Dans l’hypercholestérolémie familiale - Le Moniteur des Pharmacies n° 3219 du 31/03/2018 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3219 du 31/03/2018
 
REPATHA

Expertise

Nouvelle molécule

Auteur(s) : YOLANDE GAUTHIER 

Tout comme l’alirocumab dans Praluent, l’evolocumab (Repatha) appartient à la classe des inhibiteurs de la PCSK9 (proprotéine convertase subtilisine/kexine de type 9). Repatha est indiqué dans les formes familiales homozygotes d’hypercholestérolémie familiale, tandis que Praluent l’est dans les formes hétérozygotes.

INDICATIONS

Repatha est indiqué chez l’adulte et l’adolescent à partir de 12 ans qui présentent une hypercholestérolémie familiale homozygote, en association à d’autres thérapies hypolipémiantes.

Repatha est également indiqué, mais non remboursé, chez certains adultes présentant une hypercholestérolémie primaire ou une dyslipidémie mixte, en complément d’un régime alimentaire (patients non équilibrés sous statine à dose maximale tolérée, ou intolérants aux statines).

POSOLOGIE

Dans l’hypercholestérolémie familiale homozygote, la dose initiale recommandée est de 420 mg d’evolocumab une fois par mois, chez l’adulte comme chez l’adolescent. Cette dose peut être augmentée à 420 mg toutes les deux semaines en l’absence de réponse cliniquement significative après 12 semaines de traitement. Les patients sous aphérèse peuvent commencer le traitement avec 420 mg toutes les deux semaines, afin de le faire correspondre à leur calendrier d’aphérèse.

Dans l’hypercholestérolémie primaire ou la dyslipidémie mixte, la posologie recommandée est soit de 140 mg toutes les deux semaines, soit de 420 mg une fois par mois.

L’administration se fait par injection sous-cutanée dans l’abdomen, la cuisse ou le haut du bras, en alternant les sites.

CONTRE-INDICATIONS

Repatha ne doit pas être injecté en cas d’hypersensibilité à l’evolocumab ou à l’un des excipients.

GROSSESSE ET ALLAITEMENT

Repatha ne doit pas être utilisé pendant la grossesse, sauf si l’état de santé de la mère nécessite un traitement par evolocumab.

L’allaitement sera interrompu, ou le traitement par Repatha arrêté pendant l’allaitement.

EFFETS INDÉSIRABLES

Les effets secondaires les plus fréquents sont une rhinopharyngite, une infection des voies respiratoires supérieures, des dorsalgies, des arthralgies, une grippe et des nausées.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Aucune étude d’interaction médicamenteuse formelle n’a été réalisée. Une augmentation d’environ 20 % de la clairance de l’evolocumab a été observée chez les patients traités conjointement par statines, sans impact sur l’effet pharmacodynamique de Repatha sur les lipides. Un ajustement de la posologie des statines n’est pas nécessaire.

CONSERVATION

Repatha est à conserver au réfrigérateur entre + 2 et + 8 °C.

Une fois sorti du réfrigérateur, le stylo peut être conservé à une température n’excédant pas 25 °C, dans son emballage d’origine. Repatha doit alors être utilisé dans le mois qui suit. 

FICHE TECHNIQUE

Evolocumab 140 mg en solution injectable, stylo prérempli de 1 ml.
Boîte de 1, 225,79 €, remb. SS à 65 %, AMM : 34009 300 285 8 2.
Commande directe auprès d’Amgen au 09 69 36 33 63
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.


L’AVIS DE LA HAS


• Service médical rendu important dans l’hyper-cholestérolémie héréditaire homozygote, insuffisant dans l’hyper-cholestérolémie primaire ou la dyslipidémie mixte

• Amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV)

• Population cible estimée à une centaine de patients

DÉLIVRANCE


•  Liste I

•  Médicament d’exception

•  Prescription initiale annuelle réservée aux spécialistes en cardiologie, endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ou en médecine interne

•  Renouvellement non restreint

DITES-LE AU PATIENT

- La dose de 420 mg doit être administrée en utilisant trois stylos préremplis dans un délai de 30 minutes.
- Laisser le médicament atteindre la température ambiante (sans dépasser 25 °C) avant de réaliser l’injection.
- Le produit ne doit pas être injecté dans des zones où la peau est sensible ou présente une ecchymose, une rougeur ou une induration.
- Le capuchon de l’aiguille du stylo contient du caoutchouc naturel sec qui peut provoquer des réactions allergiques.
- En cas d’oubli d’une dose, contacter le médecin.

