Cahiers Formation du Moniteur
Ordonnance
Auteur(s) : CAHIER COORDONNÉ PAR NATHALIE BELIN ET ALEXANDRA BLANC PHARMACIENNES, SOUS LA RESPONSABILITÉ DE FLORENCE BONTEMPS , DIRECTRICE SCIENTIFIQUE.
LISA ET LUCAS COMMENCENT UN PROTOCOLE DE FIV AVEC ICSI
RÉCEPTION DE L’ORDONNANCE
POUR QUI ?
Lisa N., 30 ans.PAR QUEL MÉDECIN ?
Le gynécologue du centre d'assistance médicale à la procréation (AMP).L’ORDONNANCE EST-ELLE CONFORME À LA LÉGISLATION ?
Oui. La prescription de ménotropine, cétrorelix et choriogonadotropine alfa est réservée à certains spécialistes dont les gynécologues. A la suite du protocole de soins envoyé par le médecin, l’Assurance maladie délivre à la patiente une attestation de prise en charge à 100 % pour les bilans et traitements en AMP valable 2 ans. Les actes d’AMP sont pris en charge jusqu’au 43e anniversaire de la femme à hdiv de 4 FIV maximum.QUEL EST LE CONdiv DE L’ORDONNANCE ?
QUE SAVEZ-VOUS DE LA PATIENTE ?
Lisa a arrêté la prise d’une pilule œstroprogestative il y a 8 mois. Ses règles ont toujours été plus ou moins régulières depuis sa puberté, avec parfois une aménorrhée sur 1 ou 2 cycles mais sans que ceci ait conduit jusqu’à présent à des recherches plus poussées. L’absence de grossesse après plusieurs mois d'arrêt de toute contraception a amené son gynécologue à réaliser une échographie pelvienne qui a mis en évidence un syndrome des ovaires polykystiques. Le médecin l’a alors orientée vers un centre d’AMP qui a mis également en évidence une oligo-asthéno-tératospermie chez son compagnon, Lucas.QUEL ÉTAIT LE MOTIF DE LA CONSULTATION ?
La consultation avait pour objectif la mise en place d’une tentative de FIV avec ICSI.QUE LUI A DIT LE MÉDECIN ?
La prise de Provames, au 22e jour du cycle, va permettre une meilleure planification du cycle de stimulation. Dès l’apparition des saignements, Mme N. devra contacter le centre d’AMP afin de savoir quand commencer les injections de Ménopur qui permettront la maturation de plusieurs follicules ovariens.VÉRIFICATION DE L’HISTORIQUE PATIENT
Lisa N. ne prend aucun traitement particulier.LA PRESCRIPTION EST-ELLE COHÉRENTE ?
QUE COMPORTE LA PRESCRIPTION ?
Acide folique : indiqué en prévention des anomalies embryonnaires du tube neural.EST-ELLE CONFORME AUX RÉFÉRENTIELS ?
Oui. Le protocole antagoniste est l’un de ceux classiquement utilisés lors de FIV. Il a notamment l’avantage d’induire moins de risque d’hyperstimulation ovarienne et permet de mieux gérer cet effet indésirable, en particulier chez une patiente présentant un syndrome des ovaires polykystiques qui est lui même un facteur de risque d’hyperstimulation ovarienne. Par ailleurs, l’oligoasthénotérato-spermie justifie une FIV avec ICSI : une FIV classique induirait dans ce condiv un risque d’échec trop important.Y A-T-IL DES CONTRE-INDICATIONS POUR LA PATIENTE ?
Non. Mme N. ne présente pas d’antécédent de cancer hormonodépendant qui remettrait en cause le protocole d’AMP, ni d'antécédent thrombo-embolique qui justifierait des adaptations de traitement.LES POSOLOGIES SONT-ELLES COHÉRENTES ?
Ménopur : selon le RCP, la posologie initiale recommandée est de 150 à 225 UI. Elle est établie précisément par le médecin à partir de l’évaluation de la réserve ovarienne (reposant sur le dosage de l’AMH et le compte des follicules antraux), de l’âge et du poids de la patiente. Elle est ensuite adaptée à la réponse individuelle au traitement.LA PRESCRIPTION POSE-T-ELLE UN PROBLÈME PARTICULIER ?
