui serait encore plus préjudiciable ! Il est possible que les laboratoires de médication familiale achètent des emplacements dans chaque officine pour préserver leur marque et le conseil du pharmacien. La mise en avant de la DCI au détriment de la marque fera probablement le jeu des médicaments génériques OTC dont les ventes pourraient alors progresser.