Épisode 39 Fin de pilule pour Valérie Martin - Le Moniteur des Pharmacies n° 3203 du 09/12/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3203 du 09/12/2017
 
UNE ANNÉE DANS LA VIE DE MADAME MARTIN

Expertise

Feuilleton

Auteur(s) : ANNE DROUADAINE 

Madame Martin, patiente diabétique de 52 ans, souhaite arrêter la pilule microprogestative qu’elle prend depuis un an (Cerazette). Pour autant, elle ne présente pas encore de signes de ménopause. Quelle contraception va-t-elle choisir ?

Vendredi 8 décembre

Au cabinet de gynécologie

– Valérie Martin : Bonjour, docteur !

– Dr Flamel, gynécologue : Bonjour, madame Martin, qu’est-ce qui vous amène ?

– Et bien, je souhaiterais arrêter la pilule.

– D’accord. Elle ne vous convient plus ?

– Je ne sais pas, j’ai l’impression que c’est plus contraignant qu’avant. Pas grand-chose n’a changé et pourtant ça me pèse.

– Cela arrive.

– Et je me demandais, est-ce bien raisonnable de prendre encore la pilule à mon âge ? Est-ce que cela peut retarder la ménopause ?

– Non, la prise de la pilule n’a pas d’effet sur la survenue ou non de la ménopause. Certaines contraceptions peuvent éventuellement masquer l’arrêt naturel des règles.

– Ce n’est pas mon cas. Mais je souhaiterais tout de même avoir un moyen de contraception. Avoir un enfant à plus de 50 ans, ce n’est pas envisageable !

– Effectivement, les grossesses naturelles existent après 50 ans, mais de façon exceptionnelle, rassurez-vous. Mais si vous le souhaitez, je peux vous prescrire un dispositif intra-utérin.

– Un stérilet ?

– Oui. Un dispositif au cuivre induit une réaction inflammatoire de l’endomètre. Le cuivre est également toxique pour les gamètes. Ainsi, le dispositif n’a pas d’impact sur le fonctionnement ovarien et vous pourrez conserver un cycle menstruel normal.

– D’accord. C’était il y a longtemps mais une amie m’avait dit qu’avec un stérilet, l’utilisation d’ibuprofène n’était pas possible. C’est exact ? Car ça me soulage bien lorsque j’ai des migraines. Et c’est de pire en pire en ce moment.

– Non, c’est une vieille croyance, mais elle est inexacte. Ni les AINS ni l’ibuprofène n’exposent au risque d’échec de la contraception avec un dispositif intra-utérin. Vous souffrez souvent de migraines ?

– Dernièrement, un peu plus souvent.

– Vous avez d’autres symptômes comme une prise de poids, une tension mammaire, de l’irritabilité ?

– C’est possible oui, je n’ai pas fait vraiment attention ces derniers mois, avec mon diabète.

– Je vous pose la question, car il peut y avoir un lien entre les fluctuations hormonales qui apparaissent à la périménopause et les migraines.

– Oh vous savez, j’ai des migraines depuis des années. C’est quoi exactement la périménopause ?

– Il s’agit de la période précédant la ménopause. Elle peut durer plusieurs années et s’étend jusqu’à l’année suivant les dernières règles. Plusieurs symptômes peuvent survenir témoignant d’une fluctuation hormonale, mais aussi des symptômes tels que des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, une tension mammaire, une sécheresse vaginale voire des symptômes totalement non spécifiques comme une sensation de mal-être ou une grande fatigue.

– Ah, et bien, je n’osais pas vraiment en parler, je pensais que c’était normal, mais effectivement j’ai parfois une sécheresse vaginale. C’est embêtant, mais il n’y a rien à faire, n’est-ce pas ?

– Si, bien sûr. La sécheresse vaginale est le reflet d’une carence estrogénique. Je peux vous proposer un traitement local sous forme de crème ou de gélules.

A la pharmacie

– Madame Martin : Bonjour, j’ai une ordonnance…

– Sandrine, Préparatrice : Oui, il s’agit de Florgynal. Vous connaissez ?

– Non. La gynécologue m’a dit de prendre une gélule matin et soir, c’est bien cela ?

–  Oui, en revanche il s’agit de gélules à introduire par voie vaginale et non à prendre par voie orale.

– Ah…

–  Vous pouvez humecter un peu la gélule avant de l’introduire.

– D’accord, je vous remercie pour cette précision. J’aurais eu l’air bête à les prendre au petit déjeuner. 

Nous remercions le D r Brice Le Taillandier pour son aimable relecture. Sources : Collège national des gynécologues et obstétriciens français ; « Contraception en 2016 », G. Plu-Bureau, B. Raccah-Tebeka, La Revue du praticien médecine générale, n° 966, septembre 2016 ; « Dispositifs intra-utérins », N. Homasson, La Revue du praticien médecine générale, n° 817, mars 2009 ; Fiche mémo, « Contraception chez la femme adulte en âge de procréer (hors post-partum et post-IVG) » de la HAS, octobre 2017 ; « Les maux de tête et les migraines », fiche du Réseau québécois d’action pour la santé des femmes, 2004 ; « Atrophie vulvo-vaginale », La Revue du praticien médecine générale, n° 940, avril 2015.

À RETENIR


• L’éventualité d’une grossesse diminue avec l’âge mais une grossesse reste possible jusqu’à l’arrêt complet du fonctionnement ovarien (ménopause). Après 50 ans, le risque de grossesse est exceptionnel, de l’ordre de 1 à 3 pour mille.

• Le diagnostic de ménopause peut être établi par l’arrêt des règles depuis plus d’un an. Pendant la périménopause, l’interruption de la contraception hormonale peut être proposée pendant quelques mois, tout en conseillant l’usage d’une méthode barrière, et de suivre l’évolution des règles pour déterminer si une ménopause est installée.

• La prise d’ibuprofène ou d’anti-inflammatoires n’altère pas l’efficacité du dispositif intra-utérin au cuivre.

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