Les injections doivent avoir lieu à heure précise selon les indications notées sur l’ordonnance ou données ultérieurement. Il est nécessaire de planifier les rendez-vous avec l’infirmière qui pourra montrer à la patiente comment pratiquer les injections (Ménopur, Cetrotide, Ovitrelle).LE TRAITEMENT NÉCESSITE-T-IL UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE ?
La surveillance hormonale (dosage de l’estradiol, de la LH et de la progestérone) et échographique est indispensable pour surveiller la croissance folliculaire et éviter une hyperstimulation ovarienne en ajustant les doses de gonadotrophines.QUELS CONSEILS D’ADMINISTRATION DONNER ?
Il s’agit d’une première délivrance. Les traitements injectables nécessitent des explications.UTILISATION
Le matériel nécessaire à la reconstitution et à l’injection des 3 médicaments est fourni, sauf les tampons d’alcool pour Ovitrelle (prévoir le nécessaire, le cas échéant).CONSERVATION
Ménopur : au réfrigérateur entre 2 et 8 °C. Après reconstitution, la solution peut être conservée pendant 28 jours maximum à une température ne dépassant pas 25 °C.QUE FAIRE EN CAS D’OUBLI ?
En cas d’oubli de Ménopur, contacter rapidement le médecin. Cetrotide peut être injecté dès la constatation de l’oubli.QUELS SONT LES PRINCIPAUX EFFETS INDÉSIRABLES ?
Les réactions au point d’injection liées aux différents traitements injectables sont fréquentes (douleur, hématome, irritations).QUELS SONT CEUX GÉRABLES À L’OFFICINE ?
Varier à chaque fois les sites d’injection permet de limiter les réactions cutanées locales.QUELS SIGNES NÉCESSITERAIENT D’APPELER LE MÉDECIN ?
Des douleurs abdominales importantes, des nausées, vomissements et/ou diarrhées gênantes, une augmentation brutale du poids, une oligurie et une dyspnée nécessitent une consultation médicale rapide (suspicion de SHO).CONSEILS COMPLÉMENTAIRES
Bien respecter le protocole établi. Au moindre doute, appeler le centre d’AMP. Les 10 à 15 jours de stimulation sont contraignants. Prévoir autant que possible une certaine souplesse dans son emploi du temps.
qu’en pensez-vous ?
Vous apportez les médicaments et Lisa en profite pour regarder la notice de Provames qu’elle doit commencer dans 5 jours. Elle s’aperçoit que Provames est indiqué chez des femmes ménopausées et ne comprend pas du coup l’intérêt de ce traitement ? Que lui répondez-vous ?
1) Ce traitement augmente les chances de succès de la tentative de FIV
2) Il permet une meilleure planification du cycle de stimulation
Réponse : Un prétraitement (selon le cas estrogénique, estroprogestatif ou progestatif) est parfois proposé avant un cycle de FIV dans le but surtout de planifier la stimulation. Ce prétraitement vise aussi en théorie à empêcher le petit pic de sécrétion de FSH qui précède les règles et qui lance le recrutement folliculaire du cycle à venir. Le prétraitement, en bloquant cet effet, permettrait ainsi une meilleure « synchronisation » de la cohorte folliculaire pour recruter davantage de follicules de la même taille, en même temps. Les études concernant ce point ne sont cependant pas probantes. La 2e réponse est donc la bonne.
qu’en pensez-vous ?
Lisa se rend dans quelques jours à un concert et vous demande si ce jour-là, l’injection pourra être réalisée dans l’après-midi plutôt que le soir.
1) oui sans problème
2) non
Réponse : Les injections de gonadotrophines se font le soir, ce qui permet l’adaptation éventuelle de la dose en fonction des résultats du monitorage (dosages hormonaux, échographie selon le cas) dans la journée. L’antagoniste est administré en même temps en un site d’administration distinct. Ménopur une fois reconstitué et Cetrotide se conservent à température ambiante et tout le matériel d’injection est fourni. Les injections peuvent donc être facilement transportées et réalisées sur place. La réponse 2 est la bonne.
