Laboté mise sur des soins faits main - Le Moniteur des Pharmacies n° 3224 du 05/05/2018 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3224 du 05/05/2018
 
JEUNE MARQUE

Stratégies

Portrait

Auteur(s) : CHLOÉ DEVIS 

La fondatrice de la marque Laboté veut redonner ses lettres de noblesse au conseil en dermocosmétique des pharmaciens à travers des produits fabriqués sur mesure pour chaque cliente.

Certaines passions germent dès la plus tendre enfance : « Petite, déjà, je concoctais des potions végétales au fond du jardin », raconte Lucile Battail, créatrice de la marque Laboté, des cosmétiques dont la particularité est d’être produits à la demande, à partir de plantes fraîches. Entre temps, la jeune femme n’a pas fait l’école buissonnière : première étape, la faculté de pharmacie, « pour le côté entrepreneurial » avec, en arrière-plan, l’idée de créer son laboratoire dans sa future officine, puis une réorientation vers la filière industrielle, plus indiquée pour devenir « une pro de la formulation », suivie d’une spécialisation en cosmétique à Châtenay-Malabry, le tout complété par un passage à HEC. De quoi aguerrir la future entrepreneuse, laquelle n’a jamais délaissé l’officine durant ses années d’étudiante : « J’y ai travaillé une bonne partie de mes week-end et congés », raconte-t-elle.

Son constat ? Les produits existants, sous une apparente diversité de choix, ne répondent pas à un certain nombre de besoins identifiés chez ses interlocuteurs. La raison : « Quand on regarde les compositions de près, elles sont assez similaires, du fait de procédés de fabrication standardisés afin de répondre à des contraintes commerciales et industrielles », explique Lucile Battail. D’où l’idée de s’adresser aux « orphelines de la cosmétique, comme ces trentenaires qui souffrent d’une acné tardive tout en s’inquiétant des premiers signes de l’âge et ne trouvent pas la crème ad hoc ».

Des diagnostics de peau dans les officines

Un prêt étudiant permet à la jeune femme de lancer ses premières recherches. Lauréate d’un concours de « business plan » à HEC qui lui permet de financer un dépôt de brevet, elle crée sa société en 2015 et, en 2017, inaugure sa boutique-laboratoire de la rue Madame, à Paris. C’est de là que sortent tous les produits de la marque. Chacun est unique, formulé par les pharmaciens sur la base d’un bilan cutané approfondi de la cliente. La chaîne de production a été créée sur mesure également, pour les besoins du procédé d’émulsion à froid mis au point par Lucile Battail. Il en résulte des produits « sans ingrédient superflu et susceptible de pénaliser les autres », et dont le délai de péremption est de trois mois. Les prix — 65 euros pour une crème de jour, 28 euros pour un produit nettoyant — « reflètent le temps et la compétence investis tout en restant en ligne avec le haut de gamme du marché », ajoute la créatrice de Laboté. Le pari semble être remporté : « En un an, nous avons élaboré 5 000 produits », fait-elle savoir. « Le renouvellement assure 30 % de notre CA, tandis que le bouche-à-oreille en génère 40 % ».

Pour se faire connaître, Laboté mise en effet principalement sur les « points de contact » avec les consommatrices, comme à travers la mise en place de corners éphémères au BHV et aux Galeries Lafayette à Paris, animés par… des pharmaciens. Ce sont également des pharmaciens que Lucile Battail a recrutés pour effectuer les préparations au sein de la boutique de la rue Madame. Mais c’est aussi sur le circuit officinal que la dirigeante veut s’appuyer pour déployer son modèle après avoir « assuré les fondamentaux que sont le process, la sécurité, la qualité et la satisfaction client ».

Des pharmaciens qui concoctent les préparations

Le principe : le pharmacien réalise le diagnostic de peau de sa cliente, envoie l’ordre de production à Laboté, qui renvoie le produit une fois élaboré soit à la pharmacie soit directement à la cliente, et ce dans la journée à Paris ou sous 24 h en province. « Pour les officines, c’est un moyen de valoriser l’expertise et le conseil, y compris en dehors de notre gamme sur d’autres produits de parapharmacie à partir des besoins identifiés des clientes, et de les fidéliser en devenant leur référent beauté », plaide Lucile Battail. L’entrepreneuse, qui compte également mettre l’accent sur la communication digitale, a déjà convaincu deux officines de se lancer dans l’aventure à compter d’avril.

Pharmacien et diplômée d’HEC, Lucile Battail a fondé une marque cosmétique de produits à la demande, à base de plantes fraîches.

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