Le marrube - Le Moniteur des Pharmacies n° 3208 du 20/01/2018 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3208 du 20/01/2018
 

Expertise

Phytothérapie

Auteur(s) : CHANTAL OLLIER 

Réputé dans le traitement des affections respiratoires depuis le temps des pharaons, le marrube est encore utilisé dans les mêmes indications.

PRINCIPAUX CONSTITUANTS

Lactones diterpéniques à goût amer : marrubiine (min 0,7 %) et son précurseur la prémarrubiine.

Alcools diterpéniques : marrubiol, marrubenol, pérégrinol.

Hétérosides et esters flavoniques de l’apigénine, lutéoline, quercétine, vitexine.

« Tanins » des labiées et dérivés phénylpropanoïdiques : acides chlorogénique, caféique, cryptochlorogénique, actéoside (ou verbascoside utilisé comme marqueur), arénarioside.

Huile essentielle en petite quantité (0,05 à 0,06 %) composée essentiellement de monoterpènes (camphène, sabinène, alpha-pinène).

Composés azotés : choline, bétonicine, stachydrine.

Eléments minéraux dont du potassium.

MÉCANISME D’ACTION

Les études chez l’animal sont sans grand rapport avec son utilisation traditionnelle.

L’action anti-inflammatoire est attribuée à la marrubiine et aux esters phénylpropanoïdiques par inhibition de la Cox-2.

Son effet antalgique est dû à la marrubiine et à l’acide marrubiique.

L’effet gastroprotecteur s’explique par une augmentation de la production de mucus (marrubiine).

L’acide marrubiique, métabolite de la marrubiine, exerce une action cholérétique.

L’action antimicrobienne est controversée et de toute façon limitée à quelques souches bactériennes.

L’action hypoglycémiante mise en évidence chez l’animal s’est avérée très faible dans le cadre d’études cliniques chez le diabétique.

In vitro, le marrube inhibe l’oxydation des LDL et favorise la sortie du HDL- cholestérol des macrophages (glycosides phénylpropanoïdiques).

L’effet hypotenseur (marrubiine, marrubénol), observé chez le rat hypertendu est lié à une action vasorelaxante ; elle semble improbable chez l’homme à dose thérapeutique.

Une étude éthnopharmacologique suggère que la prise de marrube en prévention et traitement des crises d’asthme améliore l’état général respiratoire. Les flavonoïdes inhiberaient la libération des médiateurs de l’inflammation et induiraient la relaxation des muscles lisses bronchiques.

L’action expectorante et digestive du marrube n’a pas fait l’objet d’études, ni chez l’animal ni chez l’homme. Il est toutefois admis que le goût amer stimule les sécrétions salivaires, gastriques et biliaires, stimulant ainsi l’appétit et facilitant la digestion. Son action antispasmodique peut participer à ses propriétés digestives (marrubiine).

POSOLOGIE

A partir de l’âge de 12 ans : infusion 5 à 10 min, 1 à 2 g par tasse (1 càc = 1 g), 3 fois par jour pendant 1 semaine en cas de toux grasse et 2 semaines en cas de dyspepsie ou de manque d’appétit, durées au-delà desquelles il est conseillé de consulter en cas de persistance des symptômes.

En cas d’inappétence ou de troubles digestifs, prendre l’infusion 30 min avant les repas.

EFFETS INDÉSIRABLES

Non documentés.

PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS

Le marrube est contre-indiqué en cas d’obstruction des voies biliaires ou intestinales ou de maladie hépatique.

Un avis médical est nécessaire en cas d’ulcère gastrique ou de lithiase biliaire.

Il est déconseillé en cas de grossesse, allaitement et chez l’enfant de moins de 12 ans faute de données suffisantes.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Non connues.

Sources : EMA, « Community Herbal Monograph » et « Assessment Report on Marrubium » vulgare L herba, 9 juillet 2013 ; J. Fleurentin, J.-C. Hayon, « Plantes médicinales, Traditions et Thérapeutiques », Editions Ouest France, Rennes, 2008 ; M. Rombi, D. Robert, « 120 plantes médicinales », Editions Alpen, Monaco, 2007 ; M. Wichtl, R. Anton, « Plantes thérapeutiques », Editions Tec & Doc, Paris, 2003.

FICHE TECHNIQUE

Nom latin :Marrubium vulgare L.
Famille : Lamiaceæ
Partie utilisée : sommité fleurie séchée
Monographie de contrôle : Pharmacopée Européenne
Propriétés : – expectorantes – toniques amères – anti-inflammatoires et antalgiques – cholérétiques – antispasmodiques
Utilisations traditionnelles : – affections bronchiques aiguës bénignes dans un condiv de refroidissement – troubles dyspeptiques à type de flatulences, ballonnements – perte transitoire d’appétit.

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