L’INFERTILITÉ EN 4 QUESTIONS
1 QUELLES SONT LES CAUSES?
CHEZ LA FEMME
Anovulations ou dysovulations : soupçonnées devant une aménorrhée ou des irrégularités menstruelles, mais des cycles réguliers n’éliminent pas un trouble de l’ovulation.CHEZ L’HOMME
Oligo-asthéno-tératospermie (OAT): il s’agit d’anomalies du sperme détectées lors de la réalisation d’un spermogramme avec spermocytogramme, portant notamment sur les caractéristiques des spermatozoïdes : concentration (oligospermie), mobilité (asthénospermie), morphologie (tératospermie). Les causes sont multiples : troubles hormonaux, infections ou séquelles d’infections, présence d’anticorps antispermatozoïdes...2 QUELS FACTEURS INFLUENCENT LA FERTILITÉ ?
Chez la femme, les chances de grossesse diminuent de façon importante après 35 ans et le risque de fausses couches augmente. Chez l’homme, l’âge est associé à une baisse de la fertilité mais à un degré moindre et à un âge plus avancé.3 COMMENT EXPLORER UNE INFERTILITÉ ?
L’interrogatoire précise la sexualité du couple (fréquence et moment des rapports, difficultés éventuelles...), le mode de vie (activité professionnelle, exposition à des toxiques...), l’âge, le poids, la taille, les antécédents médicaux (infections génitales, oreillons chez l’homme...) ou de grossesse, ou de paternité avec une autre femme pour l’homme, des signes évocateurs de troubles endocriniens (hirsutisme, gynécomastie chez l’homme...).4 QUELLES SONT LES TECHNIQUES D’AMP ?
Les techniques par manipulation des gamètes permettent de remédier à l’infertilité du couple. Elles permettent aussi d’éviter la transmission d’une maladie grave à l’enfant ou à l’un des membres du couple, en ayant notamment recours à un don de gamète ou à la réalisation d’un diagnostic préimplantatoire pour ne transférer que des embryons non atteints par une pathologie génétique ou chromosomique grave.
en chiffres
Les chances de grossesse, en l’absence de toute anomalie féminine ou masculine, sont d’environ 25 % par cycle à 25 ans, 12 % à 35 ans, 6 % à 40 ans.
En France, environ 16 % des couples consultent pour un désir d’enfant.
En 2015, 3,1 % des enfants nés en France sont issus d’une AMP (24 839 enfants) dont 24,8 % (6 160 enfants) ont été conçus par insémination intra-utérine.
Physiopathologie du cycle ovarien
L'hypothalamus sécrète de façon pulsatile la GnRH (gonadotropin releasing hormone) qui régule la sécrétion hypophysaire de FSH (follicle stimulating hormone) et de LH (luteinizing hormone), modulant à leur tour la croissance des follicules ovariens. L'hypothalamus, l'hypophyse et l'ovaire (axe gonadotrope) sont liés par un système de rétrocontrôle, négatif ou positif.
Phase folliculaire : la FSH assure avec la LH le développement des follicules ovariens dont un seul par cycle parvient à maturité. Le follicule sécrète de l’estradiol stimulant sa propre croissance et induisant, lorsqu’il est à maturité, le pic de LH qui va se déclencher environ 36 heures après l'ovulation.
Phase lutéale : le follicule se transforme en corps jaune qui secrète surtout de la progestérone. En l'absence de grossesse, le corps jaune involue. La chute des taux hormonaux entraîne conjointement l’apparition des règles et le recrutement de follicules primaires en vue du prochain cycle.
COMMENT SE DÉROULE UNE PRISE EN CHARGE EN AMP ?
STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE
A ce jour en France, l’AMP exclut les femmes seules et les couples homosexuels. Les tentatives sont prises en charge à 100 % par l’Assurance maladie jusqu’au 43e anniversaire de la femme à raison de 6 tentatives d’insémination intra-utérine et 4 tentatives de FIV, avec ou sans micromanipulation. Les inductions simples d’ovulation avec rapports sexuels programmés font partie des traitements médicaux de l’infertilité mais ne rentrent pas dans le cadre de l’AMP.STIMULATION OVARIENNE
Selon le cas, elle doit permettre l’obtention d’un à deux follicules ovariens (« recrutement mono- ou paucifolliculaire »), ou d’une dizaine de follicules ovariens (recrutement « plurifolliculaire »).RECRUTEMENT MONO- OU PAUCIFOLLICULAIRE
Il est indiqué lors de rapports sexuels programmés ou lors d’une insémination intra-utérine (IIU). La stimulation ovarienne débute vers le 6e jour du cycle.RECRUTEMENT PLURIFOLLICULAIRE
L’obtention de plusieurs follicules s’impose lors d’une FIV afin d’augmenter les chances d’obtenir in vitro un embryon de qualité. Un ou 2 embryons seront transférés dans la cavité utérine. Les embryons surnuméraires, de qualité et non transférés, seront cryoconservés en prévision d’un transfert ultérieur.MONITORAGE
Il est débuté environ 6 jours après le début de la stimulation : des échographies visualisant les ovaires et l’endomètre ainsi que des dosages hormonaux (estradiol, LH, progestérone) permettent de suivre la croissance folliculaire, d’adapter les posologies et de repérer le meilleur jour pour déclencher l’ovulation (épaisseur de l’endomètre, taille des follicules, taux d’estradiol…).DÉCLENCHEMENT DE L’OVULATION
Il est réalisé par l’administration d’une dose unique de l’analogue de l’hCG (Ovitrelle). L’insémination artificielle, ou dans le cas d’une FIV, la ponction ovocytaire a lieu environ 36 heures après le déclenchement. Les ovocytes recueillis sont mis en présence des spermatozoïdes au laboratoire. Le transfert du ou des embryons sélectionnés a lieu 2 à 3 jours ou parfois 5 à 6 jours après le déclenchement.SOUTIEN DE LA PHASE LUTÉALE
Visant à faciliter l’implantation de l’embryon, il consiste en un traitement par progestérone débuté après le déclenchement et poursuivi les premières semaines de grossesse. Dans certains cas (insuffisance gonadotrope), le soutien de la phase lutéale est réalisé par injection d’hCG (Ovitrelle hors AMM). Un dosage sanguin de bêtahCG est réalisé 14 jours après l’insémination ou la ponction ovarienne. En cas de test positif, un nouveau contrôle est réalisé pour confirmer la bonne évolution de la grossesse.COMPLICATIONS
Outre les effets indésirables imputés directement aux médicaments de l’AMP, la stimulation ovarienne peut entraîner des complications, plus fréquentes lors de FIV : risque accru de grossesses multiples, de complications thromboemboliques, et risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHO). Ce dernier est plus fréquent avec des protocoles incluant des agonistes. Il se traduit par une augmentation anormale du volume de l’ovaire et une vasodilatation artérielle avec possible hypovolémie.TRAITEMENTS
ANALOGUES DE LA GNRH
Ils favorisent un recrutement folliculaire optimal en bloquant les sécrétions hypophysaires afin de ne pas interférer avec les secrétions de gonadotrophines endogènes.AGONISTES DE LA GNRH
Ils agissent en 2 étapes. Dans un premier temps, leur administration provoque une libération massive de gonadotrophines, FSH et LH : c’est l’effet « flare up ». Puis, après quelques jours, les taux de gonadotrophines s’effondrent, réalisant un blocage de l’axe hypophyso-gonadique. Un agoniste retard (forme à libération prolongée) induit une désensibilisation hypophysaire plus profonde et plus durable permettant une unique administration dans les protocoles longs. Différentes voies d’administration sont disponibles : injectable ou nasale.ANTAGONISTES DE LA GNRH
Contrairement aux agonistes, le blocage hypophysaire est immédiat.INDUCTEURS DE L’OVULATION
GONADOTROPHINES
Agissant sur l’ovaire en permettant le développement de follicules matures, elles sont utilisées dans toutes les techniques d’AMP mais aussi hors AMP, par exemple lors d’inductions simples de l’ovulation avec rapports programmés.ANALOGUE DE L’HCG
Seule la spécialité Ovitrelle est disponible. Elle s'administre en une dose unique à heure précise. Elle est parfois utilisée hors AMM pour le soutien de la phase lutéale.EFFETS INDÉSIRABLES COMMUNS