L’HYPERCHOLESTÉROLÉMIE FAMILIALE HOMOZYGOTE

Les dyslipidémies, qui concernent un adulte sur deux en France, représentent un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires. L’hypercholestérolémie pure, qui comprend notamment les hypercholestérolémies familiales, est la plus fréquente, représentant environ 27,5 % des cas de dyslipidémies.

Qu’est-ce que l’hypercholestérolémie familiale ?
L’hypercholestérolémie familiale est une dyslipidémie caractérisée par une élévation constante et isolée du LDL-cholestérol (LDL-c) circulant. C’est une maladie génétique le plus souvent de transmission autosomique dominante, dont les mutations connues sont situées sur des gènes codant pour des protéines impliquées dans l’élimination du LDL-c circulant : récepteur au LDL-c (70 % des cas), apolipoprotéine B (6-8 % des cas) qui est le ligand du LDL-c et PCSK9 (proprotéine convertase subtilisine/kexine de type 9. 2 % des cas), qui, en inhibant les récepteurs au LDL-c présents à la surface des hépatocytes notamment, augmente le LDL-c.

Quelles sont les caractéristiques de la forme homozygote ?
Avec une incidence de 0,1 cas pour 100 000 personnes, la forme homozygote (HFHo) est une maladie très rare et très grave. Elle se caractérise dès l’âge de 8-9 ans par des xanthomes, par un taux de LDL-c supérieur à 3,30 g/l et par des accidents cardiovasculaires avant l’âge adulte pouvant engager le pronostic vital : accidents vasculaires sévères ou rétrécissement aortique.

Delphine Guilloux

PHARMACOLOGIE

1 Comment agit le médicament ? L'evolocumab (Repatha) est un anticorps monoclonal IgG2 entièrement humanisé qui se lie avec une haute affinité et une haute spécificité à la proprotéine-convertase subtilisine/kexine de type 9 (PCSK9), une enzyme de la vaste famille des proprotéine-convertases (dont le rôle est de cliver des précurseurs de protéines) participant, elle, au métabolisme du cholestérol. PCSK9 se lie aux récepteurs au LDL-c présents à la surface des hépatocytes et favorise leur dégradation dans le foie. Comme ces récepteurs captent le LDL-c circulant, la diminution de leur nombre entraîne une augmentation du LDL-c dans le sang. En empêchant PCSK9 de se lier aux récepteurs au LDL-c, l'evolocumab augmente le nombre de ces récepteurs disponibles pour capter le LDL-c circulant et permet ainsi de diminuer le taux de LDL-c dans le sang. 2 Son action est-elle originale ? Non. L’evolocumab agit comme l’alirocumab (Praluent) récemment présenté. 3 Quel est le verdict des études cliniques ? L’efficacité et la tolérance de l’evolocumab ont été jugées au vu de 9 études réalisées dans des populations différentes : hypercholestérolémies primaires et dyslipidémies mixtes (réduction du taux de LDL-c versus placebo ou placebo + ézétimibe), hypercholestérolémies familiales hétérozygotes ou homozygotes ( vers us placebo), sujets intolérants aux statines ou chez qui les statines sont contre-indiquées ( versus placebo ou placebo + ézétimibe). La commission de Transparence n’a pu prendre en compte, en décembre 2015 (date de l’avis), des données justifiant de l’efficacité de cet anticorps en termes de morbi-mortalité. L’analyse des résultats chez des patients à haut risque cardiovasculaire issus de 4 des études de phase III (41 % des sujets inclus) montre des résultats cohérents avec ceux observés en population générale (réduction entre 61 et 72 % des taux de LDL-c). L’evolocumab venant s’associer à un traitement par une statine dans la majorité des études, les taux de LDL-c des patients étaient relativement bas à l’inclusion (environ 105 mg/dl) : la prescription d’evolocumab est donc discutable. Peu de sujets de plus de 75 ans ont été inclus (< 4 %), ce qui empêche d’apprécier l’efficacité et la tolérance du médicament chez le patient âgé. Des incertitudes persistent sur l’impact d’une très forte réduction du taux de LDL-c sur les fonctions neurocognitives et le risque de diabète, ainsi que sur la production d’anticorps anti-evolocumab et sur l’observance liée à l’administration par voie sous-cutanée. Des évaluations médico-économiques des deux anti-PCSK9 (evolocumab, alirocumab) restent attendues. Denis Richard

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