Épisode 48  Un compagnon à quatre pattes pour Lola - Le Moniteur des Pharmacies n° 3225 du 12/05/2018 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3225 du 12/05/2018
 
UNE ANNÉE DANS LA VIE DE MADAME MARTIN

Expertise

Feuilleton

Auteur(s) : ANNE DROUADAINE 

Lola, 17 ans, fille de Valérie Martin, traverse une période difficile après le décès de son amie Violette. Pour lui remonter le moral, la tribu Martin a décidé de s’agrandir et d’adopter un compagnon à quatre pattes.

9 mai 2018

A la pharmacie

Valérie Martin : Bonjour !

– M. Galien, pharmacien : Bonjour madame Martin ! Oh, mais vous êtes accompagnée ! J’ignorais que vous aviez un chien !

– Eh bien, je viens vous voir car nous venons tout juste de l’adopter. Nous y pensions depuis quelques temps. Lola a du mal à se remettre de la mort soudaine de son amie Violette, ce qui est normal bien sûr d’après le psychologue. Et comme elle souhaitait avoir un chien depuis des mois, nous avons franchi le cap !

– En voilà une bonne nouvelle ! J’espère que ça l’aidera à reprendre pied.

– C’est exactement cela. Je viens donc vous acheter quelques produits d’entretien. Le refuge nous a indiqué qu’il fallait le traiter contre les puces. Pourtant, je n’en ai pas vu. Et je voulais aussi vous acheter un shampooing.

– Oui effectivement, le traitement contre les puces doit être fait de manière préventive. Et il est également important de traiter l’environnement de l’animal.

– Ah bon ?

– Oui, la puce adulte peut pondre des œufs après un seul repas sanguin. Elle pond au moins 20 œufs par jour qui tombent sur le sol et se développent dans la maison. Les œufs évoluent en larves après quelques jours, puis en cocons très résistants qui peuvent survivre plusieurs mois. On estime que pour 5 puces sur un animal, il y en a 95 en développement dans l’environnement !

– Ah oui, quand même !

– Les traitements préventifs évitent d’une part l’infestation massive et le désagrément qui va avec pour le chien. De plus, outre les démangeaisons, les puces peuvent être responsables d’une allergie chez le chien.

– Je ne savais pas.

– J’ai moi-même eu le cas avec un de mes chiens. C’est ce qu’on appelle la dermatite allergique par piqûre de puce. Le chien est en fait allergique à la salive que la puce injecte dans le sang lors de la piqûre. Et cela se manifeste par un prurit intense, la formation de papules, de croûtes, ainsi qu’une éventuelle chute de poils, notamment dans la région dorsolombaire. Bref, pas une affaire.

– En effet, bon j’espère que ce ne sera pas son cas. En tout cas, je vais vous prendre un produit contre les puces.

– Vous connaissez l’âge et le poids de votre chien, j’imagine ?

– Oui, c’est une chienne, elle a 6 ans et pèse 15 kg. Il s’agirait d’un croisement de teckel et Jack Russel.

– Avez-vous d’autres animaux à la maison ? Un chat ?

– Euh non, enfin, mes beaux-parents nous déposent leur chat de temps en temps lorsqu’ils partent quelques jours. Les enfants l’adorent ! D’ailleurs, je n’avais pas pensé, la cohabitation sera peut être compliquée…

– Je vous pose la question car certains traitements ne sont pas adaptés aux chats et il faut éviter de les appliquer sur les chiens qui partagent leur vie avec un chat. Par prudence, je vous propose donc un traitement par pipettes à base de fipronil à appliquer, au contact de la peau, sur le dos entre les omoplates pour éviter que la chienne ne se lèche après l’application. Le produit est actif à la fois sur les tiques et sur les puces. Il a une bonne tolérance et peut être utilisé même en cas de gestation.

– Ce n’est pas prévu. Elle a eu des chaleurs il y a 2 mois. Et je dois lui appliquer souvent ?

– Il faut au moins 4 semaines entre deux applications. En la traitant préventivement tous les mois, elle sera protégée à la fois contre les puces et les tiques.

– D’accord. Pour les tiques, on l’inspectera aussi au retour des promenades. On le fait déjà pour les enfants de toute façon, depuis que Lola s’est fait piquer l’été dernier !

– Par ailleurs, j’imagine qu’elle a été vaccinée, mais est-elle vermifugée ?

– Je ne sais pas. De quoi s’agit-il ?

– Eh bien, il s’agit de parasites internes. Le chien ingère des œufs ou des larves présents dans l’environnement, dans les jardins publics par exemple. Puis les larves se développent et peuvent infester divers organes de l’animal selon l’espèce du parasite. Le risque est à la fois pour l’animal qui peut présenter des troubles digestifs ou un prurit anal. C’est assez reconnaissable, car le chien marche en frottant son arrière-train par terre. On appelle ça le signe du traîneau.

– Oh mais j’en ai vu un au refuge justement qui faisait ça. C’était un jeune chien qui venait d’arriver.

– Eh bien, cette démarche est due à l’obstruction des glandes anales par les anneaux des vers. Si d’autres chiens en avaient, il est peu probable que votre chienne soit passée à côté, mais peut-être est-elle déjà traitée. Une vermifugation est souvent pratiquée environ 15 jours avant la vaccination, car les parasites peuvent empêcher le vaccin d’avoir une efficacité optimale.

– Oui, je vais me renseigner.

– C’est important car certains parasites peuvent aussi infester l’homme ! L’idéal est de vermifuger l’animal tous les 3 mois.

– D’accord. Vous avez l’air de vous y connaître. Si j’ai des questions, je repasserai. 

Nous remercions le D r Brice Le Taillandier et le D r Tanite Halfon pour leur aimable relecture. Sources : Thèse pour le doctorat vétérinaire « Vingt cas pratiques de conseils vétérinaires à l’officine », de Michaël Epin, 2009 ; « La dermatite par allergie à la piqûre de la puce chez le chien », cabinet VetDerm ; « Les puces », Ecole nationale vétérinaire d’Alfort ; Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

À RETENIR


•  Pour lutter contre les puces, un traitement de l’animal et de l’environnement est nécessaire.

•  Les puces peuvent être responsables d’une dermatite allergique par piqûre de puce (prurit, papules, croûtes, alopécie). La salive de la puce injectée dans le sang lors de la piqûre déclenche un processus allergique.

•  Le choix de l’antiparasitaire (externe ou interne) dépend de l’espèce de l’animal, de son âge, son poids, son état physiologique (gestation, lactation). La perméthrine contre les puces est par exemple contre-indiquée chez le chat. Le fipronil est toxique pour le lapin. Demander au client quels animaux ils possèdent outre le chien ou le chat à traiter.

•  Le calendrier de vermifugation est variable selon le mode de vie de l’animal et son âge. Par exemple, un animal ayant accès à l’extérieur doit être vermifugé tous les 3 mois. De plus, les chiennes et chattes reproductrices doivent être vermifugées avant la reproduction, et les femelles gestantes doivent être traitées avant et après la mise bas pour éviter le passage des larves d’ascaris in utero. Enfin, il est recommandé de vermifuger les animaux avant la vaccination, car les parasites peuvent empêcher le vaccin d’avoir une efficacité optimale.

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