Très fréquents : céphalées, kystes ovariens, réactions au site d’injection (douleur, érythème, hématome, œdèmes). Fréquents : douleurs et distension abdominales, nausées, vomissements, diarrhées en rapport avec un syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHO) d’intensité légère à modéré. Des vertiges, une fatigue ou une sensation de malaise sont également rapportés.STATUTS
La prescription des gonadotrophines et des antagonistes de la GnRH est notamment réservée aux spécialistes en endocrinologie, en gynécologie et obstétrique. Le renouvellement est réservé à ces mêmes spécialistes.MÉDICAMENTS NON SPÉCIFIQUES À L’AMP
CITRATE DE CLOMIFÈNE
Il a l’AMM dans le cadre des protocoles d’AMP mais n’est plus utilisé dans ce condiv. Il reste indiqué dans certaines infertilités comme le syndrome des ovaires polykystiques lors de rapports sexuels programmés. La dose initiale est d’un comprimé à 50 mg par jour pendant 5 jours, à débuter au 2e ou 3e jour du cycle et à ajuster en fonction du monitorage.POMPE À GNRH
La gonadoréline (Lutrelef), un analogue de la GnRH, est utilisée à l’aide d’un système de pompe (Lutrepulse) permettant son injection de façon pulsatile par voie sous-cutanée. Elle induit ainsi une libération physiologique de FSH et LH. Ses indications sont les anovulations ayant pour cause un hypogonadisme hypogonadotrope, avec une hypophyse intacte dans le cadre de rapports sexuels programmés. Cette stimulation est associée à un monitorage pour limiter le risque de grossesses multiples.PROGESTÉRONE
Elle est utilisée en soutien de la phase lutéale par voie vaginale, à la posologie de 400 à 600 mg par jour en 2 à 3 prises.PERSPECTIVES
En 2018, la révision de la loi de bioéthique pourrait permettre une ouverture de l’AMP à toutes les femmes.
CE QUI A CHANGÉ
Apparus
- Fyrémadel Gé fin 2017 : générique de l’orgalutran (Ganirélix),.
- Bemfola, Ovaleap en 2016 : biosimilaires* de la follitropine alfa (Gonal-F).
- FertistartKit en 2016 : association de ménotropine et d’hCG.
- Crinone en 2015 : supplémentation en progestérone en gel vaginal, indiqué pendant la phase lutéale dans le cadre d’une AMP.
- Progiron 25 mg en 2015 : solution injectable IM ou SC de progestérone indiquée dans le cadre d’une AMP chez les patientes présentant une intolérance aux préparations vaginales ou ne pouvant les utiliser.
- Elonva (corifollitropine alfa) en 2014 : gonadotrophine à durée d’activité FSH prolongée.
Disparu
Gonadotrophine Chorionique Endo : arrêt de commercialisation en août 2016.
* Interchangeabilité envisageable uniquement par le prescripteur après accord du patient.
vigilance !
Les principales contre-indications des traitements sont les suivantes :
Gonadotrophines : kyste ovarien autre qu’un syndrome des ovaires polykystiques, saignements gynécologiques d'étiologie inconnue, tumeurs de l'ovaire, du sein, de l'utérus, de l'hypophyse ou de l'hypothalamus.
Antagoniste de la GnRH : insuffisance rénale modérée ou sévère.
Citrate de clomifène : troubles visuels pendant le traitement ou lors de traitements antérieurs, saignements gynécologiques d'étiologie inconnue, kyste ovarien, tumeurs hormonodépendantes.
Pointdevue
Dr Nathalie Massin, endocrinologue, Centre d’assistance médicale à la procréation, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil (Val-de-Marne)
« Le taux de naissance est le même sous protocole agoniste ou antagoniste »
Les protocoles antagonistes et agonistes donnent-ils les mêmes résultats ?
Oui. Les études les plus récentes montrent qu’on obtient en moyenne un ovocyte de moins par tentative de FIV avec un protocole antagoniste par rapport à un protocole agoniste long, mais au final, le nombre de naissances est équivalent pour ces deux protocoles. Le protocole antagoniste étant mieux toléré, avec surtout un moindre risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHO), il est souvent préféré et s’impose systématiquement chez des patientes présentant un facteur de risque de SHO : âge jeune, syndrome des ovaires polykystiques, antécédent de SHO lors d’un précédent traitement. Ces situations nécessitent aussi une adaptation des doses des gonadotrophines. De plus, lors d’un traitement antagoniste, l’injection d’Ovitrelle sera suspendue si le risque de SHO est important, mais on peut quand même, dans certains cas, déclencher l’ovulation par un agoniste, en utilisant son effet « flare up » (hors AMM).
La prise d’aspirine à faible dose présente-t-elle un intérêt ?
Aucun, hormis dans certaines indications très spécifiques, comme un risque thrombotique.
LAURA, 32 ANS, SANS EMPLOI
L’AMP VUE PAR LES PATIENTS
IMPACT PSYCHOLOGIQUE
L’annonce d’une infertilité, féminine ou masculine, représente un moment difficile qui bouleverse la vie du couple. Le conjoint infertile endosse la responsabilité et a souvent tendance à se dévaloriser : sentiment de remise en cause de la virilité chez l’homme, diminution de l’estime de soi liée à l’incapacité d’être mère chez la femme.IMPACT SUR LA VIE QUOTIDIENNE
Souvent, les couples ne souhaitent pas partager leurs difficultés à avoir des enfants. Les contraintes des traitements (prises de sang tôt le matin, échographies dans la journée, injections à heure fixe le soir) obligent à beaucoup de disponibilité, imposant parfois des retards au travail ou la nécessité de poser des congés ou de refuser des invitations.À DIRE AUX PATIENTES
A PROPOS DE L’AMP
Le parcours des patientes en AMP dure parfois plusieurs années échelonnées par plusieurs tentatives d’insémination intra-utérine et/ou de FIV.A PROPOS DU TRAITEMENT
Les protocoles sont individualisés et adaptés à chaque couple et n’impliquent donc pas le même suivi et les mêmes contraintes. Il faut s’assurer que le déroulé et les prises des différents traitements sont bien compris en redétaillant chaque étape. Au moindre doute, la patiente ne doit pas hésiter à prendre contact avec le service d'AMP pour adapter le traitement ou poser des questions.
question de patient Sous Bemfola depuis 8 jours, je commence à avoir des douleurs et des tensions abdominales. Est-ce normal ?
«Oui, le traitement peut occasionner des douleurs pelviennes modérées et parfois des nausées. Des douleurs importantes, notamment avec prise de poids brutale, sensation de malaise, nausées et/ou diarrhées doivent faire suspecter une stimulation ovarienne excessive. Il faut en informer rapidement l’équipe médicale. Le risque de thrombose veineuse est majoré. Selon le cas, le traitement peut être arrêté. La survenue d’une grossesse aggrave le syndrome d’hyperstimulation, la patiente devra donc utiliser des préservatifs ou ne pas avoir de rapports sexuels. »
question de patient Ma compagne peut-elle prendre des compléments alimentaires pour augmenter les chances de réussite ?
«Quelques compléments alimentaires formulés principalement avec du zinc, des vitamines C, E et du groupe B, sont proposés pour améliorer la fertilité. Ils n’ont aucun intérêt démontré lors de protocoles d’AMP. La seule vitamine indispensable est l’acide folique, qui diminue le risque de malformation du tube neural en début de grossesse.»
EN SAVOIR PLUS
FIVFRANCE
fivfrance.org
De nombreuses informations réparties sur deux portails distincts, l’un à destination du grand public, l’autre des professionnels de santé.
Agence de la biomédecine
agence-biomedecine.fr
Les chiffres sur l’AMP, la loi de bioéthique. Le portail destiné au grand public renvoie pour l'AMP au site procreation-medicale.fr.
Association de patients
amphore.fr
Des professionnels de santé (psychologue, sage-femme...) proposent bénévolement leur soutien par le biais de rendez-vous téléphoniques notamment, ou de groupes de parole.
MÉMO DÉLIVRANCE
Sources : medicaments.gouv.fr. S : substituable. B : biosimilaire. Matériel complémentaire à fournir selon le cas : aiguille pour reconstitution : gauge 18 (rose), voire gauge 21 (verte) pour injection IM ; aiguille pour injection SC : gauge 25 (orange), 26 (marron) et 30 (jaune) ; seringue montée 1 ml (tuberculine) : gauge 26 (SC) ; seringue montée 2 ml : gauge 25 (SC), gauge 21 (IM ou reconstitution) ; seringue sans aiguille : 2 ml ou 1 ml.
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